Statistics Explained

Archive:Statistiques démographiques au niveau régional


Données extraites en mars 2019.

Mise à jour prévue de l’article: septembre 2020.

Highlights

En 2017, l’âge médian des femmes à l’accouchement s’établissait à près de 35 ans dans la capitale grecque (Voreios Tomeas Athinon; 34,9 ans) et dans la ville de A Coruña, dans le nord-ouest de l’Espagne (34,7 ans).

Au 1er janvier 2018, la population de la région grecque de Evrytania présentait l’âge médian le plus élevé de l’UE (55,0 ans).

Source: Eurostat

L’évolution démographique varie considérablement d’une région à l’autre dans l’Union européenne (UE), notamment entre:

  • des métropoles dynamiques qui sont souvent caractérisées par une population relativement jeune, un grand nombre de personnes vivant seules, des coûts de la vie élevés et des marchés du travail porteurs;
  • des villes situées dans d’anciennes régions industrielles en déclin, caractérisées par des niveaux relativement élevés de chômage, de pauvreté et d’exclusion sociale;
  • des cités-dortoirs/zones suburbaines qui sont souvent habitées par des familles;
  • des régions côtières et rurales qui peuvent être considérées comme des lieux de retraite pour des retraités relativement aisés; et
  • d’autres régions rurales et reculées qui peuvent être caractérisées par un déclin démographique, une population relativement âgée, et qui offrent peu d’opportunités sur le marché du travail ainsi qu’un accès très limité à la plupart des services.

Full article


Espérance de vie

L’espérance de vie à la naissance est définie comme étant le nombre moyen d’années qu’un nouveau-né est susceptible de vivre s’il est soumis durant toute sa vie aux conditions de mortalité actuelles. Historiquement, l’espérance de vie a augmenté, l’accroissement de la longévité étant attribuée à une série de facteurs, notamment une amélioration des conditions socio-économiques et environnementales, des transformations des conditions de travail/professions, des modifications des modes de vie ou de meilleurs soins et traitements médicaux. Il est toutefois intéressant de noter que cette évolution pourrait prendre fin, une diminution de l’espérance de vie à la naissance dans l’UE-28 ayant été observée tant en 2015 qu’en 2017.

Les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes. Entre 2015 et 2017, l’espérance de vie à la naissance des femmes dans l’UE-28 était de 83,5 ans, soit 5,4 années de plus que chez les hommes. L’écart entre les sexes en ce qui concerne l’espérance de vie à la naissance s’est progressivement réduit avec le temps: les informations relatives à l’UE-28 dans son ensemble ne sont disponibles que pour une série chronologique relativement courte; l’écart entre les sexes atteignait 6,3 ans pendant la période de trois ans comprise entre 2002 et 2004.

La Comunidad de Madrid affichait l’espérance de vie la plus élevée de l’UE pour les hommes comme pour les femmes

La carte 1 présente l’espérance de vie à la naissance des femmes dans les régions NUTS 2 pour la période 2015-2017. Elle peut être comparée à la carte 2, qui fournit des informations similaires sur l’espérance de vie des hommes; il convient de noter que les mêmes nuances de couleurs ont été utilisées pour les deux cartes afin de faciliter la comparaison des résultats.

Les cinq régions de l’UE affichant les niveaux les plus élevés d’espérance de vie à la naissance pour les femmes se situaient toutes en Espagne. Au cours de la période 2015-2017, la région de la capitale, Comunidad de Madrid, a enregistré le niveau le plus élevé d’espérance de vie féminine (87,5 ans), suivie de Castilla y León et de la Comunidad Foral de Navarra (au moins 87,0 ans dans chaque région). Les premières régions hors d’Espagne à apparaître dans le classement se trouvaient en France, où l’espérance de vie féminine à la naissance atteignait 86,7 ans tant dans la région de la capitale, l’Ile-de-France, que dans la région insulaire de Corse.

À l’autre extrémité du classement, l’espérance de vie à la naissance des femmes était la plus faible (au cours de la période 2015-2017) dans la région ultrapériphérique française de Mayotte (76,8 ans) (les données correspondent à une moyenne pour 2015 et 2017). Ce chiffre est inférieur de 10,7 ans à l’espérance de vie féminine dans la Comunidad de Madrid. En dehors de Mayotte, les niveaux les plus bas d’espérance de vie féminine (78,2 ans au plus) étaient généralement enregistrés dans des régions de Bulgarie (Severozapaden, Severen tsentralen, Yugoiztochen et Severoiztochen), de Hongrie (Észak-Magyarország) et de Roumanie (Vest).

Carte 1: Espérance de vie féminine à la naissance, 2015-2017
(en années, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (demo_r_mlifexp) et (demo_mlexpec)

Reflétant les résultats relatifs à l’espérance de vie à la naissance des femmes, les régions Comunidad de Madrid et Inner London — West affichaient l’espérance de vie à la naissance la plus élevée pour les hommes (82,0 ans) au cours de la période 2015-2017 (voir carte 2). Ainsi, un nouveau-né de sexe masculin dans la Comunidad de Madrid pourrait s’attendre à vivre, en moyenne, 5,5 ans de moins qu’un nouveau-né de sexe féminin de la région de la capitale espagnole.

Outre la Comunidad de Madrid et Inner London — West, les régions affichant l’espérance de vie masculine à la naissance la plus élevée au cours de la période 2015-2017 étaient situées soit en Italie soit au Royaume-Uni.

À l’autre extrémité du classement, l’espérance de vie à la naissance la plus faible pour les hommes a été enregistrée dans le centre et l’ouest de la Lituanie (Vidurio ir vakarų Lietuvos regionas) (69,7 ans), soit 12,3 ans de moins que le niveau le plus élevé enregistré dans les régions Comunidad de Madrid et Inner London — West. L’espérance de vie des hommes était aussi relativement faible dans un certain nombre de régions situées dans les États membres baltes, en Bulgarie, en Hongrie et en Roumanie.

Carte 2: Espérance de vie masculine à la naissance, 2015-2017
(en années, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (demo_r_mlifexp) et (demo_mlexpec)

Les plus grands écarts d’espérance de vie entre les sexes ont été enregistrés en Lituanie

Une comparaison entre la carte 1 et la carte 2 permet d’analyser les écarts d’espérance de vie à la naissance entre les hommes et les femmes. Comme indiqué précédemment, les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes: 5,4 ans de plus globalement dans l’UE-28 au cours de la période 2015-2017. Au niveau régional, l’écart dans l’espérance de vie à la naissance entre les sexes était toujours plus favorable aux femmes pour chacune des régions NUTS 2 dans l’UE, et cette tendance se retrouvait également dans l’ensemble des régions statistiques des pays de l’AELE et des pays candidats.

Les écarts les plus importants d’espérance de vie à la naissance entre les sexes ont été enregistrés dans les deux régions lituaniennes, où les femmes pouvaient s’attendre à vivre 10 ans de plus que les hommes. Il s’agit des deux seules régions de l’UE à enregistrer des différences à deux chiffres entre les sexes:

  • Sostinės regionas (avec un écart de 10,1 ans);
  • Vidurio ir vakarų Lietuvos regionas (10,3 ans).

Les écarts d’espérance de vie entre les sexes étaient aussi relativement importants (plus de 7,5 ans en faveur des femmes) dans les autres États membres baltes (l’Estonie et la Lettonie constituent chacune une région unique à ce niveau NUTS), dans 14 des 17 régions de Pologne, dans les deux régions situées le plus à l’est de la Roumanie (Nord-Est et Sud-Est) et dans la région insulaire française de la Guadeloupe.

Si les hommes ne pouvaient espérer vivre plus longtemps que les femmes dans aucune région de l’UE, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les sexes n’était que de 1,1 an dans la région ultrapériphérique française de Mayotte (les données correspondent à une moyenne pour 2015 et 2017). Ce faible écart était dû, au moins en partie, au fait que Mayotte enregistre la plus faible espérance de vie féminine de l’UE. Au cours de la période 2015-2017, l’écart entre l’espérance vie des femmes et celle des hommes était également relativement faible dans les régions suivantes:

  • la région de Flevoland dans le centre des Pays-Bas (avec une différence de 2,8 ans entre les sexes);
  • cinq autres régions des Pays-Bas (Utrecht, Overijssel, Gelderland, Noord-Holland et Zuid-Holland) ainsi que trois régions du Royaume-Uni (Bedfordshire and Hertfordshire, Cheshire et Essex) dans lesquelles l’écart entre les sexes était compris entre 3,0 et 3,2 ans.

Fécondité

Le niveau de remplacement de 2,1 enfants par femme est souvent cité comme étant le taux de fécondité nécessaire pour que l’effectif de population total reste inchangé dans les économies mondiales développées, les naissances et les décès s’équilibrant (en ne tenant pas compte de l’incidence potentielle des migrations). En 2017, le taux de fécondité total de l’UE-28 était inférieur à ce niveau, avec une moyenne de 1,59 enfant par femme. La même année, il y a eu 5,07 millions de naissances vivantes dans l’UE-28, contre 5,27 millions de décès, entraînant une diminution naturelle de la population d’environ 0,2 million de personnes.

Bien qu’on ne dispose pas d’une série chronologique longue pour l’UE-28 dans son ensemble pour démontrer la baisse des taux de fécondité au cours des 50 dernières années, des séries assez longues existent pour certains États membres de l’UE. Un des exemples les plus frappants est celui de l’Irlande, où le taux de fécondité total a chuté, passant de 3,77 enfants par femme en 1968 à 1,77 enfant par femme en 2017.

En 2017, le taux de fécondité total était inférieur au niveau de remplacement dans tous les États membres de l’UE, contribuant ainsi à un vieillissement progressif de la population. Cette situation peut refléter, au moins en partie, le fait qu’une proportion croissante de femmes choisissent de retarder/reporter leur grossesse, car elles sont plus nombreuses à poursuivre des études et/ou à choisir d’entreprendre une carrière professionnelle avant de décider si elles vont fonder une famille.

Les seuls États membres de l’UE dans lesquels plus d’une région présentait un taux de fécondité d’au moins 2,1 enfants par femme étaient la France, la Roumanie et le Royaume-Uni

Les statistiques démographiques régionales sont l’un des rares domaines pour lesquels des données de niveau NUTS 3 sont recueillies et publiées pour chacun des États membres de l’UE, des pays de l’AELE et des pays candidats. La carte 3 présente le taux de fécondité total pour les régions de niveau NUTS 3 et fournit des informations sur le nombre moyen d’enfants que mettrait au monde une femme durant sa vie si, au cours de sa période de reproduction, elle avait un taux de fécondité conforme aux taux de fécondité par âge mesurés pour une année donnée.

En 2017, dans l’UE, 20 régions de niveau NUTS 3 ont enregistré un taux de fécondité total d’au moins 2,10 enfants par femme (comme l’illustre la nuance la plus foncée sur la carte 3). Bon nombre de ces régions étaient des régions (sub)urbaines et comprenaient:

  • sept régions du Royaume-Uni;
  • six régions de France, notamment la région ultrapériphérique de Mayotte (4,87 enfants par femme), qui affichait le taux de fécondité le plus élevé de l’UE;
  • cinq régions de Roumanie, notamment la ville de Vaslui, située à l’est du pays (2,61 enfants par femme), qui affichait le taux de fécondité le plus élevé de l’UE continentale;
  • la région bulgare de Sliven;
  • la ville autonome espagnole de Melilla.

À l’autre extrémité du classement, les taux de fécondité les plus bas (moins de 1,25 naissance par femme, comme indiqué par la nuance la plus claire sur la carte 3) étaient principalement, mais pas exclusivement, enregistrés dans les régions méridionales de l’UE, avec des poches de fécondité particulièrement faible en Grèce continentale, dans le sud de l’Italie, dans le nord-est de l’Espagne et dans le nord du Portugal. La région relativement montagneuse de Fokida, dans le centre de la Grèce, affichait le taux de fécondité le plus faible des régions de niveau NUTS 3 dans l’UE (0,81 enfant par femme).

Carte 3: Taux de fécondité total, 2017
(nombre d’enfants par femme, par région NUTS 3)
Source: Eurostat (demo_r_find3) et (demo_find)

La grossesse est de plus en plus retardée dans l’ensemble de l’UE, en particulier chez les femmes vivant dans les régions des capitales

Dans les régions caractérisées par une répartition plus traditionnelle des rôles entre les femmes et les hommes, par la proximité étroite du soutien familial, ainsi que par un niveau d’études et un statut socio-économique relativement faibles, les femmes ont tendance à être mères plus jeunes. En revanche, les femmes qui retardent leur grossesse sont plus susceptibles de vivre dans des régions relativement prospères, d’avoir atteint un niveau d’études supérieur et de privilégier leur carrière.

En 2017, l’âge médian des femmes à l’accouchement dans l’UE-28 était de 31,1 ans. Il n’existe qu’une série chronologique limitée pour l’ensemble de l’UE-28, mais même pendant la courte période comprise entre 2013 et 2017, l’âge médian des femmes à l’accouchement a augmenté de 0,4 an.

Parmi les régions NUTS 3, l’âge médian des femmes à l’accouchement en 2017 était le plus élevé dans les régions suivantes:

  • la région de la capitale grecque, Voreios Tomeas Athinon (34,9 ans);
  • la région du nord-ouest de l’Espagne, A Coruña (34,7 ans);
  • la région du nord de l’Espagne/basque de Bizkaia, qui comprend la ville de Bilbao (34,5 ans).

À l’autre extrémité du classement, l’âge médian des femmes à l’accouchement était le plus bas dans les régions suivantes:

  • les régions voisines de l’est de la Bulgarie, Sliven (24,5 ans) et Yambol (26,2 ans);
  • Călăraşi (Roumanie; 26,1 ans).

La tendance des femmes à être de plus en plus âgées lorsqu’elles ont leur premier enfant est particulièrement visible dans les régions urbaines et est souvent la plus prononcée dans les régions autour des capitales (voir carte 4). Une comparaison entre les États membres de l’UE composés de plus de deux régions NUTS 3 montre que la région abritant la capitale affichait l’âge médian à l’accouchement le plus élevé dans une majorité des États membres, les valeurs les plus élevées étant enregistrées pour Paris en France (33,2 ans), Wandsworth au Royaume-Uni (33,7 ans) et Voreios Tomeas Athinon en Grèce (34,9 ans).

En 2017, l’âge médian des femmes à l’accouchement était inférieur à 27,5 ans dans 22 régions NUTS 3 de l’UE (comme l’illustre la nuance la plus claire sur la carte 4). Ces régions étaient exclusivement situées dans seulement deux États membres de l’UE:

  • 12 régions en Bulgarie, où l’âge médian le plus bas (24,5 ans) a été enregistré dans la région orientale de Sliven;
  • 10 régions en Roumanie, où l’âge médian le plus bas (26,1 ans) a été enregistré dans la région du sud-est, Călăraşi.

En 2017, les accouchements chez des femmes de moins de 20 ans représentaient plus d’un quart (26,1 %) de l’ensemble des naissances dans la région bulgare de Sliven, un pourcentage près de trois fois supérieur à la moyenne nationale (9,4 %) et 10 fois supérieur à la moyenne de l’UE-28 (2,6 %). Dans la suite du classement pour les femmes appartenant à cette tranche d’âge figuraient la région bulgare voisine de Yambol, dans laquelle plus d’un cinquième (20,7 %) des bébés sont nés de femmes de moins de 20 ans, et la région roumaine de Călăraşi (18,5 %).

Carte 4: Âge médian des femmes à l’accouchement, 2017
(en années, par région NUTS 3)
Source: Eurostat (demo_r_find3) et (demo_find)

Structure de la population

Les conséquences économiques et sociales liées au vieillissement de la population auront probablement des répercussions considérables tant au niveau national que régional ; elles ont par exemple une incidence sur la capacité des gouvernements à percevoir des recettes fiscales, à équilibrer leurs comptes ou à offrir des pensions et des services de soins de santé suffisants. La plupart des projections démographiques indiquent que la population de l’UE continuera à vieillir en raison de taux de fécondité qui restent bas et de l’allongement de l’espérance de vie.

Au cours de la dernière décennie pour laquelle des données sont disponibles, l’âge médian de la population de l’UE-28 a augmenté de 2,7 ans pour atteindre 43,1 ans au début de l’année 2018. Au 1er janvier 2018, l’âge médian de la population était inférieur à 40 ans dans seulement trois États membres de l’UE: l’Irlande (37,3 ans), Chypre (37,5 ans) et le Luxembourg (39,4 ans). En revanche, deux États membres enregistraient des âges médians particulièrement élevés: l’Allemagne (46,0 ans) et l’Italie (46,3 ans).

La carte 5 présente l’âge médian dans les régions NUTS 3 au début de l’année 2018. Les âges médians les plus bas ont été enregistrés dans les régions suivantes:

  • deux régions françaises ultrapériphériques : Mayotte (18,1 ans) et la Guyane (26,1 ans);
  • cinq régions urbaines au Royaume-Uni: Nottingham (29,9 ans), Manchester (30,0 ans), Tower Hamlets (est de Londres; 31,2 ans), Leicester (31,8 ans) et Southampton (32,2 ans), chacune de ces régions étant caractérisée par une population estudiantine relativement importante;
  • il convient également de noter que, dans 33 régions statistiques de Turquie, l’âge médian était au moins aussi bas (moins de 32,2 ans), plusieurs régions principalement rurales du sud et de l’est enregistrant des âges médians proches de 20,0 ans.

Les capitales exercent souvent un effet d’attraction sur les migrants, qu’ils viennent d’autres pays ou d’autres régions

Ces dernières décennies, de nombreux États membres de l’UE ont été caractérisés par une tendance à la hausse de la concentration démographique, à mesure que les citoyens se sont déplacés des zones rurales et agricoles vers les grandes villes (et les zones suburbaines qui les entourent). Dans environ la moitié des États membres de l’UE composés de plus de deux régions NUTS 3, l’âge médian le plus bas, au début de 2018, a été enregistré dans la région de la capitale, les valeurs les plus basses ayant été enregistrées dans les villes suivantes: Dublin en Irlande (36,0 ans), Bruxelles-Capitale/Brussel-Hoofdstad en Belgique (35,8 ans) et Byen København au Danemark (33,8 ans). Lorsque la région de la capitale ne présentait pas l’âge médian le plus bas, celui-ci était parfois enregistré dans une région suburbaine proche de la capitale, par exemple Dytiki Attiki (la périphérie ouest d’Athènes). Une autre tendance observée dans plusieurs États membres de l’UE était l’enregistrement de l’âge médian le plus bas dans les régions autour de villes comptant une importante population estudiantine, par exemple Heidelberg Stadtkreis en Allemagne, Gdanski en Pologne ou Nottingham au Royaume-Uni.

À l’inverse, les régions NUTS 3 présentant les âges médians les plus élevés au 1er janvier 2018 comprenaient:

  • la région d’Evrytania, dans le centre de la Grèce (55,0 ans);
  • Arr.Veurne, dans le nord-ouest de la Belgique, près de la côte et de la frontière française;
  • neuf régions allemandes réparties sur trois Länder de l’Est, caractérisées par des possibilités d’emploi peu variées à la suite de la réunification, ce qui peut avoir encouragé des personnes (en particulier des jeunes) à se déplacer vers des régions offrant des emplois plus variés et mieux payés:
    • Suhl, Kreisfreie Stadt; Altenburger Land; et Greiz (toutes dans le Land de Thüringen);
    • Mansfeld-Südharz; Dessau-Roßlau, Kreisfreie Stadt; et Wittenberg (toutes dans le Land Sachsen-Anhalt);
    • Spree-Neiße; Prignitz; et Elbe-Elster (toutes dans le Land de Brandenburg).

De manière plus générale, les régions ayant une structure démographique vieillissante sont souvent décrites comme suit:

  • des zones rurales dont les économies étaient centrées sur des activités traditionnelles — cette caractéristique était particulièrement manifeste dans les zones d’altitude/montagneuses du centre de la France, de la Grèce, du nord-ouest de l’Espagne, du Portugal et du Royaume-Uni;
  • des destinations prisées par les retraités — par exemple, l’île danoise de Bornholm, les régions côtières italiennes de Savona, Genova (toutes deux en Liguria) et de Trieste (Friuli Venezia Giulia), ou l’Isle of Wight, Dorset CC et North and West Norfolk au Royaume-Uni.
Carte 5: Âge médian de la population, 2018
(en années, par région NUTS 3)
Source: Eurostat (demo_r_pjanind3) et (demo_pjanind)

Les taux de dépendance des personnes âgées les plus élevés au sein de l’UE ont souvent été enregistrés dans les régions rurales à faible densité de population

Le graphique 1 montre le taux de dépendance des personnes âgées (en anglais), défini ici comme le nombre de personnes âgées (65 ans et plus) par rapport au nombre de personnes en âge de travailler (15 à 64 ans). Au 1er janvier 2018, ce taux de dépendance s’élevait à 30,5 % pour l’UE-28 dans son ensemble; en d’autres termes, pour chaque personne âgée, il y avait un peu plus de trois personnes en âge de travailler.

Certains des taux de dépendance des personnes âgées les plus faibles pour les régions NUTS 3 ont été enregistrés dans les régions des capitales et les régions ultrapériphériques de l’UE, notamment: les régions françaises ultrapériphériques de la Guyane et de Mayotte (cette dernière affichait le taux de dépendance des personnes âgée le plus faible de l’UE, à 5,0 %), six arrondissements de Londres — dont l’un, Tower Hamlets, affichait le deuxième taux le plus faible de l’UE (8,3 %) — et le centre de Manchester (tous au Royaume-Uni).

La région d’Evrytania, dans le centre de la Grèce, présentait le taux de dépendance des personnes âgées de loin le plus élevé des régions NUTS 3 (67,0 %); en d’autres termes, pour deux personnes âgées, cette région comptait seulement trois personnes en âge de travailler.

Graphique 1: Taux de dépendance des personnes âgées, 2018
(en %, taux les plus élevés et taux les plus faibles, par région NUTS 3)
Source: Eurostat (demo_r_pjanind3) et (demo_pjanind)

Évolution démographique

Historiquement, la croissance démographique dans l’UE a principalement été le résultat d’une variation naturelle de la population (c’est-à-dire le nombre total de naissances moins le nombre total de décès), et non des flux migratoires, dont le rôle était relativement mineur. Toutefois, après la fin du baby-boom de l’après-guerre, la croissance démographique naturelle a commencé à ralentir à partir des années 1970. Cette tendance a été suivie, dans les années 1990, par une accélération du processus menant à l’union économique et politique, les élargissements successifs de l’UE s’étant produits parallèlement au développement du marché unique européen, s’accompagnant d’une augmentation de l’importance relative du solde migratoire (la différence entre le nombre d’immigrants et d’émigrants). Toutefois, Eurostat produit des chiffres de solde migratoire en calculant la différence entre la variation totale et la variation naturelle de la population; ce concept est appelé solde migratoire plus ajustement (statistique).

La carte 6 présente le taux brut de la variation démographique en 2017 ; il se compose de deux effets différents: la variation naturelle de la population et le solde migratoire plus ajustement. Entre le 1er janvier 2017 et le 1er janvier 2018, la population de l’UE-28 a augmenté de 1,0 million d’habitants, soit un taux de croissance de 2,0 pour 1 000 habitants. Il convient de noter que ces chiffres sont indiqués par rapport à la «population de résidents habituels» (les personnes qui vivent dans une région depuis les 12 derniers mois au minimum). L’augmentation de la population totale de l’UE-28 était entièrement imputable au solde migratoire plus ajustement (de 1,2 million de personnes), étant donné que le nombre de décès était supérieur au nombre de naissances (d’environ 0,2 million de personnes).

Au niveau régional, il se peut que l’évolution du nombre total d’habitants ne découle pas uniquement des flux migratoires à destination et en provenance d’autres pays mais également des flux de personnes au sein du même territoire national (qui se déplacent d’une région à une autre). En effet, cette migration intrarégionale contribue généralement de manière plus importante à la variation nette de la population que les flux migratoires en provenance d’autres pays. Certaines des principales évolutions incluent:

  • l’effet des capitales — la population continue de croître dans et autour de nombreuses capitales, ce qui exerce un «effet d’attraction» sur les migrants nationaux et internationaux, en combinaison avec les possibilités d’éducation et/ou d’emploi (perçues);
  • une opposition entre les régions urbaines et rurales, la majorité des premières continuant d’enregistrer une croissance de leur population, tandis que le nombre de personnes résidant dans de nombreuses régions périphériques, rurales et post-industrielles diminue;
  • des divergences régionales au sein des États membres de l’Union — celles-ci peuvent influer sur la compétitivité et la cohésion régionales, par exemple entre les régions de l’est et de l’ouest de l’Allemagne, ou entre les régions du nord et du sud de la Belgique, de l’Italie et du Royaume-Uni.

La plupart des régions de l’UE où la population est en croissance rapide sont caractérisées par des niveaux élevés de solde migratoire plus ajustement, plutôt que par un accroissement naturel rapide de la population

En 2017, une majorité de régions NUTS 3 (765) ont enregistré une augmentation de leur nombre total d’habitants, tandis que huit régions n’ont enregistré aucun changement. La nuance de bleu la plus foncée sur la carte 6 montre les régions dans lesquelles le taux brut de la croissance démographique était d’au moins 12,0 par 1 000 habitants en 2017. Parmi celles-ci, les taux de croissance les plus élevés ont été enregistrés dans les régions suivantes: les régions insulaires de la mer Égée orientale, Ikaria-Samos (60,1 par 1 000 habitants) et Chios; les régions françaises ultrapériphériques de Mayotte et de la Guyane; l’île de Malte, dans le sud de la Méditerranée; et Fuerteventura dans les îles Canaries (Espagne).

À l’autre extrémité du classement, la population a diminué de plus de 20,0 par 1 000 habitants dans 16 régions NUTS 3 en 2017. Celles-ci se situaient exclusivement en Europe de l’Est et dans les États membres baltes, la diminution la plus importante ayant été enregistrée dans la région de Vukovarsko-srijemska županija à l’extrême est de la Croatie (-42,0 par 1 000 habitants). Des diminutions notables ont également été observées dans un certain nombre d’autres régions croates et dans plusieurs régions des États membres baltes. Il est à noter qu’un recul encore plus important de la population a été constaté dans la région de Bayburt, dans le nord-est de la Turquie (-114,2 par 1 000 habitants), et un recul de plus de 20,0 par 1 000 habitants dans quatre régions d’Albanie: Gjirokastër, Dibër, Berat et Kukës.

Carte 6: Taux brut de variation de la population totale, 2017
(par 1 000 personnes, par région NUTS 3)
Source: Eurostat (demo_r_gind3) et (demo_gind)

Le graphique 2 fournit une analyse régionale plus détaillée des régions présentant les taux les plus élevés et les plus faibles des trois mesures de variation de la population: la variation de la population totale (comme indiqué sur la carte 6), la variation naturelle de la population et le solde migratoire plus ajustement.

Graphique 2: Taux bruts de variation de la population, 2017
(par 1 000 personnes, taux les plus élevés et les plus faibles, par région NUTS 3)
Source: Eurostat (demo_r_gind3) et (demo_gind)

Source des données pour les graphiques et les cartes

Sources des données

Eurostat collecte toute une série de statistiques démographiques régionales: ces statistiques comprennent des données sur la taille de la population et des données relatives à divers événements démographiques qui influencent la taille de la population, sa structure et ses caractéristiques particulières. Les statistiques démographiques régionales peuvent être utilisées pour un grand nombre d’actions de planification, de suivi et d’évaluation, par exemple pour:

  • analyser le vieillissement de la population et ses effets sur la durabilité et le bien-être;
  • évaluer les incidences économiques de l’évolution démographique;
  • calculer des taux et des indicateurs «par habitant» — tels que le produit intérieur brut régional par habitant, qui peut être utilisé, par exemple, dans le cadre de l’allocation de fonds structurels aux régions économiquement défavorisées.

Contexte

Les évolutions démographiques entraînent une série de développements stratégiques, en particulier dans les domaines de l’emploi et de la politique sociale, de la santé, de la libre circulation, de l’asile et de la migration. En effet, les statistiques sur l’évolution et la structure de la population sont de plus en plus utilisées pour étayer l’élaboration des politiques et pour suivre le comportement démographique dans un contexte politique, économique, social ou culturel.

Le Parlement européen a adopté une résolution sur le changement démographique et ses répercussions sur la future politique de cohésion de l’Union européenne (2013/C 153 E/02), qui souligne que les évolutions démographiques dans les régions doivent faire l’objet de mesures statistiques et que le changement démographique doit être considéré comme un objectif transversal dans la future politique de cohésion. Sur la base des projections démographiques d’Eurostat de 2015, le Economic Policy Committee (EPC) (en anglais) a publié le 2018 Ageing Report (en anglais) qui contient les projections économiques et budgétaires pour les États membres de l’UE jusqu’en 2070. En juin 2019, Eurostat a publié un nouveau cycle (EUROPOP2018) de projections démographiques couvrant la période de 2018 à 2100.

En mai 2015, la Commission européenne a présenté un European agenda on migration (en anglais) qui exposait dans les grandes lignes les mesures visant à faire face à l’afflux de migrants et de demandeurs d’asile arrivant dans l’UE après avoir traversé les Balkans et la Méditerranée. L’agenda proposait également diverses options afin de gérer à plus long terme l’immigration dans l’UE. Il définit quatre niveaux d’action pour la politique migratoire, à savoir:

  • une nouvelle politique en matière de migration légale : l’UE doit rester une destination attractive pour les migrants, elle doit notamment redéfinir ses priorités en matière d’intégration des migrants, gérer la migration à travers le dialogue et les partenariats avec les pays tiers, et moderniser le programme Carte bleue en faveur des personnes hautement qualifiées provenant de l’extérieur de l’UE;
  • la dissuasion de la migration irrégulière, en renforçant le rôle de Frontex, particulièrement dans le retour des migrants;
  • la gestion des frontières: il s’agit decontribuer à renforcer la capacité des pays tiers à gérer leurs frontières;
  • une politique commune solide en matière d’asile, afin de garantir une mise en œuvre complète et cohérente du common European asylum system (en anglais).

La Commission européenne a annoncé un nouvel instrument d’aide d’urgence en mars 2016. Au cours de la période 2016–2018, ce plan a permis d’allouer environ 700 millions d’EUR afin d’apporter une aide humanitaire par la fourniture rapide de nourriture, d’abris et de soins de santé. Plusieurs autres initiatives ont suivi au cours de l’année 2016 étant donné que la crise des migrants est restée une priorité politique. Parmi ces initiatives figurent la mise en œuvre de la Déclaration UE-Turquie, un soutien financier supplémentaire pour aider la Bulgarie, la Grèce et l’Italie à faire face aux défis spécifiques de la migration, d’autres mesures visant à soutenir les réfugiés syriens (ceux qui ont été déplacés à l’intérieur de la Syrie comme ceux qui ont été accueillis dans d’autres pays), une aide supplémentaire pour la protection des mineurs non accompagnés, un redoublement des efforts pour contribuer à sauver des vies en mer et à démanteler les réseaux de passeurs, ainsi que la création de voies sûres et légales pour les demandeurs d’asile.

En 2018, l’UE a approuvé un financement destiné à aider le Maroc dans la gestion de ses frontières, car la route de la Méditerranée occidentale (vers l’Espagne) était devenue la première voie d’entrée pour les traversées irrégulières. À une plus grande échelle, le EU Emergency Trust Fund for Africa (en anglais) s’efforce de développer la coopération tout au long de la route vers la Méditerranée occidentale, en ciblant, entre autres, l’amélioration de la gouvernance et de la gestion des migrations.

Le dernier Rapport d’avancement sur la mise en œuvre de l’agenda européen en matière de migration [COM(2019) 126 final] a été publié sous la forme d’une communication de la Commission européenne en mars 2019.

Direct access to

Other articles
Tables
Database
Dedicated section
Publications
Methodology
Visualisations






Statistiques démographiques régionales (t_reg_dem)
Population (t_demo_pop)
Population au 1er janvier par région NUTS 2 (tgs00096)
Variation de la population par région NUTS 2 — Taux bruts de la variation globale, de la variation naturelle et du solde migratoire plus ajustement (tgs00099)
Densité de la population par région NUTS 2 (tgs00024)


Statistiques démographiques régionales (reg_dem)
Population et superficie (reg_dempoar)
Fécondité (reg_demfer)
Mortalité (reg_demmor)
Population (demo_pop)
Données régionales (demopreg)
Fécondité (demo_fer)
Données régionales (demofreg)
Mortalité (demo_mor)], voir:
Données régionales (demomreg)


Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s statistical atlas (en anglais) [voir le user manual (en anglais)].

Le présent article fait partie de la publication phare annuelle d’Eurostat — l’Annuaire régional d’Eurostat.