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Statistiques sur la population - introduction

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Depuis 2008, le nombre total d'habitants au sein de l'UE-28 dépasse les 500 millions; les seuls pays au monde plus peuplés que l'UE sont la Chine et l'Inde. Les récentes évolutions démographiques indiquent un accroissement continu de la population de l’UE, même si celui-ci est lent, tandis que la structure de la population est de plus en plus dominée par un pourcentage croissant de personnes âgées dans la mesure où les générations du baby-boom nées après-guerre arrivent à l’âge de la retraite.

La stratégie Europe 2020 a identifié le vieillissement de la population comme l'une des principales difficultés auxquelles sera confrontée l'Union européenne (UE) dans les prochaines années, au même titre que la mondialisation, le changement climatique, la compétitivité et les déséquilibres macroéconomiques. Ces dernières années, l'évolution de la population a été au cœur des programmes politiques, économiques et sociaux et les décideurs politiques observent de près les tendances démographiques en lien avec la croissance de la population, la fécondité, la Mortality and life expectancy statistics (en anglais) et la migration.

L'accroissement de la population peut résulter de l'augmentation naturelle de la population (le nombre annuel de naissances dépasse le nombre annuel de décès) ou d'une migration nette positive (le nombre d'arrivées excédant le nombre de départs). Historiquement, le taux de fécondité dans l'UE était sensiblement plus élevé qu'au cours des dernières décennies, de sorte que l'augmentation naturelle de la population était généralement le moteur principal de l'évolution démographique globale. En raison du nouvel équilibre entre la vie familiale, la vie professionnelle et les autres activités, il se peut que certaines personnes aient décidé de reporter la naissance de leur premier enfant ou d'avoir moins d'enfants, voire de ne pas avoir d'enfants. Il est dès lors courant d'observer une nette réduction dans le nombre de naissances, avec des taux de fécondité dans les États membres de l'UE systématiquement inférieurs au niveau de remplacement naturel (une moyenne de 2,1 enfants pour chaque femme est généralement considéré comme le niveau de remplacement). L'amélioration des soins de santé et des médicaments, des modes de vie plus sains et une plus grande prise de conscience en matière de santé ont contribué à longévité des personnes; en effet, l'espérance de vie au sein de l'UE a atteint des niveaux historiques. On peut s'attendre à une augmentation continue de la longévité et de l'espérance de vie en bonne santé — si les tendances actuelles se confirment — lesquelles pourraient entraîner des changements démographiques sans précédent (par exemple, le vieillissement de la population, de faibles taux de natalité et de fécondité, une modification des structures familiales et la migration) susceptibles de constituer des domaines d'action essentiels au cours des prochaines années, compte tenu de leur incidence potentielle sur de nombreux domaines, parmi lesquels: les marchés de l’emploi, les retraites et les services de soins de santé, le logement et les services sociaux, ainsi que la gestion de la migration et la politique d'asile.

Ces dernières années, le nombre de personnes demandant une protection internationale a considérablement augmenté, en raison essentiellement des conflits et des persécutions perpétrées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais également ailleurs, particulièrement en Asie et en Afrique. Les déplacements massifs de personnes en direction et au sein de l'Europe ont donné naissance à un certain nombre d'initiatives et de mesures politiques. Ces déplacements ont eu pour conséquence un intérêt accru pour le niveau d'intégration des migrants dans les sociétés d'accueil et pour l'évaluation de cette intégration.

Actions de l'UE dans les domaines de la population, de la migration et de l'asile

Les évolutions politiques au regard des changements démographiques relèvent généralement de la compétence directe des différents États membres de l'UE et/ou des autorités régionales. Cela étant, l'UE a encouragé des débats plus approfondis afin d'élaborer un programme social commun, conçu notamment pour contribuer à réaliser les objectifs de la stratégie Europe 2020 en faveur d'une croissance intelligente, durable et inclusive. En ce sens, l'UE s'efforce d'encourager les États membres de l'UE à réorienter leurs politiques de manière à promouvoir la croissance et l'emploi et à garantir à l'avenir la durabilité des finances publiques comme une condition préalable à une cohésion sociale durable.

Vieillissement de la population

En 2010, Eurostat et la direction générale de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion ont publié un rapport commun intitulé Demography report 2010 — Older, more numerous and diverse Europeans (en anglais). Il mettait en exergue une série de politiques qui avaient déjà été introduites pour répondre à des questions relatives au vieillissement de la population, offrant des opportunités susceptibles de permettre à des travailleurs plus âgés de demeurer actifs et productifs pendant une plus grande partie de leur vie. Au terme de leur vie professionnelle, les personnes âgées pourraient être également encouragées à demeurer actives plus longtemps, en se tournant vers le bénévolat ou d'autres engagements dans la société civile. L'autre grand thème couvert par le rapport concernait le rôle de la migration et la manière dont celle-ci pourrait (au moins temporairement) alléger les difficultés liées au vieillissement de la population. Les migrants économiques sont en majorité relativement jeunes et leur arrivée permet un rajeunissement de la population tout en renforçant la diversité.

La direction générale des affaires économiques et financières a publié le The 2015 Ageing Report (en anglais) sur la base des projections de population EUROPOP2013 d'Eurostat. Le rapport décrit avec précision l'incidence budgétaire du vieillissement de la population dans l'ensemble des États membres de l'UE d'ici à 2060 et aborde la question de la durabilité des finances publiques de même que les pressions qui découleront probablement de l'évolution démographique, en détaillant un ensemble de dépenses liées à l'âge destinées à couvrir les pensions, les soins de santé, les soins de longue durée, l'éducation et les allocations de chômage. Ces informations ont été utilisées pour alimenter divers débats politiques, dont la stratégie Europe 2020, le semestre européen, le Stability and Growth Pact (en anglais), ou une analyse de l'incidence du vieillissement de la population sur le marché du travail. Au début de 2017, Eurostat a revu ses projections de population: elles couvrent à présent la période comprise entre 2015 et 2080.

Socle européen des droits sociaux

En 2017, la Commission européenne a adopté une communication intitulée Mise en place d’un socle européen des droits sociaux [COM(2017) 250 final] conçu pour construire une Union plus inclusive et plus équitable (le socle est essentiellement pensé pour les États membres de la zone euro), en faisant face aux mutations rapides que connaissent nos sociétés et le monde du travail. À cette fin, l'évolution des politiques s'appuie sur un tableau de bord d'indicateurs clés d'Eurostat, lequel peut être utilisé pour examiner les résultats obtenus par les États membres participants en matière sociale et d’emploi. Le volet «Soutien des pouvoirs publics/Protection et inclusion sociales» comporte deux indicateurs démographiques permettant d'effectuer des analyses en matière de soins de santé, à savoir les années de vie en bonne santé à 65 ans et l'espérance de vie à 65 ans.

Migration

Le programme de Stockholm a proposé une feuille de route pour l'évolution des politiques de l'UE en matière d'asile et de migration au cours de la période 2009-2014. Pendant ce temps, les États membres de l'UE ont accepté d'élaborer une politique commune en matière d'immigration afin de garantir que la migration légale dans l'UE soit bien gérée, en améliorant les mesures d'intégration des migrants et en renforçant la coopération avec les pays tiers qui sont le point de départ de la plupart des arrivées de migrants. Des législations européennes ont été introduites afin d'harmoniser les règles en matière d'admission et de séjour pour les catégories suivantes de ressortissants non européens souhaitant se rendre dans l'UE pour y travailler ou y suivre des études:

Celle-ci a été suivie en décembre 2011 par l'adoption de la directive sur le permis unique (2011/98/UE), laquelle a créé un ensemble de droits pour les travailleurs non européens résidant légalement dans un État membre de l'UE et elle a été suivie en 2014 par deux autres directives relatives aux conditions d'entrée et de séjour pour les travailleurs saisonniers et les travailleurs détachés par des entreprises.

En 2014, la Commission européenne a établi une liste de dix priorités clés, sur lesquelles sera axé son programme de travail pour la période 2015-2019; une de ces priorités concernait les efforts à mener vers un agenda européen en matière de migration. L'UE tente d'apporter un soutien et une protection aux personnes dans le besoin: elle s'efforce de relever les défis tant immédiats qu'à long terme que pose la gestion des flux migratoires en sauvant des vies et en fournissant une aide humanitaire, en permettant aux migrants et aux réfugiés de rester plus proches de leur pays d'origine et en contribuant au développement des pays tiers afin de remédier à long terme aux causes profondes à l'origine de la migration illégale.

L'évolution rapide de la situation et l'apparition de la crise des migrants en Europe ont conduit à un renforcement de ces mesures en mai 2015 avec l'adoption par la Commission européenne d'un agenda européen en matière de migration [COM(2015) 240]. Il soulignait le fait que la migration pouvait être considérée comme une opportunité aussi bien que comme une difficulté pour l'UE et envisageait, au-delà de la crise actuelle, la mise au point de mesures structurelles destinées à aider les États membres de l'UE à mieux gérer tous les aspects des migrations. Dans cette perspective, l'agenda décrivait des actions immédiates en réponse à la crise migratoire mais fixait également des mesures à plus long terme en vue de la gestion de la migration au sein de l'UE.

  • Adopter une nouvelle politique de migration légale — cette mesure est jugée d'une importance vitale compte tenu des enjeux démographiques auxquels l'UE sera confrontée à l'avenir.
  • Sauver des vies et assurer la sécurité des frontières extérieures — cela implique: l'apport d'une aide humanitaire afin d'empêcher des tragédies humaines (l'UE a par exemple mobilisé des fonds supplémentaires pour les Frontex opérations de recherche et de sauvetage).
  • Réduire les incitations à la migration irrégulière — cela comprend des mesures ciblant les causes profondes à l'origine de la migration irrégulière, le démantèlement des réseaux de passeurs et de trafiquants, ainsi que l'adoption de mesures visant une meilleure application des politiques en matière de retour.
  • Renforcement de la politique européenne commune en matière d'asile.

Asile

L'UE dispose d'un régime d'asile européen commun afin de garantir une politique d'asile efficace, équitable et humaine s'appuyant sur un ensemble de règles communes et harmonisées. En avril 2016, la Commission européenne a adopté une communication intitulée Vers une réforme du régime d'asile européen commun et une amélioration des voies d'entrée légale en Europe [COM(2016) 197 final], comprenant des plans d'action pour la mise en place d'un système d'attribution plus durable des contingents de demandeurs d'asile entre les États membres de l'UE afin de remédier aux faiblesses qui sont apparues lors de la crise des migrants de 2015, en particulier les plans d'actions relevant du règlement de Dublin (UE) nº 604/2013. Eurostat collecte des données sur les demandeurs d'asile, les décisions définitives et de première instance, les réinstallations, ainsi que sur la reprise ou la prise en charge des demandeurs d'asile («statistiques de Dublin»).

Pendant l'été 2016, l'UE a adopté un cadre de partenariat pour les migrations comme base d'une nouvelle approche, dans le but d'améliorer la gestion de la migration. Ce cadre a été conçu pour promouvoir la collaboration entre les États membres de l'UE, les institutions européennes et les pays tiers, au profit d'une meilleure gestion des flux migratoires. Il comprend:

  • des mesures à court terme pour sauver des vies, combattre les trafiquants, favoriser le retour des personnes qui n'ont pas le droit de rester dans l'UE, et apporter un soutien aux personnes dans le besoin en réinstallant les réfugiés;
  • des mesures à plus long terme dans les pays partenaires traitant les causes profondes à l'origine de la migration irrégulière et des déplacements forcés et visant à améliorer les opportunités offertes dans les pays d'origine en favorisant le développement durable.

Ce cadre ciblait au départ un certain nombre de pays prioritaires recensés en Afrique subsaharienne, à savoir l'Éthiopie, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Sénégal, et prévoyait des propositions de partenariat sous la forme de «pactes» sur mesure (à savoir des cadres politiques de coopération regroupant divers outils et instruments en vue de l'élaboration d'un partenariat global), conçus pour répondre aux besoins spécifiques des pays concernés. En octobre 2016, l'UE a accepté de renforcer la coopération en concluant deux pactes supplémentaires avec la Jordanie et le Liban dans le but de soutenir le rôle essentiel que jouent les deux pays à l'égard des personnes réfugiées ou déplacées à la suite du conflit syrien. En février 2017, les responsables de l'UE ont adopté la déclaration de Malte, laquelle s'appuie sur une série de mesures visant à endiguer le flux de migrants et de demandeurs d'asile entre la Libye et l'Italie.

Statistiques sur la population, la migration et l'asile

Eurostat compile, suit et analyse un large éventail de données démographiques, notamment des statistiques sur les populations au niveau national et régional ainsi que sur divers facteurs démographiques susceptibles d'influer sur la taille, la structure et les caractéristiques spécifiques de la population, dont

Eurostat collecte en outre des informations détaillées sur différents aspects de la migration, de la citoyenneté et de l'asile, tels que:

Ces statistiques servent de base à l’élaboration et au suivi des initiatives politiques européennes dans plusieurs domaines, parmi lesquelles: l’influence de la migration sur les marchés du travail, l’intégration des migrants, la création d’un régime d’asile commun et la prévention de la migration clandestine et de la traite des êtres humains.

Le recensement de la population et du logement est un exercice de grande ampleur effectué tous les 10 ans par les autorités statistiques nationales sur la base de méthodes et de sources de données différentes. Il fournit un comptage de l'ensemble de la population et des logements existants et complète des données par des informations sur un certain nombre de caractéristiques (géographiques, démographiques, sociales et économiques ou relatives aux ménages et aux familles). Les données de recensement représentent donc une source essentielle d'informations statistiques essentielles, allant des plus petites divisions géographiques régionales aux niveaux national et international. La richesse et le volume des données de recensement offrent une marge de manœuvre considérable aux décideurs politiques et aux chercheurs. Le dernier recensement réalisé en 2011 dans l'ensemble des États membres de l'UE s'appuyait sur la législation européenne qui définissait, pour la première fois, un ensemble harmonisé de données de haute qualité, sur la base du:

  • règlement (CE) nº 1201/2009 de la Commission européenne, lequel contient des définitions et des prescriptions techniques applicables aux thèmes de recensement requis (variables) et à leurs subdivisions (classifications selon le lieu de résidence, le sexe, la situation matrimoniale et la profession, par exemple);
  • règlement (UE) nº 519/2010 de la Commission européenne, lequel fournit des informations détaillées sur les sorties de données à utiliser pour transmettre les données à la Commission européenne afin de se conformer à un programme déterminé de données statistiques (tableaux);
  • règlement (UE) nº 1151/2010 de la Commission européenne, lequel légifère la transmission d'un rapport de qualité contenant une description systématique des sources de données utilisées ainsi que la qualité des résultats du recensement produits.

Le centre de recensement est une solution technique moderne et innovante en vue de la transmission et de la diffusion des données de recensement. Il garantit un accès libre aux données du recensement de l'UE de 2011 riches en informations et disponibles sous la forme d'un outil convivial qui permet aux utilisateurs de personnaliser leurs propres tableaux sur la base d'une sélection de thèmes d'intérêt.

Les données relatives au recensement et à la population permettent également un grand nombre d'utilisations dans le cadre des statistiques officielles: elles peuvent, par exemple, être utilisées lors du calibrage des données d'enquête ou dans le calcul d'indicateurs (en combinaison avec d'autres sources de données), tel que le calcul de ratios par personne.

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