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Archive:Production et consommation d’électricité, aperçu du marché

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Données extraites en juillet 2016. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: septembre 2017.
Tableau 1: Production nette d’électricité, 1990–2014
(en milliers de GWh)
Source: Eurostat (nrg_105a)
Graphique 1: Production nette d’électricité, UE-28, 2014 (1)
(en % du total, sur la base des données en GWh)
Source: Eurostat (nrg_105a)
Graphique 2: Part de marché du plus grand producteur d’électricité, 2014 (1)
(en % de la production totale)
Source: Eurostat (ten00119)
Graphique 3: Consommation électrique des ménages, 2014
(2004 = 100)
Source: Eurostat (tsdpc310)

Le présent article décrit le marché de l’électricité dans l’Union européenne (UE) et analyse la production d’électricité selon diverses sources d’énergie. Il fournit également des statistiques sur le niveau de libéralisation des marchés de l’électricité (mesuré sur la base de la part de marché du plus grand producteur) et s’achève par des données sur la consommation d’électricité des ménages.

Principaux résultats statistiques

Production d’électricité

En 2014, la production nette d’électricité dans l’UE-28 s’est élevée au total à 3,03 millions de gigawattheures (GWh) — soit un niveau légèrement inférieur (2,4 %) à celui de l’année précédente. Il s’agissait de la quatrième année consécutive de baisse, après un recul de 2,2 % en 2011, de 0,1 % en 2012 et de 0,6 % en 2013. Ainsi, la production nette d’électricité en 2014 est restée 5,7 % en deçà du niveau record qu’elle avait atteint en 2008 (3,22 millions de GWh).

L’Allemagne a été l’État membre dont la production nette d’électricité était, en 2014, la plus élevée (voir le tableau 1), avec 19,5 % du total de l’UE-28, juste devant la France (17,8 %); le Royaume-Uni a été le seul autre État membre à afficher un pourcentage à deux chiffres (10,6 %).

La tendance à la baisse de la production d’électricité observée dans l’UE-28 entre 2010 et 2014 se vérifiait dans la majorité des États membres de l’Union, sauf en Roumanie, en Suède, en Pologne, en Slovénie, en Bulgarie, en République tchèque et à Malte où la production nette augmentait. À l’inverse, la production d’électricité marquait un recul relativement important au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas et en Finlande entre 2010 et 2014.

En 2014, les plus fortes augmentations annuelles de la production ont été enregistrées en Roumanie (12,1 %), en Slovénie (9,1 %) et en Bulgarie (8,6 %), mais aucun autre État membre de l’Union n’a signalé une hausse supérieure à 3,0 %. À l’inverse, la production d’électricité a reculé dans 18 États membres, les baisses les plus sensibles ayant été relevées en Lettonie (- 18,4 %), en Belgique (- 12,8 %) et en Grèce (- 11,1 %).

En 2014, plus d’un quart de la production nette d’électricité de l’UE-28 provenait des centrales nucléaires (27,4 %), tandis que la contribution des centrales utilisant des combustibles fossiles (comme le gaz naturel, le charbon et le pétrole) était près de deux fois supérieure (47,6 %). Pour ce qui est des sources d’énergie renouvelables figurant dans le graphique 1, les centrales hydroélectriques venaient en tête de la production nette d’électricité en 2014 (13,2 %), suivies par les éoliennes (8,3 %) et l’énergie solaire (3,2 %).

Si l’importance relative des sources d’énergie renouvelables dans la production nette d’électricité de l’UE-28 s’est accrue entre 2004 et 2014, passant de 13,5 % à 24,9 %, celle des combustibles a diminué relativement fortement, de 55,9 % à 47,6 %, la quantité d’électricité produite par les centrales nucléaires enregistrant également un recul, de 30,6 % à 27,4 %. Parmi les sources d’énergie renouvelables, la part de la production nette d’électricité provenant des énergies solaire et éolienne a fortement augmenté: de 0,02 % en 2004 à 3,2 % en 2014 pour l’énergie solaire, et de 1,9 % en 2004 à 8,3 % en 2014 pour les éoliennes.

Parts de marché

Le degré de libéralisation des marchés de l’électricité peut être mesuré, entre autres, sur la base de la part de marché du plus grand producteur de chaque pays (voir le graphique 2). Les petits pays insulaires que sont Chypre et Malte se caractérisaient tous deux par un monopole total en 2014, 100 % de leur électricité étant produite par le plus grand (et unique) producteur. Dans quatre autres États membres de l’Union (la France, l’Estonie, la Slovaquie et la Croatie) cette part était d’au moins 80 %. Dans 11 des 26 États membres de l’Union pour lesquels des données sont disponibles (aucune donnée disponible pour la Bulgarie ou les Pays-Bas), le plus grand producteur a fourni moins de 50 % du total de l’électricité produite, la part la plus faible (18 %) étant observée en Pologne.

Consommation d’électricité des ménages

Au cours de la décennie 2004-2014, la consommation d’électricité des ménages a chuté de 1,3 % dans l’UE-28 (voir le graphique 3). La baisse a été beaucoup plus rapide dans certains États membres de l’Union, en particulier en Belgique (où elle a atteint 28,6 %), ou au Royaume-Uni et en Suède, où elle a atteint au moins 10 %. À l’inverse, la consommation d’électricité des ménages a progressé dans une majorité d’États membres (18), généralement de moins de 10,0 %. Parmi les sept États membres qui ont enregistré les plus fortes hausses de la consommation d’électricité, la Roumanie (48,1 %), la Lituanie (27,1 %), l’Espagne (21,8 %) et la Bulgarie (20,8 %) arrivent en tête. Les chiffres de la consommation totale d’électricité des ménages sont susceptibles d’être influencés notamment par le nombre moyen de personnes vivant dans chaque ménage et le nombre total de ménages, facteurs qui sont tous deux liés à des événements démographiques. Le nombre d’appareils électroménagers et de biens de consommation ainsi que l’utilisation de dispositifs d’économie d’énergie sont d’autres éléments qui ont une incidence sur la consommation.

Sources et disponibilité des données

L’électricité est un produit primaire ou secondaire des centrales électriques. La production brute d’électricité désigne la quantité totale d’électricité produite. Toutefois, comme les centrales électriques consomment de l’électricité pour leur usage propre (dans des installations auxiliaires et d’autres transformateurs), la production nette d’électricité est calculée en déduisant cette quantité de la production brute. La production nette est acheminée jusqu’aux utilisateurs finaux par des réseaux nationaux de transport et de distribution, transformée en chaleur dans des chaudières ou des pompes à chaleur, stockée en recourant à l’accumulation par pompage ou commercialisée (exportée ou importée).

La consommation finale d’électricité représente l’électricité fournie au consommateur (industrie, transport, ménages et autres secteurs), à l’exclusion de l’approvisionnement destiné à la transformation et/ou à l’utilisation propre d’activités de production d’énergie et des pertes de réseau.

La part de marché des producteurs d’électricité repose sur la production nette d’électricité; l’électricité consommée par les producteurs pour leur propre usage n’est dès lors pas prise en considération.

Contexte

Depuis juillet 2004, les petites entreprises de l’Union sont libres de changer de fournisseur de gaz ou d’électricité et, en juillet 2007, ce droit a été étendu à l’ensemble des consommateurs. Des autorités de réglementation nationales indépendantes ont été créées dans les États membres de l’Union européenne pour s’assurer que les fournisseurs et les sociétés de distribution agissent correctement. Cependant, un certain nombre d’insuffisances ont été recensées lors de l’ouverture des marchés et il a été décidé d’engager un troisième paquet de mesures législatives afin de garantir que tous les utilisateurs puissent tirer parti des avantages d’un marché de l’énergie véritablement compétitif.

En septembre 2007, la Commission européenne a lancé son troisième paquet législatif sur la libéralisation des marchés de l’énergie. En 2009, plusieurs de ces propositions ont été adoptées par le Parlement européen et le Conseil:

  • le règlement (CE) nº 713/2009 du 13 juillet 2009 instituant une agence de coopération des régulateurs de l’énergie;
  • le règlement (CE) nº 714/2009 du 13 juillet 2009 sur les conditions d’accès au réseau pour les échanges transfrontaliers d’électricité et abrogeant le règlement (CE) nº 1228/2003;
  • la directive 2009/72/CE du 13 juillet 2009 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité et abrogeant la directive 2003/54/CE. Depuis mars 2011, cette directive ainsi que d’autres directives liées au troisième paquet législatif sont transposées dans la législation nationale.

Le 17 novembre 2010, la Commission européenne a présenté sa communication intitulée «Priorités en matière d’infrastructures énergétiques pour 2020 et au-delà - Schéma directeur pour un réseau énergétique européen intégré» [COM(2010) 677], dans laquelle elle définit des corridors prioritaires pour l’électricité, le gaz et le pétrole. En avril 2013, le Parlement européen et le Conseil ont doté ces priorités d’une base juridique avec le règlement (UE) nº 347/2013 concernant des orientations pour les infrastructures énergétiques transeuropéennes. En se fondant sur ce dernier, la Commission européenne a adopté en octobre 2013 une liste de 248 projets clés d’infrastructures énergétiques dits «projects of common interest» (PIC) (en anglais). Ces projets devraient bénéficier de procédures de planification plus rapides et plus efficaces ainsi que d’un traitement réglementaire amélioré, et avoir accès à un soutien financier au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). La liste est composée de projets censés présenter des avantages importants pour au moins deux États membres, contribuer à l’intégration des marchés et au renforcement de la concurrence, améliorer la sécurité de l’approvisionnement et réduire les émissions de CO2.

Le renforcement des infrastructures occupe également une place de choix dans la Energy Security Strategy (en anglais) [COM(2014) 330 final], dont l’un des cinq domaines d’action concerne l’achèvement du marché intérieur de l’énergie et la construction des liaisons manquantes entre les infrastructures. Pour plus d’informations, voir l’article d’introduction aux statistiques de l’énergie.

Le recours à l’énergie nucléaire pour la production d’électricité a connu un regain d’intérêt sur fond de préoccupations concernant la dépendance croissante vis-à-vis des importations d’énergie primaire, la flambée des prix du pétrole et du gaz et les engagements pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Des inquiétudes liées à la sécurité et aux déchets des centrales nucléaires viennent cependant remettre en cause ces considérations, les questions de sécurité étant revenues sur le devant de la scène après la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi provoquée par le séisme survenu dans l’est du Japon (ou Tōhoku) et le tsunami qui s’en est suivi en mars 2011. Si certains États membres ont continué d’exploiter les réacteurs existants ou poursuivi les projets de construction de nouveaux réacteurs nucléaires, d’autres États ont décidé de revoir leurs politiques concernant les centrales existantes et, dans certains cas, les ont modifiées, voire ont annulé des projets de construction de centrales nucléaires. À la suite de l’accident de Fukushima, le cadre juridique et réglementaire pour la sûreté des installations nucléaires, établi par la directive 2009/71/Euratom du Conseil a été révisé et la directive a été modifiée en juillet 2014 (directive 2014/87/Euratom du Conseil). La révision de la directive poursuit de nombreux objectifs: elle renforce le rôle et l’indépendance des autorités de réglementation nationales, établit un système européen de contrôle par les pairs des installations nucléaires, vise à améliorer la transparence des questions de sûreté nucléaire, prévoit des évaluations régulières de la sécurité des installations et définit de nouvelles dispositions relatives à la préparation aux situations et aux interventions d’urgence sur site.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Statistiques de l’énergie – indicateurs principaux (t_nrg_indic)
Statistiques de l’énergie – quantités (t_nrg_quant)
Statistiques de l’énergie - prix (t_nrg_price)

Base de données

Statistiques de l’énergie - quantités, données annuelles (nrg_quant)
Statistiques de l’énergie - indicateurs de structure de marché - gaz naturel et électricité (nrg_market)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)

Autres informations

Liens externes