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Archive:Statistiques structurelles sur les entreprises au niveau régional

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Données de mars 2014. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: juin 2015.

Le présent article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’Annuaire régional publié par Eurostat. Les statistiques structurelles sur les entreprises (SSE) couvrent l’industrie, la construction et les services non financiers, ces trois secteurs d’activité étant désignés collectivement sous le nom d'économie marchande non financière. Présentées selon la nomenclature des activités NACE, ces statistiques décrivent la structure, le fonctionnement et les performances des entreprises dans toute l'Union européenne (UE). Les statistiques structurelles sur les entreprises peuvent être analysées à un niveau sectoriel très détaillé (plusieurs centaines d’activités économiques) de manière très détaillée, par classe de taille des entreprises, ou par région.

Principaux résultats statistiques

Eurostat établit et publie des SSE pour les régions de l’Union par section et par division de la NACE. Les informations disponibles les plus récentes concernent généralement l’année de référence 2011 (bien que les données les plus récentes pour la Grèce et la France concernent l’année 2010). Des SSE régionales sont disponibles pour la plupart des États membres de l’Union au niveau NUTS 2; elles sont également disponibles pour la Norvège. Des données sont également disponibles à l’échelle nationale pour la Croatie et la Suisse, tandis qu’aucune information n’est disponible pour Malte.

Selon des estimations réalisées à l’aide des SSE à l’échelle nationale, environ 21,7 millions d'entreprises étaient actives dans l’économie marchande non financière de l'UE-28 en 2011. Ensemble, ces entreprises ont généré 6 142 milliards d'euros de valeur ajoutée brute et employé quelque 133,2 millions de personnes occupées .

Spécialisation dans l’industrie et les services

Carte 1: Emploi dans le secteur industriel, par région de niveau NUTS 2, 2011 (1)
(en % de l’économie marchande non financière) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

La principale variable utilisée pour l’analyse présentée dans cet article est le nombre de personnes occupées (les SSE en matière de valeur ajoutée ne sont pas collectées à l’échelle régionale). On peut observer sur cette base d’importantes disparités entre les régions de l’Union en ce qui concerne le poids des différentes activités au sein de leurs économies marchandes non financières. Tandis que certaines activités — telles que la vente au détail et, dans une certaine mesure, la construction — sont présentes dans toutes les régions, beaucoup d’autres affichent des niveaux de concentration très différents; souvent, seules quelques régions affichent un niveau de spécialisation particulièrement élevé.

La spécialisation industrielle est souvent liée à la présence de ressources naturelles

Les raisons de cette spécialisation, qui sont variées, incluent: la présence de ressources naturelles (par exemple pour l’exploitation de mines ou de carrières, ou pour la filière du bois); l’accès à des employés qualifiés (par exemple pour la recherche et le développement scientifiques); le niveau des coûts de production (par exemple les rémunérations et les autres coûts liés à la main-d’œuvre, ou le coût et la disponibilité d’autres intrants); la disponibilité d’infrastructures appropriées (par exemple les transports et les télécommunications); les conditions climatiques et topographiques (particulièrement importantes en ce qui concerne l’activité touristique); la proximité des marchés ou l’accès à ceux-ci; et les contraintes législatives. Tous ces facteurs peuvent avoir une influence sur les importantes disparités qui existent entre les régions de l’Union en ce qui concerne le poids des différentes activités au sein de leurs économies marchandes respectives.

Le secteur industriel représentait près d’un quart de la force de travail de l’économie marchande non financière au sein de l’Union

Le pourcentage d’une activité spécifique au sein de l’économie marchande permet de déterminer quelles régions ont les niveaux de spécialisation les plus élevés ou les plus faibles, indépendamment de la taille des régions ou de l’importance des activités concernées. La carte 1 révèle des écarts considérables entre les différentes régions en ce qui concerne la contribution relative des activités industrielles à l’emploi dans l’économie marchande non financière en 2011. Dans l’ensemble de l’UE-28, les activités industrielles représentaient un peu moins d’un quart (24,7 %) de la force de travail totale de l’économie marchande non financière.

Parmi les 268 régions NUTS 2 de l’Union pour lesquelles des données sont disponibles, un peu plus d’un quart (soit 73 régions) indiquaient que les activités industrielles représentaient au moins 32,0 % de leur force de travail dans l’économie marchande non financière. Les pourcentages les plus élevés en 2011 — de 45,1 % à 47,4 % — ont été enregistrés dans les régions de Severovýchod et Strední Morava, en République tchèque, de Közép-Dunántúl, en Hongrie, de Vest et Centru, en Roumanie, et de Severozapaden et Severen tsentralen, en Bulgarie. Ces régions affichant un niveau particulièrement élevé de spécialisation industrielle étaient situées le long d’une ligne allant de Liberec, une ville du nord de la République tchèque spécialisée dans la fabrication de textiles, à Ruse, le plus grand port fluvial de Bulgarie.

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Pleins feux sur les régions:


Vest (RO42), Roumanie

Place de l’Union, Timisoara
La région de Vest, en Roumanie occidentale, est caractérisée par un niveau relativement élevé d’investissements étrangers. Elle est située à proximité de la frontière hongroise. Près de la moitié (soit 47,4 %) de la force de travail de l’économie marchande non financière dans la région de Vest était employée dans le secteur industriel, ce qui représentait le pourcentage le plus élevé de toute l’UE-28 en 2011. Sur les huit régions NUTS 2 qui constituent la Roumanie, cinq affichaient un pourcentage d’emplois dans le secteur industriel supérieur à 40 %, tandis que seule la région abritant la capitale, Bucureşti - Ilfov, affichait un pourcentage inférieur à la moyenne de l’UE-28.
© Photo: Todor Bozhinov

Le poids de l’économie industrielle avait tendance à être relativement important dans tout l'est de l’Europe…

De manière plus générale, le poids de l’économie industrielle dans l’économie marchande non financière avait tendance à être relativement important dans la plupart des régions de l’est de l’Europe en 2011. Cette tendance était plus marquée en Bulgarie, en République tchèque, en Hongrie, en Pologne et en Roumanie. Ce niveau relativement élevé de spécialisation dans les activités industrielles en Europe de l’Est peut refléter, dans une certaine mesure, les coûts relativement faibles de la main-d’œuvre, la délocalisation et les stratégies d’investissements étrangers directs.

… tandis que les activités industrielles représentaient au moins 40 % de la force de travail de l’économie marchande non financière dans trois régions du sud de l’Allemagne

Les régions de Tübingen, Oberfranken et Oberpfalz, dans le sud de l’Allemagne, étaient les seules régions d’États membres de l’UE-15 dans lesquelles les activités industrielles représentaient au moins 40,0 % de la force de travail de leur économie marchande non financière. Par ailleurs, dans 30 autres régions d’États membres de l’UE-15, la force de travail industrielle représentait au moins 32 % des personnes travaillant dans l’économie marchande non financière (zones les plus sombres sur la carte 1). Près de la moitié de ces régions étaient situées en Allemagne (14 régions), les autres poches d’activité industrielle se trouvant en Italie (cinq régions), en France, en Espagne, en Autriche et en Suède (deux régions dans chacun de ces pays), ainsi qu’au Danemark, au Portugal et en Finlande (une région). Parmi celles-ci, les taux d’emplois industriels les plus élevés ont été enregistrés dans les régions suivantes: Marche, en Italie (39,3 %); Småland med öarna, en Suède (37,3 %); Comunidad Foral de Navarra, en Espagne (36,7 %); Franche-Comté, en France (36,6 %, données de 2010) et Länsi-Suomi, en Finlande (36,0 %).

Toutes les régions du Luxembourg (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse), de l’Irlande, des Pays-Bas et du Royaume-Uni enregistraient des taux d’emploi particulièrement faibles dans leur secteur industriel. Au Luxembourg, la force de travail industrielle représentait 15,1 % des emplois dans l’économie marchande non financière en 2011, tandis que les pourcentages les plus élevés des autres pays s’élevaient à 19,3 % aux Pays-Bas (région d’Overijssel), 22,8 % en Irlande (région de Border, Midland and Western) et 25,8 % au Royaume-Uni (région de North Eastern Scotland).

L’activité industrielle était relativement faible dans la plupart des régions abritant des capitales, ainsi que dans les régions éloignées situées en périphérie de l’Union

Dans 72 régions de l’Union, les activités industrielles représentaient moins de 18 % de la force de travail de l’économie marchande non financière. C’était souvent le cas dans les régions abritant les capitales, ainsi que dans les régions relativement éloignées situées en périphérie de l’Union, par exemple les régions insulaires (l’exception à cette règle étant l’exploration du pétrole et du gaz naturel au large de la côte nord-est de l’Écosse).

Dans 12 de ces 72 régions, l’économie industrielle représentait moins d’un emploi sur dix au sein de la force de travail de l’économie marchande non financière; il convient de noter que les données concernant 8 des 72 régions sont confidentielles, et que d’autres régions pourraient donc présenter un poids relatif de l’emploi industriel inférieur à 10 %. Ces 12 régions étaient situées dans sept États membres différents de l’Union, le pourcentage le plus faible ayant été enregistré dans la Ciudad Autónoma de Melilla (Espagne), où il s’élevait à 1,8 % seulement. Trois autres régions de l’Espagne affichaient un pourcentage de l’activité industrielle dans la force de travail de l’économie marchande non financière inférieur à 10,0 %: la Ciudad Autónoma de Ceuta et deux grandes destinations touristiques, les régions des Canarias et des Illes Balears. Les autres destinations touristiques caractérisées par des pourcentages d’emploi faibles dans l’économie industrielle incluent la région insulaire grecque de Notio Aigaio, dans la mer Égée, et l’île française de Corse (les données relatives à ces deux régions concernent l’année 2010), et la région d’Algarve, dans le sud du Portugal. Les autres régions concernées sont les régions de Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdstedelijk Gewest, Noord-Holland, Inner London, Outer London, et Utrecht (Pays-Bas).

Un peu moins d’une personne sur dix au sein de la force de travail de l’économie marchande non financière était employée dans le secteur de la construction

L’analyse régionale présentée dans la carte 1 peut être comparée à celle des cartes 2 et 3, qui fournissent des informations relatives au poids relatif des secteurs de la construction et des services non financiers dans la force de travail de l’économie marchande non financière. Étant donné que le secteur de la construction représentait un pourcentage relativement faible de l’économie marchande non financière de l’UE-28 en 2011, c’est-à-dire un peu moins d’une personne sur dix au total (9,7 %), les tendances présentées à la carte 1 sont dans une certaine mesure reflétées sur la carte 3: en effet, les régions affichant un pourcentage d’emplois relativement bas dans le secteur industriel affichent également selon toute attente un pourcentage relativement élevé de leur force de travail employée dans le secteur des services non financiers.

Carte 2: Emploi dans le secteur de la construction, par région de niveau NUTS 2, 2011 (1)
(en % de l’économie marchande non financière) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

La carte 2 présente le pourcentage d’emploi dans le secteur de la construction en 2011. Le secteur de la construction a connu une contraction considérable dans certains États membres de l’Union pendant la crise économique et financière: les secteurs de la construction en Irlande, en Espagne et à Chypre étaient par exemple florissants avant la crise. Dans 50 régions de l’Union, le secteur de la construction représentait moins de 8,0 % de la force de travail de l’économie marchande non financière — ces régions correspondent aux zones les plus claires sur la carte 2. La grande majorité de celles-ci étaient situées en Allemagne (24 régions) ou au Royaume-Uni (13 régions), les autres se trouvant en Belgique, en Bulgarie, en Irlande, en Hongrie et aux Pays-Bas ainsi que dans les régions abritant les capitales de France et de Slovaquie.

Un faible niveau d’activité dans le secteur de la construction dans de nombreuses régions abritant une capitale

Le faible poids relatif des activités de construction dans l’emploi dans les régions abritant les capitales peut être lié au fait que les entreprises de construction installent leurs bureaux, leurs aires de stationnement et leurs sites destinés au stockage des matériaux et des équipements de construction à l’extérieur des régions abritant les capitales, en raison du prix des terrains ou des loyers élevés dans les capitales et les grandes conurbations. Dans le cas de certaines villes, cet éloignement peut également s’expliquer par le manque de sites disponibles. Le pourcentage le plus faible de personnes travaillant dans le secteur de la construction — 3,6 % de la force de travail de l’économie marchande non financière en 2011 — était enregistré dans la région d’Inner London, qui abrite la capitale britannique.

Cinq régions de l’Allemagne, principalement urbaines — Hamburg, Bremen, Köln, Darmstadt et Mittelfranken — ainsi que la région Southern and Eastern, qui abrite la capitale de l’Irlande, étaient également caractérisées par des pourcentages d’emploi dans le secteur de la construction inférieurs à 5,0 %. En revanche, l’autre région de l’Irlande — Border, Midland and Western — qui faisait auparavant partie des dix régions de l’Union présentant les pourcentages d’emploi les plus faibles dans le secteur de la construction en 2010, avait presque rejoint la moyenne de l’UE-28 en 2011 (avec un taux d’emploi de 9,0 %). Bien qu’étant le signe d’une certaine reprise, cette situation tranchait cependant nettement avec l’importance du secteur de la construction en Irlande avant la crise.

En Corse, près d’un quart de la force de travail de l’économie marchande non financière était employée dans le secteur de la construction

Dans 45 régions de l’Union, les activités de construction représentaient au moins 14,0 % de la force de travail de l’économie marchande non financière en 2011. Ces régions étaient situées dans différents États membres: étaient concernées près de la moitié des régions de la France (20 régions, données de 2010), six régions de l’Italie, quatre régions du Portugal, trois régions de la Belgique et de l’Espagne, deux régions de la Grèce (données de 2010) et une région du Danemark, de l’Autriche, de la Slovaquie, de la Finlande, de la Suède, de Chypre et du Luxembourg (ces deux derniers pays constituant une seule région à ce niveau d’analyse). Le pourcentage le plus élevé des activités de construction dans la force de travail de l’économie marchande non financière a été enregistré dans la région insulaire française de Corse (24,5 %), tandis que la région du Languedoc-Roussillon, dans le sud de la France, était la seule autre région dans laquelle plus d’un travailleur sur cinq dans l’économie marchande financière était employé dans le secteur de la construction.

Malgré un ralentissement spectaculaire des activités de construction en Espagne, dans trois régions du pays au moins 14,0 % de la force de travail de l’économie marchande non financière étaient employés dans le secteur de la construction en 2011. Deux de ces régions étaient situées au centre du pays et affichaient une densité de population relativement faible, à savoir les régions d’Extremadura et de Castilla-La Mancha, et la troisième était la ville autonome d’outre-mer de Ciudad Autónoma de Ceuta.

Les services non financiers représentaient près de deux emplois sur trois au sein de l’économie marchande non financière de l’Union

Les services non financiers représentaient près de deux tiers (65,6 %) de la force de travail de l’économie marchande non financière de l’UE-28 en 2011. La carte 3 présente la répartition par région de la force du travail du secteur des services non financiers. Les forces de travail les plus fortement orientées vers les services ont souvent tendance à être enregistrées dans les grands centres urbains, notamment dans les régions capitales.

Carte 3: Emploi dans le secteur des services non financiers, par région de niveau NUTS 2, 2011 (1)
(en % de l’économie marchande non financière) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

L’importance relative la plus élevée de la force de travail dans les services non financiers a été enregistrée dans la région d’Inner London

Les services non financiers représentaient au moins 70,0 % de la force de travail de l’économie marchande non financière dans 85 régions NUTS 2 dans toute l’Union en 2011 (zones les plus foncées sur la carte 3; il convient de noter que les données concernant six de ces régions sont confidentielles). Dans 16 des 79 autres régions, le poids relatif des services non financiers s’élevait à 80 % ou plus, le pourcentage le plus important ayant été enregistré dans la région d’Inner London (93,8 %). Le pourcentage d’emploi dans les services non financiers était supérieur ou égal à 80 % dans cinq autres régions abritant des capitales — toutes situées dans des États membres de l’UE-15 — à savoir les régions de Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdstedelijk Gewest, Noord-Holland, Berlin, Southern and Eastern (Irlande) et Comunidad de Madrid. Un pourcentage supérieur à 80 % a également été enregistré dans la région abritant la capitale norvégienne, Oslo og Akershus (81,0 %).

Les services non financiers représentaient également un pourcentage relativement important des emplois dans plusieurs régions touristiques, notamment les régions insulaires, par exemple Notio Aigaio en Grèce et les Canarias en Espagne. Un pourcentage important a également été enregistré dans la région portugaise de l’Algarve.

Parmi les États membres qui ont adhéré à l’Union depuis 2004, les régions abritant les capitales de la Slovaquie (Bratislavský kraj, 77,6 %), de la Hongrie (Közép-Magyarország, 74,3 %), de la Roumanie (Bucureşti - Ilfov, 72,1 %), de la Pologne (Mazowieckie, 71,1 %) et de la République tchèque (Praha, pour laquelle la valeur est confidentielle et ne peut donc être divulguée), ainsi que Chypre (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse, 70,1 %), étaient les seules régions dans lesquelles les services non financiers représentaient au moins 70,0 % de la force de travail de l’économie marchande non financière.

Ce pourcentage était inférieur à 55,0 % dans 62 régions de l’Union (zones les plus claires sur la carte 3), et, dans 28 de ces régions, il était inférieur ou égal à 50,0 %. Il s’agissait souvent de régions affichant un niveau relativement élevé de spécialisation dans les activités industrielles. En effet, la plupart d’entre elles étaient situées en Bulgarie, en République tchèque, en Hongrie, en Pologne et en Roumanie. Dans deux régions d’États membres de l’UE-15 seulement, le pourcentage des services non financiers dans la force de travail de l’économie marchande non financière était inférieur à 50 %: les régions d’Auvergne et de Franche-Comté, toutes deux situées en France.

Analyse détaillée des spécialisations au sein de l’économie marchande non financière

Le tableau 1 présente une analyse des activités beaucoup plus approfondie, pour les sections et les divisions de la NACE. Pour chaque activité, le tableau indique la part médiane et la part moyenne de cette activité dans la force de travail de l’économie marchande non financière pour toutes les régions. Les deux dernières colonnes du tableau indiquent, pour chaque activité, quelle région était la plus spécialisée, et présentent la part de l’emploi de cette activité par rapport à la force de travail de l’économie marchande non financière dans cette région. Il convient de noter que certaines de ces informations sont confidentielles, bien que les noms des régions les plus spécialisées (mais pas le taux correspondant) soient présentés dans le tableau.

Tableau 1: Pourcentage moyen de l’emploi dans l’économie marchande non financière et régions les plus spécialisées, par activité (sections et divisions de la NACE) et par région NUTS 2, 2011 (1) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

Les régions de Śląskie et de North Eastern Scotland étaient spécialisées dans les industries extractives

Les activités d’extraction de minerais énergétiques et métalliques tendent à être très concentrées en raison de la localisation géographique des gisements, et seules quelques régions étaient donc très spécialisées dans ces activités. En raison de ces caractéristiques, une poignée de régions peuvent représenter un pourcentage relativement important des emplois pour certaines de ces activités. Les exemples les plus remarquables incluent l’extraction de houille et de lignite dans la région de Śląskie (Pologne) ou les services de soutien à l’exploitation minière dans les régions de North Eastern Scotland (Royaume-Uni) et Agder og Rogaland (Norvège), qui contribuent à l’extraction de pétrole brut et de gaz naturel au large de la mer du Nord.

Des activités manufacturières primaires souvent situées dans des zones rurales

Les activités manufacturières qui incluent les premières étapes de la transformation de produits issus de l’agriculture, de la pêche ou de la sylviculture tendent à être concentrées dans les régions proches de la source des matières premières utilisées. Les régions les plus spécialisées dans l’industrie alimentaire (division 10 de la NACE) étaient souvent situées dans des zones rurales ou à proximité des centres de production agricole: par exemple, les régions de Bretagne (nord-ouest de la France), Podlaskie (Pologne orientale), Dél-Alföld (Hongrie), Alentejo (Portugal), Severen tsentralen (Bulgarie) ou Lincolnshire (Royaume-Uni). Les régions nordiques et baltes très boisées, ainsi que les régions montagneuses du centre de la Slovaquie, étaient parmi les régions les plus spécialisées dans le travail du bois et la fabrication d’articles en bois (division 16 de la NACE) ainsi que dans l’industrie du papier et du carton (division 17 de la NACE). La Lettonie (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse) était la région la plus spécialisée dans le travail du bois et la fabrication d’articles en bois, et la région de Norra Mellansverige (Suède) était la plus spécialisée dans la fabrication de pâte à papier et de carton. Certaines activités manufacturières qui nécessitent le traitement ou l’utilisation de minerais peuvent être situées à proximité de gisements. La région de Swietokrzyskie (Pologne) était spécialisée dans les autres industries extractives, ainsi que dans la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques.

Des régions allemandes et belges spécialisées dans la production de produits chimiques et pharmaceutiques

Plusieurs régions de l’Allemagne et de la Belgique étaient relativement spécialisées dans la production de produits chimiques et pharmaceutiques, la région de Rheinhessen-Pfalz étant la plus spécialisée dans la fabrication de produits chimiques et la région Prov. Brabant Wallon étant la plus spécialisée dans la fabrication de produits pharmaceutiques. Le niveau le plus élevé de spécialisation régionale en ce qui concerne la fabrication de caoutchouc et de plastiques a été observé dans la région française d’Auvergne, où se trouve la ville de Clermont-Ferrand. Plusieurs régions de l’Allemagne étaient hautement spécialisées dans le génie électrique et la fabrication de machines et de véhicules automobiles, la spécialisation régionale la plus élevée en ce qui concerne ces activités ayant été enregistrée dans les régions d’Oberpfalz, de Tübingen et de Braunschweig.

Commerce de détail

Le secteur du commerce de détail est présent dans toutes les régions de l’Union, même si des différences relativement importantes existent entre les différents pays concernant la structure du commerce de détail, par exemple le pourcentage des détaillants de produits alimentaires et non alimentaires, des supermarchés et hypermarchés, des grands magasins, des centres commerciaux et des lieux de vente situés à l’extérieur des villes. Le nombre le plus important de personnes occupées dans le secteur du commerce de détail (division 47 de la NACE) en 2012 était enregistré dans la région de Lombardia (près de 307 000 personnes). Cela représentait 9,7 % de la force de travail de l’économie marchande non financière, et cette région constituait l’une des quelques régions dans lesquelles moins d’un dixième de la force de travail était employé dans le secteur du commerce de détail. Ce secteur représentait généralement un pourcentage relativement faible de l’emploi dans l’économie marchande non financière dans la plupart des régions abritant une capitale: tel était particulièrement le cas dans les régions de Hovedstaden, Île de France (données de 2010), Luxembourg, Helsinki-Uusimaa et Stockholm.

En revanche, 28,9 % de la force de travail de l’économie marchande non financière dans la région française du Nord - Pas-de-Calais (données de 2010) était employée dans le secteur du commerce de détail (soit près de 235 000 personnes). Le commerce de détail représentait environ un cinquième de la force de travail de l’économie marchande non financière dans plusieurs régions relativement rurales de France, ainsi que dans des régions de l’ouest de l’Allemagne, dans la plupart des régions grecques et dans des régions du sud de l’Italie et de l’ouest du Royaume-Uni.

Les régions insulaires et abritant une capitale sont souvent les plus spécialisées dans les services de transports

Les services de transports sont influencés par la localisation, le transport par eau (division 50 de la NACE) étant naturellement bien développé dans les régions côtières et les îles tandis que les transports aériens (division 51 de la NACE) sont généralement importants dans les régions situées à proximité de grandes villes, mais également dans les régions insulaires (en particulier si leurs activités sont axées sur le tourisme). La petite région insulaire d’Åland (Finlande) est un centre de liaisons par ferry entre la Suède et la Finlande ainsi que pour d’autres liaisons dans la mer baltique — elle était très spécialisée dans le transport par eau, qui représentait 32,6 % du nombre total de la force de travail de l’économie marchande non financière de la région en 2011. La région d’Outer London était la région la plus spécialisée dans les transports aériens. Parmi les autres régions présentant une proportion très élevée de la force de travail de leur économie marchande non financière dans ce secteur, figuraient les régions de Noord-Holland (abritant la capitale néerlandaise), de Köln en Allemagne et de Niederösterreich en Autriche. La région allemande de Köln (qui englobe la ville de Bonn, siège de Deutsche Post DHL) était particulièrement spécialisée dans les services postaux et de courrier, qui représentaient plus d’un emploi sur 10 dans la force de travail de l’économie marchande non financière de cette région.

Les États membres méridionaux comptent parmi les plus spécialisés dans les services d’hébergement

Les régions traditionnellement associées au tourisme, par exemple de nombreuses régions en Grèce, en Italie, au Portugal et en Espagne, étaient les plus spécialisées dans les services d’hébergement (division 55 de la NACE) et les activités liées à la restauration (division 56 de la NACE). L’importance relative du tourisme dans un grand nombre de ces régions a été d’autant plus cruciale ces dernières années, compte tenu des effets de la crise financière et économique. La région grecque de l’Égée-Méridionale (Notio Aigaio — qui englobe notamment les îles de Kos, Mykonos et Rhodes) a affiché la part la plus élevée de la force de travail de l’économie marchande non financière employée dans les activités d’hébergement et de restauration. Ces services représentaient aussi une part relativement importante de la force de travail de l’économie marchande non financière dans les régions alpines de la Provincia Autonoma Bolzano/Bozen (Italie) et du Tirol (Autriche), dans les régions insulaires des Illes Balears (Espagne) et de la Região Autónoma da Madeira (Portugal), ainsi qu’en Algarve (Portugal), dans les Scottish Highlands and Islands (Royaume-Uni) et dans la région côtière allemande de Mecklenburg-Vorpommern.

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Pleins feux sur les régions:


Latvia (LV00), Lettonie

La cathédrale de Riga et le pont de Vanšu, Lettonie
La Lettonie constitue une seule région NUTS 2. Tout comme les autres États membres baltes, la Finlande et la Suède, elle est caractérisée par de nombreuses forêts naturelles. La Lettonie était la région la plus spécialisée de l’Union pour le travail du bois et la fabrication d’articles en bois, cette activité représentant 4,2 % des emplois de l’économie marchande non financière du pays en 2011.
© Photo: David Holt

Les régions abritant les capitales et leurs environs sont spécialisées dans les services aux entreprises

La spécialisation dans les activités d’information et de communication (divisions 58 à 63 de la NACE), les activités immobilières (section L de la NACE), les activités spécialisées, scientifiques et techniques (divisions 69 à 75 de la NACE) et les activités de services administratifs et de soutien (divisions 77 à 82 de la NACE) nécessite parfois l’accès à une masse critique de clients (entreprises ou ménages) ou à une base de connaissances spécifique (chercheurs externes ou personnel qualifié). La région britannique d’Inner London était la plus spécialisée dans la production multimédia (division 59 de la NACE), tandis que dans une autre région britannique, celle de Berkshire, Buckinghamshire and Oxfordshire, la part la plus importante de la force de travail de l’économie marchande non financière était employée dans le secteur informatique (division 62 de la NACE). La région abritant la capitale belge, la Région de Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdstedelijk Gewest, ainsi que la région de Köln, en Allemagne, étaient les régions les plus spécialisées dans le secteur des télécommunications (division 61 de la NACE). La Lettonie était la région la plus spécialisée dans les activités immobilières, tandis que des régions du Royaume-Uni étaient les plus spécialisées dans pratiquement toutes les activités spécialisées, scientifiques et techniques: Inner London en ce qui concerne les activités juridiques et comptables (division 69 de la NACE), les activités des sièges sociaux (division 70 de la NACE), la publicité et les études de marché (division 73 de la NACE) et les autres activités spécialisées, scientifiques et techniques (division 74 de la NACE); North Eastern Scotland en ce qui concerne les activités d’architecture et d’ingénierie (division 71 de la NACE) — cette région fournit, entre autres services, des services pour les plateformes pétrolières et gazières de la mer du Nord; et North Yorkshire en ce qui concerne les activités vétérinaires. Bien que la région norvégienne de Trøndelag ait enregistré le niveau de spécialisation le plus élevé dans la recherche-développement scientifique (division 72 de la NACE), la région d’East Anglia (qui abrite la ville de Cambridge) affichait également un niveau élevé de spécialisation dans ces activités.

La région de la capitale portugaise de Lisboa était la plus spécialisée dans les activités de services administratifs et de soutien (section N de la NACE), celles-ci représentant 20,5 % de la force de travail de son économie marchande non financière. À un niveau plus détaillé, la région de Groningen (Pays-Bas) était particulièrement spécialisée dans les activités liées à l’emploi (division 78 de la NACE) et la région de la capitale roumaine, Bucuresti - Ilfov, était celle où la proportion de la force de travail de l’économie marchande non financière occupée dans les services d’enquêtes et de sécurité (division 80 de la NACE) était la plus élevée.

Étendue de la spécialisation

Le graphique 1 donne un aperçu de l’importance relative des différentes activités économiques au niveau des sections de la NACE dans la force de travail de l’économie marchande non financière. Pour chaque activité, les lignes horizontales indiquent la fourchette entre la région présentant la plus faible part de la force de travail de l’économie marchande non financière dans cette activité et la région présentant la part la plus élevée. La région affichant la part la plus élevée est aussi indiquée dans le graphique. Les valeurs extrêmes des parts les plus élevées et les plus faibles pouvant être influencées par une seule région, la case colorée montre une fourchette plus étroite qui couvre la moitié des régions (appelée «intervalle interquartile»), avec un quart de toutes les régions présentant une part plus élevée de leur force de travail affectée à cette activité et un quart des régions affichant une part inférieure. La barre centrale dans la case colorée indique la valeur de la région médiane. Les activités sont classées du secteur employeur le plus important (commerce) au moins important (activités extractives).

Graphique 1: Spécialisation régionale par activité, par région de niveau NUTS 2, 2011 (1)
(en % des emplois au sein de l’économie marchande non financière de la région) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

La situation dans l’industrie manufacturière (section C de la NACE) est particulière à plusieurs égards. L’écart entre les régions les moins spécialisées et les plus spécialisées est très grand dans l’industrie manufacturière et la case colorée est également très large, ce qui révèle une importance très variable de l’industrie manufacturière entre les régions de l’UE. En revanche, la distribution de l’emploi pour les grandes activités de base telles que la construction et le commerce, qui s’adressent généralement à des clients plus locaux, était nettement plus étroite, en termes tant d’écart des valeurs extrêmes (illustré par les lignes horizontales) que de largeur de l’intervalle interquartile (case colorée couvrant la moitié des régions)

La part de l’industrie manufacturière dans la force de travail de l’économie marchande non financière a enregistré sa valeur la plus élevée, soit 44,6 %, dans la région tchèque de Severovýchod…

L’industrie manufacturière représentait dans le nombre total de personnes occupées dans l’économie marchande non financière, des pourcentages compris entre 1,5 % et 44,6 % — ce dernier chiffre ayant été enregistré dans la région de Severovýchod (République tchèque). Les transports et l’entreposage (section H de la NACE) et les industries extractives (section B de la NACE) sont également des activités dans lesquelles quelques régions sont très spécialisées. La région la plus spécialisée dans les transports et l’entreposage était la petite région insulaire finlandaise d’Åland, où presque deux cinquièmes de la force de travail (39,7 %) étaient occupés dans le secteur. La spécialisation à Åland est presque exclusivement due à l’importance des transports par eau. Les ressources naturelles jouent un rôle essentiel dans les industries extractives et, de ce fait, de nombreuses régions n’enregistrent que peu, voire pas d’activités de ce type. Seules quelques rares régions sont hautement spécialisées en raison de la présence de gisements de minerais métalliques, de charbon, de pétrole ou de gaz. Les activités extractives représentaient 11,9 % de la force de travail de l’économie marchande non financière pour North Eastern Scotland (Royaume-Uni), alors que la part médiane de toutes les régions de l’UE s’élevait à 0,3 %

… tandis que la part du commerce s’élevait à 41,0 % dans la région grecque de Dytiki Ellada

En revanche, la distribution de la main-d’œuvre était beaucoup plus étroite pour le commerce (section G de la NACE), qui est l’activité affichant la part d’emploi médiane la plus élevée, dans la mesure où ces activités étaient présentes à une échelle relativement importante dans toutes les régions. Les pourcentages de personnes occupées par le commerce allaient d’un minimum de 16,2 % à un peu plus de deux cinquièmes (41,0 %) de la force de travail de l’économie marchande non financière, à Dytiki Ellada (partie occidentale de la Grèce).

Concentration des activités

Graphique 2: Concentration des activités (divisions de la NACE), par région de niveau NUTS 2 dans l’Union, 2011 (1)
(en %, part cumulée des X régions les plus importantes dans l’emploi pour le secteur concerné) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

Tandis qu’une analyse de la spécialisation indique l’importance relative d’une activité donnée dans une région, indépendamment de la taille de la région ou de l’activité, le graphique 2 montre dans quelle mesure une activité particulière est exercée largement dans la plupart des régions ou concentrée dans un petit nombre de régions.

Des emplois fortement concentrés dans les industries extractives…

Quatre des cinq divisions des industries extractives de la NACE ont dominé le classement pour l’année 2011, une part très élevée de l’emploi étant concentrée dans un nombre relativement réduit de régions. L’activité caractérisée par la plus forte concentration était l’extraction de houille et de lignite (division 05 de la NACE), pour laquelle l’intégralité de la force de travail de l’Union était concentrée dans 50 régions seulement. En ce qui concerne l’extraction de minerais métalliques (division 07 de la NACE), les 10 régions dans lesquelles ce secteur contribuait le plus à l’emploi représentaient 83,9 % de la force de travail totale. Ces deux activités étaient les seules pour lesquelles plus des trois quarts de la force de travail étaient concentrés dans seulement 10 régions NUTS 2 dans toute l’Union.

L’extraction de houille, de charbon, de pétrole brut et de gaz naturel, les services de soutien à l’exploitation minière, les services de transport aérien et l’industrie du cuir et de la chaussure étaient tous caractérisés par une concentration relativement élevée, puisque plus de la moitié de la force de travail de chacun de ces secteurs était regroupée dans 10 régions NUTS 2 ou moins en 2011. Dans le cas du transport aérien, la domination des 10 premières régions était due à la concentration dans de grandes régions urbaines où sont situés les grands aéroports, parmi lesquelles il convient de citer, en premier lieu, les régions de London (Outer London), Paris, Köln, Amsterdam et Madrid. L’industrie du cuir et de la chaussure constitue, pour sa part, une activité relativement réduite, fortement concentrée dans des régions italiennes, portugaises et roumaines.

… mais répartis entre de nombreuses régions dans les secteurs de la construction et de la distribution

Dans le cas de 11 divisions de la NACE, plus de la moitié de la force de travail était employée en dehors des 50 régions caractérisées par les taux d’emploi les plus élevés. Ces pourcentages relativement élevés étaient souvent dus à la disponibilité généralisée et au caractère omniprésent des matières premières telles que produits alimentaires ou produits de construction, ainsi qu’au besoin d’une offre locale (par exemple le commerce automobile et le commerce de détail). Les divisions de la NACE présentant les plus faibles niveaux de concentration en 2011 incluaient le commerce et la réparation d’automobiles (division 45 de la NACE), l’industrie alimentaire (division 10 de la NACE), le commerce de détail (division 47 de la NACE), les travaux de construction spécialisés (division 43 de la NACE) et les activités vétérinaires (division 75 de la NACE).

Carte 4: Concentration régionale des activités, par région de niveau NUTS 2, 2011 (1)
(en %, part cumulée des cinq principaux secteurs d’activité (divisions NACE) dans l’emploi de l’économie marchande non financière de la région) - Source: Eurostat (sbs_r_nuts06_r2)

La carte 4 présente un aspect différent de la concentration, à savoir la mesure dans laquelle une région donnée dépend d’un petit nombre d’activités importantes, ou, à l’inverse, si elle se caractérise par une plus grande diversification. La carte présente un indicateur basé sur la part cumulée des cinq activités principales (divisions NACE) dans la force de travail de l’économie marchande non financière: les cinq activités principales sont sélectionnées individuellement pour chaque région, même si plusieurs d’entre elles, comme le commerce de détail, font parties des cinq principaux secteurs employeurs dans presque toutes les régions.

Dans les destinations touristiques, les emplois sont concentrés dans un nombre relativement restreint d’activités

Des niveaux élevés de concentration de l’emploi ont tendance à être enregistrés dans les régions où les secteurs de la construction, du commerce et d’autres services dominent l’économie marchande non financière. Les régions caractérisées par la plus grande concentration des emplois dans les cinq secteurs principaux étaient souvent des régions touristiques, en particulier certaines régions de la Grèce, de l’Espagne, de la France, de l’Italie et du Portugal, soulignant l’importance des secteurs de la construction, du commerce, des transports et des services d’hébergement et de restauration dans ces régions.

Dans 89 régions NUTS 2, plus de 45,0 % des emplois non financiers étaient concentrés dans les cinq secteurs principaux. Il est à noter que les données concernant trois de ces régions sont confidentielles. Parmi ces 89 régions, les cinq secteurs principaux employant le plus de personnes représentaient au moins 60 % de la force de travail dans six régions seulement. Le pourcentage le plus élevé a été enregistré dans la destination touristique grecque de Notio Aigaio, dont 71,9 % de la force de travail étaient employés dans seulement cinq secteurs.

En revanche, les concentrations les plus faibles ont principalement été enregistrées dans les régions présentant un secteur des services relativement réduit et une activité manufacturière relativement importante. Tel était souvent le cas dans les régions d’Europe orientale, en particulier en République tchèque, en Estonie, en Hongrie, en Slovénie et en Roumanie, mais également dans plusieurs régions de l’Allemagne, de l’Italie, de la Finlande et de la Suède. Les cinq secteurs principaux représentaient moins de 35 % de la force de travail de l’économie marchande non financière dans cinq régions de la République tchèque (Moravskoslezsko, Jihovýchod, Jihozápad, Severozápad et Severovýchod), dans les régions hongroises de Közép-Dunántúl et Közép-Magyarország, dans les deux régions qui constituent la Slovénie, dans la région d’Île de France, qui abrite la capitale française, dans les régions de Dolnośląskie (Pologne), Centru (Roumanie) et Länsi-Suomi (Finlande), ainsi qu’en Estonie (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse).

Sources et disponibilité des données

Les SSE régionales fournissent aux utilisateurs des informations concernant la structure, les performances et le développement des économies marchandes régionales. Cette source de données détaillées et harmonisées propose, pour chaque secteur, des statistiques concernant le nombre de lieux de travail et de personnes occupées, les traitements et les salaires, et les investissements.

Les SSE régionales sont collectées en vertu d’un règlement du Parlement européen et du Conseil, sur la base des définitions et des analyses (ventilations) présentées dans les règlements d’exécution de la Commission européenne. Les données des SSE régionales présentées dans cet article sont limitées à l’économie marchande non financière, qui inclut les sections B (industries extractives), C (industrie manufacturière), D (production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné), E (production et distribution d’eau; assainissement et gestion des déchets), F (construction), G (commerce et distribution), H (transports et entreposage), I (hébergement et restauration), J (information et communication), L (activités immobilières), M (activités spécialisées, scientifiques et techniques) et N (activités de services administratifs et de soutien) de la NACE, ainsi que la division 95 de la NACE (réparation d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques). Les données agrégées concernant l’économie marchande non financière excluent donc l’agriculture, la sylviculture et la pêche, ainsi que l’administration publique et les autres services (tels que la défense, l’enseignement et la santé), qui ne sont pas couverts par les SSE. Elles excluent par ailleurs les services financiers (section K de la NACE).

Le type d’unité statistique utilisé pour les données des SSE régionales est normalement l'unité locale, c’est-à-dire une entreprise ou une partie d’une entreprise située dans un lieu géographique défini. Les unités locales sont classées par secteur (selon la NACE), normalement en fonction de leur activité principale. Dans certains États membres de l’Union toutefois, le code d’activité est attribué sur la base de l’activité principale de l’entreprise à laquelle l’unité locale appartient. Il est donc possible que l’activité principale d’une unité locale soit différente de celle de l’entreprise à laquelle celle-ci appartient. Dès lors, les données nationales des SSE basées sur l’entreprise en tant qu’unité statistique ne peuvent être directement comparées aux agrégats nationaux établis à partir des SSE régionales.

En raison du caractère détaillé des SSE régionales, certaines données ne sont pas divulguées pour des raisons de secret statistique, conformément aux principes et orientations en vigueur. Lorsque c’est le cas, les données concernées sont signalées comme étant confidentielles, et les valeurs correspondantes ne sont pas publiées. Étant donné que les cartes choroplèthes présentées dans cet article sont compilées à partir d’une fourchette de valeurs pour chaque teinte, il a été possible de placer les données confidentielles dans une certaine catégorie tout en respectant les procédures de non-divulgation.

Définition des indicateurs

La principale variable utilisée pour l’analyse présentée dans le cadre du présent article est le nombre de personnes occupées. Aux fins des SSE, ce nombre correspond au nombre total de personnes (rémunérées ou non) travaillant au sein de l’unité considérée, auquel s’ajoute le nombre de personnes travaillant à l’extérieur de l’unité, tout en faisant partie de celle ci et en étant rémunérées par elle. Le nombre de personnes occupées inclut les propriétaires exploitants, les travailleurs familiaux non rémunérés, les travailleurs à temps partiel et les travailleurs saisonniers.

Contexte

La politique de cohésion soutient la création et la croissance des entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), dans le but de renforcer la compétitivité et les performances régionales. Les PME sont souvent confrontées à des difficultés en matière d’accès aux financements, de procédures administratives et d’adaptation aux progrès technologiques. L’Union cherche à surmonter ces difficultés par l’intermédiaire d’une combinaison d’investissements directs et de mesures de soutien, comme la formation, des services de soutien aux entreprises, la promotion d’un environnement innovant, l’offre d’informations sur l’accès aux financements ou le transfert de technologies, l’aide à l’accès aux marchés internationaux, ou le développement de réseaux et de centres de soutien.

Adopté en juin 2008, le «Small Business Act» pour l’Europe (COM(2008) 394) reflète la reconnaissance par la Commission européenne du rôle central des PME dans l’économie de l’Union (99 % des entreprises européennes sont des PME). Cette communication fixe un cadre stratégique pour les PME dans le but de favoriser l’entrepreneuriat, d’aider les PME à résoudre les problèmes s’opposant à leur développement, et d’instaurer le principe de «Think Small First» (ou «Priorité aux PME») dans le processus d’élaboration des politiques. En février 2011, la Commission a mené un réexamen du «Small Business Act» (COM(2011) 78), présentant une vue d’ensemble des progrès réalisés et définissant de nouvelles mesures visant à surmonter les difficultés issues de la crise économique et financière.

Parallèlement à ces initiatives, la Commission européenne a également adopté un plan d’action «Entrepreneuriat 2020» (COM(2013) 795) au début de l’année 2012, conçu pour stimuler l’esprit d’entreprise dans toute l’Union et pour éliminer les obstacles de manière à encourager plus d’entrepreneurs à créer une entreprise. Ce plan d’action comporte trois piliers principaux : l’éducation et la formation à l’entrepreneuriat; la création d’un environnement dans lequel les entrepreneurs peuvent prospérer et se développer; et le développement de modèles à suivre et l’inclusion de groupes spécifiques dont le potentiel entrepreneurial n’est pas pleinement exploité (par exemple les minorités ethniques). Ses objectifs sont multiples: agir sur les facteurs culturels qui dissuadent les personnes de créer une entreprise (par exemple en déstigmatisant les faillites d’entreprises); réduire les exigences administratives (souvent considérées comme un facteur dissuasif important pour la création d’une entreprise); et permettre aux entrepreneurs d’attirer plus facilement des investisseurs.

Pendant la crise économique et financière, l’Union a adopté un cadre temporaire simplifiant les règles qui gouvernent les systèmes d’aides d’État cofinancées par la politique de cohésion. Des systèmes ont été mis en place afin de permettre aux entreprises connaissant des difficultés économiques de bénéficier d’avances sur des aides d’État, de prêts bonifiés ou d’apports de capitaux supplémentaires.

De manière plus générale, les financements au titre des politiques régionale et de cohésion doivent respecter les règles relatives aux aides d’État fixées à l'article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, sauf dans le cas de dérogations liées au fonctionnement des fonds structurels permettant l’octroi d’aides visant à favoriser le développement économique de régions présentant un niveau de vie anormalement bas ou un grave problème de chômage, et d’aides visant à faciliter le développement de certaines activités économiques, à condition que ces aides n’altèrent pas défavorablement les conditions des échanges dans une mesure contraire à l’intérêt commun. Ces dérogations permettent aux États membres de l’Union d’octroyer des aides d’État aux entreprises situées dans des régions défavorisées de l’Union, afin de soutenir les investissements dans de nouvelles installations de production et la modernisation des installations existantes. L’ensemble des règles applicables peut être consulté sur la page «regional aid guidelines» (en anglais).


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Soutien aux entreprises — financement au titre de la politique de cohésion


Comme indiqué plus haut, l’Union a pour objectif de contribuer au développement des économies régionales en apportant son aide à la création et à la croissance des entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME). Les performances économiques des régions accusant un retard par rapport à la moyenne de l’Union peuvent être stimulées en soutenant les entrepreneurs (potentiels), en attirant des investisseurs et en renforçant la capacité de production de ces régions.

Plus d’un million d’entreprises sont créées chaque année au sein de l’Union, soit environ 10 % du nombre total d’entreprises commerciales, et les PME représentent environ deux tiers de tous les emplois dans le secteur privé dans l’Union. Les PME sont cependant confrontées à d’importantes difficultés en matière d’accès aux capitaux, et elles manquent souvent d’expérience, de savoir-faire ou de connaissances.

Pendant la période 2007–2013, l’Union a octroyé un montant total de 69 733 millions d’euros à des mesures d’aide aux entreprises, soit 20,3 % du budget total de la politique de cohésion. Les trois objectifs principaux étaient: un soutien direct aux PME, d’autres formes de soutien aux entreprises de grande et de petite dimension, et un soutien à la restructuration des entreprises et à la capacité d’adaptation des travailleurs. Le soutien aux entreprises représentait 33,7 % du budget total affecté à l’objectif lié à la compétitivité et à l’emploi au niveau régional, et un peu moins de 18 % des fonds affectés à l’objectif de convergence et à l’objectif de coopération territoriale européenne.

Pour en savoir plus: Soutien aux entreprises au titre de la politique de cohésion


Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Base de données

Statistiques régionales structurelles sur les entreprises (reg_sbs)
Données SSE (SBS) par région NUTS 2 et par NACE Rév. 2 (à partir de 2008) (sbs_r_nuts06_r2)
Données SSE (SBS) par région NUTS 2 (NUTS 2006) et par NACE Rév. 1.1 (1998–2007) (sbs_r_nuts03)
SBS (SSE) — données régionales — toutes activités (sbs_r)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)

Autres informations

Liens externes