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Archive:Structure et vieillissement de la population

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Données de juin 2015. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: septembre 2016.
Tableau 1: structure d’âge de la population par grande tranche d’âge, 2004 et 2014
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (demo_pjanind)
Graphique 1: évolution de la part de la population âgée de 65 ans et plus entre 2004 et 2014
(en points de pourcentage)
Source: Eurostat (demo_pjanind)
Graphique 2: âge médian de la population, 2004–2014
(en années)
Source: Eurostat (demo_pjanind)
Graphique 3: âge médian de la population, UE-28, 2001–2014 (1)
(en années)
Source: Eurostat (demo_pjanind)
Tableau 2: indicateurs de la structure d’âge de la population, au 1er janvier 2014
(en %)
Source: Eurostat (demo_pjanind)
Graphique 4: pyramides de la population, UE-28, 1994 et 2014 (1)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (demo_pjangroup)
Graphique 5: pyramides de la population, UE-28, 2014 et 2080 (1)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (demo_pjangroup) et (proj_13npms)
Graphique 6: structures de la population par grande tranche d’âge, UE-28, 2014–2080 (1)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (demo_gind) et (proj_13npms)

Le présent article examine les effets du vieillissement démographique dans l’Union européenne (UE), qui devrait avoir une incidence majeure dans les décennies à venir. Les taux de natalité systématiquement bas ainsi que l’augmentation de l’espérance de vie vont modifier la forme de la pyramide des âges de l’UE-28. Le changement le plus important sera probablement la transition marquée vers une structure démographique beaucoup plus âgée; cette évolution apparaît d’ailleurs déjà clairement dans plusieurs États membres de l’UE. En conséquence, la proportion de personnes en âge de travailler dans l’UE-28 se réduit, tandis que le nombre relatif de personnes retraitées augmente. La proportion de personnes âgées dans la population totale va augmenter sensiblement au cours des prochaines décennies, à mesure que la génération du baby-boom née après-guerre atteindra l’âge de la retraite. Ce phénomène aura pour effet d’alourdir la charge des personnes en âge de travailler, lesquelles devront supporter les dépenses sociales requises par cette population vieillissante pour toute une série de services fournis dans ce domaine.

Principaux résultats statistiques

La structure de la population

AU 1er janvier 2014, la population de l’UE-28 était estimée à 506,8 millions de personnes. Les jeunes (0 à 14 ans) constituaient 15,6 % de la population de l’UE-28 (voir le tableau 1), tandis que les personnes considérées en âge de travailler (15 à 64 ans) représentaient 65,8 % de la population et les personnes âgées (65 ans et plus) 18,5 % (une augmentation de 0,3 % par rapport à l’année précédente). Parmi les États membres de l’UE, la plus forte proportion de jeunes en 2014 a été observée en Irlande (22 %) et la plus faible en Allemagne (13,1 %). En ce qui concerne la proportion de personnes âgées (65 ans et plus) dans la population totale, l’Italie (21,4 %) et l’Allemagne (20,8 %) ont enregistré la part la plus élevée et l’Irlande la part la plus faible (12,6 %).

La structure de la population dans les pays de l’AELE et les pays candidats était comparable à celle observée dans l’UE, les principales exceptions étant la Turquie, l’Islande et l’Albanie, où la structure de la population était similaire à celle de l’Irlande: les plus jeunes constituaient en effet une part plus élevée de la population totale (respectivement 24,6 %, 20,5 % et 19,2 %) alors que les 65 ans et plus représentaient une part relativement réduite de la population totale (respectivement 7,7 %, 13,2 % et 12 %). Néanmoins, la tendance à une structure démographique vieillissante est également visible dans ces pays.

Au 1er janvier 2014, l’âge médian de la population de l’UE-28 était de 42,2 ans, ce qui signifie que la moitié de la population de l’UE-28 avait dépassé cet âge et que l’autre moitié ne l’avait pas encore atteint (voir le graphique 3). ). L’âge médian de la population des États membres de l’UE oscillait entre 36 ans en Irlande et 45,6 ans en Allemagne, confirmant ainsi la structure démographique relativement jeune et relativement âgée observée respectivement dans chacun de ces deux pays. Avec respectivement 30,4 ans et 35,1 ans, la Turquie et l’Albanie affichaient en 2014 un âge médian inférieur à celui de tous les États membres de l’UE. Dans le même temps, ces deux pays ont vu, au cours des dix dernières années, l’âge médian de leur population enregistrer la hausse la plus marquée: une augmentation de 24,9 % de l’âge médian en Albanie (de 28,1 ans en 2004 à 35,1 ans en 2014) et une augmentation de 15,6 % en Turquie (de 26,3 ans à 30,4 ans).

Au cours de la dernière décennie, l’âge médian a augmenté en moyenne de 0,3 an par année dans l’UE-28, passant de 39,2 ans en 2004 à 42,2 ans en 2014 (voir les graphiques 2 et 3). Au cours de cette même période, l’âge médian a connu une augmentation dans tous les États membres de l’UE: de 5,4 ans en Roumanie et de plus de 4 ans en Lituanie, au Portugal et en Allemagne. Il convient toutefois de noter une rupture dans les séries concernant l’Allemagne. Les taux de dépendance liée à l’âge peuvent être utilisés pour étudier le niveau de prise en charge des jeunes et/ou des personnes âgées par la population en âge de travailler. Ces taux sont exprimés en termes de taille relative des populations jeune et/ou âgée par rapport à la population en âge de travailler. Au 1er janvier 2014, le taux de dépendance des personnes âgées dans l’UE-28 se situait à 28,1 %. On dénombrait donc environ quatre personnes en âge de travailler pour une personne ayant atteint ou dépassé l’âge de 65 ans. Le taux de dépendance des personnes âgées dans les États membres de l’UE variait d’un pourcentage aussi bas que 19 % en Slovaquie (l’Irlande et Chypre affichant également des valeurs inférieures à 20 %) à un pourcentage aussi élevé que 33,1 % en Italie (la Grèce, l’Allemagne, la Suède, le Portugal et la Finlande enregistrant également des valeurs supérieures à 30 %), ce qui représente donc environ trois personnes en âge de travailler pour une personne de 65 ans et plus.

La combinaison des taux de dépendance des jeunes et des personnes âgées donne le taux total de dépendance liée à l’âge (calculé comme la proportion de personnes dépendantes, jeunes et âgées, par rapport à la population âgée de 15 à 64 ans), qui s’établissait en 2014 à 51,8 % dans l’UE-28, signifiant donc que l’on comptait environ deux personnes en âge de travailler pour une personne dépendante. En 2014, le taux total de dépendance liée à l’âge le plus bas parmi les États membres de l’UE a été observé en Slovaquie (40,6 %) et le plus élevé en France (57,6 %). Une tendance généralement à la hausse peut être également observée tant pour le taux total que pour le taux de dépendance des personnes âgées. Ce dernier a augmenté de près de 4 points de pourcentage (ou de 15,6 % par rapport à sa valeur précédente) au cours de la dernière décennie (passant de 24,3 % en 2004 à 28,1 % en 2014).

Les pyramides démographiques (voir les graphiques 4 et 5) illustrent la répartition de la population par sexe et par tranche d’âge de cinq ans. Chaque barre correspond à la proportion que représente chaque sexe, dans une tranche d’âge donnée, au sein de la population totale (hommes et femmes confondus).

La pyramide démographique de l’UE-28 au 1er janvier 2014 est étroite à la base et prend peu à peu une forme rhomboïdale, en raison des cohortes du baby-boom nées au milieu des années 1960. Le baby-boom désigne un phénomène caractérisé par des taux de fécondité élevés dans plusieurs pays européens au milieu des années 1960. À l’heure actuelle, les baby-boomers représentent toujours une importante fraction de la population en âge de travailler et les premiers membres de ces grandes cohortes, nés sur une période de 20 à 30 ans, approchent à présent de l’âge de la retraite, comme l’illustre la comparaison avec la pyramide démographique de 1994. La génération du baby-boom progresse le long de la pyramide démographique, rendant plus étroites encore la tranche inférieure de la population en âge de travailler et la base (personnes de 0 à 14 ans) — comme illustré au graphique 4.

Les tendances passées et futures du vieillissement démographique dans l’UE

Le vieillissement démographique constitue une tendance à long terme qui s’est amorcée en Europe il y a plusieurs décennies. Il se manifeste dans l’évolution de la structure des âges de la population et se traduit par une part croissante de personnes âgées et une part décroissante de personnes en âge de travailler dans la population totale. La part de la population âgée de 65 ans et plus augmente dans tous les États membres de l’UE, dans les pays de l’AELE et dans les pays candidats. Au cours de la dernière décennie, cette augmentation oscillait de 4,9 points de pourcentage à Malte et 3,8 points de pourcentage en Finlande, à moins de 1 point de pourcentage au Luxembourg et en Belgique. Durant cette même période, une augmentation globale de 2,1 points de pourcentage a été observée pour l’ensemble de l’UE-28 (voir le graphique 1). D’autre part, la proportion de la population âgée de moins de 15 ans a diminué dans l’UE-28 de 1 point de pourcentage.

L’accroissement de la part relative des personnes âgées peut s’expliquer par une plus grande longévité, une tendance observée depuis plusieurs décennies à mesure que l’espérance de vie progresse (voir les statistiques sur la mortalité et l’espérance de vie); cette évolution est souvent appelée le «vieillissement par le sommet» de la pyramide démographique. Par ailleurs, des taux de fécondité faibles persistent depuis de nombreuses années et contribuent au vieillissement de la population, la baisse des naissances entraînant une diminution de la proportion de jeunes dans la population totale (voir les statistiques sur la fécondité). Ce processus, appelé «vieillissement par la base» de la pyramide démographique, peut être observé dans le rétrécissement de la base des pyramides des âges de la population de l’UE-28 entre 1994 et 2014. Aux fins d’examiner les futures tendances au vieillissement de la population, la dernière série de projections démographiques d’Eurostat (EUROPOP2013) a été conçue pour couvrir la période 2013-2080. Selon ces projections, la population de l’UE-28 devrait culminer à 525,5 millions vers 2050 et ensuite redescendre progressivement à 520 millions à l’horizon 2080. La comparaison des pyramides des âges pour 2014 et 2080 (voir le graphique 5) révèle que la population de l’UE-28 devrait continuer de vieillir. Au cours des prochaines décennies, le nombre élevé de baby-boomers fera gonfler le nombre de personnes âgées. Cependant, d’ici à 2080, les pyramides prendront davantage la forme d’un bloc, en se resserrant légèrement au milieu (autour des 45-54 ans) et en se rétrécissant fortement à proximité de la base. Un autre aspect du vieillissement démographique réside dans le vieillissement progressif de la population âgée elle-même, l’importance relative des personnes très âgées progressant à un rythme plus rapide que n’importe quel autre segment de la population de l’UE. On s’attend ainsi à ce que la part des personnes âgées de 80 ans et plus dans la population de l’UE-28 soit multipliée par deux ou plus entre 2014 et 2080 (voir le graphique 6).


Au cours de la période 2014-2080, la part de la population en âge de travailler devrait diminuer régulièrement jusqu’en 2050, avant de se stabiliser quelque peu, tandis que les personnes âgées constitueront sans doute une part grandissante de la population totale, les personnes de 65 ans et plus représentant 28,7 % de la population de l’UE-28 en 2080, contre 18,5 % en 2014. À la suite de ces transferts entre groupes d’âge, le taux de dépendance des personnes âgées dans l’UE-28 devrait presque doubler, passant de 28,1 % en 2014 à 51,0 % en 2080. Le taux total de dépendance liée à l’âge devrait grimper de 51,8 % en 2014 à 77,9 % en 2080.

Sources et disponibilité des données

Eurostat collecte des données provenant des États membres de l’UE et d’autres pays participant à son opération de collecte de données démographiques sur la situation de la population au 1er janvier de chaque année. La définition recommandée est celle de la «population de résidents habituels», laquelle représente le nombre d’habitants d’une zone donnée au 1er janvier de l’année concernée (ou, dans certains cas, au 31 décembre de l’année précédente). Conformément aux recommandations internationales des Nations unies, la définition de la «résidence habituelle» se base sur une période de référence de 12 mois. En d’autres termes, les personnes incluses devraient avoir vécu sur leur lieu de résidence habituelle pendant une période continue d’au moins 12 mois avant la date de référence ou être arrivées sur leur lieu de résidence habituelle au cours des 12 mois précédant la date de référence avec l’intention d’y rester pendant au moins un an. Toutefois, certains pays peuvent communiquer à Eurostat des chiffres de population reposant sur les données de leur dernier recensement en date, ajustées en fonction des composantes de l’évolution démographique enregistrée depuis ce dernier recensement, ou encore des chiffres de population s’appuyant sur la population enregistrée/légale. Un recensement de la population et des logements a été réalisé en 2011 dans tous les États membres de l’UE, dans les pays de l’AELE et dans les pays candidats à l’UE. Généralement, les pays révisent leurs estimations de population annuelles une fois que les résultats du recensement de la population et des logements sont disponibles. Les estimations de population reposant sur les résultats du recensement peuvent entraîner des ruptures dans les séries en ce qui concerne la taille et la structure de la population. Eurostat fournit des informations sur un large éventail de données démographiques. Ces données sont ventilées selon plusieurs caractéristiques telles que l’âge, le sexe, le statut matrimonial et le niveau d’éducation. Eurostat produit des projections démographiques au niveau national tous les trois ans. Il s’agit de scénarios conjecturels qui visent à fournir des informations au sujet de la future taille et structure d’âge probable de la population sur la base d’hypothèses concernant les futures tendances de la fécondité, de l’espérance de vie et de la migration. L’exercice de projection le plus récent est EUROPOP2013.

Contexte

La Commission européenne utilise les projections démographiques d’Eurostat pour analyser l’influence probable du vieillissement des populations sur les dépenses publiques. Il est probable que les dépenses sociales accrues liées au vieillissement démographique, sous la forme de retraites, de soins de santé et de prises en charge institutionnelles ou privées (en matière de santé par exemple) engendrent une charge plus lourde pour la population en âge de travailler. Plusieurs politiques importantes, notamment dans le domaine économique et social, s’appuient sur les données démographiques aux fins de la planification des actions ou du suivi et de l’évaluation des programmes: il s’agit, par exemple, du vieillissement démographique et de ses effets probables sur la viabilité des finances publiques et de la protection sociale, ou de l’impact économique et social du changement démographique.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Base de données

EUROPOP2013 – Projections de population au niveau national (proj_13n)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Sources des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Autres informations