Statistics Explained

Archive:Statistiques sur la santé au niveau régional


Données extraites en mars 2019.

Mise à jour prévue de l’article: septembre 2020.

Highlights

Trois États membres de l’UE ont enregistré plus d’un millier de lits d’hôpital pour 100 000 habitants au niveau régional. En Allemagne, le chiffre le plus élevé a été enregistré dans la région de Mecklenburg-Vorpommern (1 283 lits d’hôpital pour 100 000 habitants), en Pologne dans la région de Zachodniopomorskie (1 202 lits d’hôpital) et en Roumanie dans la région de Bucuresti - Ilfov (1 023 lits d’hôpital).

La région de la capitale grecque, Attiki, affichait le nombre le plus élevé de dentistes (163,5 pour 100 000 habitants) parmi les régions de l’UE. Attiki comptait un nombre de dentistes (par rapport à la taille de la population) plus de 23 fois supérieur à celui de l’île française de Mayotte (7,0 pour 100 000 habitants).

Source: Eurostat

Au cours des prochaines décennies, le vieillissement de la population constituera probablement un défi majeur pour le secteur de la santé dans l’Union européenne (UE). En effet, la demande de soins de santé devrait rapidement augmenter, tandis que le vieillissement de la population pourrait entraîner des pénuries de personnel dans certaines spécialisations médicales ou dans des zones géographiques spécifiques. Selon un rapport de 2012 (en anglais) de la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire, plus de 60 000 médecins (soit 3,2 % de la main-d’œuvre de l’UE-28) étaient censés prendre leur retraite ou quitter la profession chaque année au cours de la période 2009-2020.

La santé est une priorité importante pour les Européens, qui veulent être protégés des maladies ou après un accident et bénéficier de services de soins de santé adaptés. Ce chapitre présente des statistiques récentes sur la santé dans l’ensemble des régions de l’UE et fournit des informations sur l’état de santé auto-évalué. Il s’intéresse également aux services de soins de santé via une analyse du nombre de lits d’hôpital, de la part de la population dont les besoins d’examens médicaux ne sont pas satisfaits, du nombre de dentistes (praticiens) et de la part de la population dont les besoins d’examens dentaires ne sont pas satisfaits. Il s’achève avec des informations sur les causes de décès les plus fréquentes, en se concentrant sur les décès dus au cancer du sein chez les femmes, au cancer de la prostate chez les hommes et sur les décès dus au suicide.

Full article

État de santé

Le graphique 1 fournit une analyse par degré d’urbanisation (en anglais), détaillant la proportion de la population adulte (définie ici comme étant les personnes âgées de 16 ans ou plus) qui déclarait un état de santé auto-évalué (en anglais) bon ou très bon.

Une plus grande proportion de personnes vivant dans les villes considéraient leur propre santé comme bonne ou très bonne

En 2017, près des sept dixièmes (69,7 %) de la population adulte de l’UE-28 considéraient leur propre santé comme bonne ou très bonne. Cette proportion était plus élevée pour les personnes vivant dans des villes (71,5 %) que pour les personnes vivant dans des villes moins peuplées et des banlieues (70,1 %) ou les personnes vivant dans des zones rurales (66,6 %). Il convient de noter que l’état de santé auto-évalué est fortement lié à l’âge, de sorte que l’analyse de l’état de santé par degré d’urbanisation peut refléter, du moins dans une certaine mesure, des différences dans la pyramide des âges selon le degré d’urbanisation. Une analyse plus approfondie dans les États membres de l’UE révèle que:

  • une plus grande proportion de personnes vivant dans les villes (plutôt que dans les villes moins peuplées et les banlieues ou les zones rurales) considéraient leur propre santé comme bonne ou très bonne dans une majorité (19) d’États membres de l’UE; il convient de noter que les personnes vivant dans les grandes villes étaient souvent relativement jeunes (par rapport à la population dans son ensemble);
  • les personnes vivant dans les villes moins peuplées et les banlieues (souvent habitées par un nombre relativement élevé de familles) avaient davantage tendance à considérer leur propre santé comme bonne ou très bonne dans les États membres du sud (Chypre, Italie, Espagne et Portugal) ainsi qu’en Belgique et aux Pays-Bas;
  • les personnes vivant dans les zones rurales d’Irlande et du Royaume-Uni (qui comptaient généralement une proportion relativement élevée de personnes âgées parmi leurs habitants) avaient davantage tendance à considérer leur propre santé comme bonne ou très bonne.
Graphique 1: Personnes considérant leur propre santé comme bonne ou très bonne, 2017
(en %, part de la population âgée de 16 ans ou plus, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (hlth_silc_18)

Soins de santé

Les lits d’hôpital sont définis comme des lits qui sont régulièrement entretenus, dotés de personnel et immédiatement disponibles pour les soins des patients admis à l’hôpital; ces statistiques couvrent tant les lits d’hôpitaux généraux que ceux d’hôpitaux spécialisés. En 2016, l’UE-28 comptait 2,60 millions de lits d’hôpital, ce qui signifie que le nombre total de lits a globalement diminué de 9,0 % au cours de la dernière décennie pour laquelle des données sont disponibles. Le nombre moyen de lits d’hôpital dans l’UE-28, par rapport à la taille de la population, a diminué de 64 lits pour 100 000 habitants entre 2006 et 2016, de sorte que l’on comptait, en moyenne, 509 lits d’hôpital pour 100 000 habitants au cours de la période la plus récente. La baisse du nombre de lits d’hôpital peut être liée à des changements dans les politiques en matière de soins de santé dans une majorité d’États membres de l’Union, qui ont conduit à une réduction de la durée moyenne du séjour à l’hôpital, au moins en partie grâce à l’introduction de nouveaux traitements et à des actes chirurgicaux moins invasifs.

Les régions voisines de Mecklenburg-Vorpommern dans le nord-est de l’Allemagne et de Zachodniopomorskie dans le nord-ouest de la Pologne ont enregistré la densité la plus élevée de lits d’hôpital par rapport à la population

Le graphique 2 reflète l’organisation des soins de santé propre à chaque pays et les types de services fournis aux patients. Il confirme la très forte densité de lits d’hôpital en Allemagne et en Autriche ainsi que dans de nombreuses régions de l’est de l’UE. Seules trois régions ont enregistré des ratios supérieurs à 1 000 lits d’hôpital pour 100 000 habitants:

  • la région de Mecklenburg-Vorpommern, dans le nord de l’Allemagne, une région essentiellement rurale à faible densité de population, qui affichait la plus forte densité de lits d’hôpital dans l’UE, avec un peu moins de 1 300 lits d’hôpital pour 100 000 habitants;
  • la région de Zachodniopomorskie, dans le nord de la Pologne, qui partage une frontière avec la région de Mecklenburg-Vorpommern, avec un peu plus de 1 200 lits d’hôpital pour 100 000 habitants ;
  • la région de la capitale de la Roumanie, București - Ilfov, qui comptait 1 023 lits d’hôpital pour 100 000 habitants.

La situation était très contrastée en ce qui concerne le nombre de lits d’hôpital par rapport à la taille de la population dans les régions entourant les capitales des États membres de l’UE:

  • dans de nombreux États membres de l’est de l’Union — Hongrie (données disponibles uniquement pour les régions de niveau NUTS 1), Tchéquie, Roumanie, Slovaquie, Croatie et Slovénie — la région entourant la capitale affichait le ratio le plus élevé de lits d’hôpital par rapport à la taille de la population;
  • dans de nombreux États membres occidentaux et septentrionaux, il était plus courant de trouver des régions de capitales présentant des ratios relativement faibles, alors que les ratios de lits d’hôpital les plus élevés étaient généralement observés dans les régions rurales et faiblement peuplées (ce qui reflète peut-être un niveau plus élevé de disponibilité dans ces régions pour compenser les distances considérables que certaines personnes doivent parcourir pour obtenir un traitement).

Outre la région ultrapériphérique de Mayotte (France) et les villes autonomes de Melilla et Ceuta (toutes deux en Espagne), les ratios les plus faibles de lits d’hôpital par rapport à la taille de la population ont été enregistrés dans la région de Calabria en Italie (223 lits).

Graphique 2: Nombre de lits d’hôpital, 2016
(pour 100 000 habitants, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (hlth_rs_bdsrg) et (hlth_rs_bds)

Besoins d’examens médicaux non satisfaits

Un individu peut affirmer que ses besoins d’examens médicaux ne sont pas satisfaits pour de multiples raisons, dont:

  • le coût (les examens médicaux sont considérés comme trop onéreux);
  • la distance, si le patient estime que l’hôpital/l’établissement de soins est trop éloigné ou si aucun moyen de transport n’est disponible;
  • le temps, lorsque le patient est dissuadé de passer un certain type d’examen, par exemple parce que la liste d’attente est longue ou qu’il doit s’absenter du travail;
  • la sensibilité culturelle ou la crainte par rapport à certains types d’examens médicaux.

Des problèmes tels que ceux-ci sont susceptibles de restreindre l’accès d’un individu aux examens médicaux et peuvent donc avoir une incidence sur sa qualité de vie globale, son bien-être et sa participation à la vie sociale, ainsi que sur les développements socio-économiques à un niveau plus global.

En 2017, la proportion de la population adulte de l’UE-28 (définie ici comme étant les personnes âgées de 16 ans ou plus) présentant des besoins d’examens médicaux non satisfaits (en raison d’un coût trop élevé, d’une trop grande distance et/ou de listes d’attente) s’élevait à 1,7 %. Une analyse par degré d’urbanisation (voir graphique 3) révèle que cette proportion était légèrement supérieure dans les régions rurales (2,0 %) que dans les villes (1,6 %) ou les villes moins peuplées et les banlieues (1,5 %).

La proportion globale de la population adulte présentant des besoins d’examens médicaux non satisfaits en 2017 était inférieure à 0,5 % en Allemagne, au Luxembourg, à Malte, en Autriche, en Espagne et aux Pays-Bas. En revanche, la proportion d’adultes présentant des besoins d’examens médicaux non satisfaits était de l’ordre de 3,0 à 5,0 % en Pologne, au Royaume-Uni, en Slovénie, en Finlande et en Roumanie, atteignant 6,2 % en Lettonie et 10,0 % en Grèce et culminant à 11,8 % en Estonie.

Dans les villes ainsi que dans les villes moins peuplées et banlieues d’Estonie et dans les régions rurales de Grèce, plus d’un adulte sur 10 présentait des besoins d’examens médicaux non satisfaits

Une analyse par degré d’urbanisation pour 2017 montre que dans 11 des États membres de l’UE, la proportion d’adultes présentant des besoins d’examens médicaux non satisfaits était supérieure chez les personnes vivant dans les villes; c’était notamment le cas pour les personnes vivant dans les villes d’Estonie (14,4 %). En revanche, dans sept États membres de l’UE, la proportion la plus élevée d’adultes présentant des besoins d’examens médicaux non satisfaits était enregistrée dans les régions rurales, et ce phénomène était particulièrement notable en Grèce (11,7 %) et en Roumanie (6,0 %). Ces différences peuvent refléter, dans une certaine mesure, la répartition inégale de la pauvreté et de l’exclusion sociale, qui ont tendance à être relativement importantes dans les villes du nord et de l’ouest de l’Europe et dans les régions rurales du sud et de l’est de l’Europe.

Graphique 3: Personnes présentant des besoins d’examens médicaux non satisfaits, 2017
(en %, part de la population âgée de 16 ans ou plus, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (hlth_silc_21)

Nombre de dentistes

Les dentistes posent des diagnostics, traitent et préviennent les affections, lésions et anomalies des dents, de la bouche, des mâchoires et des tissus attenants en appliquant les principes et procédures de la dentisterie moderne. Ils utilisent un large éventail de techniques spécialisées de diagnostic, de chirurgie ou autres dans le but de favoriser et de rétablir la santé bucco-dentaire. Eurostat utilise de préférence le concept de dentistes praticiens, même si, dans certains pays, les seules données disponibles concernent les dentistes professionnellement actifs (aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Macédoine du Nord et en Turquie) ou les dentistes habilités à exercer (en Irlande, en Grèce, en Espagne et au Portugal) [1].

En 2016, on estimait à 358 000 le nombre de dentistes dans l’UE-28, ce qui correspondait à 70,0 dentistes pour 100 000 habitants. Il existe une série statistique chronologique relativement courte, mais elle révèle une augmentation lente du nombre total de dentistes dans l’UE-28 entre 2009 et 2016, avec une hausse globale de 4,9 %. Par rapport au nombre total d’habitants, le nombre de dentistes dans l’UE-28 est passé de 67,6 à 70,0 pour 100 000 habitants au cours de cette période.

Attiki et Praha étaient les seules régions à enregistrer un nombre de dentistes (par rapport à la taille de la population) plus de deux fois supérieur à la moyenne de l’UE-28

Certains des taux les plus élevés de dentistes par rapport à la taille de la population (dans les régions de niveau NUTS 2) ont été enregistrés dans des régions entourant des capitales (voir carte 1). En effet, six des sept pourcentages les plus élevés en 2015 ont été enregistrés dans des régions autour de capitales, à savoir celles de Roumanie, d’Allemagne, de Bulgarie, d’Espagne, de Tchéquie et, en particulier, de Grèce (Attiki présentait le taux le plus élevé dans l’UE, avec 163,5 dentistes pour 100 000 habitants). Le nombre élevé de dentistes dans des régions de capitales peut être lié, du moins en partie, à la masse critique de patients (potentiels) qu’offrent de si grandes régions urbaines, ainsi qu’au nombre élevé d’universités, d’établissements de recherche, d’écoles de médecine dentaire et d’hôpitaux spécialisés situés dans les capitales et autour de celles-ci. En 2015, la seule région n’abritant pas une capitale parmi les sept régions qui affichaient les pourcentages les plus élevés de dentistes était Yuzhen tsentralen en Bulgarie (129,8 dentistes pour 100 000 habitants).

À l’autre bout du classement, les pourcentages de dentistes les plus faibles par rapport à la taille de la population ont été enregistrés dans les régions suivantes en 2015:

  • six régions de Pologne: Pomorskie, Śląskie, Dolnośląskie, Warmińsko-mazurskie, Opolskie et Wielkopolskie;
  • deux régions des Pays-Bas: Flevoland et Zeeland;
  • deux régions ultrapériphériques de France (données de 2016): Guyane et Mayotte, cette dernière enregistrant le pourcentage le plus faible de l’UE, avec 7,0 dentistes pour 100 000 habitants.
Carte 1: Nombre de dentistes, 2016
(pour 100 000 habitants, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (hlth_rs_prsrg) et (hlth_rs_prs1)

Besoins d’examens dentaires non satisfaits

En 2017, la proportion de la population adulte de l’UE-28 (définie ici comme étant les personnes âgées de 16 ans ou plus) présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits (en raison de leur coût trop élevé, d’un éloignement trop important ou de listes d’attente) s’élevait à 2,9 %; ce pourcentage pourrait être comparé au taux de 1,7 % pour les besoins d’examens médicaux non satisfaits. Une analyse par degré d’urbanisation (voir graphique 4) révèle que la proportion d’adultes présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits était supérieure dans les régions rurales (3,1 %) de l’UE-28 que dans les villes (3,0 %) ou les villes moins peuplées et banlieues (2,4 %).

La part de la population adulte présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits en 2017 était inférieure à 1,0 % en Autriche, en Allemagne, au Luxembourg, à Malte et aux Pays-Bas. Ces cinq États membres de l’UE ont également enregistré des taux faibles, s’élevant à moins de 0,5 %, de leurs populations adultes respectives en ce qui concerne les besoins d’examens médicaux non satisfaits. En revanche, la part d’adultes présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits a atteint des pourcentages à deux chiffres en Grèce (10,0 %), au Portugal (11,6 %) et en Lettonie (13,9 %). Ainsi, la Grèce et la Lettonie faisaient partie des trois États membres comptant les proportions les plus élevées de personnes confrontées à des besoins non satisfaits, tant pour les examens médicaux que dentaires.

Dans les régions rurales de Grèce, de Lettonie et du Portugal, plus de 10 % des adultes présentaient des besoins d’examens dentaires non satisfaits

Une analyse par degré d’urbanisation montre que dans 13 des États membres de l’UE, la proportion d’adultes présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits en 2017 était la plus élevée chez les personnes vivant dans les villes. L’écart était particulièrement visible en Slovénie, en Autriche et en Finlande, où la part des personnes vivant dans les villes et qui présentaient des besoins d’examens dentaires non satisfaits était supérieure d’au moins 1,0 point de pourcentage (pp) à celle des personnes présentant les mêmes besoins et habitant dans les villes moins peuplées et banlieues ou dans les régions rurales. En revanche, les personnes vivant dans des régions rurales constituaient la proportion la plus élevée d’adultes présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits dans neuf États membres de l’UE; l’écart était particulièrement visible au Portugal (une différence de 3,2 pp par rapport aux autres degrés d’urbanisation), en Grèce (1,1 pp), en Roumanie (0,9 pp) et en Bulgarie (0,8 pp).

Graphique 4: Personnes présentant des besoins d’examens dentaires non satisfaits, 2017
(part de la population âgée de 16 ans ou plus, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (hlth_silc_22)

Causes de décès

L’établissement d’un certificat de décès est obligatoire dans tous les États membres de l’Union. Les statistiques sur les causes de décès reposent sur deux sources d’informations essentielles: les informations médicales extraites des certificats de décès (en anglais), qui peuvent servir de base pour établir avec certitude la cause du décès, et la codification des causes de décès selon la classification internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM). Ces statistiques fournissent des informations sur les maladies (et autres événements, comme les suicides ou les accidents de transport) qui peuvent conduire directement au décès. Elles peuvent être utilisées pour contribuer à la planification des services de santé. Elles concernent spécifiquement «la maladie ou le traumatisme sous-jacent qui a déclenché l’évolution morbide conduisant directement au décès ou les circonstances de l’accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel», classés selon une des 86 causes de décès définies par la Liste Européenne succincte pour les Causes de Décès de 2012.

En 2017, 5,27 millions de personnes sont décédées au sein de l’UE-28

Ces quelques dernières années, le nombre de décès était supérieur au nombre de naissances dans l’UE-28; néanmoins, le nombre total d’habitants a continué d’augmenter en raison du solde migratoire (pour plus d’informations sur cette évolution, voir le chapitre 2 sur la population). Les statistiques démographiques d’Eurostat révèlent que 5,27 millions de personnes sont décédées au sein de l’UE-28 en 2017: ce chiffre était légèrement supérieur à celui de l’année précédente, le nombre total de décès ayant augmenté de 137 000. Cette tendance a été observée dans la majorité (24) des États membres de l’UE, avec des taux de croissance relativement élevés à Chypre (où le nombre de décès a augmenté de 9,6 % entre 2016 et 2017), au Luxembourg (+ 7,5 %), à Malte (+ 6,9 %), en Italie (+ 5,5 %) et en Grèce (+ 4,8 %). Il convient de noter que certains de ces États membres sont relativement petits et que le nombre total de décès au cours d’une année donnée peut refléter l’incidence d’un événement ponctuel, par exemple un hiver particulièrement froid ou la présence d’une épidémie. De manière plus générale, le nombre de décès a augmenté relativement vite entre 2016 et 2017 dans la plupart des États membres du sud, alors que la Finlande (-0,4 %), l’Irlande (-0,7 %), le Portugal (-0,7 %) et la Lituanie (-2,3 %) étaient les seuls États membres enregistrant une diminution du nombre total de décès.

Un large éventail de facteurs déterminent les courbes de mortalité régionales, par exemple: les pyramides des âges, le sexe, les conditions de vie et de travail et les facteurs environnementaux. Chaque individu peut également influer sur ses propres chances de mener une vie saine et longue, grâce à ses choix de vie (par exemple l’exercice, l’alimentation, la consommation d’alcool, le tabagisme ou le comportement au volant).

Les cartes 2 à 5 montrent les statistiques régionales sur les causes de décès à l’aide des taux de mortalité standardisés: la standardisation vise à supprimer l’influence des différences dans les pyramides des âges entre les régions (les personnes âgées étant plus susceptibles de décéder que les personnes plus jeunes ou étant plus susceptibles de contracter une maladie ou une affection spécifique). Les taux de mortalité standardisés sont plus comparables dans l’espace et/ou dans le temps, étant donné que les taux de mortalité spécifiques à l’âge sont ajustés pour refléter la structure d’une population type (une population hypothétique pour les pays de l’UE et de l’AELE (en anglais)). Les statistiques sur les causes de décès sont fournies pour les régions de niveau NUTS 2 sous la forme de moyennes sur trois ans couvrant la période 2013-2015, atténuant ainsi certaines des fluctuations qui pourraient survenir d’une année sur l’autre dans le cas de sous-populations relativement petites.

Les cardiopathies ischémiques étaient la cause de mortalité la plus fréquente dans l’UE-28

Sur la base de la liste européenne succincte pour les causes de décès, la principale cause de décès dans l’UE était la cardiopathie ischémique, avec un taux de mortalité standardisé de 129 décès pour 100 000 habitants au cours de la période 2013-2015. Les autres causes de décès les plus fréquentes comprenaient:

  • d’autres maladies du cœur (92 décès pour 100 000 habitants);
  • les maladies cérébrovasculaires (87 décès);
  • d’autres maladies de l’appareil circulatoire (74 décès)
  • les tumeurs malignes (cancer) de la trachée, des bronches et du poumon (54 décès);
  • la démence (35 décès);
  • les maladies chroniques des voies respiratoires inférieures (35 décès);
  • les accidents (31 décès);
  • les tumeurs malignes (cancer) du côlon, de la jonction recto-sigmoïdienne, du rectum, de l’anus et du canal anal (31 décès);
  • les pneumonies (26 décès).

La carte 2 montre les causes de décès les plus fréquentes pour les régions de niveau NUTS 2, sur la base des taux de mortalité standardisés pour la période 2013-2015. Sur les 271 régions de l’UE pour lesquelles des données sont disponibles, une majorité (154) ont indiqué que les cardiopathies ischémiques étaient la cause de décès la plus fréquente. Parmi l’ensemble des États membres de l’UE (composés de plus d’une région de niveau NUTS 2), les cardiopathies ischémiques étaient la cause de décès la plus fréquente dans chaque région de Tchéquie, du Danemark, de Croatie, de Hongrie, d’Autriche, de Slovaquie, de Finlande, de Suède et du Royaume-Uni, alors qu’elles constituaient la cause de décès la plus fréquente dans une grande majorité des régions italiennes.

Les autres maladies cardiaques étaient la principale cause de décès dans 89 régions différentes, notamment toutes les régions de Belgique, des Pays-Bas et de Slovénie, et la grande majorité des régions d’Espagne, de France et de Pologne. Les maladies cérébrovasculaires étaient la cause de décès la plus commune dans 17 régions différentes de l’UE, notamment toutes les régions continentales du Portugal. Les autres causes de décès les plus fréquentes étaient moins répandues puisqu’elles concernaient moins de dix régions:

  • les autres maladies de l’appareil circulatoire étaient la cause de décès la plus fréquente dans sept régions de l’est de l’Europe;
  • le regroupement restant des causes mal définies ou non connues de décès était la cause de mortalité la plus fréquente dans trois régions françaises (la région de la capitale, l’Île-de-France, ainsi que deux régions ultrapériphériques: la Guadeloupe et la Guyane);
  • les pneumonies étaient la cause de décès la plus fréquente dans une seule région, la région portugaise ultrapériphique Região Autónoma da Madeira.
Carte 2: Causes de décès les plus fréquentes, 2013-2015
(taux de mortalité standardisés pour 100 000 habitants, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (hlth_cd_ysdr2)

Dans l’ensemble de l’UE, le cancer du sein était la cause de 32,8 décès pour 100 000 femmes

En dépit des avancées notables réalisées dans la lutte contre le cancer, cette maladie reste une préoccupation essentielle de santé publique et une charge considérable pour la société. En 2015, dans l’UE-28, 95 400 personnes sont décédées de tumeurs malignes du sein (ci-après dénommé «cancer du sein»), ce qui correspond à 7,2 % de l’ensemble des décès dus au cancer. Le cancer du sein touche principalement les femmes (bien que 957 hommes soient décédés de la maladie en 2015): il représentait environ un sixième (16,2 %) de l’ensemble des décès liés au cancer chez les femmes.

Le taux de mortalité standardisé de l’UE-28 dû à toutes les formes de cancer était de 261,7 décès pour 100 000 habitants au cours de la période 2013-2015. Le taux de cancer du sein chez les femmes atteignait une moyenne de 32,8 décès pour 100 000 habitantes. Les variations régionales du nombre de décès dus au cancer du sein peuvent, du moins en partie, refléter des différences dans les systèmes nationaux de soins de santé, par exemple en ce qui concerne la réalisation de mammographies (qui réduit les taux de mortalité) ou l’utilisation qui est faite du traitement hormonal substitutif de la ménopause (qui augmente le risque de cancer du sein).

La carte 3 montre qu’au cours de la période 2013-2015, le taux de mortalité standardisé dû au cancer du sein était d’au moins 40,0 décès pour 100 000 habitantes dans 15 régions (elles sont représentées par la teinte la plus foncée) largement réparties au sein de l’UE. Parmi elles figuraient:

  • trois régions frontalières de l’ouest de la Belgique et du nord de la France: West-Vlaanderen et Prov. Hainaut en Belgique, et Nord-Pas de Calais en France;
  • quatre régions entourant des capitales d’Europe orientale: Kontinentalna Hrvatska (Croatie), Közép-Magyarország (Hongrie; niveau NUTS 1), Bucureşti-Ilfov (Roumanie) et Bratislavský kraj (Slovaquie).

À l’autre extrémité du classement, le taux de mortalité standardisé dû au cancer du sein au cours de la période 2013-2015 était inférieur à 20,0 décès pour 100 000 femmes dans seulement quatre régions, à savoir:

  • La Rioja et sa région voisine, Comunidad Foral de Navarra, dans le nord de l’Espagne;
  • la Guyane, une région ultrapériphérique de France;
  • Åland, un archipel autonome en Finlande, qui a enregistré le taux de mortalité le plus faible, avec 15,7 décès pour 100 000 femmes (il convient de noter que cette région est très peu peuplée, ce qui peut influencer fortement les résultats pour une période donnée).
Carte 3: Taux de mortalité standardisés dus au cancer du sein, 2013-2015
(pour 100 000 femmes, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (hlth_cd_ysdr2)

Le cancer de la prostate était la principale cause de décès pour un nombre relativement élevé d’hommes dans plusieurs régions baltes et nordiques

En 2015, 75 400 personnes sont décédées de tumeurs malignes de la prostate (ci-après dénommé «cancer de la prostate») dans l’UE-28, ce qui représente 5,7 % de l’ensemble des décès dus au cancer. Le cancer de la prostate ne touche que les hommes et représentait un peu plus d’un dixième (10,2 %) de l’ensemble des décès liés au cancer chez les hommes en 2015.

Le nombre d’hommes décédés du cancer de la prostate a dépassé le nombre de femmes décédées du cancer du sein dans plusieurs États membres de l’UE; en 2015, cette situation a été observée en Suède, au Royaume-Uni, au Danemark, en Finlande, en Estonie et au Portugal. Elle peut être liée, au moins en partie, aux évolutions démographiques, car les hommes sont plus nombreux à vivre plus longtemps (le cancer de la prostate a tendance à toucher en particulier les hommes âgés), mais elle peut également être le reflet des systèmes nationaux de soins de santé (par exemple, la proposition et l’acceptation de dépistages pour les deux formes de cancer, ainsi que les campagnes d’information du public).

Les taux de mortalité standardisés sont plus fiables pour les comparaisons entre maladies étant donné qu’ils suppriment l’influence des différences dans les pyramides d’âge. Le taux de décès dus au cancer de la prostate au sein de l’UE-28 s’établissait en moyenne à 39,5 décès pour 100 000 hommes au cours de la période 2013-2015; il était donc légèrement supérieur au taux de mortalité standardisé dû au cancer du sein, qui s’élevait à 32,8 décès pour 100 000 femmes.

Dans l’ensemble des régions de niveau NUTS 2, au cours de la période 2013-2015, les taux de mortalité standardisés les plus élevés dus au cancer de la prostate — au moins 60,0 décès pour 100 000 hommes (comme le montre la teinte la plus foncée sur la carte 4) — étaient concentrés dans les régions suivantes:

  • les régions des États membres baltes — l’Estonie, la Lettonie (qui constituent chacune une seule région à ce niveau d’analyse) et la Lituanie (seules des données nationales sont disponibles) — et nordiques, notamment deux régions du Danemark et cinq régions de Suède;
  • deux régions ultrapériphériques de France — Guadeloupe et Martinique — cette dernière enregistrant le taux de mortalité le plus élevé, avec 76,5 décès pour 100 000 hommes;
  • la région portugaise ultrapériphérique, Região Autónoma dos Açores;
  • la moitié orientale de la Slovénie, Vzhodna Slovenija.

En revanche, les taux de mortalité standardisés les plus faibles dus au cancer de la prostate se concentraient principalement dans le sud de l’Europe, étant donné que le taux de mortalité est passé en dessous de 30,0 pour 100 000 hommes dans 17 régions d’Italie — notamment Molise, qui a enregistré le taux le plus faible (23,6 décès pour 100 000 hommes) dans l’UE — quatre régions de Grèce, trois régions d’Espagne et Malte (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse).

Carte 4: Taux de mortalité standardisés dus au cancer de la prostate, 2013-2015
(pour 100 000 hommes, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (hlth_cd_ysdr2)

Dans l’ensemble de l’UE, 11,3 décès pour 100 000 habitants étaient dus à des suicides

Les lésions auto-infligées (ci-après dénommées «suicides») sont l’une des causes externes de mortalité les plus fréquentes, avec les chutes et les accidents de transport. Le suicide est défini comme une tentative délibérée de mettre fin à ses jours: les statistiques présentées ne concernent donc que les situations ayant conduit à la mort des individus concernés et non les tentatives infructueuses ou les autres formes non mortelles d’automutilation.

En 2015, il y a eu 56 200 décès dus à des suicides dans l’UE-28, soit un nombre légèrement supérieur au nombre de décès dus à des chutes (55 200) et considérablement supérieur au nombre de décès dus à des accidents de transport (30 100). Étant donné que le suicide est un sujet sensible, il convient de signaler que les données déclarées par certains États membres de l’UE ne rendent probablement pas compte du nombre réel de suicides.

On constate un écart hommes-femmes considérable en ce qui concerne le suicide: en 2015, les hommes représentaient plus des trois quarts (76,7 %) de l’ensemble des suicides dans l’UE-28. Cet écart peut être attribué, du moins en partie, à la probabilité de succès de la méthode de suicide choisie, les hommes ayant tendance à opter pour des méthodes plus impulsives (et mortelles). Au cours de la période 2013-2015, le taux de mortalité standardisé dû au suicide dans l’UE-28 s’établissait en moyenne à 11,3 décès pour 100 000 habitants, le taux chez les hommes (18,5 décès pour 100 000 habitants masculins) étant environ 3,75 fois supérieur à celui des femmes.

La carte 5 présente les taux de mortalité standardisés dus à des suicides pour la période 2013-2015. Les taux de mortalité les plus élevés dans l’UE (20,0 décès ou plus pour 100 000 habitants) sont représentés par la teinte la plus foncée. La Lituanie (seules des données nationales sont disponibles) présentait, de loin, le taux de mortalité le plus élevé parmi les régions de niveau NUTS 2, avec 32,6 décès pour 100 000 habitants. Elle était suivie de deux régions voisines du sud-est de la Hongrie (Észak-Alföld et Dél-Alföld) et de deux régions voisines du nord-ouest de la France (Bretagne et Basse-Normandie).

À l’autre bout du classement, les taux de décès les plus faibles dus à des suicides (moins de 5,0 décès pour 100 000 habitants) sont représentés par la teinte la plus claire; ils ont notamment été enregistrés dans six régions en Grèce et six autres en Italie (notamment Molise, qui affichait le taux le plus faible de l’UE, avec 3,6 décès pour 100 000 habitants).

Comme indiqué précédemment, on constate des différences hommes-femmes considérables en ce qui concerne le suicide. Le taux de mortalité standardisé le plus élevé pour les hommes au cours de la période 2013-2015 a été enregistré en Lituanie (seules des données nationales sont disponibles), avec 60,5 décès pour 100 000 hommes. Elle était suivie de deux régions hongroises: Észak-Alföld (48,1 pour 100 000 hommes) et Dél-Alföld (44,1 pour 100 000 hommes). En revanche, les trois taux de mortalité les plus élevés dus à des suicides chez les femmes ont tous été enregistrés en Belgique: Prov. Namur (14,6 pour 100 000 femmes), Prov. Liège (12,9 pour 100 000 femmes) et Prov. West-Vlaanderen (12,4 pour 100 000 femmes).

On a constaté un écart hommes-femmes en ce qui concerne le suicide dans chaque région de niveau NUTS 2 de l’UE (en fonction des données disponibles), avec des taux de mortalité plus élevés chez les hommes que chez les femmes. Cette tendance était particulièrement visible en Europe orientale, étant donné que les taux de mortalité standardisés dus à des suicides chez les hommes étaient au moins six fois supérieurs à ceux enregistrés chez les femmes dans les régions suivantes:

  • toutes les régions de Pologne sauf une (Zachodniopomorskie);
  • toutes les régions de Slovaquie sauf une (la région entourant la capitale, Bratislavský kraj);
  • une majorité des régions de Roumanie;
  • la région la plus à l’est de la Tchéquie, Moravskoslezsko.

Les taux de mortalité standardisés dus à des suicides étaient également au moins six fois plus élevés pour les hommes que pour les femmes dans six régions du sud de l’Europe:

  • trois régions de Grèce: Dytiki Ellada, Dytiki Makedonia et Kriti;
  • les deux régions autonomes ultrapériphériques du Portugal: Açores et Madeira;
  • Malte (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse).
Carte 5: Taux de mortalité standardisés dus à des suicides, 2013-2015
(pour 100 000 habitants, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (hlth_cd_ysdr2)

Source des données pour les graphiques et les cartes

Excel.jpg Statistiques sur la santé au niveau régional (en anglais)

Sources des données

Les données présentées en ce qui concerne l’état de santé auto-évalué ainsi que les besoins d’examens médicaux et dentaires non satisfaits déclarés par les intéressés sont tirées des statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC). Il s’agit d’une source annuelle qui est la source de référence pour les statistiques comparatives sur la répartition des revenus et l’inclusion sociale dans l’UE. Les EU-SILC ont été lancées en 2003 sur la base d’un accord informel: elles ont depuis lors fait l’objet d’un règlement-cadre du Conseil et du Parlement [règlement (CE) nº 1177/2003] et d’une série de règlements d’exécution de la Commission, notamment le règlement (CE) nº 1983/2003, qui fournit une liste de variables primaires cibles, dont certaines ont trait à la santé (le module relatif à la santé est composé de trois variables sur l’état de santé et quatre variables sur les besoins en soins de santé non satisfaits). Les données des EU-SILC concernent la population adulte (âgée de 16 ans ou plus) qui vit dans des ménages privés.

Pour en savoir plus:

Méthodologie des statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC) - état de santé autodéclaré (en anglais)

Les données sur les soins de santé non relatives aux dépenses, présentées dans cet article pour les lits d’hôpital et le nombre de dentistes, sont transmises à Eurostat sur la base d’un accord informel, puisqu’aucun acte d’exécution ne régit actuellement les statistiques sur les ressources des soins de santé conformément au règlement (CE) nº 1338/2008. Ces données sont principalement basées sur des sources administratives nationales; par conséquent, elles reflètent l’organisation des soins de santé propre à chaque pays et ne sont pas toujours totalement comparables. Quelques pays établissent leurs statistiques à partir d’enquêtes.

Pour en savoir plus:

Non-expenditure healthcare data (en anglais)

Depuis l’année de référence 2011, les données relatives aux causes de décès sont transmises en vertu d’une base juridique spécifique, le règlement (CE) nº 1338/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 relatif aux statistiques communautaires de la santé publique et de la santé et de la sécurité au travail et le règlement d’exécution (UE) nº 328/2011 du 5 avril 2011 relatif aux statistiques communautaires de la santé publique et de la santé et de la sécurité au travail, en ce qui concerne les statistiques sur les causes de décès. Les informations présentées concernant les causes de décès se rapportent aux taux de mortalité standardisés, calculés en moyenne sur la période de trois ans de 2013 à 2015.

Pour en savoir plus:

Causes of death (en anglais)

Contexte

Les systèmes de santé de l’UE sont organisés, financés et gérés de manières très différentes et la compétence pour la fourniture des services de santé incombe en grande partie aux 28 États membres de l’UE. La politique de l’UE en matière de santé est conçue pour compléter les stratégies nationales en mettant en commun les ressources et en aidant les États membres à relever des défis communs. La Commission européenne coopère avec les États membres en appliquant une méthode ouverte de coordination pour les questions liées à la santé. Ce processus volontaire est fondé sur l’établissement d’objectifs communs et sur l’aide aux autorités nationales en vue de leur coopération.

Au niveau de l’UE, les actions stratégiques dans le domaine de la santé relèvent généralement de la compétence de la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire ainsi que de la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion: elles se concentrent sur la protection des personnes contre les menaces pour leur santé et contre les maladies (grippe ou autres épidémies), la protection des consommateurs (questions liées à la sécurité alimentaire), la promotion de modes de vie sains (activité physique et alimentation saine), et la sécurité au travail.

La base juridique du troisième programme de santé de l’Union est le règlement (UE) nº 282/2014 portant établissement d’un troisième programme d’action de l’Union dans le domaine de la santé (2014–2020). Ce programme vise à:

  • faciliter l’accès des citoyens de l’Union à des soins de santé plus sûrs et de meilleure qualité;
  • favoriser des systèmes de santé innovants, efficaces et viables;
  • améliorer la santé des citoyens de l’Union et réduire les inégalités en matière de santé;
  • prévenir les maladies et œuvrer à la création de conditions favorables à des modes de vie sains;
  • protéger les citoyens des menaces transfrontières sur la santé.

Les principaux objectifs stratégiques de l’UE sont, entre autres, les suivants: améliorer l’accès aux soins de santé pour tous grâce à des systèmes de santé efficaces, accessibles et résilients, favorisant la couverture sanitaire comme moyen de réduire les inégalités et de lutter contre l’exclusion sociale; promouvoir l’information et l’éducation en matière de santé, des modes de vie plus sains et le bien-être individuel; investir dans la santé par la prévention des maladies, par exemple en créant des centres d’expertise spécialisés pour les spécialistes de la santé, à savoir des réseaux européens de référence (ERN); prévenir les menaces transfrontières telles que les pandémies; améliorer les normes de sécurité pour les patients, les médicaments/produits pharmaceutiques et les dispositifs médicaux; garantir/reconnaître les prescriptions dans d’autres États membres.

Tout en étant une valeur en soi, la santé est une condition essentielle pour la prospérité économique. Des dépenses efficaces et intelligentes dans le domaine de santé peuvent favoriser la croissance économique au travers de systèmes de santé plus durables, de programmes de promotion de la santé ou d’investissements destinés à briser le cycle de la mauvaise santé qui résulte des inégalités, de la pauvreté et de l’exclusion sociale autant qu’elle y conduit. En agissant de la sorte, la démarche exposée dans le document Investing in health (en anglais) [SWD(2013) 43 final] peut contribuer aux objectifs de la stratégie Europe 2020 pour une «croissance intelligente, durable et inclusive».

La politique de cohésion de l’UE offre également un instrument puissant pour aider les États membres de l’UE et leurs régions à investir dans des systèmes de santé durables, innovants et réformés. Les fonds structurels et d’investissement pour des investissements indirects tels que la régénération urbaine, les transports, l’environnement, l’emploi, l’inclusion sociale et le logement, peuvent avoir une incidence considérable sur la santé de la population. Au cours de la période 2014-2020, l’Union entend: investir dans les infrastructures de santé, en soutenant en particulier le passage d’un modèle centré sur l’hôpital à une prise en charge et des services intégrés de proximité; réduire les inégalités en matière de santé entre les régions et accorder aux groupes défavorisés et aux communautés marginalisées un meilleur accès aux soins de santé; soutenir l’adaptation, le renforcement des compétences et l’apprentissage tout au long de la vie du personnel de santé; favoriser une vieillesse active et en bonne santé afin de promouvoir l’employabilité et de permettre aux personnes de rester actives plus longtemps.

L’UE peut adopter une législation en matière de santé lorsqu’il s’agit de la protection de la santé publique, du rapprochement des législations ou de la politique sociale. Parmi les domaines dans lesquels l’UE a procédé de la sorte, on peut citer l’élaboration d’un cadre juridique pour garantir les médicaments/produits pharmaceutiques, la réglementation des produits du tabac et la création d’environnements sans tabac, ou l’établissement de normes pour l’échange d’organes humains entre États membres de l’UE.

Sur un plan plus pratique, la carte européenne d’assurance maladie (CEAM) permet aux voyageurs d’un État membre de l’UE d’obtenir un traitement médical s’ils tombent malades au cours d’un séjour temporaire dans un autre État membre ou dans un pays de l’AELE. L’UE a également introduit une législation relative à l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers (directive 2011/24/UE), qui permet aux patients de se rendre à l’étranger pour un traitement lorsque cela est nécessaire (le traitement spécialisé est uniquement disponible à l’étranger) ou plus facile (si l’hôpital le plus proche est de l’autre côté de la frontière).

Le European Centre for Disease Prevention and Control (en anglais), établi en Suède, est une agence de l’UE qui assure la surveillance des menaces sanitaires émergentes afin que l’UE puisse réagir rapidement. Il met en commun les connaissances sur les menaces actuelles et émergentes et collabore avec ses homologues nationaux pour développer la surveillance des maladies dans l’ensemble de l’Europe, renforçant ainsi les moyens de défense de l’UE contre les maladies infectieuses.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) (en anglais), qui a récemment déménagé à Amsterdam (Pays-Bas), aide les régulateurs nationaux en coordonnant les évaluations scientifiques concernant la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments qui sont utilisés dans toute l’UE. Au sein de l’UE, tous les médicaments doivent être approuvés au niveau national ou par l’UE avant leur mise sur le marché. La sécurité des produits pharmaceutiques vendus dans l’UE fait l’objet d’une surveillance tout au long du cycle de vie des produits concernés, et certains produits peuvent être interdits ou leur vente/mise sur le marché suspendue.

Notes

  1. Les dentistes praticiens fournissent des services aux patients. Ils comprennent: les dentistes praticiens qui ont terminé des études de médecine dentaire/stomatologie de niveau universitaire et qui sont habilités à exercer; les stagiaires (qui possèdent un diplôme approprié et fournissent des services sous la supervision d’autres dentistes ou de spécialistes dentaires au cours de leur stage de troisième cycle au sein d’un établissement de soins de santé); les dentistes salariés et indépendants qui fournissent des services indépendamment du lieu de la prestation de ces services; les dentistes étrangers habilités à exercer et actifs; les stomatologues; les chirurgiens-dentistes; les spécialistes en chirurgie maxillo-faciale.
    Les dentistes professionnellement actifs sont des dentistes praticiens ou d’autres dentistes qui doivent obligatoirement avoir une formation de dentiste/stomatologue pour exercer le métier. Il s’agit notamment de dentistes qui fournissent des services aux patients, de dentistes qui occupent des fonctions administratives et de gestion nécessitant une formation de dentiste, de dentistes effectuant des recherches sur la santé bucco-dentaire et les soins dentaires, de dentistes qui participent à des actions publiques pour maintenir ou améliorer les normes de santé bucco-dentaire et de soins dentaires et de dentistes qui préparent des rapports et des articles scientifiques.
    Les dentistes habilités à exercer comprennent les dentistes praticiens et d’autres dentistes (non-praticiens), qui sont inscrits et ont le droit d’exercer en tant que professionnels des soins de santé dans le domaine de l’art dentaire. Ils comprennent les dentistes qui fournissent des services aux patients, les autres dentistes qui doivent obligatoirement avoir une formation de dentiste/stomatologue pour exercer le métier, les autres dentistes qui ne doivent pas obligatoirement avoir une formation de dentiste/stomatologue pour exercer le métier, les dentistes inscrits en tant que professionnels des soins de santé et habilités à exercer mais qui ne sont pas économiquement actifs (par exemple, ils sont au chômage ou à la retraite) et les dentistes qui travaillent à l’étranger.

Direct access to

Other articles
Tables
Database
Dedicated section
Publications
Methodology
Visualisations





État de santé (t_hlth_state)
Soins de santé (t_hlth_care)
Causes de décès (t_hlth_cdeath)
Statistiques régionales de la santé (t_reg_hlth)
Toutes causes de décès, par région NUTS 2 (tgs00057)
Décès dus au cancer, par région NUTS 2 (tgs00058)
Décès dus aux cardiopathies ischémiques, par région NUTS 2 (tgs00059)
Décès dus aux accidents, par région NUTS 2 (tgs00060)
Décès dus aux accidents de transport, par région NUTS 2 (tgs00061)
Médecins, par région NUTS 2 (tgs00062)
Dentistes, par région NUTS 2 (tgs00063)
Lits d’hôpital disponibles, par région NUTS 2 (tgs00064)


État de santé (hlth_state)
Santé perçue par soi-même et bien-être (hlth_sph)
Limitations d’ordre fonctionnel ou dans les activités usuelles (hlth_fal)
Morbidité chronique auto-déclarée (hlth_srcm)
Soins de santé (hlth_care)
Systèmes de soins de santé - ressources (hlth_res)
Personnel de soins de santé (hlth_staff)
Personnel de santé par région NUTS 2 (hlth_rs_prsrg)
Équipements de soins de santé (hlth_facil)
Lits d’hôpital par région NUTS 2 (hlth_rs_bdsrg)
Besoins en soins de santé non satisfaits (hlth_unm)
Causes de décès (hlth_cdeath)]
Statistiques régionales de la santé (reg_hlth)
Causes de décès (reg_hlth_cdeath)
Systèmes de soins de santé: ressources et patients (sauf données relatives aux dépenses) (reg_hlth_care)


Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s statistical atlas (en anglais) [voir le user manual (en anglais)].

Le présent article fait partie de la publication phare annuelle d’Eurostat — l’Annuaire régional d’Eurostat.