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Archive:Comptes nationaux et PIB

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Données de septembre et octobre 2012. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Tableaux principaux et Base de données.
Graphique 1: PIB aux prix courants du marché, 2001-2011
(en milliards d’euros) - Source: Eurostat (nama_gdp_c) ou (tec00001)
Tableau 1: PIB aux prix courants du marché, 2001, 2010 et 2011 - Source: Eurostat (nama_gdp_c) et (tec00001)
Graphique 2: PIB par habitant aux prix courants du marché, 2001 et 2011
(UE-27=100; PIB par habitant en SPA) - Source: Eurostat (nama_gdp_c) et (tec00001)
Graphique 3: Croissance du PIB réel, 2001-2011
(en % de variation en glissement annuel) - Source: Eurostat (nama_gdp_k)
Tableau 2: Croissance du PIB réel, 2002-2011
(en % de variation en glissement annuel; moyenne 2001-2010) - Source: Eurostat (nama_gdp_k) ou (tsieb020)
Tableau 3: Valeur ajoutée brute aux prix de base, 2001 et 2011
(en % du total de la valeur ajoutée brute) - Source: Eurostat (nama_nace10_c)
Graphique 4a: Valeur ajoutée brute, UE-27, 2001-2011
(2005=100) - Source: Eurostat (nama_nace10_k)
Graphique 4b: Valeur ajoutée brute, UE-27, 2001-2011
(2005=100) - Source: Eurostat (nama_nace10_k)
Graphique 5: Productivité de la main-d’œuvre, UE-27, 2001 et 2011
(en milliers d’euros par personne occupée) - Source: Eurostat (nama_nace10_c) et (nama_nace10_e)
Tableau 4: Productivité de la main-d’œuvre
(basé sur des séries exprimées en SPA), 2001-2011 - Source: Eurostat (tec00116) et (tec00117)
Graphique 6: Dépenses de consommation et formation brute de capital à prix constants, UE-27, 2001-2011
(2005=100) - Source: Eurostat (nama_gdp_k)
Graphique 7: Taux de variation annuel des composantes des dépenses du PIB, UE-27, 2001-2011
(%) - Source: Eurostat (nama_gdp_k)
Graphique 8: Composantes des dépenses du PIB, UE-27, 2011 (1)
( en % du PIB) - Source: Eurostat (nama_gdp_c) ou (tec00009), (tec00010), (tec00011) and (tec00110)
Tableau 5: Investissements, 2001, 2006 et 2011
(en % du PIB) - Source: Eurostat (nama_gdp_c), (tsdec210) et (tec00022)
Graphique 9: Formation brute de capital fixe, 2011
(en % du PIB) - Source: Eurostat (nama_gdp_c)
Graphique 10: Répartition des revenus, 2011
( en % du PIB) - Source: Eurostat (nama_gdp_c) ou (tec00016), (tec00015) et (tec00013)
Graphique 11: Répartition des revenus, UE-27, 2001-2011
(2005=100) - Source: Eurostat (nama_gdp_c) ou (tec00016), (tec00015) et (tec00013)
Tableau 6: Dépenses de consommation des ménages
(concept domestique), 2001, 2006 et 2011 - Source: Eurostat (nama_fcs_c)
Graphique 12: Dépenses de consommation des ménages, UE-27, 2011 (1)
(en % des dépenses de consommation totales des ménages) - Source: Eurostat (nama_co3_c)
Graphique 13: Épargne nationale brute, 2001 et 2011 (1)
(en % du revenu national disponible brut) - Source: Eurostat (nama_inc_c)
Tableau 7: Principaux ratios des comptes des secteurs, ménages, 2011 (1) - Source: Eurostat (nasa_ki)
Graphique 14: Taux d’épargne des ménages
(brut), 2011 (1)
(en %) - Source: Eurostat (nasa_ki)
Graphique 15: Taux d’investissement des ménages
(brut), 2011 (1)
(en %) - Source: Eurostat (nasa_ki)
Graphique 16: Ratio patrimoine financier net/revenu des ménages, 2011 (1)
(en %) - Source: Eurostat (nasa_ki)
Tableau 8: Principaux ratios des comptes des secteurs, sociétés non financières, 2011 - Source: Eurostat (nasa_ki)
Graphique 17: Taux d’investissement
(brut) des sociétés non financières, 2011 (1)
(en %) - Source: Eurostat (nasa_ki)

Les comptes nationaux sont la source d’une multitude d’indicateurs économiques bien connus qui sont présentés dans cet article. Le produit intérieur brut (PIB) est la mesure la plus fréquemment utilisée pour évaluer la taille globale d’une économie, alors que des indicateurs dérivés tels que le PIB par habitant – par exemple en euros ou corrigé des différences de niveaux de prix – sont souvent utilisés pour effectuer une comparaison des niveaux de vie ou suivre le processus de convergence dans l’Union européenne (UE).

En outre, l’évolution de composantes spécifiques du PIB et d’indicateurs connexes, notamment ceux relatifs à la production économique, aux importations et aux exportations, à la consommation intérieure (privée et publique) ou aux investissements, ainsi que les données sur la répartition des revenus et de l’épargne, peuvent donner de précieuses indications quant aux forces motrices d’une économie et, à ce titre, servir de base à la conception, au suivi et à l’évaluation de politiques européennes particulières. Les développements économiques dans le domaine de la production, de la génération et de la (re)distribution des revenus, de la consommation et de l’investissement peuvent être mieux compris s’ils sont analysés par secteur institutionnel. Les comptes des secteurs, notamment, fournissent plusieurs indicateurs clés pour les ménages et les sociétés non financières, comme le taux d’épargne des ménages et la part de profits des entreprises.

Principales conclusions statistiques

L’évolution du PIB

La croissance du PIB de l’UE-27 a nettement ralenti en 2008. En 2009, le PIB s’est fortement contracté en raison de la crise économique et financière mondiale. Une reprise a été observée en 2010 et cette évolution s’est poursuivie (plus lentement) en 2011, le PIB se chiffrant à 12 638 milliards d’euros, niveau le plus élevé jamais atteint à prix courants (voir graphique 1).

La zone euro représentait 74,5 % de ce total en 2011 et la somme des cinq plus grandes économies parmi les États membres de l’UE (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Espagne) 71,1 %. Il convient toutefois de procéder avec prudence aux comparaisons entre pays, les fluctuations des taux de change en particulier pouvant influer de façon non négligeable sur l’évolution des chiffres du PIB nominal dans le cas des États membres de l’UE qui n’ont pas adopté l’euro.

Pour évaluer le niveau de vie, il est plus indiqué d’utiliser le PIB par habitant en standards de pouvoir d’achat (SPA), c’est-à-dire un chiffre corrigé pour tenir compte de la taille d’une économie en termes de population ainsi que des différences de niveaux de prix entre pays. En 2011, le PIB moyen par habitant dans l’UE-27 était de 25 130 SPA, légèrement au-dessus du niveau le plus élevé atteint en 2008 (25 020 SPA), avant que les effets de la crise économique et financière ne se fassent sentir. La situation relative des différents pays peut être exprimée à l’aide d’une comparaison avec cette moyenne, la valeur de l’UE-27 étant fixée à 100. La valeur relative la plus élevée des États membres a été enregistrée pour le Luxembourg, où le PIB par habitant, exprimé en SPA, était plus de 2,7 fois supérieur à la moyenne de l’UE-27 en 2011 (ce chiffre élevé s’explique en partie par l’importance des travailleurs frontaliers belges, français et allemands). À l’inverse, le PIB par habitant était inférieur à la moitié de la moyenne de l’UE-27 en Roumanie et en Bulgarie.

Bien que les chiffres en SPA doivent, en principe, être utilisés pour établir la comparaison entre pays pour une même année et non pour effectuer des comparaisons dans le temps, il ressort d’une comparaison entre les chiffres des dix dernières années qu’une certaine convergence du niveau de vie est intervenue, les États membres qui ont rejoint l’Union en 2004 ou 2007 s’étant rapprochés de la moyenne de l’UE, malgré quelques revers au cours de la crise économique et financière. Lorsqu’on compare la situation de 2011 à celle de 2001, on peut constater que si le Luxembourg, l’Allemagne, la Suède et l’Autriche ont poursuivi leur évolution à la hausse, s’éloignant de la moyenne de l’UE-27, plusieurs autres États membres de l’UE-15, notamment l’Italie, le Royaume-Uni, la France, l’Irlande et la Belgique, ont vu leur niveau évoluer à la baisse et se sont rapprochés de la moyenne de l’UE-27 (voir graphique 2). Au-dessous de la moyenne de l’UE-27 en 2001, la Roumanie, la Slovaquie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Pologne et la Bulgarie sont les pays qui ont le plus progressé vers cette moyenne en 2011, alors que la Grèce et le Portugal ont reculé.

La crise économique et financière mondiale a entraîné une grave récession dans l’UE, au Japon et aux États-Unis en 2009 (voir graphique 3), suivie d’une reprise en 2010 et 2011. Le PIB réel a diminué de 4,3 % dans l’UE-27 en 2009, de 5,5 % au Japon et de 3,1 % aux États-Unis. Les effets de la crise sont apparus dès 2008 dans ces deux pays, sous la forme de baisses relativement faibles du PIB réel. Dans l’UE-27, la reprise s’est traduite par une hausse de 2,0 % du PIB à prix constants en 2010, suivie d’une augmentation de 1,6 % en 2011; dans la zone euro, le taux correspondant était le même en 2010 et inférieur de 0,1 point de pourcentage en 2011. Au Japon et aux États-Unis, la reprise a été plus marquée que dans l’UE-27 en 2010; en 2011, cette tendance s’est poursuivie aux États-Unis, alors que le Japon a subi une faible contraction de son PIB réel (-0,8 %), en partie en raison des effets dévastateurs du séisme qui s’est produit dans la région de Tohoku et du tsunami de mars 2011.

La croissance du PIB réel a varié considérablement d’un État membre de l’UE à l’autre et d’une année à l’autre. Après une contraction observée en 2009 dans tous les États membres de l’UE à l’exception de la Pologne, la croissance est réapparue dans vingt-deux États membres en 2010 et elle a été au rendez-vous dans vingt-quatre États membres en 2011. Les taux de croissance les plus élevés en 2011 ont été enregistrés en Estonie (7,6 %), en Lituanie (5,9 %) et en Lettonie (5,5 %). L’économie s’est contractée en Slovénie (-0,2 %) et au Portugal (-1,7 %) en 2011 et la récession s’est aggravée en Grèce, où le PIB a diminué pour la quatrième année consécutive (-6,9 %).

La crise économique et financière a aussi eu pour effet de ralentir la croissance globale des économies des États membres au cours des dix dernières années. Les taux moyens de croissance annuelle de l’UE-27 et de la zone euro entre 2002 et 2011 ont atteint respectivement 1,4 % et 1,2 %. Les taux de croissance les plus élevés au cours de cette période ont été enregistrés en Slovaquie et en Lituanie (4,7 % par an dans les deux cas), en Lettonie (4,2 %), en Estonie (4,1 %), en Roumanie et en Pologne (4,0 % chacune). À l’inverse, les plus faibles taux de croissance du PIB réel entre 2002 et 2011 ont été enregistrés par l’Italie et le Portugal (0,4 % par an) ainsi que par le Danemark (0,6 %).

Les principaux agrégats du PIB

L’examen du PIB du point de vue de la production montre l’importance relative de dix activités pour ce qui est de leur contribution à la valeur ajoutée brute de l’UE-27 (voir tableau 3). Malgré une baisse de 2,0 points de pourcentage entre 2001 et 2011, l’industrie (19,5 %) était toujours l’activité la plus importante (à ce niveau de détail) en 2011, suivie de près par le commerce, le transport, l’hébergement et les activités de restauration (19,4 %) ainsi que par l’administration publique, la défense, l’éducation, la santé humaine et l’action sociale (19,1 %), dont la part s’est accrue de 1,3 point de pourcentage par rapport à 2001. Les places suivantes du classement étaient occupées en 2011 par les activités immobilières (10,3 %), les activités spécialisées, scientifiques, techniques, de services administratifs et de soutien, (ci-après les «services aux entreprises», 10,0 %), la construction (6,3 %), les activités financières et d’assurance (5,7 %) ainsi que l’information et la communication (4,5 %). Les contributions les plus faibles ont été celles des arts, spectacles, activités récréatives et autres activités de services (3,5 %) ainsi que de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche (1,7 %).

Les services ont produit 72,5 % de la valeur ajoutée brute totale de l’UE-27 en 2011, contre 70,2 % en 2001. La part relative des services était particulièrement importante à Chypre, à Malte, en France (données de 2010), en Grèce, en Belgique, au Danemark et au Royaume-Uni, où ils représentaient plus des trois quarts de la valeur ajoutée totale.

Ce changement structurel s’explique, du moins en partie, par des phénomènes tels que les mutations technologiques, l’évolution des prix relatifs, l’externalisation et la mondialisation, souvent à l’origine du transfert des activités de production vers des régions où les coûts de main-d’œuvre sont moindres, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union.

Quatre activités ont particulièrement souffert de la crise économique et financière: l’industrie a subi la contraction la plus forte, avec une baisse de la valeur ajoutée de 13,8 % (en volume) entre 2007 et 2009; la construction a connu la contraction la plus longue, caractérisée par un recul de la production de 10,4 % entre 2007 et 2010; les services aux entreprises ainsi que le commerce, le transport, l’hébergement et les activités de restauration n’ont enregistré qu’une année de baisse de la valeur ajoutée (entre 2008 et 2009), mais cette diminution a été importante (-7,3 % et -5,7 % respectivement). Des reculs moins prononcés de la valeur ajoutée ont été observés pour d’autres activités au cours de la crise, notamment en 2009 et 2010 pour ce qui est de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, ainsi qu’en 2010 et 2011 dans le cas des activités financières et d’assurance (voir graphique 4).

L’analyse de la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée au cours de la même période de dix ans (de 2001 à 2011) révèle une hausse (à prix courants) pour toutes les activités: la progression va de 13,8 % pour l’information et la communication à 38,0 % pour l’industrie, tandis que les services aux entreprises se situent en dessous de cette fourchette (4,1 %) et les activités financières et d’assurance au-dessus (51,0 %) – voir graphique 5. Afin d’éliminer les effets de l’inflation, on peut également calculer la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée à l’aide des chiffres de production en prix constants. Des données plus détaillées sur l’évolution de la productivité mesurée par personne occupée ou par heure travaillée montrent qu’au cours des dix dernières années, dans les États membres qui ont rejoint l’Union en 2004 ou 2007, elle a convergé vers la moyenne de l’UE-27 (voir tableau 4). Ainsi, la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée est passée en Roumanie de 26 % à 49 % de la moyenne de l’UE-27 entre 2001 et 2011. L’Estonie, la Slovaquie, la Lituanie, la Lettonie et la Bulgarie ont également enregistré des progrès substantiels qui les rapprochent de la moyenne de l’UE-27. À l’inverse, l’Italie a connu une forte baisse par rapport à la moyenne de l’UE-27; tel a également été le cas, dans une moindre mesure, de la Belgique, du Royaume-Uni et de la France.

Si on analyse l’évolution des composantes du PIB du point de vue des dépenses, on peut remarquer que le volume des dépenses de consommation finale dans l’UE-27 a augmenté de 13,2 % (prix constants) entre 2001 et 2011 (voir graphique 6), malgré une légère diminution en 2009; les dépenses de consommation finale des administrations publiques ont progressé un peu plus rapidement, de 17,1 % entre 2001 et 2011. Au cours de la même période, la croissance globale de la formation brute de capital a été plus faible (5,6 %), en grande partie en raison d’une forte baisse observée en 2009, tandis que la croissance des exportations a nettement dépassé celle des importations en 2010 et 2011.

Après avoir reculé en 2009, les dépenses de consommation des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages ont affiché une hausse en 2010 (de 1,1 % en volume) ainsi qu’en 2011 (0,1 %). À partir de 2009, la croissance des dépenses des administrations publiques de l’UE-27 a ralenti en volume, avant de devenir négative en 2011 (-0,2 %). Malgré de faibles hausses en 2010 (0,2 %) et 2011 (1,4 %), la formation brute de capital fixe de l’UE-27 n’a pas compensé la forte baisse intervenue en 2009 (-13,0 %).

À prix courants, les dépenses de consommation des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages ont représenté 58,0 % du PIB de l’UE-27 en 2011, contre 21,7 % pour les dépenses des administrations publiques et 18,6 % pour la formation brute de capital fixe (voir graphique 8).

L’intensité de l’investissement global (public et privé confondus) varie fortement d’un État membre de l’UE à l’autre. Ces variations peuvent notamment refléter les différences de stades de développement économique et de dynamique de croissance au cours de ces dernières années (voir tableau 5 et graphique 9). En 2011, la formation brute de capital fixe (investissements totaux) exprimée en pourcentage du PIB a représenté 18,5 % dans l’UE-27 et 19,2 % dans la zone euro. Les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés par la Roumanie (22,7 %), la République tchèque (23,9 %) et la Slovaquie (22,4 %); les plus faibles par l’Irlande (10,1 %), la Grèce (14,0 %) et le Royaume-Uni (14,2 %). La majeure partie des investissements a été réalisée par le secteur privé: en 2011, les investissements du secteur privé ont représenté 16,1 % du PIB de l’UE-27, contre 2,5 % pour les investissements du secteur public. Les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés en Pologne (5,7 %) et en Roumanie (5,2 %) pour les investissements publics, ainsi qu’en Autriche (20,3 %) pour les investissements privés.

L’analyse du PIB de l’UE-27 du point de vue des revenus indique que la ventilation, par facteurs de production, des revenus résultant du processus de production a été dominée par la rémunération des salariés, qui a représenté 49,1 % du PIB en 2011. L’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte ont représenté 39,0 % du PIB, et les impôts sur la production et les importations moins les subventions 11,8 % (voir graphique 10). Le graphique 11 montre qu’en 2011 les divers agrégats avaient largement compensé les pertes enregistrées au cours de la crise économique et financière mondiale. En 2009, la rémunération des salariés a reculé de 3,0 %, mais en 2011 elle était supérieure de 2,2 % au niveau affiché en 2008. L’excédent brut d’exploitation et le revenu mixte avaient connu une stagnation dès 2008, suivie d’un recul de 8,5 % en 2009; en 2011, cet agrégat est revenu à 0,6 % de son niveau d’avant la crise (en 2007). La diminution des impôts sur la production et les importations moins subventions, qui avait déjà commencé en 2008 (-2,7 %), s’est accentuée en 2009 (-8,6 %); ces baisses ont toutefois été compensées en 2011, année où cet agrégat a dépassé de 1,1 % le niveau maximal enregistré précédemment (également en 2007).

La consommation des ménages

Les dépenses de consommation des ménages ont représenté au moins la moitié du PIB dans la majorité des États membres de l’UE en 2011. Les pourcentages les plus élevés ont été observés en Grèce (76,2 %, données de 2010) et à Chypre (72,2 %), ainsi qu’à Malte (70,3 %). Le Luxembourg occupe quant à lui la dernière place du classement (36,4 % en 2010), mais il affiche le chiffre de loin le plus élevé pour ce qui est des dépenses moyennes de consommation des ménages par habitant (24 140 SPA en 2010) (voir tableau 6).

Des informations plus détaillées sur la structure des dépenses totales de consommation des ménages de l’UE-27 en 2010 montrent que près d’un quart (23,6 %) a été consacré au logement, à l’eau, à l’électricité, au gaz et aux autres combustibles (voir graphique 12). Les dépenses de transport (13,0 %) et les dépenses liées aux denrées alimentaires et aux boissons non alcoolisées (12,9 %) constituent les deux autres postes les plus importants. Toutes les autres dépenses de consommation figurant dans le graphique 12 ont constitué, ensemble, près de la moitié (48,6 %) du total des dépenses de consommation des ménages.

L’épargne nationale

L’épargne nationale brute en pourcentage du revenu national brut disponible a atteint en moyenne 19,1 % dans l’UE-27 et 19,9 % dans la zone euro en 2011. Parmi les États membres de l’UE, cette part était la plus élevée en Estonie (26,7 %), aux Pays-Bas (26,5 %) et en Suède (26,0 %), et la plus faible en Grèce (3,3 %). Par rapport à 2001, on constate une diminution relative de l’épargne nationale brute pour l’UE-27, la zone euro et la plupart des États membres de l’UE. Les baisses les plus substantielles (en points de pourcentage) ont été enregistrées en Irlande, en Finlande, en Grèce et au Portugal, où l’épargne exprimée en part du revenu disponible a perdu 6,0 points de pourcentage, voire davantage, tandis que les hausses les plus fortes ont été relevées en Bulgarie et en Roumanie, où cette part a gagné respectivement 10,4 points et 6,9 points.

Les comptes des secteurs

Le tableau 7 révèle que le taux d’épargne des ménages dans la zone euro en 2011 (13,2 %) a dépassé de 2,1 points de pourcentage celui de l’UE-27 (11,1 %). Cet écart s’explique principalement par les taux d’épargne relativement faibles du Royaume-Uni (6,0 %) et les taux relativement élevés de l’Allemagne (16,5 %) et de la France (15,7 %). Parmi les États membres de la zone euro, huit (dont un pour lequel les données disponibles portent sur 2009) présentent des taux d’épargne des ménages supérieurs à la moyenne de l’UE-27 et sept des taux inférieurs, les données de la Grèce et de Malte n’étant pas disponibles (voir graphique 14). Le taux le plus élevé parmi les États membres de l’UE qui n’appartiennent pas à la zone euro a été enregistré en Suède (12,9 %).

Après avoir baissé de 1,5 point de pourcentage en 2010, le taux d’épargne des ménages dans l’UE-27 a encore reculé de 0,6 point de pourcentage en 2011, un recul similaire étant enregistré pour la zone euro (-0,5 point). Les diminutions les plus importantes entre 2010 et 2011 ont été observées en Lituanie et à Chypre (-4,8 points dans les deux cas) ainsi qu’en Lettonie (-4,2 points); dans les autres États membres de l’UE, les variations étaient comprises entre -2,1 points de pourcentage et +1,6 point.

En 2011, le taux d’investissement des ménages a atteint 8,3 % dans l’UE-27. Il était compris entre 10 % ou plus, en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas et en Finlande, et 5,1 % en Hongrie, alors que la Lettonie (4,2 %) et la Lituanie (3,4 %) étaient au-dessous de cette fourchette (voir graphique 15). Le taux d’investissement des ménages n’a guère évolué dans l’UE-27 et dans la zone euro par rapport à l’année précédente. Il a reculé d’un point de pourcentage ou plus dans la République tchèque, à Chypre, en Hongrie et au Luxembourg (données de 2009). À l’inverse, il a progressé de 1,0 point de pourcentage en Lettonie et de 1,1 point en Estonie.

En 2011, le taux d’endettement des ménages a fortement varié entre les États membres de l’UE. Inférieur à 50 % en Slovénie, en Slovaquie et en Lituanie, il dépassait 200 % en Irlande, aux Pays-Bas et au Danemark; un taux de 200 % signifie qu’il faudrait aux ménages deux années de revenu disponible pour rembourser leur dette. Un taux d’endettement relativement élevé a été enregistré dans plusieurs États membres du nord de l’Europe et de la péninsule Ibérique. Par opposition, en Europe centrale et orientale, le taux d’endettement était relativement bas, la dette des ménages n’excédant jamais le revenu disponible annuel. Il convient de signaler qu’une dette des ménages élevée peut, dans une certaine mesure, refléter des niveaux élevés d’actifs financiers, ainsi qu’il ressort de l’analyse du ratio patrimoine financier net/revenu des ménages. Elle peut également indiquer la possession d’actifs non financiers, comme des habitations, ou être influencée par des dispositions nationales stimulant l’emprunt (par exemple, la déduction des intérêts des impôts).

En 2011, le taux d’endettement des ménages a diminué le plus (par rapport 2010) en Lettonie (-9,0 points de pourcentage) et, dans une moindre mesure, au Royaume-Uni (-4,6 points); il a augmenté le plus en Belgique (4,0 points) – une hausse plus importante encore a été enregistrée pour le Luxembourg (5,6 points), mais les dernières données concernent 2009 (par rapport à 2008).

À l’instar du taux d’endettement, le ratio patrimoine financier net/revenu des ménages a varié considérablement entre les États membres de l’UE. Les Pays-Bas et la Belgique ont enregistré en 2011 les ratios les plus élevés, proches de 325 %, et des taux relativement élevés ont également été observés au Royaume-Uni, ainsi qu’en Suisse. Ce ratio était remarquablement bas en Lettonie, tout comme en Norvège (voir graphique 16).

Il ressort du graphique 17 qu’en 2011, le taux d’investissement des entreprises a atteint 20,2 % dans l’UE-27. Les taux les plus élevés parmi les États membres de l’UE ont été enregistrés par la Slovaquie, l’Autriche et la République tchèque, qui se situent toutes au-dessus de 25 %. Le taux de loin le plus faible est celui de l’Irlande (8,1 %). Le taux d’investissement des entreprises dans les cinq plus grandes économies de l’UE-27 a fluctué assez fortement: en Espagne et en Italie il a sensiblement dépassé la moyenne de l’UE-27; en France, il était dans la moyenne; en Allemagne et au Royaume-Uni, il était nettement inférieur à la moyenne. Le taux d’investissement des entreprises a progressé dans la plupart des États membres de l’UE (pour lesquels des données sont disponibles pour 2010 et 2011), et plus particulièrement dans les États membres baltes et en Slovaquie, la hausse moyenne pour l’ensemble de l’UE-27 étant de 0,5 point de pourcentage. Le taux a diminué de plus de 2 points de pourcentage en Pologne (en 2010 par rapport à 2009), à Chypre et au Luxembourg (en 2009 par rapport à 2008), voir tableau 8.

La part des profits des sociétés non financières s’est élevée à 38,2 % dans l’UE-27 en 2011. Les parts les plus faibles (30 % environ) ont été enregistrées en France et en Slovénie, tandis que des parts supérieures à 50 % ont été relevées en Lettonie, en Slovaquie, en Irlande et en Lituanie, ainsi qu’en Norvège. La part des profits est restée inchangée pour l’ensemble de l’UE-27 entre 2010 et 2011. L’Irlande et l’Estonie ont affiché les hausses les plus importantes entre 2010 et 2011 (+ 3,2 et +3,1 points de pourcentage respectivement), tandis que la Lituanie et l’Espagne enregistraient des progressions supérieures à 2 points de pourcentage. La Suisse a également connu une hausse importante (+3,9 points de pourcentage). Neuf États membres pour lesquels des données sont disponibles pour 2010 et 2011 ont subi une baisse de la part des profits en 2011; tel est notamment le cas de la France (-1,5 point de pourcentage).

Sources et disponibilité des données

Le système européen des comptes nationaux et régionaux (SEC) est la méthode d’établissement des comptes nationaux en Europe. La version actuelle, le SEC 95, est totalement cohérente avec les lignes directrices mondiales en matière de système de comptabilité nationale (SCN 1993). À la suite d’un accord international concernant une version actualisée du SCN en 2008, une mise à jour correspondante du SEC – le SEC 2010 – était, à la date de rédaction du présent article, pratiquement achevée.

Le PIB et ses principales composantes

Les principaux agrégats des comptes nationaux sont compilés à partir d’unités institutionnelles, à savoir les sociétés non financières ou les sociétés financières, les administrations publiques, les ménages et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).

Les données des comptes nationaux englobent les informations relatives au PIB et à ses composantes, à l’emploi, aux agrégats de la consommation finale et à l’épargne. Un grand nombre de ces variables est calculé sur une base annuelle et trimestrielle.

Le PIB est la mesure fondamentale de la comptabilité nationale, laquelle résume la situation économique d’un pays (ou d’une région). Le PIB peut être calculé en utilisant différentes optiques: l’optique de la production, l’optique des dépenses et l’optique des revenus.

L’analyse du PIB par habitant élimine l’influence de la taille absolue de la population, ce qui facilite les comparaisons entre différents pays. Le PIB par habitant est un indicateur économique général du niveau de vie. Les données du PIB en devise nationale peuvent être converties en standards de pouvoir d’achat (SPA) en utilisant des parités de pouvoir d’achat (PPA) reflétant le pouvoir d’achat de chaque monnaie, au lieu d’utiliser les taux de change du marché. Cette façon de procéder permet d’éliminer les différences de niveaux de prix entre pays. L’indice de volume du PIB par habitant en SPA est exprimé par rapport à la moyenne de l’UE-27 (fixée à 100). Si l’indice d’un pays est supérieur/inférieur à 100, le niveau du PIB par habitant pour ce pays est supérieur/inférieur à la moyenne de l’UE-27. Cet indice est destiné à effectuer des comparaisons entre pays, plutôt que dans le temps.

Le calcul du taux de croissance annuel du PIB à prix constants, en d’autres termes l’évolution du PIB en volume, permet de comparer la dynamique du développement économique à la fois dans le temps et entre des économies de tailles différentes, sans tenir compte des niveaux de prix.

Données complémentaires

La production économique peut également être analysée par activité. Dix catégories reposant sur la NACE Rév. 2 sont identifiées au niveau d’analyse le plus agrégé: agriculture, sylviculture et pêche; industrie; construction; commerce, transport, hébergement et activités de restauration; information et communication; activités financières et d’assurance; activités immobilières; activités spécialisées, scientifiques, techniques, de services administratifs et de soutien; administration publique, défense, éducation, santé humaine et action sociale; arts, spectacles et activités récréatives, autres activités de services, activités des ménages et activités extraterritoriales. L’analyse de la production par activité dans le temps peut être facilitée par le recours à une mesure du volume de la production – en procédant au déflatage de la valeur de la production afin d’éliminer l’incidence des variations de prix. Le déflatage de chaque activité s’effectue individuellement afin de refléter les changements relatifs aux prix des produits qui lui sont associés.

Une autre série de données relatives aux comptes nationaux est utilisée dans le cadre des analyses de compétitivité, à savoir des indicateurs liés à la productivité de la main-d’œuvre, tels que les mesures de productivité du travail. Les mesures de productivité exprimées en SPA sont particulièrement utiles pour effectuer la comparaison entre différents pays. Le PIB en SPA par personne occupée est destiné à donner une impression d’ensemble de la productivité des économies nationales. Néanmoins, il doit être tenu compte du fait que cette mesure dépend de la structure de l’emploi total et qu’elle peut, par exemple, baisser en raison du glissement d’un emploi à temps plein vers un emploi à temps partiel. Le PIB en SPA par heure travaillée donne une image plus claire de la productivité, compte tenu du fait que l’incidence de l’emploi à temps partiel varie considérablement entre pays et activités. Les données sont présentées sous la forme d’un indice par rapport à la moyenne européenne: si l’indice dépasse 100, la productivité de la main-d’œuvre est supérieure à la moyenne de l’UE.

Les données sur les dépenses de consommation peuvent être ventilées selon la classification des fonctions de consommation des ménages (Coicop), qui définit douze rubriques différentes à son niveau le plus agrégé. Des informations annuelles concernant les dépenses des ménages sont disponibles dans les comptes nationaux compilés suivant une approche macroéconomique. L’enquête sur le budget des ménages (EBM) constitue une autre source pour l’analyse des dépenses des ménages: ces informations sont obtenues en demandant aux ménages de tenir un journal de leurs achats et sont beaucoup plus détaillées du point de vue de la couverture des biens et services ainsi que des types d’analyses socioéconomiques fournies. L’EBM est réalisée et publiée tous les cinq ans seulement – 2005 est l’année de référence la plus récente actuellement disponible.

L’épargne des ménages est la principale source intérieure de financement des investissements de capitaux. Le système des comptes permet de présenter le revenu disponible et l’épargne sur une base brute, c’est-à-dire y compris la consommation de capital fixe.

Les comptes des secteurs

Les comptes des secteurs regroupent les agents économiques ayant des comportements similaires en différents secteurs institutionnels: ménages, sociétés non financières, sociétés financières et administrations publiques. Un tel regroupement des agents économiques aide fortement à comprendre le fonctionnement de l’économie. Le comportement des ménages et des sociétés non financières est particulièrement important à cet égard.

Le secteur des ménages couvre les individus et groupes d’individus agissant en tant que consommateurs ainsi que les entrepreneurs, pour autant que les activités de ces derniers en tant que producteurs marchands ne soient pas menées par des entités distinctes. Aux fins de l’analyse réalisée dans le présent article, ce secteur a été regroupé avec le secteur relativement limité des institutions sans but lucratif au service des ménages (comme les associations et œuvres de charité).

Les sociétés non financières regroupent les entreprises dont l’activité principale est la production de biens et de services non financiers destinés au marché. Ce secteur inclut les entreprises constituées en société, mais aussi les entreprises non constituées en société, à condition que celles-ci tiennent un ensemble complet de comptes et que leur comportement économique et financier soit similaire à celui des sociétés. Les petites entreprises (comme les sociétés unipersonnelles et les entrepreneurs individuels) sont classées dans le secteur des ménages.

Les comptes des secteurs enregistrent, en principe, toute opération entre agents économiques pendant une période déterminée et peuvent également fournir, dans les comptes de patrimoine financier, les stocks d’ouverture et de clôture des actifs et passifs financiers. Ces opérations sont regroupées en différentes catégories ayant chacune une signification économique différente, comme la rémunération des salariés (qui comprend les salaires et traitements, avant toute déduction d’impôt et de cotisation sociale, et les cotisations sociales payées par les employeurs).

Ensuite, ces catégories d’opérations sont représentées en une séquence de comptes, chacun couvrant une étape spécifique du processus économique. Cela va de la production, la génération puis la (re)distribution du revenu aux opérations financières comme l’emprunt et le prêt, en passant par l’utilisation du revenu pour la consommation ou l’épargne, et l’investissement (décrit dans le compte de capital). Chaque opération non financière est enregistrée comme une augmentation des ressources d’un certain secteur et comme une hausse des emplois d’un autre secteur. Par exemple, le côté «ressources» de la catégorie d’opération «intérêts» enregistre le montant des intérêts à recevoir par les différents secteurs de l’économie, tandis que le côté «emplois» enregistre les intérêts à payer. Pour chaque opération, les ressources totales pour tous les secteurs intérieurs et le reste du monde sont égales aux emplois totaux. Chaque compte se clôture par un solde comptable significatif, dont la valeur est égale aux ressources totales diminuées des emplois totaux. Ces soldes comptables, comme le PIB et l’épargne nette, constituent des indicateurs économiques capitaux. Ils sont reportés au compte suivant.

Dans le présent article, l’analyse se concentre sur une sélection d’indicateurs de la richesse issus de la large gamme des données des comptes des secteurs. Le comportement des ménages est décrit au moyen d’indicateurs couvrant le taux d’épargne et le taux d’investissement, ainsi que le taux d’endettement et le ratio patrimoine financier net/revenu. L’analyse des sociétés non financières se base sur le taux d’investissement des entreprises et sur la part de profits des entreprises.

Contexte

Les institutions européennes, les gouvernements, les banques centrales ainsi que d’autres organismes économiques et sociaux des secteurs public et privé ont besoin d’un ensemble de statistiques comparables et fiables pour étayer leurs décisions. Les comptes nationaux peuvent être utilisés pour divers types d’analyse et d’évaluation. L’emploi de concepts et de définitions internationalement reconnus permet l’analyse de différentes économies, pour faire apparaître les interdépendances entre les économies des États membres de l’UE ou pour comparer les États membres de l’UE et des pays tiers.

L’analyse du cycle économique et de la politique macroéconomique

L’une des principales utilisations des données des comptes nationaux a trait à la nécessité d’appuyer les décisions de la politique économique européenne et la mise en œuvre des objectifs de l’Union économique et monétaire (UEM) sur des statistiques à court terme de grande qualité qui permettent un suivi des événements macroéconomiques et la formulation d’orientations politiques en la matière. Une façon élémentaire d’exploiter les comptes nationaux, qui est pratiquée de longue date, consiste à quantifier le rythme de croissance d’une économie, en d’autres termes le taux de croissance du PIB. Les principaux chiffres des comptes nationaux servent notamment au développement et au suivi des politiques macroéconomiques, tandis que les données détaillées des comptes nationaux peuvent aussi être employées pour formuler des politiques sectorielles ou industrielles, en particulier grâce à l’analyse des tableaux entrées-sorties.

Depuis le lancement de l’UEM en 1999, la Banque centrale européenne (BCE) figure parmi les principaux utilisateurs des comptes nationaux. La stratégie de la BCE pour l’analyse des risques pesant sur la stabilité des prix est fondée sur deux perspectives analytiques appelées les deux «piliers»: analyse économique et analyse monétaire. De nombreux indicateurs monétaires et financiers sont donc évalués, en relation avec d’autres données pertinentes qui permettent de combiner les analyses monétaires, financières et économiques, par exemple les principaux agrégats des comptes nationaux et les comptes des secteurs. De cette façon, les indicateurs monétaires et financiers peuvent être analysés dans le contexte du reste de l’économie.

Deux fois par an, au printemps et à l’automne, la direction générale des affaires économiques et financières produit les prévisions macroéconomiques de la Commission européenne. Ces études couvrent tous les États membres de l’UE afin d’établir des prévisions pour la zone euro et l’UE-27, mais elles examinent aussi des perspectives concernant les pays candidats et certains autres pays non membres.

Une autre façon bien établie d’utiliser les statistiques des comptes nationaux consiste à s’en servir pour analyser les finances publiques. Une application a été spécialement développée au sein de l’UE en relation avec les critères de convergence de l’UEM, dont deux se rapportent directement aux finances publiques. Ces critères ont été définis en termes de chiffres des comptes nationaux, à savoir le déficit public et la dette publique par rapport au PIB (pour de plus amples informations, voir l’article consacré aux finances publiques).

Les politiques régionale, structurelle et sectorielle

Outre l’analyse du cycle économique et de la politique macroéconomique, les données des comptes nationaux et régionaux européens peuvent servir à d’autres usages en rapport avec la formulation des politiques, notamment pour des questions régionales, structurelles et sectorielles.

L’allocation des dépenses des Fonds structurels se fonde en partie sur les comptes régionaux. De plus, les statistiques régionales sont utilisées pour l’évaluation a posteriori des résultats de la politique régionale et de cohésion.

Tant pour l’Union européenne que pour les États membres, une priorité stratégique est d’encourager la croissance et la création d’emplois. Cette priorité s’inscrit dans la stratégie «Europe 2020». Pour la réaliser, l’UE déploie des politiques communes dans tous les secteurs de l’économie européenne, tandis que les États membres mettent en place leurs propres réformes structurelles nationales. Pour faire en sorte d’en tirer le meilleur parti possible et préparer l’Europe aux défis qui l’attendent, la Commission européenne procède à l’analyse de ces politiques.

La Commission mène une analyse économique qui contribue à l’évolution de la politique agricole commune (PAC) en analysant l’efficacité de ses différents mécanismes de soutien et en développant une perspective à long terme. Ces efforts passent par des activités de recherche et d’analyse, ainsi que des études d’impact sur des sujets relatifs à l’agriculture et à l’économie rurale dans l’UE et les pays tiers, au moyen notamment des comptes économiques de l’agriculture.

La définition d’objectifs, l’évaluation comparative et les contributions

Les politiques mises en œuvre dans l’UE se fixent de plus en plus souvent des objectifs à moyen ou à long terme, contraignants ou non. Dans certains cas, le niveau du PIB sert de dénominateur de référence, par exemple lorsqu’on définit un objectif de 3 % du PIB pour les dépenses de recherche et de développement.

Les comptes nationaux servent aussi à déterminer les ressources de l’UE; les règles fondamentales sont établies dans une décision du Conseil. Le montant total des ressources propres nécessaires au financement du budget est déterminé par le total des dépenses, déduction faite des autres recettes, et le montant total des ressources propres est lié au revenu national brut de l’UE.

Hormis leur utilisation pour déterminer les contributions budgétaires au sein de l’UE, les données des comptes nationaux servent aussi à calculer les contributions à d’autres organisations internationales, comme les Nations unies. Les contributions au budget des Nations unies sont basées sur le revenu national brut, soumis à divers ajustements et limites.

Les analystes et prévisionnistes

Les analystes et les chercheurs font largement usage des comptes nationaux pour examiner la situation économique et son évolution. L’intérêt des institutions financières pour les comptes nationaux peut porter aussi bien sur une analyse générale de l’économie que sur des informations spécifiques concernant l’épargne, les investissements ou la dette des ménages, des sociétés non financières ou d’autres secteurs institutionnels. Les partenaires sociaux, comme les représentants des entreprises (les associations professionnelles, par exemple) ou les représentants des travailleurs (les syndicats, par exemple), s’intéressent aussi aux comptes nationaux afin d’analyser les circonstances qui influencent les relations sociales. Les chercheurs et les analystes se servent notamment des comptes nationaux pour étudier les cycles économiques à plus ou moins long terme et les mettre en relation avec les développements économiques, politiques ou technologiques.

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Comptes nationaux annuels (t_nama)
Comptes nationaux trimestriels (t_namq)

Base de données

Comptes nationaux annuels (nama)
Comptes nationaux trimestriels (namq)
Tableaux des ressources, des emplois et entrées-sorties (naio)

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Méthodologie / Métadonnées

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