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Statistiques sur les investissements directs étrangers

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Données extraites en avril 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.
Graphique 1: Flux et stocks d’IDE, UE-28, 2009-2015
(en milliards d’euros)
Source: Eurostat (bop_fdi_main), (bop_fdi6_flow) et (bop_fdi6_pos)
Tableau 1: Investissements directs étrangers, UE-28, 2012-2015
Source: Eurostat (bop_fdi_main) et (bop_fdi6_flow)
Graphique 2: Flux d’IDE sortants, moyenne de la période 2013-2015
(en % des flux extra-UE-28 sortants)
Source: Eurostat (bop_fdi6_flow)
Carte 1: Stocks d’IDE sortants, UE-28, fin 2015
Source: Eurostat (bop_fdi6_pos)
Tableau 2: Les dix premiers pays tiers partenaires de l’UE-28 en termes de positions d’IDE, fin 2012-2015
(en milliards d’euros)
Source: Eurostat (bop_fdi_main) et (bop_fdi6_pos)
Tableau 3: Stocks d’IDE des pays hors UE-28, par activité économique, fin 2014
(en milliards d’euros)
Source: Eurostat (bop_fdi6_pos)
Graphique 3: Revenus et retours sur investissement des IDE, UE-28, 2010-2015
Source: Eurostat (bop_fdi_main), (bop_fdi6_inc) et (bop_fdi6_pos)

Le présent article donne un aperçu des investissements directs étrangers (IDE) de l’Union européenne (UE) (stocks en fin d’exercice, flux annuels et revenus). L’analyse porte sur la période 2009-2015 pour l’UE-28; il convient d’observer que les données pour la période 2013–2015 reposent sur de nouvelles normes méthodologiques – manuel de la balance des paiements, 6e édition (BPM6), et définition de référence des investissements directs internationaux, 4e édition (BD4) –, par conséquent, les statistiques à partir de 2013 ne sont pas directement comparables à celles des années précédentes.

Principaux résultats statistiques

Points clés

Tant les flux entrants (investissements directs dans les États membres de l’Union en provenance de pays tiers) que les flux sortants (investissements directs des États membres de l’Union dans des pays tiers) de l’Union ont fortement chuté en 2014 et ont atteint leur niveau le plus bas au cours de la période 2009-2015. Ce net recul était principalement dû au désinvestissement important dans les pays partenaires traditionnels – les États-Unis et la Suisse – ainsi qu’au désinvestissement des États-Unis dans l’Union. En 2015, le niveau des flux d’IDE entrants et sortants s’est rétabli à un niveau similaire à celui de 2013.

Les stocks d’IDE ont augmenté en 2015, suivant la tendance observée les années précédentes, bien qu’avec un taux de croissance plus élevé que les années précédentes. En 2015, les revenus et retours sur les investissements sortants et entrants de l’UE-28 étaient légèrement inférieurs par rapport à l’année 2014. Comme les années précédentes, les flux d’IDE transitant par des entités à vocation spéciale (EVS) [1]. ont contribué de manière très significative aux résultats enregistrés.

Les flux d’IDE

Recul marqué des flux d’IDE en 2014 mais relance en 2015

Investissements directs des États membres de l’Union dans des pays tiers (flux sortants)

Après avoir augmenté au cours de la période 2009-2013, les investissements directs des États membres de l’Union dans des pays tiers ont marqué un net recul en 2014, atteignant leur niveau le plus bas pour la période 2009-2015 (voir le graphique 1) [2]. Ce net recul était principalement dû au désinvestissement important dans certains pays partenaires traditionnels – les États-Unis (- 83,3 milliards d’euros) et la Suisse (- 33,0 milliards d’euros) – voir le tableau 1. Le désinvestissement était particulièrement marqué dans les acquisitions de capital social aux États-Unis, la valeur étant passée de 206,8 milliards d’euros en 2013 à - 85,0 milliards d’euros en 2014.

Les investissements directs des États membres de l’Union ont également chuté fortement en Amérique centrale (mais sont restés positifs avec un total de 35,0 milliards d’euros), principalement en raison de la baisse des IDE de l’Union vers les centres financiers offshore situés dans cette région, où les entités à vocation spéciale jouent un rôle important.

En 2015, les investissements directs des États membres de l’Union dans des pays tiers ont enregistré une forte reprise, pour se rétablir près du niveau de 2013. Les investissements à destination des États-Unis et de la Suisse ont fortement augmenté, excédant dans les deux cas les niveaux de flux sortants vers ces pays enregistrés entre 2012 et 2014. De même, en 2015, les investissements à destination de l’Afrique de Sud étaient bien plus élevés que lors des autres années présentées dans le tableau 1, tout comme ceux à destination de la Turquie, de Singapour et du Japon.

Investissements directs dans les États membres de l’Union par des pays tiers (flux entrants)

Les investissements directs dans l’Union ont également baissé en 2014, à l’instar des flux sortants. À nouveau, cette évolution négative trouvait principalement son origine aux États-Unis, dont les flux ont diminué, passant de 352,8 milliards d’euros en 2013 à - 24,8 milliards d’euros en 2014; autrement dit, d’un investissement à un désinvestissement. Les investissements directs dans l’Union provenant de tous les autres continents ont également reculé (à l’exception du reste de l’Europe). Les investissements directs du Brésil sont passés de 10,0 milliards d’euros en 2013 à un désinvestissement de 2,0 milliards d’euros en 2014, tandis que ceux de Singapour sont passés de 11,7 milliards d’euros à un désinvestissement de - 4,5 milliards d’euros.

Comme les flux sortants, les flux entrants ont connu une forte reprise en 2015, tout en ne parvenant pas à se rétablir au niveau de 2013. Les investissements des États-Unis, en particulier, ont considérablement augmenté, atteignant 252,4 milliards d’euros en 2015, bien que ce niveau reste inférieur à celui de 2013 (352,8 milliards d’euros). En 2015, les investissements en provenance de la Suisse, du Canada, des pays du golfe Persique et de Singapour étaient plus élevés que lors de toutes les autres années présentées dans le tableau 1. Les investissements des centres financiers offshore dans l’UE ont également connu une forte reprise en 2015, atteignant 83,0 milliards d’euros, soit un peu moins que le niveau observé en 2012 (84,9 milliards d’euros).

Le Luxembourg est resté le premier investisseur de l’Union dans les pays tiers

Les flux d’IDE peuvent varier considérablement d’une année à l’autre, principalement sous l’influence de fusions et acquisitions de grande ampleur. De tous les États membres de l’Union, le Luxembourg est resté celui qui affichait la part la plus importante des flux d’IDE sortants de l’Union (voir le graphique 2).

Au cours de la période 2013-2015, la part du Luxembourg sur le total des flux d’IDE sortants de l’Union s’élevait à 40 %; les entités à vocation spéciale géraient la plupart des investissements directs du Luxembourg. Les entités à vocation spéciale jouent également un rôle important dans d’autres États membres de l’Union, notamment aux Pays-Bas, en Belgique et en Hongrie.

L’Amérique du Nord, en particulier les États-Unis, en était le principal destinataire, attirant environ 73 % des IDE du Luxembourg en direction des pays tiers entre 2013 et 2015. Les centres financiers offshore étaient également destination commune des IDE sortants du Luxembourg, ce qui souligne l’importance du secteur financier dans cet État membre.

Les Pays-Bas enregistraient également des flux d’IDE très importants en direction des pays tiers au cours de la période 2013-2015 (33 % du total de l’UE-28), se plaçant ainsi au deuxième rang des pays membres de l’Union, devant l’Espagne (9 du total).

Les stocks d’IDE

Une croissance plus rapide en 2015

Les stocks d’IDE entrants et sortants ont progressé à un rythme plus rapide en 2015 qu’en 2014. Entre fin 2014 et fin 2015, les stocks sortants de l’UE-28 ont gagné 14,9 % et les stocks entrants 20,7 %, par rapport à 10,0 % et 15,2 % entre fin 2013 et fin 2014.

L’Amérique du Nord est restée la principale destination des stocks d’IDE sortants de l’UE-28 dans les pays tiers

À la fin de 2015, l’Amérique du Nord affichait la proportion la plus élevée (40,8 %) de stocks d’IDE de l’UE-28 à l’étranger (voir la carte 1). Les États-Unis représentaient à eux seuls près de 37,1 % (2 560 milliards d’euros) du total des stocks sortants de l’UE-28 (voir le tableau 2).

Les pays tiers représentaient 19,6 % des stocks sortants de l’UE-28 fin 2015. La Suisse était le deuxième partenaire le plus important, avec 11,9 % des stocks sortants de l’UE-28, l’intermédiation financière étant le principal secteur d’activité concerné.

Fin 2015, les Bermudes arrivaient en troisième position avec une part de 5,3 % des stocks d’IDE sortants de l’UE-28, fidèle à son rôle de centre financier offshore. Le Brésil et le Canada se plaçaient en quatrième et cinquième positions, avec des parts de 4,8 % and 3,6 % des stocks d’IDE sortants de l’UE-28. Les pays d’Asie (à l’exception de ceux du Proche et du Moyen-Orient) représentaient 11,5 % des stocks sortants de l’UE-28. Les plus importants ont été enregistrés en Chine, à Singapour et à Hong Kong, qui ont représenté ensemble près de la moitié des positions de l’UE-28 en Asie à la fin de 2015.

Les États-Unis étaient le principal détenteur de stocks d’IDE entrants dans l’UE-28

À la fin de l’année 2015, les États-Unis détenaient près de deux cinquièmes (41 %) du total des stocks d’IDE entrants de l’UE-28 provenant du reste du monde (voir le tableau 2). Ce pays conservait ainsi sa première place en la matière, qui découlait principalement, à la fin de 2014, d’investissements réalisés dans le secteur des services financiers, suivi de l’industrie manufacturière, au sein de laquelle la fabrication de produits pétroliers, chimiques, pharmaceutiques, en caoutchouc ou en plastique représentait un tiers du total, et la production de denrées alimentaires, de boissons et de tabac près d’un tiers.

De même que pour les positions d’IDE sortants, la Suisse arrivait fin 2015 en deuxième position, avec des stocks estimés à 619 milliards d’euros, dont plus de la moitié (56 %) découlait du secteur des services financiers (fin 2014).

Toujours en adéquation avec les positions d’IDE sortants, les Bermudes occupaient la troisième position, avec 8,6 % des stocks d’IDE entrants de l’UE-28 à la fin de l’année 2015. Dans le classement des pays par stocks d’IDE entrants, ces trois partenaires étaient suivis par plusieurs pays qui ne se trouvaient pas dans les dix premiers pays en termes de stocks sortants ainsi que par le Canada: Jersey détenait 3,9 % des stocks d’IDE entrants de l’UE-28, le Canada 3,8 %, les îles Caïmans 3,3 %, le Japon 2,9 % et Gibraltar 2,8 %. Plusieurs de ces pays sont des centres financiers offshore.

Les services financiers restent prédominants

À la fin de 2014, l’UE-28 affichait un solde d’IDE positif – autrement dit, les stocks sortants étaient supérieurs aux stocks entrants (voir le tableau 3). La structure sectorielle des stocks d’IDE de l’UE-28 est restée globalement inchangée en 2014. Le secteur des services enregistrait toujours un solde négatif, principalement en raison des activités financières tandis que tous les autres secteurs ou presque ont enregistré un solde positif, tout comme les secteurs non liés aux services.

Les services affichaient la contribution de loin la plus importante aux stocks d’IDE sortants (59 %) et entrants (87 %) de l’UE-28 à la fin de l’année 2014, le pourcentage relatif aux stocks sortants ayant légèrement augmenté par rapport à fin 2013. Environ quatre cinquièmes des stocks entrants et deux tiers des stocks sortants dans le secteur des services correspondaient aux activités financières et d’assurance, qui se sont elles-mêmes développées en 2014.

L’industrie manufacturière arrivait en seconde position, avec 27 % des stocks sortants et 9 % des stocks entrants. En particulier, les produits pétroliers, chimiques et pharmaceutiques représentaient près de deux cinquièmes du total des stocks d’IDE entrants et sortants de l’industrie manufacturière.

Les revenus d’IDE

Diminution des revenus nets de l’UE-28 en 2014 et 2015

Les revenus des investissements de l’UE-28 en provenance des pays tiers (sur les IDE sortants) ont diminué en 2015 pour s’établir à 303 milliards d’euros, tandis que les revenus des investissements de l’UE-28 à destination des pays tiers (sur les IDE entrants) ont augmenté, passant à 219 milliards d’euros (voir le graphique 3). Par conséquent, les revenus nets sur les IDE ont diminué, passant de 116 milliards d’euros en 2014 à 84 milliards d’euros en 2015. Il s’agissait de la quatrième baisse annuelle successive (veuillez noter qu’il y a eu un changement de méthodologie entre 2012 et 2013).

Le retour sur investissement des stocks d’IDE entrants et sortants était plus bas en 2015 qu’en 2014, de 6,0 % à 5,0 % pour les stocks sortants et de 5,1 % à 4,6 % pour les stocks entrants [3].

Sources et disponibilité des données

Les statistiques des investissements directs étrangers de l’Union européenne sont collectées conformément au règlement (CE) nº 184/2005 du Parlement européen et du Conseil relatif aux statistiques communautaires de la balance des paiements, du commerce international des services et des investissements directs étrangers, tel que modifié par le règlement (UE) nº 555/2012.

Le cadre méthodologique utilisé est celui de la définition de référence de l’OCDE pour les investissements directs internationaux, soit la troisième édition (jusqu’à l’année de référence 2012), soit la quatrième édition (à partir de l’année de référence 2013). Il s’agit d’une définition opérationnelle détaillée pleinement conforme au manuel de la balance des paiements du FMI.

Le présent article repose sur les données relatives aux IDE qui étaient disponibles dans la base de données d’Eurostat en avril 2017. Les séries figurant dans cette base de données portent sur la période 1992-2015 et sont analysées par partenaire, par activité et par type d’investissement (capital social, prêts et bénéfices réinvestis). Les chiffres des IDE cités dans cet article pour les années 2013–2015 reposent sur les nouvelles normes internationales – manuel de la balance des paiements, 6e édition (BPM6), et définition de référence des investissements directs internationaux, 4e édition (BD4).

Les agrégats relatifs à l’Union européenne incluent les entités à vocation spéciale, une catégorie particulière d’entreprises (souvent des holdings).

Contexte

Dans un monde de plus en plus globalisé, où les barrières politiques, économiques et technologiques disparaissent rapidement, la capacité d’un pays à participer à une activité mondiale constitue un indicateur important de sa performance et de sa compétitivité. Dans un contexte de compétitivité, les relations commerciales vont de nos jours bien au-delà des échanges internationaux traditionnels de biens et services, comme en témoigne le recours croissant des entreprises aux concentrations, aux partenariats, aux coentreprises, aux accords de licence et aux autres formes de coopération.

Les IDE peuvent être considérés comme une stratégie économique alternative, adoptée par les entreprises souhaitant établir une nouvelle usine, de nouveaux bureaux ou acheter les actifs existants d’une entreprise étrangère. Ces entreprises cherchent à compléter ou à remplacer les échanges extérieurs en produisant (et souvent en vendant) des biens et services dans des pays autres que celui où elles étaient initialement établies.

Les investissements directs réalisés par les investisseurs étrangers sont de deux types: la création d’actifs productifs par des étrangers (les investissements de création) et l’achat d’actifs existants par des étrangers (par exemple au moyen d’acquisitions, de fusions ou de prises de contrôle). Les IDE diffèrent des investissements de portefeuille dans la mesure où ils sont effectués dans le but de contrôler l’entreprise concernée ou de participer activement à sa gestion, et d’y acquérir un intérêt durable. Les investissements directs n’incluent pas seulement l’acquisition initiale de capital social, mais aussi les transactions en capital ultérieures entre l’investisseur étranger et l’entreprise nationale, et entre les entreprises apparentées.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Principaux tableaux

Investissements directs de l’Union européenne (t_bop_fdi)

Base de données

Investissements directs de l’Union européenne (bop_fdi)
Investissements directs de l’Union européenne (BPM6) (bop_fdi6)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)

Autres informations

Liens externes

Références

  1. Les entités à vocation spéciale sont essentiellement des sociétés financières sous contrôle étranger réalisant principalement des transactions financières transfrontalières et ayant une activité locale négligeable, voire pas d’activité locale, dans l’État membre de résidence
  2. Les données pour 2013–2015 ayant été compilées selon les nouvelles normes internationales (BPM6 et BD4), elles ne sont pas directement comparables aux données des années précédentes.
  3. Le retour sur investissement des IDE est mesuré ici par le rapport (revenus d’IDE de l’année t) / (stock d’IDE à la fin de l’année t-1).