Statistics Explained

Archive:Comptes nationaux et PIB

Données extraites en mai 2015. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: janvier 2017.
Graphique 1: PIB aux prix courants du marché, 2004–14
(en milliards d'euros)
Source: Eurostat (tec00001) et (nama_10_gdp)
Tableau 1: PIB aux prix courants du marché, 2003–04 et 2012–14
Source: Eurostat (nama_10_gdp), (nama_10_pc) et (tec00114)
Graphique 2: PIB par habitant aux prix courants du marché, 2003 et 2013 (1)
(UE-28 = 100; PIB par habitant en SPA)
Source: Eurostat (tec00114)
Graphique 3: Croissance du PIB réel, 2004–14
(en % de variation en glissement annuel)
Source: Eurostat (nama_10_gdp)
Tableau 2: Croissance du PIB réel, 2004–14
(en % de variation en glissement annuel; moyenne 2004–14)
Source: Eurostat (nama_10_gdp)
Tableau 3: Valeur ajoutée brute aux prix de base, 2003 et 2013
(en % du total de la valeur ajoutée brute)
Source: Eurostat (nama_nace10_c)
Graphique 4: Valeur ajoutée brute, UE-28, 2004–14
(2005 = 100)
Source: Eurostat (nama_10_a10)
Graphique 5: Valeur ajoutée brute, UE-28, 2004–14
(2005 = 100)
Source: Eurostat (nama_10_a10)
Graphique 6: Productivité de la main-d’œuvre, UE-28, 2004 et 2014
(en milliers d'euros par personne occupée)
Source: Eurostat (nama_10_a10) et (nama_10_a10e)
Tableau 4: Productivité réelle de la main-d’œuvre, 2004–14
(2010 = 100)
Source: Eurostat (nama_10_lp_ulc)
Graphique 7: Dépenses de consommation et formation brute de capital à prix constants, UE-28, 2004–14
(2005 = 100)
Source: Eurostat (nama_10_gdp)
Graphique 8: Taux de variation annuel
(réelle) des composantes des dépenses du PIB, UE-28, 2004–14
(en %)
Source: Eurostat (nama_10_gdp)
Graphique 9: Composantes des dépenses du PIB, UE-28, 2014
(en % du PIB)
Source: Eurostat (nama_10_gdp) ou (tec00009), (tec00010), (tec00011) et (tec00110)
Graphique 10: Formation brute de capital fixe, 2014
(en % du PIB)
Source: Eurostat (nama_10_gdp)
Tableau 5: Investissements, 2003, 2008 et 2013
(en % du PIB)
Source: Eurostat (tsdec210)
Graphique 11: Répartition des revenus, 2014
(en % du PIB)
Source: Eurostat (nama_10_gdp) ou (tec00016), (tec00015) et (tec00013)
Graphique 12: Répartition des revenus, UE-28, 2004–14
(2005 = 100)
Source: Eurostat (nama_10_gdp) ou (tec00016), (tec00015) et (tec00013)
Tableau 6: Dépenses de consommation des ménages, 2004, 2009 et 2014
Source: Eurostat (nama_10_gdp) et (nama_10_pc)

Les comptes nationaux sont la source d’une multitude d’indicateurs économiques bien connus qui sont présentés dans cet article. Le produit intérieur brut (PIB) est la mesure la plus fréquemment utilisée pour évaluer la taille globale d’une économie, tandis que des indicateurs dérivés tels que le PIB par habitant — par exemple, en euros ou corrigé des différences de niveaux de prix — sont souvent utilisés pour comparer les niveaux de vie ou suivre le processus de convergence dans l’Union européenne (UE).

En outre, l’évolution de composantes spécifiques du PIB et d’indicateurs connexes, tels que ceux qui se rapportent à la production économique, aux importations et aux exportations, à la consommation intérieure (privée et publique) ou aux investissements, ainsi que les données sur la répartition du revenu et de l’épargne, peuvent donner de précieuses indications quant aux principaux moteurs de l’activité économique et, à ce titre, servir de base à la conception, au suivi et à l’évaluation de politiques spécifiques de l’UE.

Principaux résultats statistiques

L’évolution du PIB

La croissance du PIB (aux prix courants) de l’UE-28 a nettement ralenti en 2008. En 2009, le PIB s’est fortement contracté en raison de la crise économique et financière mondiale. Une reprise a été observée en 2010 et cette évolution s’est poursuivie (plus lentement) en 2011-2013, puis la croissance s’est accélérée de nouveau en 2014, le PIB aux prix courants ayant augmenté de 3,0 %. En 2014, le PIB de l’UE-28 avait atteint 13,9 billions d’euros (13 900 milliards d’euros), soit près de 6,2 % de plus qu’aux États-Unis (voir graphique 1).

La zone euro (ZE-19) représentait 72,6 % du PIB de l’UE-28 en 2014, une baisse par rapport aux 75,8 % enregistrés en 2009. En 2014, la somme des cinq plus grandes économies de l’UE (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Espagne) représentait 71,4 %. Il convient de procéder avec prudence à des comparaisons entre pays, car les fluctuations des taux de change en particulier peuvent influer de façon non négligeable sur l’évolution des chiffres du PIB nominal lorsqu’ils sont convertis en une monnaie commune.

Pour évaluer le niveau de vie, il est plus indiqué d’utiliser le PIB par habitant en standards de pouvoir d’achat (SPA), c’est-à-dire un chiffre corrigé pour tenir compte de la taille d’une économie sur le plan de la population ainsi que des différences de niveaux de prix entre pays. En 2013, le PIB moyen par habitant dans l’UE-28 était de 26 600 SPA, légèrement au-dessus du niveau le plus élevé, atteint en 2008 (25 900), avant que les effets de la crise économique et financière ne se fassent sentir. La situation relative des différents pays peut être exprimée à l’aide d’une comparaison avec cette moyenne, la valeur de l’UE-28 étant fixée à 100. La valeur la plus élevée des États membres de l’UE a été enregistrée pour le Luxembourg, où le PIB par habitant, exprimé en SPA, était environ 2,6 fois supérieur à la moyenne de l’UE-28 en 2013 (ce chiffre élevé s’explique en partie par l’importance des travailleurs frontaliers belges, français et allemands). À l’inverse, cette même année, le PIB par habitant, exprimé en SPA, était inférieur à la moitié de la moyenne de l’UE-28 en Bulgarie.

Bien que les chiffres en SPA doivent, en principe, être utilisés pour établir la comparaison entre pays pour une même année, et non pour effectuer des comparaisons dans le temps, il ressort d’une comparaison entre les chiffres des dix dernières années qu’une certaine convergence du niveau de vie est intervenue, la plupart des États membres qui ont rejoint l’Union en 2004, 2007 ou 2013 s’étant rapprochés de la moyenne de l’UE, malgré quelques revers pendant la crise économique et financière. Lorsque l’on compare la situation de 2013 à celle de 2003, on peut constater que, si le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche ont poursuivi leur évolution à la hausse, s’éloignant ainsi de la moyenne de l’UE-28, plusieurs autres États membres de l’UE-15, notamment le Royaume-Uni, l’Irlande, la France et la Belgique, ont vu leur niveau évoluer à la baisse et se sont rapprochés de la moyenne de l’UE-28 (voir graphique 2) au cours de la même période, tandis que la situation de l’Italie et de l’Espagne, qui étaient situées au-dessus ou au niveau de la moyenne de l’UE-28, s’est dégradée, leur niveau étant devenu inférieur à la moyenne de l’UE-28. Au-dessous de la moyenne de l’UE-28 en 2003, la Lituanie, la Roumanie, l’Estonie, la Slovaquie, la Lettonie, la Pologne et la Bulgarie sont les pays qui ont le plus progressé vers cette moyenne en 2013, alors que la Grèce a continué à reculer sous la moyenne de l’UE-28, tout comme Chypre et la Slovénie dans une moindre mesure.

La crise économique et financière mondiale a entraîné une grave récession dans l’UE et aux États-Unis en 2009 (voir graphique 3), suivie d’une reprise en 2010. La crise s’annonçait déjà en 2008, sous la forme d’une baisse relativement faible du PIB réel aux États-Unis et d’une diminution des taux d’intérêt dans l’UE-28. En 2009, le PIB réel a diminué de 4,4 % dans l’UE-28 et de 2,8 % aux États-Unis. Dans l’UE-28, la reprise s’est traduite par une hausse de 2,1 % du PIB à prix constants en 2010, suivie d’une augmentation de 1,7 % en 2011; ensuite, le PIB a diminué de 0,5 % en 2012 et n’a plus évolué en 2013 avant une reprise de la croissance en 2014 (1,3 %). Dans la zone euro (ZE-19), les taux de croissance correspondants étaient les mêmes que ceux de l’UE-28 en 2010 et en 2011, tandis que la diminution a été plus forte en 2012 (-0,8 %) et s’est poursuivie en 2013 (-0,4 %), avant une reprise de la croissance (0,9 %) en 2014, plus faible toutefois que celle enregistrée dans l’ensemble de l’UE-28. Aux États-Unis, la reprise a été légèrement plus forte que dans l’UE-28 en 2010 et comparable 2011. Si en 2012 la reprise s’est essoufflée dans l’UE-28, elle s’est maintenue aux États-Unis avec une croissance supérieure à 2,0 % au cours de la période 2012-2014.

Au sein de l’UE, la croissance du PIB réel a varié considérablement d’un État membre de l’UE à l’autre et d’une année à l’autre. Après une contraction observée en 2009 dans tous les États membres de l’UE à l’exception de la Pologne, la croissance est réapparue dans 22 États membres en 2010 et elle a été au rendez-vous dans 24 États membres en 2011. Toutefois, en 2012, cette tendance s’est inversée, à peine moins de la moitié (13) des États membres ayant enregistré une croissance, tandis que ce nombre est passé à 17 en 2013 et à 23 en 2014 (sur les 27 États membres pour lesquels des données sont disponibles).

Les taux de croissance les plus élevés en 2014 ont été enregistrés en Irlande (4,8 %), en Hongrie (3,6 %), à Malte (3,5 %) et en Pologne (3,4 %). En 2014, la croissance en Espagne (1,4 %) a été légèrement supérieure à la moyenne de l’UE-28 (1,3 %), ce résultat constituant la première croissance annuelle en Espagne depuis 2008. Même si la croissance du PIB au Portugal (0,9 %) et en Grèce (0,8 %) en 2014 a été inférieure à la moyenne de l’UE-28, il s’agissait de la première croissance annuelle depuis 2010 pour le Portugal et depuis 2007 pour la Grèce. Les économies chypriote, italienne et finlandaise se sont contractées pour la troisième année consécutive en 2014, tandis qu’en Croatie, la série de baisses annuelles consécutives du PIB réel s’est prolongée et atteint sa sixième année. Dans trois de ces quatre États membres, la contraction en 2014 a été relativement faible, à l’exception de Chypre dont le PIB a chuté de 2,3 %.

La crise économique et financière a aussi eu pour effet de ralentir la croissance globale des économies des États membres de l’UE au cours des dix dernières années. Les taux moyens de croissance annuelle de l’UE-28 et de la zone euro (ZE-19) entre 2004 et 2014 ont atteint, respectivement, 0,9 % et 0,7 %. Les taux de croissance les plus élevés au cours de cette période ont été enregistrés en Pologne (taux de croissance moyen de 3,9 % par an) et en Slovaquie (3,8 % par an), suivies par la Roumanie (2,7 %), la Bulgarie, la Lettonie et Malte (toutes 2,5 %). À l’inverse, le PIB réel a globalement diminué entre 2004 et 2014 en Grèce, en Italie et au Portugal.

Les principaux agrégats du PIB

L’examen du PIB du point de vue de la production montre l’importance relative de dix activités pour ce qui est de leur contribution à la valeur ajoutée brute (voir tableau 3). Entre 2003 et 2013, la part de l’industrie, du point de vue de la valeur ajoutée dans l’UE-28, a diminué de 1,2 point de pourcentage pour atteindre 19,1 %, restant ainsi juste en dessous du commerce, du transport, de l’hébergement et des activités de restauration (19,0 %), un agrégat qui a également enregistré une baisse de 0,7 point de pourcentage au cours de cette décennie. À l’inverse, la part de l’administration publique, de l’éducation et de la santé s’est accrue de 1,0 point de pourcentage pour atteindre 19,4 % en 2013, quittant ainsi la troisième place pour devenir l’activité la plus importante (à ce niveau de détail), toujours du point de vue de la valeur ajoutée. Les places suivantes du classement étaient occupées, en 2013, par les activités immobilières (11,2 %), les activités spécialisées, scientifiques, techniques, les services administratifs et services de soutien («services aux entreprises», 10,4 %), la construction (5,7 %), les activités financières et d’assurance (5,5 %) ainsi que l’information et la communication (4,5 %). Les contributions les plus faibles ont été celle des arts, spectacles, activités récréatives et autres activités de services (3,6 %) ainsi que celle de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (1,7 %).

Les services ont produit 73,6 % de la valeur ajoutée brute totale de l’UE-28 en 2013, contre 71,5 % en 2003. Les services détenaient une part relative particulièrement importante au Luxembourg, à Chypre, à Malte, en Grèce, en France (données de 2012), au Royaume-Uni, en Belgique et au Danemark, où ils représentaient plus des trois quarts de la valeur ajoutée totale.

Ce changement structurel s’explique, du moins en partie, par des phénomènes tels que les mutations technologiques, l’évolution des prix relatifs, l’externalisation et la mondialisation, souvent à l’origine du transfert des activités de production vers des régions où les coûts de main-d’œuvre sont moindres, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union. Plusieurs activités ont particulièrement souffert de la crise économique et financière et de ses conséquences: l’industrie a subi la contraction la plus forte, avec une baisse de la valeur ajoutée dans l’UE-28 de 12,6 % (en volume) entre 2007 et 2009; la production industrielle de l’UE-28 a encore diminué de 1,2 % entre 2011 et 2013. La construction a connu la contraction la plus longue et la plus importante, caractérisée par un recul de la production de 18,4 % entre 2007 et 2013, enregistrant chaque année un nouveau recul: à ce titre, l’augmentation de 0,7 % enregistrée en 2014 pour la construction a marqué la première croissance annuelle du secteur en sept ans. Les services aux entreprises ainsi que le commerce, le transport, l’hébergement et les activités de restauration ont également enregistré des baisses relativement importantes de la valeur ajoutée en 2009, -7,1 % et -6,0 % respectivement. Ils ont enregistré deux nouveaux reculs, de moindre ampleur, dans la production en 2012 et 2013. Après une année de stabilité relative en 2009, la production de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche a connu un recul de 3,1 % en 2010 et de 4,2 % en 2012. Des baisses moins marquées de la valeur ajoutée ont été observées pour d’autres activités au cours de la crise, notamment en 2009, 2010 et 2013 pour ce qui est des activités financières et d’assurance et des arts, spectacles, activités récréatives et autres activités de services (voir graphique 4). Deux des activités présentées dans les graphiques 4 et 5 n’ont enregistré aucun recul annuel de la valeur ajoutée durant les années de crise: les activités immobilières et les activités liées à l’administration publique, la défense, l’éducation, la santé humaine et l’action sociale.

En 2014, toutes les activités ont enregistré une hausse par rapport à 2013. Celles dont la croissance a été la plus forte sont l’agriculture, la sylviculture et la pêche (2,8 %), les services aux entreprises (2,5 %) ainsi que le commerce, le transport, l’hébergement et les activités de restauration (2,1 %), tandis que les activités financières et d’assurance ont enregistré une croissance d’à peine 0,1 %.

La productivité de la main-d’œuvre

L’analyse de la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée au cours de la même période de dix ans (de 2004 à 2014) révèle une hausse (à prix courants) pour toutes les activités: les progressions se situent pour l'essentiel entre 16,9 %, pour le commerce, le transport, l’hébergement et les activités de restauration, et 30,9 %, pour l’industrie, tandis que seuls les chiffres liés à l’information et la communication et les services aux entreprises se trouvent en dessous de cette fourchette (3,0 % et 8,4 % respectivement) (voir graphique 6).

Afin d’éliminer les effets de l’inflation, on peut également calculer la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée à l’aide des chiffres de production en prix constants. Des données sur l’évolution de la productivité mesurée par personne occupée ou par heure travaillée sont fournies dans le tableau 4. Entre 2004 et 2014, la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée a augmenté en termes réels dans la quasi-totalité des États membres de l’UE, les seuls pays ayant enregistré un recul étant la Grèce, l’Italie et le Luxembourg (entre 2004 et 2012) , ainsi que la Croatie pour laquelle cela peut être dû, du moins en partie, à une rupture de série. Durant la période 2004-2014 également, la productivité de la main-d’œuvre par heure travaillée a progressé dans tous les États membres de l’UE à l’exception de la Grèce et de l’Italie. Mis à part les États membres présentant une rupture de série, les progressions les plus fortes pour les deux mesures de la productivité réelle de la main-d’œuvre figurant dans le tableau 4 ont été enregistrées en Bulgarie, en Estonie, en Lituanie et en Slovaquie.

La consommation et les investissements

Si on analyse l’évolution des composantes du PIB du point de vue des dépenses, on peut remarquer que le volume des dépenses de consommation finale dans l’UE-28 a augmenté de 9,0 % entre 2004 et 2014 (voir graphique 7), malgré une légère diminution en 2009 et en 2012; les dépenses de consommation finale des administrations publiques ont progressé un peu plus rapidement, de 13,0 % entre 2004 et 2014. Au cours de la même période, la croissance de la formation brute de capital a diminué de 1,8 %, en grande partie en raison d’une forte baisse observée en 2009 et en 2012 et 2013, tandis que la croissance des exportations a largement dépassé celle des importations ces dernières années.

Après avoir reculé en 2009, les dépenses de consommation des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages ont affiché une hausse en 2010 (de 0,8 % en volume) ainsi qu’en 2011 (0,3 %), avant d'enregistrer un nouveau recul en 2012 (-0,7 %) et en 2013 (-0,1 %), et ont progressé de 1,3 % en 2014, soit la plus forte augmentation annuelle en termes réels depuis 2007. En 2010, la croissance des dépenses totales des administrations publiques de l’UE-28 a ralenti en volume puis est restée relativement stable (entre 0,3 % et -0,2 %) entre 2011 et 2013, avant de s’inverser pour afficher une croissance un peu plus forte (1,0 %) en 2014. Malgré une hausse en 2011 (2,0 %), la formation brute de capital fixe de l’UE-28 n’a pas totalement compensé la forte baisse intervenue en 2009 (-11,9 %) et a réamorcé une tendance négative en 2012 et 2013. En 2014, la formation brute de capital fixe a augmenté de 2,3 % en termes réels, soit la plus forte progression depuis 2007.

À prix courants, les dépenses de consommation des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages ont représenté 56,9 % du PIB de l’UE-28 en 2014, contre 20,9 % pour les dépenses des administrations publiques et 19,3 % pour la formation brute de capital fixe (voir graphique 9).

L’intensité de l’investissement global varie fortement d’un État membre de l’UE à l’autre. Ces variations peuvent notamment refléter différents stades de développement économique et de dynamique de croissance au cours de ces dernières années (voir graphique 10). En 2014, la formation brute de capital fixe exprimée en pourcentage du PIB a représenté 19,3 % dans l’UE-28 et 19,5 % dans la zone euro (ZE-19). Les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés par l’Estonie (25,8 %), la République tchèque (25,3 %), la Belgique, la Suède (23,1 % pour chaque pays) et la Lettonie (23,0 %), et les plus faibles par Chypre (10,8 %) et la Grèce (11,6 %).

La majeure partie des investissements a été réalisée par le secteur privé (ainsi qu’il ressort du tableau 5): en 2013, les investissements des entreprises et des ménages ont représenté 16,7 % du PIB de l’UE-28, contre 3,0 % pour les investissements du secteur public. En termes relatifs, l’Estonie a enregistré le pourcentage le plus élevé pour les investissements publics (5,5 % du PIB) et pour les investissements des entreprises (17,8 %), tandis que le pourcentage le plus élevé pour les investissements des ménages a été enregistré en Finlande (6,4 %). En 2013, les investissements des ménages (en pourcentage du PIB) étaient clairement plus faibles qu’en 2003 en Irlande, en Espagne et à Chypre, alors qu’ils étaient sensiblement plus élevés en Roumanie (en comparant 2012 et 2003). Une comparaison similaire montre un recul relativement marqué en Estonie, en Slovénie et en Slovaquie pour les investissements des entreprises.

Les revenus

L’analyse du PIB de l’UE-28 du point de vue des revenus indique que la ventilation, par facteurs de production, des revenus résultant du processus de production a été dominée par la rémunération des salariés, qui a représenté 47,9 % du PIB en 2014. L’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte ont représenté 40,2 % du PIB, et les impôts sur la production et les importations moins les subventions 11,9 % (voir graphique 11). La Roumanie affichait la part de rémunération des salariés en pourcentage du PIB la plus basse (31,3 %), suivie par la Grèce (33,4 %), et sept États membres de l’UE ont enregistré des niveaux supérieurs ou égaux à 50,0 % du PIB, la part maximale culminant à 53,1 % pour le Danemark.

Le graphique 12 (basé sur les prix courants) montre qu’en 2011 et 2012, les divers agrégats avaient compensé les pertes enregistrées au cours de la crise économique et financière mondiale. En 2009, la rémunération des salariés avait reculé de 2,9 %, mais, en 2014, elle était supérieure de 8,5 % au niveau affiché en 2008. L’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte avaient connu une stagnation dès 2008, suivie d’un recul de 7,9 % en 2009; en 2011, cet agrégat est revenu à un niveau supérieur à celui d’avant la crise (en 2008) et, en 2014, il était supérieur de 4,1 % à ce dernier. La diminution de la part des impôts sur la production et les importations moins les subventions, qui avait déjà commencé en 2008 (-3,1 %), s’est accentuée en 2009 (-9,3 %); ces baisses ont toutefois été compensées en 2011 et, en 2014, cet agrégat a dépassé de 9,7 % le niveau maximal enregistré précédemment (en 2007).

La consommation des ménages

Les dépenses de consommation finale des ménages ont représenté au moins la moitié du PIB dans la majorité des États membres de l’UE en 2014. Les pourcentages les plus élevés ont été observés en Grèce (69,5 %), à Chypre (68,7 %), au Portugal (64,0 %) et en Lituanie (63,7 %). Le Luxembourg occupe, quant à lui, la dernière place du classement (29,6 %, données de 2013), mais il affiche le chiffre de loin le plus élevé pour ce qui est des dépenses moyennes de consommation des ménages par habitant (24 600 euros) — voir tableau 6. En 2014, les dépenses moyennes de consommation des ménages par habitant en Finlande s’élevaient à 5 300 euros de plus qu’il y a 10 ans et, au cours de cette période, les plus faibles hausses ont été enregistrées en Grèce, en Irlande et en Hongrie.

Sources et disponibilité des données

Le système européen des comptes nationaux et régionaux (SEC) (en anglais) sert à l’établissement des comptes nationaux dans l’UE. La version actuelle, le SEC 2010, a été adoptée en mai 2013 et est en vigueur depuis septembre 2014. Elle est totalement cohérente avec les lignes directrices mondiales en matière de système de comptabilité, le SCN 2008.

Le PIB et ses principales composantes

Les principaux agrégats des comptes nationaux sont compilés à partir d’unités institutionnelles, à savoir les sociétés non financières ou les sociétés financières, les administrations publiques, les ménages et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).

Les données des comptes nationaux englobent les informations relatives au PIB et à ses composantes, à l’emploi, aux agrégats de la consommation finale et à l’épargne. Un grand nombre de ces variables est calculé sur une base annuelle et trimestrielle.

Le PIB est la mesure fondamentale de la comptabilité nationale, laquelle résume la situation économique d’un pays (ou d’une région). Le PIB peut être calculé selon différentes optiques: l’optique de la production; l’optique des dépenses et l’optique des revenus.

L’analyse du PIB par habitant élimine l’influence de la taille absolue de la population, ce qui facilite les comparaisons entre différents pays. Le PIB par habitant est un indicateur économique général du niveau de vie. Les données du PIB en monnaie nationale peuvent être converties en standards de pouvoir d’achat (SPA) en utilisant des parités de pouvoir d’achat (PPA) reflétant le pouvoir d’achat de chaque monnaie, au lieu d’utiliser les taux de change du marché. Cette façon de procéder permet d’éliminer les différences de niveaux de prix entre pays. L’indice de volume du PIB par habitant en SPA est exprimé par rapport à la moyenne de l’UE-28 (fixée à 100). Si l’indice d’un pays est supérieur/inférieur à 100, le niveau du PIB par habitant pour ce pays est supérieur/inférieur à la moyenne de l’UE-28. Cet indice est destiné à permettre des comparaisons entre pays, plutôt que dans le temps.

Le calcul du taux de croissance annuel du PIB à prix constants – en d’autres termes, l’évolution du PIB en volume – permet de comparer la dynamique du développement économique à la fois dans le temps et entre des économies de tailles différentes, sans tenir compte des niveaux de prix.

Données complémentaires

La production économique peut également être analysée par activité. Dix catégories reposant sur la NACE Rév. 2 sont déterminées au niveau d’analyse le plus agrégé: agriculture, chasse, sylviculture et pêche; industrie; construction; commerce, transport, hébergement et activités de restauration; information et communication; activités financières et d’assurance; activités immobilières; activités spécialisées, scientifiques, techniques, services administratifs et services de soutien; administration publique, défense, éducation, santé humaine et action sociale; arts, spectacles et activités récréatives, autres activités de services, activités des ménages et activités extraterritoriales. L’analyse de la production par activité dans le temps peut être facilitée par le recours à une mesure du volume de la production, le déflatage de la valeur de la production, afin d’éliminer l’incidence des variations de prix. Le déflatage de chaque activité s’effectue de façon distincte pour refléter les changements relatifs aux prix des produits qui lui sont associés.

Une autre série de données relatives aux comptes nationaux est utilisée dans le cadre des analyses de compétitivité, à savoir des indicateurs liés à la productivité de la main-d’œuvre, tels que les mesures de productivité du travail. Les mesures de productivité exprimées en SPA sont particulièrement utiles à la comparaison entre différents pays. Le PIB par personne occupée est destiné à donner une impression globale de la productivité des économies nationales. Néanmoins, il doit être tenu compte du fait que cette mesure dépend de la structure de l’emploi total et qu’elle peut, par exemple, baisser en raison du glissement d’un emploi à temps plein vers un emploi à temps partiel. Le PIB par heure travaillée donne une image plus claire de la productivité, compte tenu du fait que l’incidence de l’emploi à temps partiel varie considérablement entre pays et activités.

Des informations annuelles concernant les dépenses des ménages sont disponibles dans les comptes nationaux compilés suivant une méthode macroéconomique. L’enquête sur le budget des ménages (EBM) constitue une autre source pour l’analyse des dépenses des ménages: ces informations, que l’on obtient en demandant aux ménages de tenir un journal de leurs achats, sont beaucoup plus détaillées du double point de vue de la couverture des biens et services et des types d’analyses socioéconomiques fournies. L’EBM est réalisée et publiée tous les cinq ans seulement; 2010 est l’année de référence la plus récente actuellement disponible.

Contexte

Les institutions européennes, les gouvernements, les banques centrales et d’autres organismes économiques et sociaux des secteurs public et privé ont besoin d’un ensemble de statistiques comparables et fiables pour étayer leurs décisions. Les comptes nationaux peuvent être utilisés pour divers types d’analyse et d’évaluation. L’emploi de concepts et de définitions internationalement reconnus permet d’analyser différentes économies; il devient ainsi possible de faire apparaître les interdépendances entre les économies des États membres de l’UE ou de comparer les États membres de l’UE et des pays tiers.

L’analyse du cycle économique et de la politique macroéconomique

L’une des principales utilisations des données des comptes nationaux a trait à la nécessité d’appuyer les décisions de la politique économique européenne et la réalisation des objectifs de l’Union économique et monétaire (UEM) sur des statistiques à court terme de grande qualité qui permettent un suivi des événements macroéconomiques et la formulation d’orientations politiques en la matière. Une façon élémentaire d’exploiter les comptes nationaux – pratiquée de longue date – consiste à quantifier le rythme de croissance d’une économie, autrement dit, le taux de croissance du PIB. Les principaux chiffres des comptes nationaux servent notamment au développement et au suivi des politiques macroéconomiques, tandis que les données détaillées des comptes nationaux peuvent aussi être employées pour formuler des politiques sectorielles ou industrielles grâce, en particulier, à l’analyse des tableaux entrées-sorties.

Depuis le lancement de l’UEM en 1999, la Banque centrale européenne (BCE) figure parmi les principaux utilisateurs des comptes nationaux. La stratégie de la BCE pour l’analyse des risques pesant sur la stabilité des prix est fondée sur deux perspectives analytiques appelées les deux «piliers»: analyse économique et analyse monétaire. De nombreux indicateurs monétaires et financiers sont donc évalués en relation avec d’autres données pertinentes qui permettent de combiner les analyses monétaires, financières et économiques, par exemple les principaux agrégats des comptes nationaux. De cette façon, les indicateurs monétaires et financiers peuvent être analysés dans le contexte du reste de l’économie.

La direction générale des affaires économiques et financières suit les évolutions économiques et produit deux rapports économiques annuels essentiels qui contribuent à la définition des problèmes économiques: un examen annuel de la croissance et un rapport sur le mécanisme d'alerte (en anglais). Le premier analyse les progrès réalisés par l’UE en vue d'atteindre ses objectifs stratégiques à long terme et fournit une évaluation approfondie des évolutions macroéconomiques et de l'emploi, en définissant les priorités pour l’année à venir, et le second recense les États membres qui peuvent être confrontés à des déséquilibres, tels que la perte de compétitivité ou les bulles d'actifs. La direction générale des affaires économiques et financières produit également deux fois par an, au printemps et à l'automne, les prévisions macroéconomiques de la Commission européenne. Ces études portent sur tous les États membres de l’UE et ont pour objet d’établir des prévisions pour la zone euro et l’UE, mais elles examinent aussi les perspectives concernant les pays candidats et d’autres pays non membres.

Les statistiques des comptes nationaux sont également utilisées depuis longtemps pour analyser les finances publiques. Une application a été spécialement mise au point au sein de l’UE en relation avec les critères de convergence de l’UEM, dont deux touchent directement aux finances publiques. Ces critères ont été définis à l'aide de certains chiffres des comptes nationaux, à savoir le déficit public et la dette publique par rapport au PIB (pour de plus amples informations, voir l’article consacré aux statistiques des finances publiques).

Les politiques régionale, structurelle et sectorielle

Outre l’analyse du cycle économique et de la politique macroéconomique, les données des comptes nationaux et régionaux européens peuvent servir à d’autres usages en rapport avec la formulation des politiques, notamment pour des questions régionales, structurelles et sectorielles.

L’allocation des dépenses des Fonds structurels se fonde en partie sur les comptes régionaux. De plus, les statistiques régionales sont utilisées pour l’évaluation a posteriori des résultats de la politique régionale et de cohésion.

Tant pour l’Union européenne que pour les États membres, une priorité stratégique est d’encourager la croissance et la création d’emplois. Cette priorité s’inscrit dans la stratégie Europe 2020. À cet effet, l’UE déploie des politiques communes dans tous les secteurs de l’économie européenne, tandis que les États membres mettent en place leurs propres réformes structurelles nationales.

La Commission mène une analyse économique qui contribue à l’évolution de la politique agricole commune (PAC) en étudiant l’efficacité de ses différents mécanismes de soutien et en élaborant des perspectives à long terme. Ces efforts passent par des activités de recherche et d’analyse et par des études d’incidences sur des sujets relatifs à l’agriculture et à l’économie rurale dans l’UE et les pays tiers au moyen, notamment, des comptes économiques de l’agriculture.

La définition d’objectifs, l’évaluation comparative et les contributions

Les politiques appliquées dans l’UE visent de plus en plus souvent des objectifs à moyen ou à long terme, contraignants ou non. Dans certains cas, le niveau du PIB sert de dénominateur de référence, par exemple lorsqu’on définit un objectif de 3,00 % du PIB pour les dépenses de recherche-développement.

Les comptes nationaux servent aussi à déterminer les ressources de l’UE; les règles fondamentales sont établies dans une décision du Conseil. Le montant total des ressources propres nécessaires au financement du budget est déterminé par le total des dépenses, déduction faite des autres recettes, et le montant total des ressources propres est lié au revenu national brut de l’UE.

Hormis leur utilisation pour déterminer les contributions budgétaires dans l’UE, les données des comptes nationaux servent aussi à calculer les contributions à d’autres organisations internationales, comme les Nations unies (ONU). Les contributions au budget des Nations unies sont basées sur le revenu national brut, soumis à divers ajustements et limites.

Analystes et prévisionnistes

Les analystes et les chercheurs font largement usage des comptes nationaux pour examiner la situation économique et son évolution. Les partenaires sociaux, comme les représentants des entreprises (les associations professionnelles, par exemple) ou les représentants des travailleurs (les syndicats, par exemple), s’intéressent aussi aux comptes nationaux afin d’analyser les circonstances qui influencent les relations sociales. Les chercheurs et les analystes se servent notamment des comptes nationaux pour étudier les cycles économiques sur une durée plus ou moins longue et pour les mettre en relation avec l’évolution économique, politique ou technologique.

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