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L’industrie et la construction – évolution à court terme

Revision as of 11:25, 22 October 2012 by EXT-H-McCormack (talk | contribs)
Données de Month/year. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Tableaux principaux et Base de données

Cet article examine les statistiques récentes sur l’évolution de l’industrie et de la construction dans l’Union européenne (UE). Les statistiques conjoncturelles sur les entreprises (SCE) sont fournies sous la forme d’indices qui permettent d’évaluer très rapidement le climat économique régnant dans l’industrie et la construction, en donnant une première analyse des derniers développements intervenus dans un ensemble d’activités. Les SCE présentent l’évolution dans le temps et peuvent donc ainsi être utilisées pour calculer des taux de variation qui permettent, le plus souvent, de comparer un mois ou un trimestre avec la période précédente ou avec la même période de l’année précédente. De ce fait, les SCE ne fournissent pas d’informations sur le niveau d’activité, comme la valeur monétaire de la production (valeur ajoutée ou chiffre d’affaires), ou sur les prix réels.

Principaux résultats statistiques

Graphique 1: Indice de production et indice des prix à la production sur le marché intérieur, industrie (hors construction), UE-27, 2001-2011
(2005=100) - Source: Eurostat (sts_inppd_m) et (sts_inpr_m)
Graphique 2: Indice des prix industriels à l’importation, zone euro, 2005-2011 (1)
(2005=100) - Source: Eurostat (sts_inpi_m)
Tableau 1: Taux de croissance annuels pour l’industrie (hors construction), 2006-2010
(en %) - Source: Eurostat (sts_inprgr_a) et (sts_inppdgr_a)
Graphique 3: Taux de croissance annuel de l’indice de la production industrielle, UE-27, 2010 (1)
(en %) - Source: Eurostat (sts_inprgr_a)
Graphique 4: Indice de production, secteur de la construction, UE-27, 2001-2011 (1)
(2005=100) - Source: Eurostat (sts_copr_m)
Tableau 2: Taux de croissance annuels pour la construction, 2006-2010
(en %) - Source: Eurostat (sts_coprgr_a) et (sts_copigr_a)

L’industrie

L’effet de la crise économique et financière, puis le redressement de l’économie industrielle de l’UE-27 apparaissent clairement dans les deux principaux indicateurs industriels, à savoir l’indice de la production industrielle et l’indice des prix à la production industrielle sur le marché intérieur. Durant plusieurs années, on a assisté à une croissance relativement stable de la production et des prix dans toute l’UE-27 (voir graphique 1); cette croissance s’est interrompue à partir du second semestre 2007, période où l’augmentation des prix s’est accélérée, tandis que la production industrielle s’est ralentie. L’indice de la production industrielle de l’UE-27 a vu son taux de variation mensuel devenir négatif en février 2008, alors que l’indice des prix à la production sur le marché intérieur a atteint son plus haut niveau six mois plus tard, en juillet 2008. La production a baissé pendant plus d’un an et n’a retrouvé un taux de variation positif qu’en avril 2009, tandis que l’indice des prix à la production sur le marché intérieur a entamé une période de hausse relativement soutenue en mai 2009.

Le déclin de la production industrielle dans l’UE-27 par rapport à son pic relatif de février 2008 a été particulièrement brutal, le niveau relatif enregistré en mars 2009 étant le plus bas depuis janvier 1998. À l’inverse, même si les prix à la production industrielle en juillet 2009 étaient inférieurs de 8,1 % à leur pic relatif un an plus tôt, ils restaient similaires au niveau enregistré en octobre 2007, avant la crise économique et financière; cette évolution reflétait encore en partie le prix relativement élevé du pétrole et des produits énergétiques et intermédiaires connexes.

Les prix industriels à l’importation pour la zone euro ont culminé en juillet 2008, que les importations proviennent de pays hors zone euro ou des autres États membres appartenant à la zone euro. Par la suite, les prix des importations originaires de la zone euro ont baissé pendant neuf mois consécutifs de 7,4 % au total, alors que les prix des importations provenant de l’extérieur de la zone euro ont poursuivi leur chute pendant un mois de plus, leur recul atteignant au total 14,2 %. Depuis leur plus bas niveau affiché au printemps 2009, les prix des importations en provenance de la zone euro ont augmenté de 12,4 % (juin 2011) et celles en provenance de l’extérieur de la zone euro de 22,0 % (juillet 2011), soit, dans les deux cas, plus de 4 % au-dessus de leurs niveaux les plus élevés enregistrés avant la crise économique et financière (voir graphique 2).

La baisse de l’activité industrielle a été très marquée dans toute l’UE, comme le prouve le fait qu’en 2009, tous les États membres ont enregistré une production industrielle inférieure à celle de 2008, les baisses allant de -3,7 % en Pologne à -23,9 % en Estonie (voir tableau 1). Le redressement qui a suivi a été lui aussi général, puisque seules Chypre et la Grèce ont connu une nouvelle contraction de l’activité en 2010, tandis que les taux de croissance ont culminé à 20,3 % en Estonie.

Le ralentissement de l’activité a également touché la quasi-totalité des activités industrielles: en 2009, une seule activité industrielle (au niveau des divisions de la NACE Rév. 2) a enregistré une croissance continue dans l’UE-27, puisque seule la production de l’industrie pharmaceutique a augmenté de 3,4 % par rapport à l’année précédente. Le redressement en 2010 a été relativement généralisé, la production de 2010 ayant été supérieure à celle de 2009 dans la plupart des activités industrielles. On a toutefois observé six exceptions (au niveau des divisions de la NACE Rév. 2) dans lesquelles la production a continué à se contracter en 2010: le cas le plus notable étant celui de la fabrication de produits à base de tabac, avec une baisse de 5,9 % (voir graphique 3).

La construction

Même s’il a été d’une ampleur légèrement inférieure, le ralentissement de l’activité dans le secteur de la construction de l’UE a duré plus longtemps que dans l’industrie. La production de la construction dans l’UE-27 a atteint sa valeur la plus élevée en mars 2007, puis a baissé progressivement pendant cinq mois. Ce ralentissement initial de l’activité a été suivi par une légère reprise temporaire jusqu’en janvier 2008, puis par de fortes baisses, la production étant descendue à son niveau le plus bas en février 2010, soit un peu moins de trois ans après le premier ralentissement. Entre janvier 2008 et février 2010, l’indice de production du secteur de la construction a chuté, dans l’UE-27, de 18,6 % au total, dégringolant à un niveau qu’il n’avait pas connu depuis juin 1998.

Le secteur du bâtiment représente la part la plus importante de la construction et, sans surprise, la production du bâtiment a suivi la même voie que l’indicateur global de la construction, même si l’ampleur de la contraction entre fin 2006 et début 2010 a été un peu plus importante et a atteint 20,6 % dans l’UE-27 (voir graphique 4). L’évolution a été moins marquée en ce qui concerne le génie civil. Entre mars et novembre 2008, la production du génie civil dans l’UE-27 a enregistré une baisse similaire à celle du bâtiment. Toutefois, il a renoué avec la croissance jusqu’en avril 2009, probablement en raison de l’accroissement des dépenses publiques à la suite de la crise économique et financière. La production du génie civil est restée stable une grande partie de l’année 2009, avant de ralentir à nouveau entre novembre 2009 et mars 2010, après quoi elle est restée relativement inchangée.

Le long et profond ralentissement qui a touché la construction était généralisé dans l’UE-27, comme le prouve le fait que tous les États membres à l’exception de la Pologne ont connu au moins une année de contraction dans la construction au cours des trois dernières années (2008 à 2010); dans dix États membres, des taux de variation négatifs ont été enregistrés pendant ces trois années. Ce ralentissement a été particulièrement long au Danemark, en Irlande et en Espagne où des taux de variation négatifs ont été enregistrés pendant quatre années consécutives, en Hongrie où cette phase dure maintenant depuis cinq ans et au Portugal où le dernier taux de variation annuel positif a été observé en 2001. La production de la construction a chuté de 20 % ou plus en Espagne et en Lettonie et de 30 % ou plus en Irlande et en Grèce. À l’opposé, sept États membres ont enregistré une augmentation de cette production en 2010, celle-ci atteignant 7,2 % au Royaume-Uni et 11,8 % en Finlande.

Sources et disponibilité des données

La collecte des statistiques conjoncturelles sur les entreprises s’effectue dans le cadre du règlement (CE) n° 1165/98 du 19 mai 1998 concernant les statistiques conjoncturelles. Ce règlement a apporté des changements importants et des améliorations en termes de disponibilité et de précision des indicateurs après sa mise en œuvre. Il a été modifié et adapté pour répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs – en ce qui concerne l’union monétaire en général et les exigences spécifiques de la Banque centrale européenne (BCE) en particulier.

Parmi les indicateurs partagés par l’industrie et la construction figurent l’indice de production et les indicateurs du coût de la main-d’œuvre concernant l’emploi, les traitements et salaires et les heures de travail. Pour l’industrie, il existe des indicateurs SCE supplémentaires qui portent sur le chiffre d’affaire, les entrées de commandes et les prix à la production. Ces trois indicateurs sont calculés sous forme d’un total et distinguent également entre le marché intérieur et les marchés extérieurs, ces derniers faisant l’objet d’une distinction supplémentaire entre marché de la zone euro et marchés hors zone euro. De la même manière, on distingue, pour les prix industriels à l’importation, les importations en provenance de la zone euro et de l’extérieur de la zone euro. Pour les activités de construction, on établit une distinction, dans l’indice de production, entre le bâtiment et le génie civil; des indicateurs supplémentaires sont collectés sur les permis de construire ainsi que sur les coûts de construction et les indices des prix.

La présentation des statistiques conjoncturelles peut prendre différentes formes. Les indices bruts ou non ajustés constituent la forme de base d’un indice. L’ajustement des jours ouvrables tient compte de la durée calendaire d’un mois donné afin de corriger l’indice. Le nombre de jours ouvrables dans un mois donné dépend de la date de certains jours fériés (Pâques peut tomber en mars ou en avril selon l’année), de la coïncidence éventuelle de certains jours fériés et de journées chômées (le 1er mai peut tomber un dimanche), du fait qu’une année est bissextile ou non, et d’autres motifs. La désaisonnalisation, ou correction des variations saisonnières, vise, après ajustement des effets calendaires, à tenir compte de l’impact des facteurs saisonniers connus observés par le passé. Par exemple, dans le cas de l’indice de production, les grandes vacances annuelles ont un impact négatif sur la production industrielle. La tendance est une variation lente sur une période longue de plusieurs années, en général associée aux causes structurelles du phénomène en question. Le cycle est une oscillation presque périodique caractérisée par des périodes alternées de taux de variation élevé et faible impliquant éventuellement, mais pas toujours, une expansion et une contraction. Si la composante de la série chronologique est relativement importante, la série cycle-tendance offre en général une meilleure série pour l’analyse des évolutions passées à plus long terme. Cependant, cet avantage est moins clair lorsque l’on analyse les toutes dernières évolutions. Les valeurs du cycle-tendance pour les périodes récentes peuvent être sujettes à des révisions supérieures aux valeurs désaisonnalisées équivalentes et, partant, ces dernières peuvent être plus appropriées pour l’analyse des évolutions les plus récentes; c’est notamment le cas autour des points d’inflexion.

En fonction de l’indicateur concerné, il peut être demandé aux États membres de l’UE de transmettre des données ajustées ou non ajustées à Eurostat. Si les États membres fournissent des données non ajustées, Eurostat se charge de calculer la désaisonnalisation. Les instituts nationaux de statistique des États membres sont chargés de la collecte des données et du calcul des séries chronologiques nationales, tandis qu’Eurostat est responsable des agrégats de l’UE-27 et de la zone euro.

La NACE Rév. 2, qui est la version la plus récente de la nomenclature statistique des activités économiques, est appliquée aux SCE depuis 2009. Ce passage à la NACE Rév. 2 a impliqué non seulement de modifier la manière de collecter les données pour respecter NACE Rév. 2, mais aussi de recalculer ou d’estimer une série chronologique selon cette nouvelle nomenclature, en remontant normalement jusqu’à l’année 2000. Parallèlement à l’introduction de la NACE Rév. 2, une nouvelle année de base (2005) a été adoptée pour les indicateurs SCE afin de mieux refléter la structure de l’économie; auparavant, les indices prenaient 2000 comme année de base.

Contexte

Le profil et l’utilisation des statistiques conjoncturelles sur les entreprises s’amplifient rapidement car les flux d’informations sont devenus mondiaux et les derniers communiqués de presse concernant un indicateur peuvent avoir un impact sensible sur les marchés financiers ou peser sur les décisions prises par les banques centrales et les chefs d’entreprise. Les statistiques conjoncturelles sont une ressource clé pour tous ceux qui suivent les développements du cycle économique ou qui souhaitent repérer les développements récents d’un secteur particulier, dans la construction ou dans les services.

Certains des indicateurs SCE les plus pertinents forment une série des principaux indicateurs économiques européens (PIEE) nécessaires à la BCE pour la conduite de la politique monétaire dans la zone euro. Quatre PIEE concernent les statistiques conjoncturelles industrielles: la production, les entrées de commandes, les prix à la production sur le marché intérieur et les prix à l’importation. Deux autres PIEE se rapportent aux statistiques conjoncturelles de la construction: la production et les permis de construire.

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Tableaux principaux

Industrie (NACE Rév.2) (t_sts_ind)
Industrie, indices de la production (NACE Rév.2) (t_sts_ind_prod)
Industrie, indices du chiffre d'affaires (NACE Rév.2) (t_sts_ind_tovt)
Industrie, indices des entrées de commandes (NACE Rév.2) (t_sts_ind_nord)
Industrie, indices des prix à la production (NACE Rév. 2) (t_sts_ind_pric)
Industrie, indices des prix à l'importation (NACE Rév.2) (t_sts_ind_impi)
Industrie, indices de la main-d'oeuvre, total (NACE Rév.2) (t_sts_ind_labo)
Construction, bâtiment et génie civil (NACE F) (t_sts_cons)
Production de la construction (teiis500)
Indice des coûts de la construction - nouveaux bâtiments résidentiels (teiis510)
Construction, indices de la main-d'oeuvre (teiis520)
Permis de construire (teiis540)

Base de données

Industrie (NACE Rév.2) (sts_ind)
Industrie, indices de la production (NACE Rév.2) (sts_ind_prod)
Industrie, indices du chiffre d'affaires (NACE Rév.2) (sts_ind_tovt)
Industrie, indices des entrées de commandes (NACE Rév.2) (sts_ind_nord)
Industrie, indices des prix à la production (NACE Rév. 2) (sts_ind_pric)
Industrie, indices des prix à l'importation (NACE Rév. 2) (sts_ind_impi)
Industrie, indices de la main-d'oeuvre, total (NACE Rév.2) (sts_ind_labo)
Construction, bâtiment et génie civil (NACE F) (sts_cons)
Construction, indices de la production (NACE Rév.2) (sts_cons_pro)
Construction new orders index (sts_cons_ord)
Indices de la main-d'oeuvre (NACE Rév.2) (sts_cons_lab)
Nouveaux bâtiments résidentiels, indices des prix (2005 = 100) (sts_cons_pri)
Permis de construire, indices (sts_cons_per)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)

Autres informations

Voir aussi