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Archive:Statistiques sur l’innovation

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Données de janvier 2013. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Tableaux principaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: février 2015.
Graphique 1: Proportion d’entreprises innovantes, 2008-2010 (1)
(en % du nombre total d’entreprises) - Source: Eurostat (inn_cis7_type)
Graphique 2: Proportion d’entreprises innovantes par type d’innovation, 2008-2010 (1)
(en % du nombre d’entreprises innovantes) - Source: Eurostat (inn_cis7_type)
Tableau 1: Proportion des entreprises pratiquant l’innovation de produit et/ou de procédé qui participent à une forme de coopération, par classe de taille, 2008–2010
(en % du nombre total d’entreprises pratiquant l’innovation de produit et/ou de procédé) - Source: Eurostat (inn_cis7_coop)
Tableau 2: Proportion d’entreprises qui pratiquent l’innovation de commercialisation par type de mise en œuvre, 2008-2010 - Source: Eurostat (inn_cis7_mktype)
Tableau 3: Proportion d’entreprises innovantes par type de méthode de stimulation de la créativité considérée comme hautement efficace, 2008-2010 (1)
(en % du nombre d’entreprises innovantes) - Source: Eurostat (inn_cis7_mktype)


On considère généralement que l’innovation joue un rôle capital dans le maintien de la compétitivité sur le marché mondial, la création d’emplois et l’amélioration de la qualité de vie. L’un des principaux objectifs des politiques européennes est d’encourager l’innovation dans l'Union européenne (UE), en prenant des mesures incitatives visant à stimuler et à améliorer ce moteur de l’économie.

Les statistiques de l'UE en matière d’innovation permettent de mieux comprendre le processus d’innovation, les sources d’information, la coopération entre les entreprises, les objectifs fixés par les celles-ci ainsi que d’autres aspects. L'enquête communautaire sur l’innovation (CIS) distingue actuellement quatre types d’innovation: l’innovation de produit, l’innovation de procédé, l’innovation d’organisation et l’innovation de commercialisation.

Le présent article examine la situation actuelle dans l’UE en matière d’innovation, en présentant des données sur le comportement des entreprises dans ce domaine.

Principaux résultats statistiques

Degré d’innovation

Parmi les États membres de l’UE, les plus forts pourcentages d'entreprises innovantes durant la période 2008-2010 (voir graphique 1) ont été relevés en Allemagne (79,3 % du nombre total d’entreprises), au Luxembourg (68,1 %), en Belgique (60,9 %) et au Portugal (60,3 %). Plus de la moitié des entreprises (52,9 %) des États membres de l'UE-27 (à l’exclusion de la Grèce) ont déclaré une activité d’innovation. Les pourcentages les plus faibles ont été relevés en Bulgarie (27,1 %), en Pologne (28,1 %) et en Lettonie (29,9 %).

Le graphique 2 présente les entreprises innovantes en distinguant trois catégories: les entreprises qui pratiquent l’innovation de produit et/ou de procédé (et ne réalisent aucune innovation d’organisation et/ou de commercialisation), les entreprises qui pratiquent l’innovation d’organisation et/ou de commercialisation (et ne réalisent aucune innovation de produit et/ou de procédé) et, enfin, les entreprises associant innovation de produits/de procédé et innovation d’organisation/de commercialisation. Il apparaît que dans les États membres de l’UE présentant une proportion élevée d’entreprises innovantes, le pourcentage d’entreprises innovantes appartenant à la troisième catégorie est souvent également élevé. Comme déjà observé, c’est en Allemagne et au Luxembourg qu’ont été observés les pourcentages d’entreprises innovantes les plus élevés et ces deux États membres affichent également des proportions relativement importantes (environ 60 %) d’entreprises innovantes faisant partie de la troisième catégorie. Bien qu’ayant un pourcentage global d’entreprises innovantes peu important, la Slovaquie, Chypre et le Danemark affichent une proportion tout aussi élevée d’entreprises innovantes dans la troisième catégorie (environ 60 %). À l’inverse, les pays ayant des proportions relativement faibles d’entreprises innovantes présentent, en général, proportionnellement moins d’entreprises innovantes pratiquant les deux types d’innovation (moins de 35,0 % en Bulgarie, en Pologne, en Lettonie et en Roumanie).

Coopération en matière d’innovation

Dans l’UE-27, parmi les entreprises pratiquant l’innovation de produit et/ou de procédé, un peu plus d’une sur quatre (25,5 %) avait établi une coopération dans le cadre de ses activités d’innovation (voir tableau 1). Cette coopération peut se faire avec d’autres entreprises faisant partie du même groupe, des fournisseurs, des laboratoires commerciaux, des universités ou des organismes de recherche publics. Les autres (74,5 %) ne s’appuyaient que sur leurs ressources internes pour leurs activités d’innovation. Les pourcentages les plus élevés de coopération en matière d’innovation ont été enregistrés à Chypre (62,3 % de l’ensemble des entreprises pratiquant l’innovation de produit et/ou de procédé), en Autriche (51,0 %), en Slovénie (44,7 %), en Lituanie (43,3 %) et en Hongrie (43,2 %), et les plus faibles en Italie (12,1 %), au Royaume-Uni (13,7 %), à Malte (18,5 %), au Portugal (19,5 %), en Espagne (22,3 %) et en Bulgarie (22,4 %).

Le tableau 1 analyse en fonction de leur taille les entreprises pratiquant l’innovation de produit et/ou de procédé qui ont établi une coopération en la matière. On peut ainsi constater que les petites entreprises (de 10 à 49 salariés), les entreprises moyennes (de 50 à 249 salariés) et les grandes entreprises (250 salariés ou plus) ne se comportent pas de la même manière: plus l’entreprise innovante est de taille importante, plus grandes sont les chances qu’elle ait établi une coopération. Tel a été le cas dans tous les pays inclus dans le tableau, à l’exception de la Lettonie, du Luxembourg et de l’Islande (où les entreprises de taille moyenne coopèrent moins que les petites) et du Royaume-Uni (où les grandes entreprises coopèrent moins que les entreprises de taille moyenne).

Innovation de commercialisation

Dans l’UE-27, l’innovation de commercialisation s’observe dans un peu plus d’une entreprise sur quatre (26,8 %). L’Allemagne, le Luxembourg et le Portugal ont affiché les pourcentages les plus élevés en la matière. Grâce à la récente inclusion de l’innovation d’organisation et de commercialisation dans les statistiques de l’innovation de l’UE, il est désormais possible d’obtenir des informations sur les types de nouvelles méthodes de commercialisation mises au point par les entreprises (voir tableau 2).

D’après les données disponibles (et, donc, sans tenir compte du Danemark, de la Grèce et du Royaume-Uni), la nouveauté ou l’amélioration la plus couramment mise en œuvre par les entreprises de l’UE pratiquant l’innovation de commercialisation a été l’introduction de nouveaux médias ou de nouvelles techniques de promotion du produit; Chypre et la République tchèque ont été les figures de proue de ce type spécifique d’innovation de commercialisation. Les autres actions les plus courantes ont été, par ordre décroissant: des changements significatifs dans la conception esthétique ou le conditionnement, de nouvelles méthodes de tarification des biens ou des services et de nouvelles méthodes pour le placement de produits.

Créativité et compétences disponibles dans les entreprises

Le tableau 3 présente les méthodes considérées comme efficaces pour stimuler la créativité dans les entreprises innovantes. Dans plus de la moitié des pays (pour lesquels des données sont disponibles), les entreprises ont estimé que les sessions de brainstorming constituaient la méthode de stimulation de la créativité la plus bénéfique. Les résultats varient toutefois considérablement: en Italie, seulement 6,9 % des entreprises innovantes ont jugé les sessions de brainstorming hautement efficaces, contre un pourcentage record de 76,9 % à Chypre; le Luxembourg a également fait état d’une proportion très élevée (72,2 %) d’entreprises innovantes se servant de cette méthode pour stimuler la créativité. Les équipes de travail interfonctionnelles ou multidisciplinaires ont constitué la deuxième méthode la plus fructueuse citée par les entreprises pour stimuler la créativité. Le Luxembourg a affiché la proportion la plus élevée d’entreprises innovantes considérant cette méthode comme étant extrêmement efficace, suivi de la Norvège et de Chypre; une fois encore, l’Italie arrive en dernière position. Globalement, former les employés sur la manière de développer de nouvelles idées ou la créativité a été jugé moins utile que les deux premières méthodes. Sur ce point également, Chypre et le Luxembourg arrivent en tête du classement, devant la Serbie. Les méthodes prévoyant une rotation du personnel ou bien des incitants financiers ou non financiers destinés à encourager les salariés à mettre au point de nouvelles idées ont été relativement moins souvent citées comme étant hautement efficaces par les entreprises innovantes.

Sources et disponibilité des données

L’enquête communautaire sur l’innovation (CIS) permet de collecter des informations concernant l’innovation de produit et de procédé ainsi que l’innovation d’organisation et de commercialisation. Sa base juridique est le règlement (CE) n° 1450/2004 du 13 août 2004 mettant en œuvre la décision n° 1608/2003/CE relative à la production et au développement de statistiques communautaires d’innovation. Les innovations reposent sur la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.

Ces innovations peuvent être le fait de l’entreprise innovante elle-même, d’une collaboration entre celle-ci et d’autres entreprises, d’une autre entreprise, ou de l’adaptation ou de la modification de procédés initialement développés par d’autres entreprises ou organismes. La simple revente de nouveaux produits et services achetés auprès d’autres entreprises n’est pas considérée comme de l’innovation. Les innovations doivent en outre constituer une nouveauté au moins pour l’entreprise concernée. Dans certains cas, les entreprises innovantes peuvent coopérer avec d’autres parties, qui peuvent se trouver dans d’autres pays ou sur d’autres continents. Les informations collectées dans le cadre de la CIS permettent d’analyser les partenaires en distinguant les partenaires nationaux, les partenaires situés dans d’autres pays européens, aux États-Unis, en Chine, en Inde et dans d’autres pays tiers.

Un module ad hoc de la CIS 2010 a été consacré aux compétences internes et externes disponibles dans les entreprises ainsi qu’aux méthodes disponibles pour stimuler les idées nouvelles ou la créativité. Les résultats mettent en lumière les différences qui existent entre les entreprises innovantes et les autres. Des informations ont été collectées sur les entreprises recourant à des ressources externes pour obtenir des connaissances spécifiques, ainsi que sur les entreprises qui ne comptent que sur leurs capacités internes dans des domaines tels que le multimédia, la conception de sites web, les études de marché, les mathématiques ou l’ingénierie. Les données ont aussi permis d’en savoir plus sur les méthodes qui sont considérées comme efficaces par les entreprises pour stimuler la créativité: les séances de brainstorming, les équipes de travail interfonctionnelles ou multidisciplinaires, la formation, la rotation du personnel ou les incitants financiers et non financiers accordés aux salariés.

Contexte

Eurostat collecte depuis de nombreuses années des statistiques sur l’innovation en vue de répondre aux besoins des décideurs politiques et de la communauté scientifique. Les statistiques fournies sont étroitement liées aux activités politiques de l’Union européenne. Les indicateurs relatifs à l’innovation constituent un outil pour l’élaboration des politiques. Ils aident également à évaluer des initiatives telles que l’Union de l’innovation (en anglais) ou l'Espace européen de la recherche (en anglais) dans le cadre de la stratégie Europe 2020, la stratégie de croissance de l’Union européenne. La recherche et l’innovation constituent l’un des cinq objectifs clés de cette stratégie, les quatre autres étant l’emploi, l’éducation, l’inclusion sociale et la réduction de la pauvreté, ainsi que le climat/l’énergie.

Sept «initiatives phares» fournissent un cadre permettant d’appuyer les priorités de la stratégie Europe 2020 dans les domaines de l’innovation, de l’économie numérique, de l’emploi, de la jeunesse, de la politique industrielle, de la lutte contre la pauvreté et de l’efficacité des ressources.

L’Union de l’innovation poursuit trois objectifs qui sont les suivants:

  • transformer l’Europe en un acteur scientifique d’envergure mondiale;
  • supprimer les obstacles à l’innovation - comme le coût élevé des brevets, la fragmentation des marchés, la lenteur du processus de normalisation et les pénuries de qualifications - qui empêchent actuellement les idées de se concrétiser rapidement en produits et services commercialisables;
  • révolutionner la manière dont les secteurs public et privé collaborent, notamment dans le cadre de partenariats pour l’innovation entre les institutions européennes, les pouvoirs publics nationaux et régionaux et les entreprises.

Dans ce contexte, l’Union de l’innovation comporte plus de trente points d’action. Le partenariat pour un vieillissement actif et en bonne santé donne une illustration de l’un de ces points d’action, son objectif étant d'«augmenter de deux ans le nombre moyen d’années de vie en bonne santé de tous les Européens». Un autre exemple de point d’action concerne la stimulation de l’innovation en Europe grâce à l’amélioration de l’accès des entreprises innovantes au financement.

Le tableau de bord de l’Union de l’innovation est un outil permettant d’évaluer les performances en matière d’innovation dans les États membres de l’UE. Il souligne les forces et faiblesses relatives de leurs systèmes de recherche et d’innovation et contribue également au suivi de la mise en œuvre de l’Union de l’innovation. Ce tableau de bord repose sur trois types d’indicateurs et huit dimensions de l’innovation. La CIS fournit six des 25 indicateurs présentés. Les pays sont regroupés en quatre catégories: les champions de l’innovation, les suiveurs, les innovateurs modérés et les innovateurs modestes.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Enquête communautaire sur l’innovation (t_inn)
Chiffre d’affaires lié à l’innovation (tsdec340)

Base de données

Enquête communautaire sur l’innovation (inn)
Résultats de la deuxième enquête communautaire sur l’innovation (inn_cis2)
Résultats de la troisième enquête communautaire sur l’innovation (inn_cis3)
Résultats de la quatrième enquête communautaire sur l’innovation (inn_cis4)
Résultats de l’enquête communautaire sur l’innovation 2006 (CIS2006) (inn_cis5)
Résultats de l’enquête communautaire sur l’innovation 2008 (CIS2006) (inn_cis5)
Résultats de l’enquête communautaire sur l’innovation 2010 (CIS2006) (inn_cis5)
Résultats de la première enquête communautaire sur l’innovation «light» 2002/2003- CIS light (inn_cisl)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Sources des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes