Statistics Explained

Archive:Statistiques sur les villes européennes

Données de mars 2014. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: juin 2015
Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat Statistical Atlas (en anglais) (voir le User’s manual - en anglais).

Cet article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’«Annuaire régional» publié par Eurostat. Il présente des indicateurs relatifs à la démographie des villes de l’UE: il fournit une analyse des structures d’âge, de la nationalité, et des perceptions des étrangers. La seconde moitié examine la question du logement et présente des informations sur: la taille moyenne des ménages, la répartition des ménages unipersonnels, les perceptions concernant la facilité avec laquelle on peut trouver un bon logement à un prix raisonnable. Ces indicateurs ne sont que quelques exemples du large éventail de données disponibles dans l’audit urbain.

Principaux résultats statistiques

L’audit urbain fournit des informations et des mesures comparables sur un éventail d’aspects socio-économiques concernant la qualité de la vie de citadins dans les villes européennes. Les données couvrent plus de 900 villes dans l’ensemble des États membres de l’UE, ainsi que dans des pays de l’AELE et candidats (les villes de Norvège, de Suisse et de Turquie sont actuellement incluses). Il est à noter qu’il peut y avoir des différences considérables par rapport à la dernière période de référence disponible pour chaque ville.

Plus de 70 % de la population de l’UE-28 vit dans les villes de l’Union européenne (UE). Dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, la qualité de vie dans les villes de l’UE est cruciale pour attirer et conserver de la main-d’œuvre qualifiée, des entreprises, des étudiants et des touristes. En revanche, la concentration sociale et économique des ressources dans les zones urbaines peut avoir des effets secondaires indésirables: par exemple, les embouteillages ou la criminalité. C’est pourquoi les villes sont considérées à la fois comme la source et la solution des problèmes économiques, environnementaux et sociaux; elles jouent à ce titre un rôle essentiel pour atteindre les objectifs Europe 2020 relatifs à la «croissance intelligente, durable et inclusive».

Populations résidentes vivant dans les villes d’Europe

Carte 1: Population résidente totale dans les villes centrales de l’audit urbain, 1er janvier 2012 (1)
(habitants) - Source: Eurostat (urb_cpop1)

Sur la base d’une typologie liée au degré d’urbanisation, quelque 71,7 % de la population de l’UE-28 vivait dans une zone à forte densité de population ou dans une zone urbanisée de densité intermédiaire en 2012; environ 200 millions de personnes vivaient dans des zones à forte densité de population et près de 160 millions de personnes, dans des zones urbanisées de densité intermédiaire.

En ce qui concerne la part croissante de la population européenne vivant dans des zones urbaines, on observe un modèle divergent. D’une part, certaines des plus grandes villes d’Europe continuent à attirer des migrants internes et externes et ces villes poursuivent leur expansion – ce processus va souvent de pair avec l’étalement urbain, étant donné que les anciennes zones rurales situées à proximité des zones métropolitaines en expansion se sont développées pour accueillir la population en augmentation. D’autre part, les villes associées aux anciens centres industriels ont subi une contraction de leur population, la production des grandes industries ayant diminué ou même cessé d’exister, menant à une pénurie d’emplois, au déclin urbain et au départ des personnes à la recherche d’un emploi.

En Angleterre, aux Pays-Bas et en Belgique, de nombreuses villes étaient situées à proximité les unes des autres

La carte 1 présente la population résidente des villes centrales de l’audit urbain au 1er janvier 2012: chaque cercle représente une ville et la taille du cercle reflète son nombre d’habitants. L’un des aspects les plus frappants de la répartition est la grande proximité des villes dans une grande partie de l’Angleterre (Royaume-Uni), aux Pays-Bas et en Belgique. En revanche, les États membres nordiques, la France et l’intérieur de l’Espagne et du Portugal se caractérisaient par la densité relativement faible de leur maillage urbain.

Ces différences dans la structure spatiale peuvent être classées en fonction de niveaux de centralisation et de regroupement. Certains pays comme la France semblent être dotés d’une structure relativement monocentrique, centrée sur Paris, qui peut être mise en contraste avec la structure polycentrique observée dans l’ouest de l’Allemagne, où aucune ville ne domine et où plusieurs des principaux centres urbains sont de taille similaire.

Plus de huit millions d’habitants à London et Istanbul

Les villes les plus peuplées de toute l’Europe étaient London (données de 2011) et Istanbul (données de 2000), qui enregistraient toutes deux plus de 8 millions de résidents. En 2012, les plus grandes villes suivantes de l’UE étaient Paris (6,5 millions) et Berlin (3,5 millions), tandis que Madrid, Barcelona, Milano et Napoli faisaient chacune état de 3,2 ou 3,1 millions d’habitants; c’était aussi le cas d’Ankara en Turquie (données de 2000).

Les sept villes de l’UE comptant plus de 3 millions de résidents étaient suivies de 23 villes ayant une population comprise entre 1 et 3 millions d’habitants; 14 d’entre elles étaient des capitales tandis que les neuf villes restantes étaient réparties de façon égale entre l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.

On dénombrait 41 villes dans le niveau suivant, celui des villes comptant entre 0,5 et 1 million de résidents, suivies de 101 villes comptant entre 250 et 500 000 résidents, et de 383 villes comptant entre 100 et 250 000 habitants. L’audit urbain fournit aussi des résultats pour 306 autres villes plus petites de l’UE, qui comptaient moins de 100 000 résidents.

À l’autre extrémité du classement, la plus petite capitale était Luxembourg, qui comptait juste un peu moins de 90 000 habitants en 2009; à ce titre, London était environ 90 fois plus grande que Luxembourg.

Structure d’âge de la population résidente

Graphique 1: Structure d’âge de la population, sélection de capitales de l’audit urbain, 2012 (1)
(en % de la population totale) - Source: Eurostat (urb_cpopstr)

Le graphique 1 montre un exemple de la manière dont la structure d’âge de la population varie d’une ville européenne à l’autre. Il fournit une comparaison de la structure d’âge de six États membres de l’UE et compare ces données avec des données similaires concernant chacune de leur capitale.

Si on examine le poids relatif des personnes plus jeunes (celles âgées de 0 à 19 ans) dans la population totale, chaque capitale représentée dans le graphique 1 a fait état d’une part moins importante que sa moyenne nationale; malgré le fait que la taille relative de la population en âge de travailler (et donc la population en âge de procréer) se situait au-dessus de la moyenne nationale à Madrid, Budapest, Dublin et en particulier à Berlin. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette situation, notamment: les gens vivant dans les capitales ont moins d’enfants que leurs compatriotes vivant à l’extérieur des capitales; les gens quittent la capitale après avoir fondé une famille; les gens en âge de travailler et sans enfants s’installent dans les capitales.

Les personnes en âge de travailler sont généralement attirées par les capitales

Les attraits culturels de la plupart des capitales, conjugués aux possibilités éducatives et professionnelles qu’elles offrent, pourraient expliquer pourquoi la proportion des personnes en âge de travailler (de 20 à 54 ans) est plus élevée dans les capitales. C’était souvent le cas, mais pas toujours puisque la proportion des personnes en âge de travailler à Warszawa et Lisboa était plus faible que les moyennes nationales respectives, en Pologne et au Portugal.

Il est aussi concevable que les personnes âgées (de plus de 65 ans) soient tentées de quitter les capitales après leur retraite pour éviter certains des inconvénients souvent associés aux grandes villes comme les embouteillages et la criminalité. En revanche, à Warszawa et Lisboa, une fois de plus, mais aussi à Madrid et Roma, la proportion de personnes âgées était plus élevée que la moyenne nationale.

Taux de dépendance des personnes âgées

Carte 2: taux de dépendance des personnes âgées dans les villes centrales de l’audit urbain, 2012 (1)
(en %, personnes âgées de plus de 65 ans / personnes âgées de 20 à 64 ans) - Source: Eurostat (urb_cpopstr)

Un vieillissement de la population déjà prévalent dans de nombreuses villes italiennes et allemandes

Le rapport entre le nombre de personnes âgées et le nombre de personnes en âge de travailler est appelé le «taux de dépendance des personnes âgées»: il est présenté sur la carte 2 pour 866 villes de l’UE et 43 villes en Norvège, en Suisse et en Turquie. Les villes présentant un taux de dépendance des personnes âgées égal ou supérieur à 35 % en 2012 (représentées dans les tons les plus sombres sur la carte) étaient principalement situées en Italie (52 villes) et en Allemagne (47 villes). Cette situation correspondait avec les tendances nationales puisque l’Italie et l’Allemagne ont des taux de fécondité très faibles et des taux d’espérance de vie très élevés — il est donc probable que leurs populations continueront à vieillir et à diminuer au cours des prochaines décennies. Parmi les autres villes présentant un taux de dépendance des personnes âgées égal ou supérieur à 35 %, 12 étaient situées en France (données de 2010), neuf au Royaume-Uni (données de 2011), sept en Espagne, trois en Belgique, deux au Portugal et une en Grèce (données de 2009) et aux Pays-Bas.

Les plus grandes villes (population d’au moins 500 000 habitants) où le taux de dépendance des personnes âgées était égal ou supérieur à 35 % étaient les villes italiennes de Roma (l’une des deux seules capitales dont le taux de dépendance des personnes âgées est égal ou supérieur à 35 %), Genova et Torino, suivies de Nice, dans le sud-est de la France (données de 2010), de la ville allemande d’Essen, dans la Ruhr, et de la capitale portugaise, Lisboa.

Moins de deux personnes en âge de travailler pour chaque personne âgée à Fréjus, Sanremo et Savona

Seulement trois villes de l’UE ont enregistré un taux de dépendance des personnes âgées supérieur à 50 % et toutes sont situées sur la côte méditerranéenne. Le taux de dépendance des personnes âgées le plus élevé a été enregistré dans la cité balnéaire française de Fréjus (57,2 %, données de 2010), tandis que les deux autres villes, Sanremo et Savona, se trouvaient juste de l’autre côté de la frontière, en Italie. Il semble toutefois que la Riviera française et italienne n’était pas la seule région côtière à attirer les retraités puisque des taux de dépendance des personnes âgées relativement élevés ont été enregistrés en d’autres lieux de la côte en France (Perpignan, Bayonne et La Rochelle), dans plusieurs stations balnéaires du Royaume-Uni (Great Yarmouth, Eastbourne et Torbay) et dans la station touristique belge d’Oostende.

Les banlieues sont souvent caractérisées par une proportion élevée de personnes en âge de travailler

103 villes dans l’UE ont fait état d’un taux de dépendance des personnes âgées inférieur à 20 % (indiqué par le ton le plus clair). Le taux de dépendance des personnes âgées le plus faible de l’UE s’élevait à 9,2 % à Slatina (Roumanie) tandis que deux zones de banlieue proches de Madrid — Fuenlabrada et Parla — affichaient les deuxième et troisième taux les plus faibles (9,8 % et 10,6 %). Cette tendance aux taux de dépendance des personnes âgées relativement faibles observée autour de la capitale espagnole s’est aussi appliquée à la capitale française puisque Marne la Vallée, Saint Denis, Cergy-Pontoise, Saint-Quentin en Yvelines et Evry étaient les seules villes françaises à enregistrer des taux de dépendance des personnes âgées sous les 15 % et qu’elles sont toutes situées à une distance maximale de 20 km du centre de Paris. Plusieurs raisons pourraient expliquer cette tendance: les jeunes ne peuvent peut-être pas se permettre d’acheter ou de louer dans le centre des grandes villes et choisissent de vivre dans les banlieues environnantes, les familles choisissent de déménager vers les banlieues pour avoir davantage de place et les personnes âgées pourraient quitter les banlieues.

Graphique 2: disparités régionales du taux de dépendance des personnes âgées dans les villes centrales de l’audit urbain, 2012 (1)
(en %, personnes âgées de plus de 65 ans / personnes âgées de 20 à 64 ans) - Source: Eurostat (urb_cpopstr) et (demo_pjangroup)

Faibles taux de dépendance des personnes âgées dans plusieurs capitales du Nord-Ouest ainsi que dans la capitale chypriote

Parmi les 103 villes de l’UE où les taux de dépendance des personnes âgées étaient les plus faibles, cinq étaient des capitales: Amsterdam (Pays-Bas), Lefkosia (Chypre), London (Royaume-Uni), Dublin (Irlande) et København (Danemark). La seule grande ville (plus de 500 000 habitants) de l’UE dont le taux de dépendance des personnes âgées était inférieur à 20 %, et qui n’était pas une capitale, était Manchester au Royaume-Uni. Les taux de dépendance des personnes âgées étaient également faibles dans toutes les villes turques (données de 2000).

Le graphique 2 fournit une analyse alternative de la fourchette des taux de dépendance des personnes âgées dans les villes. Il confirme que les personnes âgées avaient généralement tendance à éviter de vivre dans les capitales puisque les taux de dépendance des personnes âgées dans les capitales étaient situés en dessous de leur moyenne nationale respective dans la majorité des États membres de l’UE. Quelques exceptions ont été recensées, comme indiqué plus haut, il s’agit de Lisboa, Madrid, Roma et Warszawa, tandis que les taux de dépendance des personnes âgées de Ljubljana, Praha, Valletta et Bratislava étaient également supérieurs à leur moyenne nationale respective.

RYB glass.png
Pleins feux sur les régions:


Lefkosia, Chypre

Université de Chypre, Lefkosia
Lefkosia (Nicosie) est la capitale de Chypre, avec une population de presque 235 000 habitants. Le taux de dépendance des personnes âgées à Lefkosia s’élevait à 18,4 %, soit l’un des plus faibles des villes couvertes par l’audit urbain, alors que la moyenne nationale de Chypre dans son ensemble atteignait 20,2 %.
Lefkosia était l’une des cinq capitales à faire état d’un taux de dépendance des personnes âgées inférieur à 20 %. Toutes les autres étaient situées dans le nord-ouest de l’Europe (London, Dublin, Amsterdam et København).
© Photo: Université de Chypre

En Suède, en Bulgarie, en Croatie, au Danemark, en Roumanie, au Luxembourg et à Chypre, la moyenne nationale du taux de dépendance des personnes âgées était supérieure à la fourchette affichée par toutes les villes. Dans ces cas-là, le poids relatif des personnes âgées vivant dans les zones rurales ou dans les villes était plus important; c’était aussi le cas en Norvège. À Malte, la tendance opposée pouvait être observée, dans la mesure où le taux de dépendance des personnes âgées dans la capitale de Valletta était supérieur à la moyenne nationale du reste de cette île méditerranéenne.

Les fourchettes les plus larges des taux de dépendance des personnes âgées entre les villes d’un même pays ont été enregistrées dans les États membres de l’UE les plus peuplés, à savoir, la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Population par lieu de naissance

Carte 3: populations natives dans les villes centrales de l’audit urbain, 2012 (1)
(en % de la population totale) - Source: Eurostat (urb_cpopcb)

La mondialisation, la libre circulation des ressortissants de l’UE à l’intérieur de l’Union et les troubles politiques dans les pays voisins constituent certaines des nombreuses raisons pour lesquelles la population européenne est devenue plus mélangée. Dans la plupart des villes, la part des ressortissants non nationaux a augmenté au cours des deux dernières décennies. Les ressortissants de l’UE originaires d’autres États membres représentent le plus souvent moins de 10 % de la population dans la plupart des villes et lorsque leur proportion est plus élevée, cette situation se produit souvent dans des zones qui sont des destinations prisées par les retraités.

La carte 3 analyse la population des villes en ventilant les populations nées dans le pays, c’est-à-dire les personnes qui sont nées dans le même pays que celui pour lequel des données sont fournies, quelle que soit leur nationalité. Notez qu’aucune donnée n’était disponible pour plusieurs États membres de l’UE (notamment l’Italie et le Royaume-Uni).

Des écarts considérables ont été observés dans l’UE puisque 101 villes (sur les 535 pour lesquelles des données sont disponibles) ont indiqué qu’au moins 95 % de leur population était née dans le pays tandis que 61 villes ont indiqué que moins de 75 % de la population était née dans le pays.

Les villes polonaises et bulgares étaient souvent habitées par une population presque exclusivement née dans le pays

Dans ce groupe particulier, près de la moitié des villes dont au moins 95 % de la population était née dans le pays étaient polonaises (données de 2011) et toutes les villes bulgares faisaient aussi partie de ce groupe. Ces 101 villes où au moins 95 % de la population était née dans le pays incluaient quelques villes relativement grandes comme la capitale bulgare, Sofia, ou les villes polonaises de Kraków, Gdansk et Poznan. Les villes restantes étaient surtout des villes du sud de l’Espagne (notamment Cádiz, Córdoba et Jaén), du nord de la France (y compris les ports de Boulogne-sur-Mer, Calais et Cherbourg, de Lens - Liévin et de Lorient), de la Lituanie (dont Kaunus, la deuxième plus grande ville du pays), du Portugal et de la Finlande.

Les populations migrantes attirées par certaines des plus grandes villes de l’UE…

À l’autre extrémité de la fourchette, les villes dont la part de la population née dans le pays est relativement faible étaient situées principalement en Allemagne, dans les États membres du Benelux et en Espagne. Le fait que les grandes villes attirent les migrants était manifeste dans la mesure où parmi les 61 villes où la population née dans le pays ne représentait pas plus de trois quarts des habitants, on recensait notamment des grandes villes comme München, Nürnberg ou Frankfurt am Main en Allemagne, Amsterdam et 's-Gravenhage (La Haye) aux Pays-Bas, ou Bruxelles / Brussel et Antwerpen en Belgique.

Carte 4: population nationale dans les villes centrales de l’audit urbain, 2012 (1)
(en % de la population totale) - Source: Eurostat (urb_cpopcb)

… tandis que les villes espagnoles où la proportion d’habitants nés dans le pays est faible étaient souvent des destinations de retraite ou de vacances

Les villes espagnoles qui ont fait état d’une faible proportion d’habitants nés dans le pays étaient principalement des destinations touristiques ou de retraite (attirant non seulement des retraités étrangers, mais aussi des travailleurs étrangers), soit sur la Costa del Sol (Marbella et Torremolinos), soit sur la Costa Blanca (Benidorm, Gandia et Torrevieja). Torrevieja, située au sud d’Alicante, était l’unique ville à indiquer que sa population née dans le pays représentait moins de la moitié du nombre total de ses habitants.

L’analyse se poursuit à la carte 4 qui présente la répartition entre populations nationale et étrangère; en d’autres mots, basée sur la nationalité. La différence entre la carte 3 et la carte 4 est l’inclination ou la possibilité pour la population qui n’est pas née dans le pays de prendre la nationalité du pays dans laquelle elle vit. Il est à noter que des différences peuvent survenir entre les États membres de l’UE en ce qui concerne la manière dont ils choisissent d’encourager / de dissuader des populations particulières qui ne sont pas nées dans le pays d’opter pour leur nationalité. Les résultats montrés dans les cartes 3 et 4 sont pour l’essentiel assez similaires et suggèrent qu’une fraction relativement faible d’étrangers prend la nationalité du pays où elle s’établit. Il est à noter qu’une fois encore il n’existe pas de données disponibles pour un nombre relativement important d’États membres de l’UE (notamment le Royaume-Uni).

Les ressortissants nationaux représentaient juste un peu plus d’un tiers de la population de la ville de Luxembourg…

248 villes de l’UE (parmi celles pour lesquelles des données sont disponibles) ont indiqué qu’au moins 95 % de leur population étaient composés de ressortissants nationaux en 2012. Les proportions les plus élevées ont souvent été enregistrées dans des villes polonaises, bulgares, hongroises et lituaniennes. À l’autre extrémité de la fourchette, la part des ressortissants nationaux dans la population totale était inférieure à la moitié dans trois villes: Torrevieja, Narva (la troisième ville estonienne, sur la frontière avec la Russie) et Luxembourg (données de 2009). Dans la ville de Luxembourg, la population nationale ne représentait qu’un peu plus du tiers de la population totale, soit la proportion la plus faible de toutes les villes pour lesquelles des données sont disponibles.

… mais plus de 95 % de la population à Sofia, Vilnius, Bratislava, Valletta et Budapest

Graphique 3: ventilation de la population par nationalité, sélection de villes centrales de l’audit urbain, 2012
(en % de la population totale) - Source: Eurostat (urb_cpopcb)

Le graphique 3 fournit une analyse plus détaillée de la ventilation des populations dans les capitales (en fonction de la disponibilité des données). Il confirme que plus de 95 % de la population étaient composés de ressortissants nationaux à Sofia, Vilnius, Bratislava, Valletta et Budapest, tandis que les ressortissants nationaux représentaient 80–85 % de la population à Wien, Dublin, Madrid et Paris. Dans seulement trois capitales, la part des ressortissants nationaux était inférieure à ce chiffre, à savoir, à Rīga (où les ressortissants nationaux représentaient 71,3 % de la population), Bruxelles / Brussel (66,2 %) et Luxembourg (36,8 %).

La proportion de la population non nationale originaire de l’extérieur de l’UE est plus élevée à Berlin, Paris, Madrid et Wien

Les informations présentées dans le graphique 3 fournissent également une ventilation de la population non nationale en faisant une distinction entre les habitants originaires d’autres États membres de l’UE et ceux originaires de pays tiers. Parmi les capitales pour lesquelles des données sont disponibles, cinq ont indiqué qu’au moins 10 % de leur population étaient composés de ressortissants de pays tiers; il s’agissait de Berlin, Paris, Madrid, Wien et Bruxelles / Brussel (dont le taux était le plus élevé, à 13,5 %). Une majorité de la population à Luxembourg était composée de ressortissants de l’UE. Bruxelles / Brussel (20,3 %) et Luxembourg (54,4 %) étaient les seules capitales à indiquer qu’au moins 10 % de leur population étaient composés de ressortissants d’autres États membres de l’UE (situation qui pourrait s’expliquer, ne fût-ce qu’en partie, par le fait que ces deux villes accueillent diverses institutions de l’UE).

Perceptions concernant les étrangers

Graphique 4: Perception concernant la présence d’étrangers et l’effet bénéfique de celle-ci pour la ville, sélection de villes de l’UE, 2012 (1)
(%) - Source: Eurobaromètre, enquête de perception dans 79 villes européennes

Le graphique 4 se base sur les résultats d’une enquête de perception menée dans 79 villes européennes et fournit un instantané de ce que ressentent les Européens concernant les villes où ils vivent. L’enquête a été réalisée en décembre 2012 et ses résultats concernent des villes de tous les États membres de l’UE ainsi que d’Islande, de Norvège, de Suisse, de Croatie et de Turquie. L’une des questions posées aux répondants concernait l’effet bénéfique des étrangers pour la ville, les avis étant ventilés en fonction de l’accord ou du désaccord avec cette affirmation ainsi qu’en fonction de la force ou de la faiblesse de l’opinion en question.

Dans 49 des 79 villes sondées, au moins 70 % des répondants ont affirmé que la présence d’étrangers avait un effet bénéfique

Les avis positifs (tout à fait d’accord ou plutôt d’accord) sur le fait que les étrangers avaient un effet bénéfique pour la ville ont été les plus nombreux, avec 91 %, à Cluj-Napoca (Roumanie), tandis que dans 49 des 79 villes sondées au moins 70 % des répondants ont estimé que la présence d’étrangers produisait un effet bénéfique. Parmi les 10 villes où la perception des étrangers était la plus positive figuraient trois capitales nordiques — København (Danemark), Stockholm (Suède) et Helsinki (Finlande) — et deux autres capitales, à savoir, Luxembourg et Ljubljana (Slovénie). Le top 10 comprenait également Groningen (Pays-Bas) et trois autres villes d’Europe orientale — outre Cluj-Napoca — à savoir, Kraków (Pologne), Burgas (Bulgarie) et Piatra Neamt (également en Roumanie). La perception très positive de la présence des étrangers à Luxembourg ne surprend pas puisque presque deux tiers de la population y sont d’origine étrangère. Cette situation peut être mise en contraste avec celle de l’une des 10 autres villes où la présence d’étrangers est considérée comme la plus positive, Burgas, où les ressortissants nationaux représentaient 99,5 % de la population (données de 2010).

Deux tiers de la population d’Athina ont estimé que la présence d’étrangers n’avait pas un effet bénéfique pour la ville

À l’autre extrémité du classement, un peu plus du quart (27 %) de la population de la capitale grecque, Athina, a émis l’opinion que les étrangers ont un effet bénéfique pour la ville. Ce résultat est la valeur la plus faible au sein des 79 villes sondées et pourrait refléter, ne fût-ce que partiellement, la dureté avec laquelle la population locale subit la crise financière et économique. Les 10 villes où la proportion de répondants considérant la présence d’étrangers comme positive était la plus faible englobaient une autre ville grecque (Irakleio), quatre villes italiennes (notamment Roma, la capitale), la ville française de Marseille, les capitales de Chypre et de Malte ainsi que la ville belge de Liège. Dans quatre de ces villes — Irakleio, Liège, Lefkosia et Athina — moins de la moitié de la population estimait que la présence d’étrangers produisait un effet bénéfique dans sa ville.

Logement

L’UE n’exerce aucune responsabilité spécifique en matière de logement. Les gouvernements nationaux élaborent donc leurs propres politiques de logement. Néanmoins, bon nombre d’États membres sont confrontés aux mêmes questions: par exemple, comment rénover le parc immobilier, comment planifier l’étalement urbain et lutter contre celui-ci, comment promouvoir le développement durable, comment aider les jeunes et les groupes défavorisés à accéder au marché du logement, ou encore comment encourager l’efficacité énergétique auprès des propriétaires.

Taille des ménages

Graphique 5: taille moyenne des ménages dans les villes centrales de l’audit urbain, 2012 (1)
(personnes) - Source: Eurostat (urb_cpopstr)

Les différences observées du point de vue de la structure des ménages peuvent refléter un éventail de facteurs différents, notamment la culture et les normes d’une société, la disponibilité de différents types de logements, le coût du logement, les régimes fiscaux et de prestations sociales ainsi que la politique sociale. La structure des ménages a aussi des incidences sur un certain nombre de résultats: le risque de pauvreté, par exemple, est étroitement lié à la structure du ménage, et cette situation a aussi de fortes chances d’affecter les résultats des enfants (niveau de formation, revenus futurs). La santé des personnes âgées peut aussi être fonction de la composition du ménage.

Faible taille moyenne des ménages dans les villes allemandes et nordiques

Parmi l’ensemble des États membres de l’UE pour lesquels nous disposons de données dans le graphique 5, le nombre moyen de personnes par ménage variait entre 2 en Allemagne et 2,9 à Malte. De façon générale, le nombre moyen de personnes le plus élevé était enregistré dans les États membres méridionaux de l’UE ainsi qu’en Pologne, en Irlande et en Bulgarie, tandis que le nombre moyen de personnes le moins élevé se trouvait en Europe du Nord-Ouest et dans les États membres nordiques.

Le graphique 5 montre aussi que dans certains États membres de l’UE la moyenne nationale du nombre de personnes par ménage était plus élevée que dans n’importe quelle ville pour laquelle des informations existent dans l’audit urbain. Cette tendance sous-entend que le nombre moyen de personnes par ménage était souvent plus élevé dans les zones rurales et que les taux les plus faibles étaient souvent enregistrés dans certaines des plus grandes villes européennes. En effet, c’est souvent dans la capitale que le nombre moyen de personnes par ménage était le plus faible, par exemple dans les pays suivants: Pologne, Portugal, Lituanie, Luxembourg, Hongrie, Belgique, République tchèque, France, Autriche et Norvège.

RYB glass.png
Pleins feux sur les régions:


Guimarães, Portugal

Château, Guimarães
Guimarães est le berceau du Portugal. Située à l’extrême nord du pays, la ville occupe un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La taille moyenne des ménages y était relativement élevée (2,9 personnes par ménage), à l’instar de la situation dans plusieurs autres villes du nord du Portugal et conforme à la prévalence plus forte des ménages plus nombreux dans les États membres méridionaux.
À titre de comparaison, le ménage moyen dans le centre de Lisboa était composé de 2,2 personnes et cette moyenne était de 2,3 personnes dans le centre de Porto.
© Photo: António Amen

La taille moyenne des ménages avait tendance à être supérieure dans les banlieues (peuplées par des générations plus jeunes)

Le nombre moyen de personnes par ménage était proche de 3 personnes dans plusieurs villes espagnoles, portugaises et françaises. On a aussi observé une forte dispersion de la taille moyenne des ménages entre les différentes villes de ces trois pays, ainsi qu’en Italie. En Espagne et en France, les ménages les plus nombreux étaient généralement recensés dans les zones de banlieue: par exemple, Pozuelo de Alarcón, Majadahonda, Coslada et Fuenlabrada (autour de Madrid) et CA Val de France (autour de Paris) ont enregistré une moyenne d’au moins 3 personnes par ménage. En revanche, les moyennes les plus faibles en France ont souvent été enregistrées dans le centre de certaines grandes villes, par exemple à Paris (1,9 personne).

En Italie et au Portugal, les écarts dans la composition des ménages étaient davantage le reflet d’une répartition géographique, la taille moyenne des ménages étant plus élevée dans le sud de l’Italie (Napoli, Matera (Basilicata) ou Barletta (Puglia)) et dans le nord du Portugal (Paredes, Póvoa de Varzim et Guimarães).

Dans les États membres de l’Union où le nombre moyen de personnes par ménage était relativement faible (par exemple, en Allemagne), les écarts entre les différentes villes étaient relativement faibles, laissant entendre que la population vieillissante et les faibles taux de fécondité étaient présents dans la plupart des types de villes et sur l’essentiel du territoire.

Ménages d’une personne

Dans la mesure où le nombre moyen de personnes par ménage est en recul dans la plupart des États membres de l’UE, il n’est sans doute pas surprenant de constater que la part des ménages composés d’une seule personne ou d’un seul adulte a augmenté.

Graphique 6: ménages d’une personne dans les villes centrales de l’audit urbain, 2012 (1)
(en % du nombre total de ménages) - Source: Eurostat (urb_csocsta)

En Finlande et en Allemagne, 4 ménages sur 10 sont unipersonnels

L’augmentation du nombre de personnes vivant seules est la conséquence de changements rapides dans les modes de vie. Elle trouve son origine dans divers facteurs, entre autres: le fait que les femmes vivent généralement plus longtemps que leur partenaire, l’augmentation des taux de divorce et de séparation, le fait que les gens peuvent se permettre de vivre seul par choix et le déplacement progressif des populations vers les centres urbains. Le ménage d’une personne concerne donc tous les âges et couvre une gamme très vaste de situations personnelles, des jeunes étudiants et jeunes actifs qui choisissent de vivre seuls aux divorcés en passant par des aînés qui ont survécu à leur conjoint.

Le phénomène des ménages d’une personne est le plus prononcé dans les États membres nordiques et, par exemple, dans le nord-ouest de l’Europe où les ménages d’une personne représentaient au moins 4 personnes sur 10 au sein de la population finlandaise et allemande. À l’autre bout du spectre, moins d’un Roumain sur cinq vivait seul (18,3 %).

Les ménages d’une personne étaient bien visibles dans les capitales

Le graphique 6 montre que la proportion de personnes vivant dans un ménage d’une personne avait tendance à être relativement élevée dans les capitales et que les moyennes nationales se trouvaient souvent à l’extrémité inférieure de la fourchette, laissant entendre qu’une fraction plus faible de la population rurale vivait seule en comparaison avec les résultats des villes de l’audit urbain.

La proportion la plus forte de ménages d’une personne a été enregistrée à Göttingen (une ville universitaire) dans l’Allemagne centrale, où un peu plus de deux tiers (67,7 %) de tous les ménages étaient composés d’une personne vivant seule en 2012. La seule autre ville, pour laquelle des données sont disponibles, à enregistrer un taux qui dépasse les 60 % était la ville de Groningen, dans le nord des Pays-Bas (qui abrite également une forte proportion d’étudiants).

En revanche, mis à part quelques cas isolés (notamment des capitales), la proportion de ménages unipersonnels était généralement beaucoup plus faible dans l’Europe méridionale et orientale. La majorité des villes espagnoles a fait état d’une proportion de ménages unipersonnels inférieure à 10 %.

Facilité avec laquelle on peut trouver un bon logement

Graphique 7: satisfaction concernant la facilité avec laquelle on peut trouver un bon logement à un prix raisonnable, sélection de villes de l’UE, 2012 (1)
(%) - Source: Eurobaromètre, enquête de perception dans 79 villes européennes

L’enquête de perception menée fin 2012 dans 79 villes européennes contenait une question sur la facilité avec laquelle les citadins estimaient possible de trouver dans leur ville un bon logement à un prix raisonnable. Le graphique 7 présente les résultats et montre les difficultés générales rencontrées par de nombreux Européens sur cette question. En effet, plus de la moitié des répondants ont estimé qu’il était difficile de trouver un bon logement à un prix raisonnable. C’était particulièrement le cas dans les capitales (où les prix tendent à être plus élevés que dans le reste du pays).

Les 10 villes où les avis convergeaient le plus sur le fait qu’il était aisé de trouver un bon logement à un prix raisonnable étaient réparties dans neuf États membres différents. La proportion de répondants d’Oviedo (nord-ouest de l’Espagne) d’accord avec cette affirmation atteignait presque deux personnes sur trois (65 %), tandis que le même taux était enregistré à Oulu (Finlande septentrionale), à Braga (Portugal septentrional) et à Piatra Neamt (Roumanie orientale). Notons que chacune de ces villes se trouve à une distance relativement importante de sa capitale et qu’elle est souvent proche de parties relativement isolées du pays. La liste des 10 villes dont les habitants étaient les plus nombreux à trouver qu’il était aisé de trouver un bon logement à un prix raisonnable incluait également Aalborg (Danemark), Leipzig (Allemagne), Miskolc (nord-ouest de la Hongrie) et Bialystok (Pologne orientale) ainsi que les villes portuaires de Malaga (Espagne) et de Belfast (Royaume-Uni).

Les habitants des plus grandes villes allemandes se sont montrés particulièrement mécontents de la situation en matière de logement

À l’autre extrémité du classement, au moins trois quarts de la population étaient mécontents de la situation en matière de logement dans les 12 villes pour lesquelles des informations sont présentées dans la moitié inférieure du graphique 7. Ces 12 villes étaient dominées par des capitales, au nombre de neuf; les trois autres étaient toutes des villes relativement grandes, à savoir, Bologna (Italie), Hamburg et München (toutes deux en Allemagne). À München, quelque 94 % de la population ont exprimé leur mécontentement à propos du logement dans la ville — la proportion la plus élevée des 79 villes sondées. Les difficultés rencontrées dans plusieurs grandes villes allemandes pourraient être liées à l’augmentation rapide des prix des biens immobiliers, manifeste en particulier dans les grands centres urbains comme München, Hamburg, Berlin ou Frankfurt.

Sources et disponibilité des données

Audit urbain

L’audit urbain est un exercice de collecte de données entrepris par les offices nationaux de statistique, la direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO) et Eurostat. Il fournit des informations comparables sur des villes situées dans les États membres de l’UE, ainsi que dans des pays de l’AELE et candidats (Norvège, Suisse et Turquie).

L’audit urbain présente un ensemble d’indicateurs qui couvrent la plupart des aspects se rapportant à la qualité de vie en ville, dont la démographie, le logement, la santé, la criminalité, le marché du travail, les disparités de revenus, les administrations locales, le niveau d’enseignement, l’environnement, le climat, les déplacements, la société de l’information et les infrastructures culturelles. La disponibilité des données varie d’un domaine à l’autre. La fourniture d’informations concernant les statistiques urbaines relève à l’heure actuelle d’un accord volontaire dans la mesure où aucune législation européenne ne régit encore la collecte de statistiques sur ce sujet.

L’enquête de perception de l’audit urbain complète l’exercice normal de collecte de données de l’audit urbain. La dernière enquête de perception a été réalisée en 2012 et portait sur 79 villes dans l’UE, les pays de l’AELE et les pays candidats. Les résultats de l’enquête sont présentés dans un rapport Eurobaromètre flash (n° 366), intitulé «Quality of life in European cities» (en anglais). L’enquête a été réalisée dans toutes les capitales (à l’exception de la Suisse) ainsi que, dans les pays les plus grands, dans une à six autres villes. Environ 500 citoyens ont été interrogés dans chaque ville.

Définition des indicateurs

Les statistiques démographiques dans l’audit urbain se rapportent à la population vivant dans son lieu de résidence habituel, c’est-à-dire le lieu où une personne vit en général, indépendamment d’absences temporaires; ce lieu est généralement le lieu de résidence légale ou officielle. Pour être considérés comme résidents, les répondants doivent avoir vécu dans leur lieu de résidence habituel pendant une période continue d’au moins 12 mois avant la date de référence, ou, s’ils ont déménagé récemment, ils doivent avoir l’intention de rester dans leur nouveau lieu de résidence pour une année au moins. Les chiffres de population constituent une référence pour mesurer la taille générale d’une entité urbaine et servent de dénominateurs pour de nombreux indicateurs dérivés.

Un étranger est une personne qui ne possède pas la nationalité du pays où il réside habituellement, indépendamment de son lieu de naissance. Les étrangers originaires de l’UE sont des personnes vivant dans le pays déclarant, mais qui ont la nationalité d’un autre État membre de l’UE que celle du pays déclarant. Les étrangers de pays tiers sont des personnes vivant dans le pays déclarant mais ayant la nationalité d’un pays non-membre de l’UE. En d’autres termes, il s’agit de personnes ne possédant pas la nationalité d’un quelconque État membre de l’UE. Une personne «née dans le pays» est une personne née dans le pays où elle réside habituellement, indépendamment de sa nationalité. Une personne «née à l’étranger» est une personne née à l’extérieur du pays où elle réside habituellement, quelle que soit sa nationalité.

Dans l’audit urbain, le concept de «ménage-logement» est l’unité de ménage privilégiée. Il considère que toutes les personnes vivant dans une unité de logement sont membres du même ménage, de telle sorte qu’il y a un ménage par unité de logement occupée.

Contexte

Les villes européennes sont confrontées à de très nombreux défis, du vieillissement de la population à la migration en passant par l’étalement urbain et la lutte contre le changement climatique. En revanche, les villes dynamiques de l’Europe attirent les investissements, les personnes et les services, stimulant ainsi la créativité et l’innovation. Nous observons souvent un paradoxe dans la mesure où certaines des villes les plus prospères de l’UE sont aussi celles qui souffrent des niveaux les plus élevés d’exclusion sociale ou de disparités des revenus. Vivre et travailler dans la même ville est moins polluant alors que les citadins sont le plus souvent exposés à davantage de pollution. Certaines villes offrent la concentration la plus importante en matière de possibilités d’emploi alors que d’autres présentent des niveaux de chômage parmi les plus élevés.

L’UE promeut une croissance durable pour stimuler la compétitivité des villes européennes; son objectif est de sauvegarder une haute qualité de vie pour les habitants de l’UE, aujourd’hui et à l’avenir. Au cours des 20 dernières années, la politique de cohésion de l’Union a soutenu un large éventail d’initiatives urbaines.

Europe 2020

Les villes sont considérées à la fois comme la source et la solution des problèmes économiques, environnementaux et sociaux: elles accueillent une part croissante de la population de l’UE, elles représentent la proportion la plus importante de sa consommation d’énergie et génèrent environ 85 % de son PIB. En conséquence, les villes sont essentielles pour atteindre les objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière de croissance intelligente, durable et inclusive.

La politique de développement urbain s’efforce de promouvoir la transformation sociale, économique et physique des villes au moyen de solutions intégrées et durables. La Commission européenne (CE) a déclaré qu’il «est essentiel que tous les niveaux de gouvernance soient conscients de la nécessité de mettre efficacement en œuvre la stratégie Europe 2020». Dans ce contexte, la politique régionale et le développement urbain jouent un rôle de premier plan dans la politique Europe 2020. Trois projets phares de la stratégie Europe 2020 — la stratégie numérique (en anglais), l’Union de l’innovation (en anglais) et Jeunesse en mouvement (en anglais) — abordent des questions spécifiquement liées à l’urbanité.

Afin de soutenir les autorités régionales et les villes, le Comité des régions, en étroite coopération avec la Commission européenne, a publié un handbook on the Europe 2020 strategy for cities and regions (en anglais) qui fournit des explications sur la manière dont les autorités locales et régionales peuvent contribuer à la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 à travers l’adoption de bonnes pratiques et d’accords entre différents niveaux d’administration afin de coordonner et de concentrer les actions/ressources sur les objectifs de la stratégie Europe 2020.

RYB info.png
Développement urbain — financement de la politique de cohésion


Pendant la période de programmation 2007–2013, au total, 21,1 milliards EUR provenant de la politique de cohésion ont été mis à la disposition d’initiatives pour le développement urbain durable, soit environ 6 % du budget total de la politique de cohésion. La grande majorité de cet investissement provenait du fonds de cohésion et du Fonds européen de développement régional (FEDER). Parmi les priorités principales des initiatives pour le développement urbain durable figuraient des programmes de régénération urbaine et rurale (9,8 milliards EUR), des transports urbains propres (7 milliards EUR), la réhabilitation de sites industriels et de zones polluées (3,4 milliards EUR) et le logement (917 millions EUR).

Il est prévu que les villes européennes bénéficieront davantage encore de la politique régionale de l’UE pendant la période de programmation 2014–2020. Les zones urbaines seront directement ciblées par plusieurs priorités du Fonds européen de développement régional (FEDER), tandis que chaque État membre investira un minimum de 5 % du FEDER dans le développement urbain durable intégré. Un réseau de développement urbain examinera le déploiement des fonds européens et apportera son appui aux échanges d’expériences entre les villes engagées dans le développement urbain durable intégré et des actions urbaines innovantes.

Pour de plus amples informations: Cohesion policy and urban development (en anglais)

Investissement durable

La suburbanisation, les embouteillages et les risques de pauvreté, d’exclusion sociale et de chômage sont les défis auxquels sont confrontées de nombreuses villes. Des questions complexes telles que celles-ci nécessitent des réponses intégrées en termes de planification et de régénération urbaine, ainsi que le développement d’infrastructures urbaines, de services de transport, de logement, de lieux patrimoniaux et culturels, de friches industrielles et de nouveaux espaces commerciaux. Le financement de ce type d’initiatives dépend souvent de plans visant à découpler la croissance économique et l’utilisation des ressources, en soutenant la transition vers une économie à faible émission de carbone, en favorisant l’efficacité énergétique, en renforçant l’utilisation des sources d’énergie renouvelables et en modernisant les systèmes de transport.

La promotion du développement urbain et de la régénération urbaine peut aussi jouer un rôle très utile dans la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020, à travers l’amélioration de l’accès aux technologies de l’information et de la communication, l’accroissement de la compétitivité des PME, le soutien à la transition vers une économie à faible émission de carbone, la promotion de l’adaptation au changement climatique et de la prévention des risques, la protection de l’environnement, la promotion de l’efficacité énergétique, la promotion des transports durables et la suppression des goulots d’étranglement dans les infrastructures de réseau, la promotion de l’emploi et de la mobilité de la main-d’œuvre, la promotion de l’inclusion sociale et de la lutte contre la pauvreté, l’investissement dans l’éducation, les compétences et l’apprentissage tout au long de la vie ainsi que l’amélioration des capacités institutionnelles et la garantie de l’efficacité des administrations publiques.

Les questions de développement urbain ont été en grande partie intégrées dans les programmes régionaux et nationaux soutenus par les fonds structurels et les fonds de cohésion. La charte de Leipzig sur la ville européenne durable (en anglais), adoptée en 2007, démontre l’engagement de l’UE à faire des zones urbaines des lieux sains, attrayants et durables où vivre et travailler. Ce travail a été prolongé en 2010 avec la déclaration de Tolède (en anglais) qui a résulté d’une réunion des ministres responsables du développement urbain dans les États membres de l’UE. Cette déclaration énonce l’engagement pris par l’UE de définir et d’appliquer la régénération urbaine intégrée, considérée comme l’un des outils primordiaux de la stratégie Europe 2020, notamment par la promotion de l’efficacité énergétique, la rénovation des bâtiments et des logements, ainsi que l’amélioration des systèmes et des politiques de transport public existants, conçus pour limiter le développement des zones situées en périphérie des villes.

L’échange de bonnes pratiques et la collaboration des responsables de l’aménagement urbain et autres experts locaux sont facilités par le programme URBACT, qui encourage le développement urbain durable au moyen de diverses initiatives de financement. Lors de la rédaction du présent article, le programme URBACT III (en anglais) (qui couvrira la période de programmation 2014–20) était encore en discussion. La prochaine période de programmation devrait cependant être davantage orientée vers les résultats et incorporer un reference framework for sustainable cities (en anglais), une boîte à outils conçue pour aider les villes à promouvoir et à améliorer leur travail.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Visualisation des données

Publications

Base de données

Villes et grandes villes (urb_cgc)
Zone urbaine élargie (urb_luz)
Perception du sondage d’opinion (urb_percep): indicateurs clés concernant les villes centrales (urb_ikey)

Section dédiée

Statistiques urbaines – L’Audit urbain

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les graphiques et cartes sur cette page (MS Excel)

Liens externes