Archive:Comptes des secteurs
- Données extraites le 16 juin 2015. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévu de l’article: avril 2016.
Les développements économiques dans le domaine de la production, de la génération et de la (re)distribution des revenus, de la consommation et de l’investissement peuvent être mieux compris s’ils sont analysés par secteur institutionnel. Les comptes de secteurs de l’Union européenne (UE), notamment, fournissent plusieurs indicateurs clés pour les ménages et les sociétés non financières, comme le taux d’épargne des ménages et la part de profits des entreprises.
Dans le présent article, l’analyse se concentre sur une sélection d’indicateurs de la richesse issus des données des comptes des secteurs qui sont collectées par Eurostat. Le comportement des ménages est décrit au moyen d’indicateurs couvrant les taux d’épargne et d’investissement, ainsi que les taux d’endettement et le rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages. L’analyse des sociétés non financières se base sur le taux d’investissement des entreprises et sur leur part de profits.
Veuillez noter qu’un changement important est intervenu en septembre 2014 en ce qui concerne la méthodologie relative à la collecte des données pour les comptes des secteurs: le passage de la version SEC 95 du système européen des comptes nationaux et régionaux à la version SEC 2010. Pour de plus amples informations sur ce changement, veuillez consulter les liens mentionnés dans la section Informations supplémentaires Eurostat ci-après.
Principaux résultats statistiques
Ménages (y compris les institutions sans but lucratif au service des ménages)
Taux d’épargne
Le tableau 1 montre que le taux d’épargne des ménages en 2013 était plus élevé de presque deux points de pourcentage dans les 18 États membres de la zone euro (12,9 %) que dans l’UE-28 (11,0 %). Cette différence s’explique, du moins en partie, par les taux d’épargne relativement élevés en Allemagne (16,3 %), en France et aux Pays-Bas (14,7 % pour chacun de ces deux États).
Parmi les États membres de l’Union qui font partie de la zone euro (aucune donnée disponible pour la Grèce, le Luxembourg et Malte), huit enregistraient un taux d’épargne des ménages supérieur à la moyenne de l’UE-28 (Allemagne, France, Pays-Bas, Slovénie, Belgique, Autriche, Irlande et Italie) et les huit autres un taux inférieur. Le taux d’épargne des ménages était négatif en Lettonie (-4,0 %) et à Chypre (-7,6 %). Le taux d’épargne des ménages le plus élevé parmi les États membres de l’Union ne faisant pas partie de la zone euro (et pour lesquels des données étaient disponibles au moment de la rédaction de cet article) a été enregistré par la Suède (18,1 %), qui affichait en réalité le taux d’épargne le plus élevé parmi l’ensemble des États membres de l’Union (voir le graphique 1).
Le taux d’épargne des ménages au sein de l’UE-28 a atteint son plus haut niveau (13,0 %) en 2009 pour ensuite diminuer pendant quatre années consécutives, enregistrant une réduction globale de 2,0 points de pourcentage. Dans la zone euro, le taux d’épargne des ménages a également atteint son plus haut niveau en 2009 (14,8 %) pour ensuite diminuer pendant trois années consécutives pour s’établir à 12,7 % en 2012. Une reprise modeste a été observée en 2013 avec une augmentation de 0,2 point de pourcentage.
La diminution de loin la plus considérable du taux d’épargne entre 2012 et 2013 (parmi les États membres de l’Union pour lesquels des données sont disponibles) a été observée à Chypre (-9,4 points de pourcentage), tandis que les augmentations les plus importantes ont été enregistrées en Slovénie (3,0 points de pourcentage), en Italie et en Lettonie (1,7 point dans les deux pays). Dans les autres États membres, les variations étaient comprises entre -1,6 point et + 1.3 point.
Taux d’investissement des ménages
En 2013, le taux d’investissement des ménages était de 7,8 % dans l’UE-28. Parmi les 21 États membres pour lesquels des données sont disponibles, ce taux était compris entre 10,7 % en Finlande et 10,0 % en Belgique, d’une part, et environ 5 % en Espagne, en Lettonie et en Hongrie, d’autre part. Il n’était que de 4,6 % au Portugal et de 4,1 % en Suède (voir le graphique 2).
Le taux d’investissement des ménages était légèrement inférieur, en 2013 par rapport à 2012, dans l’UE-28 et dans la zone euro (respectivement -0,2 et -0,4 point de pourcentage). Il a diminué d’au moins 1,0 point de pourcentage en Espagne, en Lettonie, à Chypre et aux Pays-Bas. En revanche, le taux d’investissement des ménages a augmenté de 0,8 point de pourcentage en Lituanie. Le Royaume-Uni, l’Estonie (0,4 point de pourcentage) et l’Irlande (0,3 point de pourcentage) étaient les seuls autres États membres de l’Union qui ont enregistré une augmentation de leur taux d’investissement des ménages. En ce qui concerne la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne et l’Autriche, le taux est resté inchangé (différence de 0,0 point de pourcentage).
Taux d’endettement des ménages
En 2013, le taux d’endettement des ménages a fortement varié entre les États membres de l’Union européenne (les données étaient disponibles pour 19 États membres lors de la rédaction du présent article). Inférieur à 50,0 % en Lettonie, en Hongrie, en Slovaquie et en Slovénie, il dépassait les 200 % au Danemark et aux Pays-Bas — un taux de 200 % indique qu’il faudrait aux ménages deux années de revenu disponible pour rembourser leur dette. En Italie et dans les deux États membres baltes et quatre États membres d’Europe orientale pour lesquels des données sont disponibles, le taux d’endettement était relativement bas, la dette des ménages n’excédant jamais le revenu disponible annuel. Il convient de signaler qu’une dette des ménages élevée peut, dans une certaine mesure, refléter des niveaux élevés d’actifs financiers, ainsi qu’il ressort de l’analyse du rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages. Elle peut également indiquer la possession d’actifs non financiers, comme des habitations, ou être influencée par des dispositions nationales stimulant l’emprunt (par exemple, la déduction fiscale des intérêts). En 2013, c’est au Danemark, en Lettonie, en Espagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Estonie que le taux d’endettement des ménages a enregistré la plus forte baisse (par rapport à 2012), tous ces pays enregistrant des baisses de 5,0 points de pourcentage ou plus. En revanche, parmi les États membres de l’Union pour lesquels des données sont disponibles, l’augmentation de loin la plus élevée en ce qui concerne ce taux a été enregistrée à Chypre (une augmentation de 16,7 points de pourcentage), tandis que des augmentations plus modérées ont été enregistrées en Slovaquie, en Suède, en Belgique, en République tchèque, en France et en Finlande.
Rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages
À l’instar du taux d’endettement, le rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages a varié considérablement entre les États membres de l’Union européenne. La Belgique et les Pays-Bas ont enregistré, en 2013, les rapports les plus élevés, tous deux supérieurs à 300 %, et des rapports relativement élevés ont également été observés en Suède, au Danemark, en Italie, en France, à Chypre et en Autriche (pour tous ces pays, entre 200 et 300 %). La Lettonie et la Slovaquie étaient les seuls États membres (pour lesquels des données sont disponibles) à avoir enregistré un rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages inférieur à 100 % (voir le graphique 3).
En 2013, c’est aux Pays-Bas (-15,0 points de pourcentage) que le rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages a diminué le plus fortement (par rapport à 2012), tandis que la Lettonie (-5,7 points) et la Slovaquie (-0,5 point de pourcentage) étaient les seuls autres États membres de l’Union (pour lesquels des données sont disponibles) à avoir enregistré une diminution de ce rapport entre 2012 et 2013. Le rapport entre la valeur financière nette et le revenu des ménages a augmenté rapidement en 2013 à Chypre (+ 83,4 points de pourcentage), en Suède (+ 30,9 points) et en Espagne (+28,0 points), tandis que des augmentations à deux chiffres ont aussi été enregistrées au Danemark, au Portugal, en France, en Estonie et en Irlande.
Sociétés non financières
Taux d’investissement des entreprises
Le tableau 2 montre que le taux d’investissement des entreprises (pour les sociétés non financières) s’élevait en 2013 à 21,6 % dans l’UE-28. Entre 2012 et 2013, le taux d’investissement des entreprises a diminué dans une petite majorité d’États membres de l’Union (pour lesquels des données sont disponibles), et plus particulièrement en Finlande (-2,1 points de pourcentage), en Lettonie (-1,4 point), en Slovaquie (-1,2 point) et au Portugal (-1,1 point), et en moyenne de 0,4 point de pourcentage dans la zone euro (ZE-18) et de 0,2 point dans l’ensemble de l’Union (UE028). Les augmentations les plus fortes en ce qui concerne le taux d’investissement des entreprises en 2013 (par rapport à 2012) ont été enregistrées en Slovénie et en Estonie (+ 1,4 point de pourcentage).
Les taux d’investissement des entreprises les plus élevés parmi les 23 États membres de l’UE pour lesquels des données sont disponibles ont été enregistrés en République tchèque, en Estonie, en Lettonie, en Slovaquie et en Suède, ces pays enregistrant tous un taux supérieur à 25,0 %. Les taux les plus faibles ont été enregistrés aux Pays-Bas (16,8 %), en Lituanie (16,7 %), à Chypre (15,8 %) et en Grèce (13,3 %). Le taux d’investissement des entreprises dans les cinq plus grandes économies de l’UE-28 a fluctué assez fortement: en Espagne (24,3 %), il a sensiblement dépassé la moyenne de l’UE-28; en France, il était dans la moyenne de l’UE-28 (22,6 %); tandis qu’en Italie (20,3 %), en Allemagne (19,5 %) et au Royaume-Uni (17,7 %), il était nettement inférieur à la moyenne de l’UE-28 (voir le graphique 4).
Part des profits des sociétés non financières
La part des profits des sociétés non financières s’élevait à 39,0 % dans l’UE-28 en 2013 et était de 0,3 point de pourcentage plus élevée pour la zone euro (ZE-18). La part des profits la plus faible a été enregistrée en France (29,7 %), tandis que des parts des profits supérieures à 50,0 % ont été relevées en Pologne (données de 2012), en Lettonie, en Slovaquie, à Malte, en Irlande, en Lituanie, à Chypre et en Grèce (où la part la plus élevée s’élevait à 63,7 %).
La part des profits a diminué de 0,3 point de pourcentage dans l’UE-28 entre 2012 et 2013. Chypre, la Grèce, la Hongrie, la Slovénie et l’Espagne ont affiché les hausses les plus importantes entre 2012 et 2013, avec des augmentations supérieures à 1,0 point de pourcentage, tandis que le Portugal, Malte, l’Italie et la République tchèque étaient les seuls autres États membres de l’Union à enregistrer une augmentation de leurs parts de profits respectives entre 2012 et 2013. En revanche, parmi les États membres pour lesquels des données sont disponibles, 14 au total ont subi une diminution de leur part des profits en 2013, et en particulier l’Irlande (-2,2 points de pourcentage), la Lettonie (-1,9 point de pourcentage) et l’Autriche (-1,6 point).
Sources et disponibilité des données
À la suite d’un accord international concernant une version actualisée des lignes directrices mondiales relative au système de comptabilité nationale (SCN) en 2008, une mise à jour du système européen des comptes nationaux et régionaux (SEC 2010) a été adoptée en mai 2013 et mise en œuvre à partir de septembre 2014. Le SEC 2010 a remplacé le SEC 95 et fournit un nouveau cadre comptable compatible au niveau international en vue d’une description systématique et détaillée de l’activité économique dans les États membres de l’Union européenne et leurs régions. Pour de plus amples informations sur la transition vers le SEC 2010, veuillez consulter l’article de fond (en anglais) sur ce sujet. Pour une description détaillée des incidences de la mise en œuvre du SEC 2010 sur les comptes des secteurs européens, veuillez consulter un article sur ce sujet, voir les pages 20 à 24 d’EURONA (2/2014) (en anglais).
Les comptes des secteurs regroupent les agents économiques ayant des comportements similaires en différents secteurs institutionnels: ménages, sociétés non financières, sociétés financières et administrations publiques. Un tel regroupement des agents économiques peut aider à comprendre le fonctionnement de l’économie. Le comportement des ménages et des sociétés non financières est particulièrement important à cet égard.
Le secteur des ménages couvre les individus et groupes d’individus agissant en tant que consommateurs ainsi que les entrepreneurs, pour autant que les activités de ces derniers en tant que producteurs marchands ne soient pas menées par des entités distinctes. Aux fins de l’analyse réalisée dans le présent article, ce secteur a été regroupé avec le secteur relativement limité des institutions sans but lucratif au service des ménages (comme les associations et œuvres de charité).
Les sociétés non financières regroupent les entreprises dont l’activité principale est la production de biens et de services non financiers destinés au marché. Ce secteur inclut les entreprises constituées en société, mais aussi les entreprises non constituées en société, à condition que celles-ci tiennent une comptabilité complète et que leur comportement économique et financier soit similaire à celui des sociétés. Les petites entreprises (comme les exploitants individuels et les entrepreneurs indépendants) sont classées dans le secteur des ménages.
Les comptes des secteurs enregistrent, en principe, toute opération entre agents économiques pendant une période déterminée et peuvent également fournir, dans les comptes de patrimoine financier, les stocks d’ouverture et de clôture des actifs et passifs financiers. Ces opérations sont regroupées en différentes catégories ayant chacune une signification économique différente, comme la rémunération des salariés (qui comprend les salaires et traitements, avant toute déduction d’impôt et de cotisation sociale, et les cotisations sociales payées par les employeurs). Ensuite, ces catégories d’opérations sont représentées en une séquence de comptes, chacun couvrant une étape spécifique du processus économique. Cela va de la production, la génération puis la (re)distribution du revenu aux opérations financières comme l’emprunt et le prêt, en passant par l’utilisation du revenu pour la consommation ou l’épargne, et l’investissement (comme indiqué dans le compte de capital). Chaque opération non financière est enregistrée comme une augmentation des ressources d’un certain secteur et comme une hausse des emplois d’un autre secteur. Par exemple, le côté «ressources» de la catégorie d’opération «intérêts» enregistre le montant des intérêts à recevoir par les différents secteurs de l’économie, tandis que le côté «emplois» enregistre les intérêts à payer. Pour chaque type d’opération, les ressources totales pour tous les secteurs intérieurs et le reste du monde sont égales aux emplois totaux. Chaque compte se clôture par un solde comptable significatif, dont la valeur est égale aux ressources totales diminuées des emplois totaux. Ces soldes comptables, comme le PIB et l’épargne nette, constituent généralement des indicateurs économiques importants. Ils sont reportés au compte suivant.
Contexte
Depuis le début de l’Union économique et monétaire (UEM), en 1999, la Banque centrale européenne (BCE) figure parmi les principaux utilisateurs des comptes nationaux. De nombreux indicateurs monétaires et financiers sont donc évalués, en relation avec d’autres données pertinentes qui permettent de combiner les analyses monétaires, financières et économiques, par exemple les principaux agrégats des comptes nationaux et les comptes des secteurs. De cette façon, les indicateurs monétaires et financiers peuvent être analysés dans le contexte du reste de l’économie.
L’intérêt des institutions financières pour les comptes nationaux peut porter aussi bien sur une analyse générale de l’économie que sur des informations spécifiques concernant l’épargne, les investissements ou la dette des ménages, des sociétés non financières ou d’autres secteurs institutionnels.
Voir aussi
- Comptes nationaux et PIB
- European sector accounts - background (article de fond) (en anglais)
- European system of national and regional accounts - ESA 2010 (en anglais)
- Main users of national accounts (article de fond) (en anglais)
Informations supplémentaires Eurostat
Base de données
- Principaux indicateurs (nasa_10_ki)
- Opérations non financières (nasa_10_nf_tr)
- Flux et stocks financiers (nasa_10_f)
- Comptes de patrimoine financier (nasa_10_f_bs)
- Opérations financières (nasa_10_f_tr)
- Compte de réévaluation (nasa_10_f_gl)
- Autres changements de volume (nasa_10_f_oc)
Section dédiée
Méthodologie / Métadonnées
- Système européen des comptes — SEC 2010
- Non-financial transactions (ESMS metadata files— nasa_10_nf_tr_esms) (en anglais)
- Presentation of ESA 2010 based sector accounts data in Eurobase (en anglais)
Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)
Autres informations
- Comptes de secteurs européens — concepts
- Comptes de secteurs européens — graphiques détaillés
- Introduction SEC 2010