Statistics Explained

Statistiques sur l’emploi

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Données extraites en juin 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: septembre 2018.

Le présent article expose des statistiques récentes sur l’emploi dans l’Union européenne (UE) ainsi qu’une analyse reposant sur des dimensions socioéconomiques: les statistiques sur l’emploi révèlent de nettes différences en fonction du sexe, de l’âge et du niveau d’études et montrent également qu’il existe des disparités considérables d’un État membre de l’Union à l’autre au niveau du marché du travail.

Les statistiques sur le marché du travail sont au cœur de nombreuses politiques de l’Union européenne depuis l’introduction d’un chapitre consacré à l’emploi dans le traité d’Amsterdam en 1997. Le taux d’emploi, autrement dit la proportion de la population en âge de travailler qui est en activité, constitue un indicateur social clé à des fins d’analyse lorsqu’on examine les évolutions au sein des marchés du travail.

Carte 1: Taux d’emploi, tranche d’âge 20-64 ans, 2016
(en %)
Source: Eurostat (lfsi_emp_a)
Graphique 1: Taux d'emploi par sexe, tranche d'âge 20-64 ans, 1993-2016
(en %)
Source: Eurostat (lfsi_emp_a)
Graphique 2: Taux d’emploi par tranche d’âge, 1993-2016
(en %)
Source: Eurostat (lfsi_emp_a)
Graphique 3: Taux d’emploi, par plus haut niveau d’éducation atteint, tranche d'âge 20-64 ans, 1993-2016
(en %)
Source: Eurostat (lfsa_ergaed)
Graphique 4: Emploi à temps partiel en pourcentage de l’emploi total, selon le sexe, tranche d'âge 20-64 ans, 1993-2016
(en %)
Source: Eurostat (lfsi_eppga)
Graphique 5: Personne en emploi ayant un deuxième travail, par plus haut niveau d’éducation atteint, tranche d'âge 15-74 ans, 1993-2016
(en % de l’emploi total)
Source: Eurostat (lfsa_e2ged) et (lfsa_egaed)
Graphique 6: Personnes occupées par profession, tranche d'âge 15-74 ans, UE-28, 2016
(en % de l’emploi total)
Source: Eurostat (lfsa_esegp)
Graphique 7: Proportion de salariés titulaires d'un contrat à durée déterminée, par catégorie professionnelle, tranche d'âge 15-74 ans, 2016
(en % de la catégorie professionnelle)
Source: Eurostat (lfsa_esegt)

Principaux résultats statistiques

Taux d’emploi en fonction du sexe, de l’âge et du niveau d’études

En 2016, dans l’UE-28, le taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans, tel que mesuré par l’enquête sur les forces de travail de l’Union européenne (EFT), s’élevait à 71,1 %, la plus forte moyenne annuelle jamais enregistrée pour l’Union. Derrière cette moyenne se cachent néanmoins de grandes différences entre les pays (voir carte 1). Le seul État membre affichant un taux supérieur à 80 % est la Suède (81,2 %). Tel est également le cas pour certains États de l’AELE, comme l’Islande (87,8 %) et la Suisse (83,3 %).

Le groupe des pays qui affichent des taux dans la fourchette des 70 % comprend le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Il est centré sur une zone qui va de l’Irlande, à l’ouest, à la Hongrie, à l’est, en passant par les trois États baltes, la Finlande et le Portugal. Les pays affichant des taux dans la fourchette des 60 % forment deux groupes: l’un à l’ouest de la Méditerranée/Adriatique (Espagne, Italie et Croatie) et l’autre à la frontière orientale de l’Union européenne, allant de l’extrémité sud de la mer Baltique à l’extrémité sud-ouest de la mer Noire (Pologne, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie). En outre, ce groupe de pays comprend également la Belgique. Enfin, nous trouvons un groupe composé de pays des Balkans méridionaux/du Caucase caractérisé par des taux inférieurs à 60 % (ancienne République yougoslave de Macédoine, Grèce et Turquie).

Le graphique 1 illustre l’évolution du taux d’emploi des hommes et des femmes depuis 1993. L’une des caractéristiques les plus visibles est la diminution de l’écart entre les taux d’emploi. Dans la plupart des cas, ce constat résulte de l’augmentation des taux d’emploi chez les femmes (par exemple en Espagne et aux Pays-Bas), mais dans certains cas, la résorption de l’écart provient principalement de la baisse des taux d’emploi chez les hommes (Grèce et Chypre).

De plus, dans un groupe de pays, l’évolution des taux d’emploi des hommes et des femmes sont en concordance, ce qui crée un écart stable entre ces deux taux. Tel est le cas par exemple en République tchèque [écart de 19,1 points de pourcentage (pp) en 1998 et de 16,0 pp en 2016] et en Suède (2,9 pp en 1996 et 3,8 pp en 2016). Les taux d’emploi sont plus faibles chez les femmes que chez les hommes, toutes années confondues, dans tous les pays, à deux exceptions près: la Lettonie et la Lituanie en 2010, après une chute brutale des taux chez les hommes et une baisse beaucoup plus modeste chez les femmes.

Le graphique 1 montre également que les pays ont connu des situations très différentes sur le marché du travail au cours de la période pour laquelle Eurostat dispose de données. La majorité des pays ont connu une augmentation légère et stable du taux d’emploi (Belgique, Allemagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Finlande, Suède, Royaume-Uni et Turquie). D’autres sont restés sur une trajectoire assez fixe, c’est-à-dire avec un taux stable (Danemark, Italie, Portugal, Slovénie, Slovaquie, Norvège et Suisse). Un autre groupe important a connu des hauts et des bas considérables, mais avec un taux plus élevé en 2016 qu’à leurs différents points de départ (Bulgarie, Estonie, Irlande, Espagne, Lettonie, Lituanie et Pologne).

Le graphique 2 montre clairement que, pour l’UE-28, le taux d’emploi des personnes âgées de 25 à 54 ans est resté pratiquement inchangé depuis 2001, alors qu’il a augmenté très nettement chez les personnes plus âgées (55-64 ans) et diminué chez les jeunes (15-24 ans).

Les taux d’emploi varient également considérablement en fonction du niveau d’études (voir graphique 3). Les taux analysés par niveau d’études sont fondés sur le groupe d’âge des 25 à 64 ans, les plus jeunes étant peut-être encore scolarisés, en particulier dans l’enseignement supérieur, ce qui peut se refléter dans les taux d’emploi. En 2016, le taux d’emploi des personnes âgées de 25 à 64 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (de cycle court, licence, master et doctorat ou équivalent) était de 84,8 % dans l’UE-28, un taux bien plus élevé que celui des personnes ayant achevé seulement l’enseignement primaire ou secondaire inférieur (54,3 %). Le taux d’emploi des personnes ayant achevé, au plus, le second cycle de l’enseignement secondaire ou l’enseignement postsecondaire non supérieur était de 74,8 % dans l’UE-28. En plus d’avoir déjà les chances les plus faibles de trouver un emploi (parmi ces groupes de niveau d’études), les personnes qui, au mieux, ont terminé des études du secondaire inférieur ont également été les plus touchées par la crise: le taux d’emploi dans ce groupe a diminué de 5,1 points de pourcentage entre 2007 et 2013, alors que les chiffres correspondants pour les personnes ayant un niveau d’éducation moyen et un niveau d’études élevé étaient respectivement de 1,7 p. p. et de 1,8 p. p. Le graphique 3 montre qu’il est très important de posséder au moins un niveau d’études moyen pour avoir des chances de trouver un emploi en Belgique, en Bulgarie, en République tchèque, en Lituanie, en Pologne et en Slovaquie, mais que cet aspect revêt une moindre importance au Danemark, en Estonie, en Grèce, à Chypre et au Luxembourg.

Travail à temps partiel

La part de la population active des 20-64 ans de l’UE-28 indiquant exercer son emploi principal à temps partiel a augmenté lentement mais de façon constante, passant de 14,9 % en 2002 à 19,0 % en 2015, puis a légèrement chuté à 18,9 % en 2016. En 2016, la proportion de personnes travaillant à temps partiel de loin la plus importante a été observée aux Pays-Bas (46,6 %); viennent ensuite l’Autriche, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark et l’Irlande, où environ plus d’un cinquième des travailleurs occupaient un emploi à temps partiel. À l’inverse, le travail à temps partiel était plutôt inhabituel en Bulgarie (1,9 % de la population occupée) ainsi qu’en Hongrie, en Croatie, en République tchèque et en Slovaquie (entre 4,8 % et 5,7 %) – voir graphique 4.

L’incidence du travail à temps partiel (voir «Sources et disponibilité des données» pour la définition) varie nettement entre les hommes et les femmes. Un peu moins d’un tiers (31,4 %) des femmes de 20-64 ans occupées de l’UE-28 travaillaient à temps partiel en 2016, soit une proportion bien plus importante que pour les hommes (8,2 %). Aux Pays-Bas, près de trois quarts des femmes actives (74,8 %) travaillaient à temps partiel en 2016, ce qui constitue le taux de loin le plus élevé parmi les États membres de l’Union européenne. Le travail à temps partiel a nettement augmenté entre 1993 et 2016 en Allemagne, en Irlande, en Italie et en Autriche, alors qu’il a sensiblement diminué en Islande.

Personnes occupant plus d’un emploi

Le graphique 5 montre que la proportion de personnes occupant plus d’un emploi est faible et que les personnes affichant un niveau d’études élevé sont plus susceptibles d’avoir un deuxième emploi que les personnes ayant un niveau d’études moyen ou faible. Pour l’UE-28, cette situation a été très stable pendant toutes les années pour lesquelles des données sont disponibles (2002-2016), à environ 5 % pour les personnes très instruites et à environ 3 % pour les deux autres groupes de niveaux d’études. Le niveau le plus élevé enregistré parmi les États membres est de 16,3 % (personnes hautement instruites en Pologne en 2000) et le plus bas est de 0,3 % (niveau moyen, Bulgarie, 2010-2016). Parmi les autres pays où il est quelque peu courant d’avoir un deuxième emploi, il convient de citer le Danemark, l’Estonie, la Lettonie, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède, l’Islande et la Norvège.

Professions

En 2016, le plus grand groupe de professions dans l’UE-28 est clairement celui des salariés des services directs aux particuliers et des salariés du commerce et de la vente, avec 9,5 % de la population active, soit 21,4 millions de personnes (voir graphique 6). Ils sont plus nombreux que les huit groupes professionnels les plus petits pris ensemble, qui comprennent entre autres tous les salariés agricoles, les travailleurs de la transformation des aliments et les membres des forces armées. Après le groupe de service et de vente, nous trouvons les employés de bureau, suivis par les spécialistes en administration d’entreprises.

Contrats à durée déterminée

En 2016, la proportion de salariés âgés de 15 à 74 ans dans l’UE-28 ayant un contrat à durée déterminée (emploi à durée déterminée) était de 14,2 %. Plus d’un salarié sur cinq en Pologne (27,5 %), en Espagne (26,3 %), en Croatie, au Portugal (tous deux à 22,3 %) et aux Pays-Bas (20,8 %) avait un contrat temporaire (voir graphique 7). Dans les autres États membres de l’UE-28, la proportion de travailleurs engagés dans le cadre d’un contrat à durée déterminée oscillait entre 71,0 % en Slovénie et 1,4 % en Roumanie. Outre les différences entre les pays, il existe une tendance dans les différences observées entre les professions. Dans la plupart des pays, les cadres sont les moins susceptibles d’être engagés dans le cadre d’un contrat à durée déterminée, et les employés de statut inférieur sont les plus susceptibles d’y être soumis. Cependant, les niveaux diffèrent sensiblement: 44,1 % des salariés de statut inférieur en Pologne se trouvent dans cette situation alors que le chiffre correspondant pour la Roumanie n’est que de 3,2 %. Les écarts considérables qui existent entre les États membres de l’Union concernant la propension à recourir à des contrats de travail à durée déterminée pourraient s’expliquer, dans une certaine mesure du moins, par les pratiques nationales, l’offre et la demande de main-d’œuvre, les prévisions des employeurs en matière de croissance ou de contraction de l’activité, ainsi que la facilité avec laquelle ils peuvent recruter et licencier du personnel.

Sources et disponibilité des données

Couverture

La population économiquement active (forces de travail) comprend les personnes occupées et les chômeurs. L’EFT définit les personnes occupées comme les personnes âgées de 15 ans et plus qui, durant la semaine de référence, ont travaillé au moins une heure par semaine contre rémunération ou en vue d’un bénéfice ou d’un gain familial. Sont également incluses les personnes qui avaient un travail dont elles étaient temporairement absentes pour raison, par exemple, de maladie, de congés, de conflit de travail, d’études ou de formation.

L’emploi peut être mesuré en nombre de personnes ou d’emplois, d’équivalents temps plein ou d’heures de travail. Toutes les estimations présentées dans cet article utilisent le nombre de personnes; les informations concernant les taux d’emploi reposent également sur des estimations du nombre de personnes. Les statistiques relatives à l’emploi sont souvent indiquées sous la forme de taux d’emploi afin de faire abstraction de l’évolution de la taille de la population des pays au fil du temps et de faciliter les comparaisons entre pays de taille différente. Ces taux sont habituellement publiés pour la population en âge de travailler, qui est généralement considérée comme englobant les personnes de 15 à 64 ans, même si la tranche d’âge utilisée en Espagne et au Royaume-Uni, ainsi qu’en Islande, est celle des 16-64 ans. La tranche d’âge de 15 à 64 ans est également une norme utilisée par d’autres organisations statistiques internationales (bien que la tranche d’âge de 20 à 64 ans soit de plus en plus utilisée par certains décideurs politiques, une part croissante de la population de l’Union poursuivant ses études dans l’enseignement supérieur).

Principaux concepts

Les principales caractéristiques de l’emploi, telles que définies par l’EFT, sont notamment les suivantes:

  • les salariés sont définis comme les personnes qui travaillent pour le compte d’un employeur public ou privé et qui reçoivent en échange une rémunération sous la forme de traitements, de salaires, d’émoluments, de gratifications, de rémunérations aux résultats ou de paiements en nature. Les membres des forces armées n’effectuant pas un service obligatoire sont également inclus;
  • les travailleurs indépendants sont actifs dans leur propre entreprise, exploitation agricole ou cabinet professionnel. Il est considéré qu’un indépendant travaille durant la semaine de référence s’il satisfait à l’un des critères suivants: il travaille dans le but d’engranger un bénéfice, consacre du temps à l’exploitation d’une entreprise ou est en train de créer une entreprise;
  • la distinction entre travail à temps plein et travail à temps partiel est généralement basée sur une réponse spontanée du déclarant. Les principales exceptions sont les Pays-Bas et l’Islande, où un seuil de 35 heures est appliqué; la Suède, où un seuil est appliqué aux travailleurs indépendants; et la Norvège, où il est demandé aux personnes travaillant entre 32 et 36 heures s’il s’agit d’un emploi à temps plein ou à temps partiel;
  • les indicateurs pour les personnes occupées ayant un deuxième emploi font uniquement référence aux personnes qui exercent plus d’un emploi à la fois. Les personnes qui ont changé d’emploi au cours de la semaine de référence ne sont pas comptabilisées parmi celles ayant deux emplois;
  • un emploi est considéré comme temporaire si employeur et salarié s’accordent sur le fait que son terme est déterminé par des conditions objectives, comme une date spécifique, la réalisation d’une tâche ou le retour d’un autre salarié qui a été remplacé de manière temporaire. Les cas typiques sont les suivants: personnes ayant un contrat de travail saisonnier, personnes engagées par une agence ou un bureau de placement et embauchées par une tierce personne pour effectuer une tâche spécifique (excepté en cas de signature d’un contrat à durée indéterminée) et personnes ayant des contrats de formation spécifiques.

Ensembles de données

La plupart des indicateurs présentés dans cet article proviennent d’ensembles de données faisant partie des principaux indicateurs de l’enquête sur les forces de travail (ensembles de données commençant par les lettres «lfsi»). Ces principaux indicateurs diffèrent des ensembles de données qui présentent les résultats détaillés de l’enquête annuelle et trimestrielle (ensembles de données commençant par les lettres «lfsa» et «lfsq») en ce que les résultats de l’enquête détaillée sont exclusivement fondés sur les microdonnées de l’enquête sur les forces de travail, alors que les principaux indicateurs se sont vus appliquer un traitement supplémentaire. Les ajustements supplémentaires les plus courants sont les corrections des principales ruptures dans les séries et les estimations des valeurs manquantes. Ces ajustements produisent des différences notables entre les deux ensembles de données pour certaines années.

Les ensembles de données des principaux indicateurs de l’enquête sur les forces de travail constituent la collecte la plus complète et la plus fiable de données sur l’emploi et le chômage disponibles à partir de l’enquête sur les forces de travail. Cependant, comme ils n’offrent pas une analyse de toutes les variables de fond, il est parfois nécessaire d’utiliser les résultats détaillés de l’enquête, comme c’est le cas dans le présent article pour les données du tableau 3 et d’une partie du tableau 4.

Contexte

Les statistiques sur l’emploi peuvent être utilisées pour différentes analyses, y compris pour des études macroéconomiques (en considérant la main-d’œuvre comme un facteur de production), sur la productivité ou sur la compétitivité. Elles peuvent aussi être utilisées pour étudier toute une série d’aspects sociaux et comportementaux liés à la situation professionnelle d’un individu, comme l’intégration sociale des minorités ou l’emploi en tant que source de revenu d’un ménage.

L’emploi est à la fois un indicateur structurel et un indicateur à court terme. En tant qu’indicateur structurel, il peut permettre de mieux comprendre la structure des marchés du travail et des systèmes économiques, mesurée à l’aune de l’équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre, ou la qualité de l’emploi. En tant qu’indicateur à court terme, l’emploi suit le cycle conjoncturel, mais il présente des limites à cet égard, étant donné qu’il est souvent considéré comme un indicateur retardé.

Les statistiques sur l’emploi sont au cœur de nombreuses politiques de l’Union européenne. La stratégie européenne pour l’emploi (SEE) a été lancée lors du sommet sur l’emploi organisé à Luxembourg en novembre 1997 et a été remodelée en 2005 afin de mieux répondre à plusieurs objectifs de Lisbonne révisés. En juillet 2008, les lignes directrices pour la politique de l’emploi pour la période 2008-2010 ont été mises à jour. En mars 2010, la Commission européenne a lancé la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive. Celle-ci a été officiellement adoptée par le Conseil européen en juin 2010. Le Conseil européen a convenu de cinq grands objectifs, dont le premier est d’accroître le taux d’emploi des femmes et des hommes de 20 à 64 ans afin qu’il atteigne 75 % à l’horizon 2020. Les États membres de l’Union peuvent fixer leurs propres objectifs nationaux à la lumière de ces grands objectifs et élaborer des programmes de réforme nationaux incluant les mesures qu’ils veulent prendre afin de mettre en œuvre la stratégie. À cet effet, ils peuvent notamment favoriser la création de conditions de travail flexibles (par exemple, le travail à temps partiel ou le télétravail) censées stimuler la participation au marché du travail. Des initiatives susceptibles d’encourager davantage de personnes à entrer sur le marché de travail sont, notamment, l’amélioration de la disponibilité de structures de garde d’enfants, l’augmentation des possibilités éducatives et de formation tout au long de la vie ou la facilitation de la mobilité de l’emploi. Au cœur de cette question se trouve la «flexicurité»: des politiques qui abordent en même temps la flexibilité des marchés du travail, de l’organisation du travail et des relations sociales, tout en prenant en considération la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée, la sécurité de l’emploi et la protection sociale. Conformément à la stratégie Europe 2020, la SEE encourage l’adoption de mesures destinées à atteindre trois grands objectifs d’ici à 2020, à savoir:

  • porter à 75 % le taux d’emploi des 20-64 ans;
  • abaisser à moins de 10 % le taux de jeunes quittant prématurément l’école et porter à 40 % au moins la proportion des 30-34 ans diplômés de l’enseignement supérieur;
  • réduire d’au moins 20 millions le nombre de personnes touchées ou menacées par la pauvreté et l’exclusion sociale.

La lenteur de la reprise après la crise économique et monétaire et l’accumulation d’éléments indiquant une hausse du chômage ont conduit la Commission européenne à formuler, le 18 avril 2012, une série de propositions destinées à favoriser l’emploi grâce à un train de mesures spécifiques en matière d’emploi («paquet emploi»). Ces propositions privilégient notamment l’aspect de la création d’emplois lié à la demande et suggèrent aux États membres de l’Union des solutions propres à encourager l’embauche, telles que la réduction de la pression fiscale sur le travail ou l’octroi d’aides à la création d’entreprises. Les propositions mettent également en évidence les domaines économiques susceptibles de créer un nombre considérable d’emplois, tels que l’économie verte, les services de santé et les technologies de l’information et de la communication.

En décembre 2012, au vu des taux de chômage élevés et croissants chez les jeunes dans plusieurs États membres de l’Union, la Commission européenne a proposé un train de mesures pour l’emploi des jeunes [COM(2012) 727 final]. Ce paquet faisait suite aux actions en faveur des jeunes établies dans le paquet Emploi plus vaste et formulait une série de propositions, dont les suivantes:

  • garantir que tous les jeunes jusqu’à 25 ans se voient proposer une offre de bonne qualité portant sur un emploi, un complément de formation, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant leur sortie du système scolaire ou la perte de leur emploi (garantie pour la jeunesse);
  • consulter les partenaires sociaux européens en vue de la mise en place d’un cadre de qualité pour les stages afin d’assurer que ceux-ci offrent aux jeunes une expérience de travail de qualité, dans des conditions sûres;
  • mettre en place une alliance européenne pour l’apprentissage afin d’améliorer la qualité et l’offre de l’apprentissage et indiquer les moyens de réduire les entraves à la mobilité des jeunes.

Les efforts visant à réduire le chômage des jeunes se sont poursuivis en 2013: la Commission européenne a présenté une Initiative pour l’emploi des jeunes [COM(2013) 144 final] destinée à renforcer et à accélérer les mesures exposées dans le paquet Emploi des jeunes. Elle visait à soutenir notamment les jeunes qui sont sans emploi et qui ne suivent ni études ni formation dans les régions où le taux de chômage des jeunes est supérieur à 25 %. Elle a été suivie d’une autre communication, intitulée «Œuvrer ensemble pour les jeunes Européens – Un appel à l’action contre le chômage des jeunes» [COM(2013) 447 final], qui avait pour objectif d’accélérer la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse et de fournir une aide aux États membres et aux entreprises de l’Union européenne afin qu’ils puissent recruter davantage de jeunes.

L’une des principales priorités du collège des membres de la Commission, entré en fonction en 2014, est de se concentrer sur la stimulation de l’emploi, de la croissance et des investissements, dans le but de réduire la réglementation et d’utiliser de manière plus intelligente les ressources financières disponibles et les fonds publics. En février 2015, la Commission européenne a publié une série de rapports par pays, analysant les politiques économiques des États membres de l’Union et donnant des informations sur les priorités de ces derniers pour l’année à venir en vue d’encourager la croissance et la création d’emplois. Le même mois, la Commission européenne a aussi proposé de débloquer, en 2015, un milliard d’euros au titre de l’Initiative pour l’emploi des jeunes afin d’augmenter de jusqu’à 30 fois le préfinancement que les États membres peuvent recevoir pour stimuler les taux d’emploi des jeunes, dans le but d’aider jusqu’à 650 000 jeunes à trouver du travail.

En juin 2016, la Commission européenne a adopté une stratégie pour les compétences en Europe [COM(2016) 381/2] intitulée «Travailler ensemble pour renforcer le capital humain et améliorer l’employabilité et la compétitivité». Elle vise à garantir que les citoyens développent les compétences nécessaires pour aujourd’hui et pour l’avenir, afin de stimuler l’employabilité, la compétitivité et la croissance dans l’ensemble de l’Union européenne.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

EFT - indicateurs principaux (t_lfsi)
Population, activité et inactivité - Séries EFT ajustées (t_lfsi_act)
Emploi - Séries EFT ajustées (t_lfsi_emp)
Chômage – Séries EFT ajustées (t_une)
Séries EFT - Résultats annuels détaillés des enquêtes (t_lfsa)
Séries EFT - Sujets spécifiques (t_lfst)

Base de données

EFT - indicateurs principaux (lfsi)
Emploi et activité - Séries EFT ajustées (lfsi_emp)
Chômage – Séries EFT ajustées (une)
Transitions sur le marché du travail - données longitudinales EFT (lfsi_long)
Séries EFT - Résultats trimestriels détaillés des enquêtes (à partir de 1998) (lfsq)
Séries EFT - Résultats annuels détaillés des enquêtes (lfsa)
Séries EFT- Sujets spécifiques (lfst)
Modules ad-hoc EFT (lfso)
2014. Migration et marché du travail (lfso_14)
2013. Accidents du travail et autres problèmes de santé liés au travail (lfso_13)
2012. Transition du travail vers la retraite (lfso_12)
2011. Accès des personnes handicapées au marché du travail (lfso_12)
2010. Réconciliation entre travail et vie de famille (lfso_10)
2009. Entrée des jeunes sur le marché du travail (lfso_09)
2008. La situation des migrants sur le marché du travail (lfso_08)
2007. Accidents du travail, problèmes de santé liés au travail et exposition à des facteurs de risque pour la santé (lfso_07)
2006. Transition du travail vers la retraite (lfso_06)
2005. Réconciliation entre travail et vie de famille (lfso_05)
2004. Organisation du travail et aménagements du temps de travail (lfso_04)
2003. Formation tout au long de la vie (lfso_03)
2002. Emploi des personnes handicapées (lfso_02)
2000. Passage des jeunes du système éducatif au monde du travail (lfso_00)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Publications

Fichiers de métadonnées ESMS et méthodologie EFT-UE

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes