Archive:Statistiques du tourisme
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Cet article fournit des informations sur les statistiques récentes liées au tourisme dans l’Union européenne (UE). Le tourisme joue un rôle important en raison de son potentiel économique et d’emploi ainsi que de ses répercussions sociales et environnementales. Les statistiques du tourisme sont utilisées pour suivre non seulement les politiques européennes liées au tourisme mais également la politique régionale et de développement durable.
Le rôle du tourisme, pour les entreprises comme pour les citoyens, s’est considérablement accru ces dernières années. Selon les estimations de la direction générale des entreprises et de l’industrie de la Commission européenne, le tourisme représente plus de 5 % du produit intérieur brut (PIB) de l’UE-27. Le secteur de l’hébergement touristique emploie 2,3 millions de personnes dans l’UE-27 et l’emploi total dans l’ensemble de l’industrie touristique de l’UE-27 représenterait entre 12 et 14 millions de personnes (selon les estimations préliminaires des comptes satellites du tourisme).
Principaux résultats statistiques
Volume du tourisme – l’offre et la demande
En 2010, les résidents de l’UE (à l’exclusion de Malte) ont effectué plus de 1 milliard de séjours de vacances. Les voyages courts (de 1 à 3 nuits) ont représenté un peu plus de la moitié (55,5 %) des voyages effectués (voir tableau 1); environ trois quarts (76,6 %) des voyages ont été effectués à l’intérieur du pays et 23,4 % vers une destination située à l’étranger.
Dans certains États membres, plus de la moitié des vacances ont été passées à l’étranger; c’est le cas pour le Luxembourg, la Belgique, la Slovénie et les Pays-Bas. Toutefois, moins de 10 % de résidents en Roumanie, en Espagne, en Grèce, en Bulgarie et au Portugal se sont rendus à l’étranger pour leurs vacances. Ce schéma semble être influencé à la fois par la taille et par la situation géographique de l’État membre concerné (il semble que les résidents des pays plus petits et situés davantage au nord sont plus enclins à prendre leurs vacances à l’étranger).
On estime qu’environ 51,5 % de la population de l’UE-27 a participé au tourisme en 2010, c’est-à-dire a effectué au minimum un voyage d’au moins quatre nuitées au cours de l’année. À nouveau, de grandes différences ont pu être observées, puisque ce taux de participation variait de 5,3 % en Bulgarie à 87,8 % à Chypre (voir tableau 2).
Du côté de l’offre, on estime que l’UE-27 comptait, en 2010, près de 204 000 hôtels et établissements similaires, ainsi que plus de 256 000 autres établissements d’hébergement collectif (campings et logements de vacances, etc.). Les hôtels et établissements similaires totalisaient plus de 12,4 millions de places-lits, dont près de la moitié (46,2 %) dans les trois pays suivants: l’Italie (2,3 millions de places-lits), l’Espagne (1,8 million de places-lits) et l’Allemagne (1,7 million de places-lits). En 2010, les touristes résidents et non résidents (étrangers) ont passé plus de 1 500 millions de nuitées dans les hôtels et établissements similaires de l’UE-27.
Ces dix dernières années, le nombre de nuitées touristiques passées dans des hébergements touristiques collectifs a généralement enregistré une tendance à la hausse. Toutefois, une baisse des voyages après les attaques terroristes de 2001 aux États-Unis et la récente crise économique et financière ont provoqué des chocs de courte durée: le nombre de nuitées passées dans les hébergements touristiques collectifs de l’UE-27 a chuté de 0,6 % en 2008 et de 2,8 % en 2009. Cependant, en 2010, ce nombre a augmenté de 0,9 % pour atteindre plus de 2 250 millions de nuitées (voir graphique 1).
Principales destinations
Les résidents allemands ont passé 640,6 millions de nuitées dans des établissements d’hébergement collectif hors d’Allemagne en 2010, tandis que les résidents du Royaume-Uni ont passé 504,3 millions de nuitées à l’étranger. Ces deux États membres représentaient près de la moitié (49,4 %) du nombre total de nuitées passées à l’étranger par les résidents de l’UE-27. Si l’on considère les autres pays, les dix États membres dont les résidents ont passé le plus de nuitées dans des établissements d’hébergement touristique à l’étranger totalisaient 87,4 % des 2 315,3 millions de nuitées passées à l’étranger en 2010 (voir tableau 3).
Si l’on tient compte de la taille du pays en termes de population, le Luxembourg est l’État membre dont les résidents ont passé le plus de nuitées à l’étranger par habitant (une moyenne de 21,2 nuitées); il était suivi par Chypre (14,7), l’Irlande (11,6, données de 2009) et les Pays-Bas (11,6 également). À l’autre extrémité du classement, les Roumains, les Bulgares et les Grecs (données de 2009) ont passé, en moyenne, moins d’une nuitée en vacances à l’étranger par habitant en 2010 (voir graphique 2).
En 2010, l’Espagne était la première destination touristique de l’UE pour les non-résidents (personnes venant de l’étranger), avec 213,3 millions de nuitées passées dans des hébergements collectifs, soit 23,2 % du total de l’UE-27. Parmi les États membres, les trois destinations les plus populaires pour les non-résidents étaient l’Espagne, l’Italie (167,8 millions de nuitées) et la France (85,2 millions de nuitées). Ensemble, ces trois pays représentaient 50,7 % des nuitées passées par des non-résidents dans l’UE-27. Les destinations les moins courantes étaient la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg (données de 2009); l’effet de la taille de ces États membres doit être pris en considération lors de l’interprétation de ces valeurs (voir graphique 3 et tableau 4).
Le nombre de nuitées passées (par des résidents et des non-résidents) peut être mis en perspective en établissant une comparaison avec la taille du pays en termes de population, ce qui donne un indicateur de l’intensité touristique. En 2010, selon cet indicateur, les îles de la Méditerranée (Malte et Chypre) ainsi que l’Autriche, pour ses Alpes et ses villes, ont été les destinations touristiques les plus populaires de l’UE-27 (voir graphique 4).
Aspects financiers du tourisme international
L’importance économique du tourisme peut être mesurée en considérant le rapport entre les recettes du tourisme international et le PIB. En 2010, ce rapport était le plus élevé à Malte (13,2 %) et à Chypre (9,5 %), ce qui confirme l’importance du tourisme pour ces États insulaires (voir tableau 5); un rapport encore plus élevé a été observé en Croatie (13,9 %, données de 2009). En valeur absolue, les recettes du tourisme international les plus élevées en 2010 ont été enregistrées en Espagne (39 621 millions d’euros) et en France (34 939 millions d’euros), suivies par l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
L’Allemagne détenait le plus haut niveau de dépenses liées au tourisme international, avec un total de 58 596 millions d’euros en 2010, suivie par le Royaume-Uni (36 829 millions d’euros) et la France (29 686 millions d’euros). Si l’on analyse ces dépenses en les rapportant à la taille de la population, les résidents luxembourgeois ont dépensé en moyenne 5 374 euros par habitant pour leurs voyages à l’étranger en 2010, loin devant le pays arrivant en deuxième position, la Belgique (1 305 euros par habitant), suivie par l’Irlande, le Danemark et Chypre. Sans surprise, ces cinq États membres sont tous d’une taille relativement réduite et figurent également parmi les mieux classés en termes de ratio voyages longs (quatre nuitées ou plus) à l’étranger/nombre total de voyages de vacances.
Sources et disponibilité des données
Dans un contexte statistique, le «tourisme» se réfère à l’activité de visiteurs se rendant dans une destination située en dehors de leur environnement habituel, pour une période inférieure à un an. Il peut avoir tout motif principal (notamment les affaires, les loisirs ou d’autres raisons personnelles) autre que le fait de travailler pour un résident, un ménage ou une entreprise du pays visité. Les statistiques du tourisme se limitent actuellement aux séjours d’au moins une nuitée; à partir de 2014, les visites à la journée à l’étranger seront également couvertes.
La directive 95/57/CE du Conseil du 23 novembre 1995 concernant la collecte d’informations statistiques dans le domaine du tourisme a établi un système de statistiques touristiques. Cette base juridique exige des États membres qu’ils fournissent un ensemble comparable de statistiques relatives au tourisme. En 2004 et en 2006, des modifications ont été apportées à la suite de l’élargissement de l’UE et des récents changements intervenus sur le marché mondial du tourisme. En juillet 2011, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont adopté un nouveau règlement (UE) n° 692/2011 concernant les statistiques européennes sur le tourisme et abrogeant la directive 95/57/CE du Conseil; celui-ci sera appliqué à partir de l’année de référence 2012.
Les statistiques touristiques consistent en deux composantes principales: les statistiques relatives à la capacité et à l’occupation des hébergements touristiques collectifs et les statistiques relatives à la demande touristique. Dans la plupart des États membres, les premières données proviennent d’enquêtes complétées par les établissements d’hébergement, les secondes étant principalement collectées à travers d’enquêtes auprès des voyageurs aux frontières ou d’enquêtes auprès des ménages.
Les statistiques sur la capacité des hébergements touristiques collectifs portent notamment sur le nombre d’établissements, le nombre de chambres et le nombre de places-lits. Ces statistiques sont disponibles par type d’établissement ou par région et sont établies annuellement.
Les statistiques sur l’occupation des hébergements touristiques collectifs portent sur le nombre d’arrivées (dans les établissements d’hébergement) et le nombre de nuitées passées par les résidents et les non-résidents, par type d’établissement ou par région. Des séries de statistiques annuelles et mensuelles sont disponibles. Des statistiques sur l’utilisation des places-lits (taux d’occupation) sont également établies. Les statistiques sur la demande touristique renvoient à la participation touristique, c’est-à-dire le nombre de personnes faisant un voyage d’au moins quatre nuitées au cours de la période de référence (trimestre ou année). Ces statistiques portent sur le nombre de séjours touristiques effectués (et le nombre de nuitées de ces séjours), ventilés selon:
- le pays de destination;
- le mois du départ;
- la durée du séjour;
- le type d’organisation de voyage;
- le mode de transport;
- le type d’hébergement;
- les dépenses.
Les données peuvent également être analysées selon des variables explicatives sociodémographiques telles que l’âge et le sexe.
Des données provenant d’autres sources peuvent également être utilisées pour étudier le tourisme. Ces statistiques concernent:
- les données sur l’emploi dans le secteur de l’hébergement touristique, tirées de l’enquête sur les forces de travail (EFT) et ventilées selon le temps de travail (temps plein/temps partiel), le statut de travail, l’âge, le niveau d’éducation, le sexe, la continuité et l’ancienneté du travail auprès d’un même employeur (données annuelles et trimestrielles);
- les données sur les recettes et dépenses pour les voyages privés tirées de la balance des paiements;
les * (transport aérien de passagers, par exemple); les *statistiques structurelles sur les entreprises (SCE), qui peuvent donner des indications supplémentaires sur les flux touristiques et la performance économique de certains secteurs liés au tourisme.
Contexte
L’UE est l’une des plus importantes régions touristiques au monde et six États membres figurent parmi les dix destinations mondiales préférées des vacanciers. Le tourisme constitue une activité majeure de l’UE et présente un potentiel en termes d’emploi et de croissance économique ainsi que de développement des régions rurales, périphériques et moins favorisées. Ces caractéristiques justifient le besoin de statistiques fiables et harmonisées dans ce domaine comme dans le contexte plus large de la politique régionale et de développement durable.
Le tourisme peut en effet représenter un facteur précieux pour le développement des régions européennes. Les infrastructures créées à des fins touristiques contribuent au développement local tandis que les emplois créés ou conservés peuvent aider à contrer le déclin industriel ou rural. Le tourisme durable implique la préservation et l’amélioration du patrimoine culturel et naturel, qui va des arts à la gastronomie locale, en passant par la préservation de la biodiversité.
La Commission européenne a adopté en 2006 une communication [COM(2006) 134] intitulée «Une nouvelle politique européenne du tourisme: renforcer le partenariat pour le tourisme en Europe». Ce document traite un ensemble de défis qui façonneront le tourisme dans les années à venir, tels que le vieillissement de la population en Europe, le renforcement de la concurrence étrangère, l’exigence d’un tourisme plus spécialisé de la part des consommateurs et la nécessité de développer des pratiques touristiques plus durables et plus respectueuses de l’environnement. La communication estime qu’une offre touristique plus compétitive et des destinations plus durables contribueraient à la satisfaction des touristes et au renforcement de la position de l’Europe en tant que première destination touristique dans le monde. En octobre 2007, une autre communication [COM(2007) 621], intitulée «Agenda pour un tourisme européen compétitif et durable», avait proposé des actions en faveur de la gestion durable des destinations, de la prise en compte des questions de durabilité par les entreprises et de la sensibilisation des touristes au développement durable.
La communication [COM(2010) 352], intitulée «L’Europe, première destination touristique au monde – un nouveau cadre politique pour le tourisme européen», a été adoptée en juin 2010, à la suite de l’entrée en vigueur du de Lisbonne qui reconnaît l’importance du tourisme en conférant à l’UE une compétence spécifique dans ce domaine et en permettant l’adoption des décisions à la majorité qualifiée. Un article du traité relatif au tourisme précise que l’UE «complète l’action des États membres dans le secteur du tourisme, notamment en promouvant la compétitivité des entreprises de l’Union dans ce secteur». Avec sa communication de 2010, la Commission européenne entend favoriser une approche coordonnée des initiatives liées au tourisme et définit un nouveau cadre d’action pour renforcer sa compétitivité et sa capacité à croître de façon durable. Elle propose un certain nombre d’initiatives de dimension européenne ou plurinationale – notamment la consolidation de la base de connaissances socio-économiques du tourisme – qui visent à réaliser ces objectifs.
Informations supplémentaires Eurostat
Publications
Tableaux principaux
Base de données
Section dédiée
Méthodologie / Métadonnées
- Capacity of collective tourist accommodation; establishments, bedrooms and bedplaces (ESMS metadata file - tour_cap_esms)
- Tourism demand : domestic and outbound tourism (excluding day-trips) (ESMS metadata file - tour_dem_esms)
Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)
Autres informations
Liens externes
- Agenda for a sustainable and competitive European tourism (Communication from the European Commission, October 2007)
- European Commission - Enterprise and Industry - Supporting European tourism