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Archive:Statistiques sur les villes européennes

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Données extraites en mars 2015. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: juin 2016.

Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s Statistical Atlas (en anglais) (voir le User’s Guide- en anglais).

Le présent article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’Annuaire régional publié par Eurostat. Il présente des données sur les villes de l’Union européennes (UE): la première partie porte sur les évolutions démographiques et fournit des informations relatives à la population résidente, une analyse des structures d’âge et des statistiques sur la citoyenneté des citadins de l’Union. La deuxième partie, quant à elle, fournit des informations sur le logement, examine les disparités observées relativement à la taille moyenne des ménages, au prix moyen des maisons, et à la part des ménages composés d'un seul parent et celle des ménages composés d'un seul retraité. Ces indicateurs ne sont que quelques exemples du large éventail de données collectées par Eurostat sur les villes.

Carte 1: Population résidente dans les villes d’Europe, 1er janvier 2012 (¹)
(habitants)
Source: Eurostat (urb_cpop1)

Principaux résultats statistiques

Graphique 1: Structure d’âge de la population, moyennes nationales et sélection de capitales de l’audit urbain, 2012 (¹)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (urb_cpopstr)
Carte 2: Taux de dépendance des personnes âgées dans les villes européenne, 2012 (¹)
(en %, personnes âgées de plus de 65 ans / personnes âgées de 20 à 64 ans)
Source: Eurostat (urb_cpopstr) et (urb_cpop1)
Graphique 2: Disparités du taux de dépendance des personnes âgées dans les villes européennes, 2012 (¹)
(en %, personnes âgées de plus de 65 ans / personnes âgées de 20 à 64 ans)
Source: Eurostat (urb_cpopstr) et (demo_pjangroup)
Carte 3: Populations natives dans les villes européennes, 2012 (¹)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (urb_cpopcb) et (urb_cpop1)
Carte 4: Population nationale dans les villes européennes, 2012 (¹)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (urb_cpopcb) et (urb_cpop1)
Graphique 3: Ventilation de la population par nationalité, sélection de capitales de l’audit urbain, 2012 (¹)
(en % de la population totale)
Source: Eurostat (urb_cpopcb)
Graphique 4: Disparités de la taille moyenne des ménages dans les villes européennes, 2012 (¹)
(personnes)
Source: Eurostat (urb_clivcon) et (ilc_lvph01)
Graphique 5: Disparités du prix moyen des maisons dans les villes européennes, 2012 (¹)
(EUR)
Source: Eurostat (urb_clivcon)
Graphique 6: Disparités de la part des ménages composés d'un seul parent (avec des enfants âgés de 0 à 17 ans) dans les villes européennes, 2012 (¹)
(en % du nombre total des ménages)
Source: Eurostat (urb_clivcon) et (ilc_lvph02)
Graphique 7: Disparités de la part des ménages composés d'un seul retraité (au-delà de l’âge de la retraite) dans les villes européennes, 2012 (¹)
(en % du nombre total des ménages)
Source: Eurostat (urb_clivcon) et (ilc_lvph02)

Les zones bâties — se définissant comme villes, petites villes et banlieues — accueillent près de trois quarts (72,4 %) de la population de l’UE-28. Comme le démontre cet article, la qualité de vie dans les villes de l’UE est considérée comme cruciale pour attirer et conserver de la main-d’œuvre qualifiée, des entreprises, des étudiants et des touristes. En revanche, la concentration sociale et économique des ressources dans les villes peut avoir des effets secondaires indésirables: par exemple, les embouteillages ou la criminalité. C’est pourquoi les villes sont considérées à la fois comme la source et la solution des problèmes économiques, environnementaux et sociaux; elles peuvent être perçues à ce titre comme jouant un rôle essentiel pour atteindre les objectifs Europe 2020 relatifs à la «croissance intelligente, durable et inclusive».

Villes et zones urbaines fonctionnelles: définitions

En 2011, les travaux de la direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO) de la Commission européenne, d’Eurostat et de l’OCDE ont abouti à une définition harmonisée des villes et des zones qui les entourent.

  • Une ville se compose d’une ou plusieurs unités administratives locales (UAL) dont la majorité de la population vit dans un centre urbain d’au moins 50 000 habitants (précédemment, «ville centre»).
  • Une grande ville est une notion se rapprochant de celle de centre urbain lorsque celui-ci s’étend au-delà des frontières administratives de la ville (précédemment, «noyau»).
  • Une zone urbaine fonctionnelle se compose de la ville et de sa zone de navettage (précédemment, «zone urbaine élargie» ou LUZ).


Un exemple: trois différents niveaux géographiques pour la ville de Dublin (Irlande)

Par conséquent, les informations présentées dans cet article ont été adaptées afin de répondre aux définitions les plus appropriées. Les statistiques sur les villes présentées ci-après reposent donc parfois sur des grandes villes, reflétant les situations dans lesquelles une part relativement élevée de la population vit en dehors des frontières administratives du centre urbain (par exemple, Athènes) et celles dans lesquelles plusieurs villes se sont transformées en une grande ville (par exemple, la grande ville de Porto, qui compte cinq villes: Porto, Gondomar, Matosinhos, Valongo et Vila Nova de Gaia).

Démographie

Nombre d’habitants

L’Union présente un mélange de diverses villes: à une extrémité du spectre, figurent les métropoles mondiales de London et Paris, alors que près de la moitié des villes de l’Union ont un centre urbain relativement petit comptant de 50 000 à 100 000 habitants. Nombre des plus grandes villes d’Europe (essentiellement des capitales) continuent à attirer des migrants internes et externes et leur population a donc tendance à augmenter à un rythme plus soutenu que les moyennes nationales. Il s’ensuit souvent un phénomène d’étalement urbain, au fur et à mesure que les anciennes zones rurales avoisinant les zones urbaines en expansion se développent pour accueillir la population croissante.

La répartition des villes dans les régions nordiques, en France et dans les régions intérieures du Portugal et de l’Espagne était relativement clairsemée

Un des aspects les plus frappants de la répartition des villes à travers l’Union est leur proximité: cette tendance est visible sur une grande partie de la Belgique, des Pays-Bas, dans l’ouest de l’Allemagne, dans le nord de l’Italie et dans la moitié sud du Royaume-Uni. En revanche, les États membres nordiques, la France et l’intérieur de l’Espagne et du Portugal (ainsi que de la Turquie) se caractérisaient par une répartition plus clairsemée sur une zone plus étendue.

Ces différences dans la distribution géographique peuvent être le reflet des niveaux de centralisation. Il y a, d’une part, des pays comme la France, qui semble avoir une structure relativement monocentrique axée sur Paris. Cette situation peut être mise en regard avec la structure polycentrique observée en Allemagne, où il n’y a aucune ville dominante.

Près de 10 millions d’habitants recensés à Istanbul …

La carte 1 présente la population résidente des villes au 1er janvier 2012: la taille de chaque cercle reflète le nombre d’habitants de chaque ville. Il convient de noter que la carte mélange les concepts afin de capturer la portée exacte de l’ensemble des zones urbaines (pour les détails relatifs à la couverture, voir la carte 1). Il ressort des données présentées que les villes les plus peuplées de l'Union en 2012 étaient London (8,3 millions d’habitants) et Paris (6,7 millions d’habitants en 2011). Il est à noter que ces données se réfèrent à la notion de grande ville. La plus grande ville suivante était Berlin (3,5 millions d’habitants), tandis que Napoli, Milano, Barcelona et Madrid faisaient chacune état de 3,1 à 3,2 millions d’habitants. Des populations importantes ont également été relevées dans les villes turques d’Istanbul (près de 10 millions d’habitants) et d’Ankara (3,4 millions d’habitants). Il est à noter que ces données correspondent à 2004. À l’autre extrémité, la plus petite capitale de l’Union était Luxembourg, qui comptait 111 000 habitants (données de 2015).

… tandis que les zones urbaines fonctionnelles de Paris et de London comptaient chacune près de 12 millions d’habitants

Une analyse élargie basée sur le nombre d’habitants vivant dans des zones urbaines fonctionnelles en 2012 révèle que les populations les plus importantes ont été recensées à London et à Paris (12,2 et 11,8 millions d’habitants; les données relatives à Paris valent pour 2011), suivies — de loin — par Madrid (6,6 millions). La plus grande concentration suivante était l’agglomération urbaine du Ruhrgebiet en Allemagne (qui comprend, entre autres, Bochum, Dortmund, Duisburg, Essen et Oberhausen) avec 5,1 millions d’habitants, tandis que la zone urbaine fonctionnelle de la capitale allemande, Berlin, affichait également une population légèrement supérieure à 5 millions de personnes. Quatre zones urbaines fonctionnelles comptaient entre 4 et 5 millions d’habitants; elles se situaient toutes dans les États membres du sud de l’Union, à savoir Athina (données de 2009), Roma, Milano et Barcelona.

Structure d’âge

Le graphique 1 montre un exemple de la manière dont la structure d’âge de la population varie d’une ville de l’Union à l’autre. Il fournit une comparaison de la structure d’âge de huit États membres de l’UE et compare ces données avec des données similaires concernant chacune de leur capitale. Le graphique est divisé en deux parties, d'un côté les capitales où la population âgée de 20 à 54 ans représentait une part relativement élevée de la population totale et de l'autre celles où les personnes âgées représentaient une part relativement importante.

Les jeunes et les adultes d’âge moyen sont généralement attirés par les capitales

Les possibilités plus nombreuses en matière d’enseignement supérieur et d’emploi qu'offrent la plupart des capitales pourraient conduire à supposer que les capitales présentent une part plus importante de jeunes et d’adultes d’âge moyen. En effet, parmi les capitales présentées dans le graphique 1, la proportion des personnes âgées de 20 à 54 ans dans le total de la population culminait dans la capitale danoise, København, à 61,6 % (par rapport à une moyenne nationale de 45,9 % en 2013). En 2012, les populations de jeunes et d’adultes d’âge moyen d’Amsterdam et d’Helsinki / Helsingfors représentaient une proportion de la population totale de 7 à 8 points de pourcentage plus élevée que les moyennes nationales respectives, tandis qu’à Sofia, la différence était de près de six points de pourcentage. Cependant, plusieurs exceptions à cette règle méritent d’être signalées: les proportions de jeunes et adultes d’âge moyen vivant à Warszawa, Lisboa (données de 2013) et Bratislava étaient plus faibles que les moyennes nationales respectives, en Pologne, au Portugal et en Slovaquie.

Cent villes d’Italie et d’Allemagne affichent un taux de dépendance des personnes âgées d’au moins 35 %

Il est concevable que les personnes âgées (de plus de 65 ans) soient tentées de quitter les capitales après leur retraite pour éviter certains des inconvénients perçus souvent associés aux grandes villes comme les embouteillages et la criminalité. En revanche, à Madrid, Warszawa, Lisboa et Bratislava, la proportion de personnes âgées dans le total de la population était plus élevée que la moyenne nationale.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Fréjus, France

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La petite ville française de Fréjus, située en Provence sur la Côte d’Azur, présentait le taux de dépendance des personnes âgées le plus élevé (58,0 %) de toutes les (petites) villes de l’UE-28. En 2011, moins de deux personnes âgées de 20 à 64 ans résidaient à Fréjus pour chaque personne de 65 ans ou plus. Les seules autres (petites) villes affichant des taux de dépendance des personnes âgées de plus de 50 % étaient situées juste à la frontière de la région de Liguria, sur la riviera italienne, avec 51,2 % à Savona et 52,1 % à Sanremo (données de 2012).

©: Christian Musat / Shutterstock.com

Le rapport entre le nombre de personnes âgées et le nombre de personnes âgées de 20 à 64 ans est parfois appelé le «taux de dépendance des personnes âgées». Il est présenté sur la carte 2. La majorité des villes présentant un taux de dépendance des personnes âgées égal ou supérieur à 35 % en 2012 (représentées dans les tons les plus sombres sur la carte) étaient situées en Italie et en Allemagne. Ensemble, ces deux États membres comptaient cent villes répondant à ce critère.

En dehors de l’Allemagne, la répartition des villes présentant des taux de dépendance des personnes âgées relativement élevés était souvent concentrée à proximité des côtes (dont des destinations prisées par les retraités), avec des concentrations particulièrement importantes sur la côte adriatique italienne et le long de la côte méditerranéenne du sud de la France jusqu’au nord de l’Italie.

En 2012, seulement trois villes de l’Union ont enregistré un taux de dépendance des personnes âgées supérieur à 50 % et toutes sont situées sur la côte méditerranéenne. Le taux de dépendance des personnes âgées le plus élevé a été enregistré dans la cité balnéaire française de Fréjus (58,0 %; données de 2011), tandis que les deux autres villes, Sanremo et Savona, se trouvaient juste de l’autre côté de la frontière, en Italie. Il semble toutefois que la Riviera française et italienne n'était pas la seule région côtière à attirer les retraités puisque des taux de dépendance des personnes âgées relativement élevés (égal ou supérieur à 40 %) ont été enregistrés en d'autres lieux de la côte en France (Bayonne et Toulon), en Espagne (Ferrol en Galicia et Torrevieja sur la Costa Blanca), au Royaume-Uni [Waveney dans le Suffolk, Eastbourne and Torbay (toutes deux sur la côte sud)] et en Belgique (Oostende).

Les plus grandes villes comptant une population d’au moins 500 000 habitants où le taux de dépendance des personnes âgées était égal ou supérieur à 35 % étaient les villes italiennes de Roma, Milano, Torino et Genova; Nice dans le sud-est de la France (données de 2011); la ville allemande d’Essen dans la vallée de la Ruhr; et Lisboa, la capitale portugaise (données de 2013).

Relativement peu de personnes âgées vivent dans les villes satellites autour des capitales espagnole et française

En 2012, seules quatre villes de l’Union comptaient au moins 500 000 habitants et présentaient un taux de dépendance des personnes âgées inférieur à 20 % (indiqué par le ton le plus clair sur la carte 2). Chacune d’entre elles était une capitale, à savoir København, Amsterdam, Dublin et London. Dix villes turques (dont Ankara, Istanbul et Izmir) et la capitale norvégienne d’Oslo les rejoignaient.

En 2012, le taux de dépendance des personnes âgées le plus faible enregistré par une ville de l’UE s’élevait à 9,2 % à Slatina (sud de la Roumanie) tandis que deux zones de banlieue proches de Madrid — Fuenlabrada et Parla — affichaient les deuxième et troisième taux les plus faibles (9,8 % et 10,6 %). Cette tendance aux taux de dépendance des personnes âgées relativement faibles observée autour de la capitale espagnole s’étendait à Coslada, à Las Rozas de Madrid et à Torrejón de Ardoz (affichant toutes des taux inférieurs à 15 %) et s’est aussi appliquée à la capitale française puisque Marne la Vallée, Cergy-Pontoise et Saint-Quentin en Yvelines (toutes situées à une distance maximale de 20 km du centre de Paris) enregistraient également des taux de dépendance des personnes âgées sous les 15 %.

Plusieurs raisons pourraient expliquer ces tendances: les jeunes ne peuvent peut-être pas se permettre d’acheter ou de louer dans le centre des grandes villes (en particulier les capitales) et choisissent de vivre dans les banlieues environnantes, alors que les familles choisissent de déménager vers les banlieues pour avoir un espace de vie plus grand et les personnes âgées pourraient quitter les banlieues pour prendre leur retraite à la campagne ou à la côte.

Une faible proportion de personnes âgées vivaient en ville en Bulgarie, au Danemark, en Croatie, à Chypre, au Luxembourg et en Roumanie

Le graphique 2 fournit une analyse alternative de la fourchette des taux de dépendance des personnes âgées dans les villes. Il confirme que les personnes âgées avaient généralement tendance à préférer ou choisir de vivre en dehors des capitales européennes. Quelques exceptions ont été recensées, avec des taux de dépendance des personnes âgées relativement élevés à Madrid, Warszawa, Lisboa et Bratislava, tandis que les taux de dépendance des personnes âgées de trois autres capitales — Praha, Roma et Ljubljana — étaient également supérieurs à leur moyenne nationale respective.

En Bulgarie, au Danemark, en Croatie, à Chypre, au Luxembourg et en Roumanie, la moyenne nationale du taux de dépendance des personnes âgées était supérieure à la fourchette affichée par toutes les villes: en d’autres termes, chacun de ces État membre se caractérisait par une part relativement faible de personnes âgées vivant dans des villes. C’était aussi le cas en Norvège.

Populations nées dans le pays et à l’étranger, ressortissants nationaux et non nationaux

La libre circulation des ressortissants de l’Union européenne, les troubles dans plusieurs pays voisins de l’Union, les flux migratoires et les demandeurs d’asile constituent certaines des nombreuses raisons pour lesquelles les villes de l’Union affichent une plus grande diversité culturelle et ethnique. En effet, dans la plupart des villes de l’Union, la part des ressortissants non nationaux a augmenté au cours des dernières décennies.

La carte 3 analyse la population des villes en ventilant les populations nées dans le pays, c’est-à-dire les personnes qui sont nées dans le même pays que celui pour lequel des données sont fournies, quelle que soit leur nationalité. Notez qu'aucune donnée n'était disponible pour plusieurs États membres de l’Union (dont le Danemark, la Grèce, la Croatie, l’Italie, Chypre, le Luxembourg, Malte, la plupart des villes des Pays-Bas, l’Autriche, la Roumanie et la Slovaquie).

Le rapport entre la population née dans le pays et le nombre total d’habitants était relativement faible dans une bande de villes s’étendant des États membres baltes jusqu’aux côtes de l’est et du sud de l’Espagne, en passant par les capitales des États membres nordiques, une grande partie de l’Allemagne, ainsi que la Suisse et le sud de la France. Au nord et à l’ouest de cette bande, la population née dans le pays représentait une part relativement faible de la population totale d’un certain nombre de villes importantes d’Irlande, de France et du Royaume-Uni. Au sud et à l’est de cette bande, la part de la population née dans le pays était élevée dans presque toutes les villes.

Les villes bulgares et polonaises étaient souvent habitées par une population presque exclusivement née dans le pays

En 2012, dans 112 villes, au moins 95 % de la population était née dans le pays. Dans chacune des villes bulgares et polonaises présentées sur la carte 3, la part de la population née dans le pays était d’au moins 95 %, tandis qu’en Hongrie, toutes les villes sauf une affichaient également un pourcentage élevé. En termes absolus, dans 33 villes de Pologne, 22 du Royaume-Uni et 18 de Bulgarie, la population née dans le pays représentait au moins 19 résidents sur 20. C’était également le cas dans 7 ou 8 villes d’Espagne, de France et de Hongrie.

Dans seulement trois villes européennes relativement grandes (comptant une population d’au moins 500 000 habitants), la part de la population née dans le pays dépassait les 95 %: Sofia, la capitale bulgare (98,1 %), et les deux villes polonaises de Lódz et Poznan (toutes deux 98,8 %). En revanche, dans huit villes européennes de plus de 500 000 habitants, plus de 25 % de la population était née dans un autre pays: quatre villes allemandes (Frankfurt am Main, München, Nürnberg et Stuttgart), trois capitales (Bruxelles / Brussel, Amsterdam et London) et la ville belge d’Antwerpen. C’était également le cas dans la ville suisse de Zürich. À London, la plus grande ville de l’Union européenne, moins de deux tiers (63,3 % en 2011) de la population était née dans le pays.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Luxembourg, Luxembourg

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La part des ressortissants non nationaux dans la population totale de la ville de Luxembourg approchait les deux tiers en 2009. Les ressortissants nationaux représentaient 36,2 % de la population résidente, soit la proportion la plus faible de l’UE-28. En effet, la part des ressortissants nationaux dans la population totale était inférieure à la moitié dans seulement trois (petites) villes de l’Union, les deux autres étant Narva (la troisième ville estonienne, sur la frontière avec la Russie) et Torrevieja, une ville côtière du sud-est de l’Espagne sur la Costa Blanca (une destination très prisée par les retraités étrangers).

©: Copyright: INTERPIXELS / Shutterstock.com

Certaines stations balnéaires d’Espagne étaient habitées par une forte proportion de personnes nées dans d’autres États membres de l’Union

Un examen plus approfondi montre que Torrevieja, une station balnéaire espagnole située sur la Costa Blanca, au sud d’Alicante, était l’unique ville à indiquer que sa population née dans le pays représentait moins de la moitié du nombre total de ses habitants (44,8 % en 2012). Cette situation s’explique en grande partie par la présence d'un nombre relativement élevé d’habitants nés dans un autre État membre de l’Union (principalement le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États membres nordiques).

Il est intéressant de noter qu’une tendance similaire a été également observée sur la même côte, au nord d’Alicante, à Benidorm (37,1 % de la population était née en dehors d’Espagne) et dans les stations balnéaires, plus au sud, de Fuengirola, Marbella et Torremolinos (toutes sur la Costa del Sol). Ces dernières étaient les seules villes espagnoles où plus de 30 % de la population était née dans un autre pays, l’essentiel des habitants provenant d’autres États membres de l’Union situées plus au nord.

Outre ces villes espagnoles, seules deux autres villes de l’Union affichaient une part de population née en dehors de l’État membre déclarant supérieure à 40 % en 2012. La première était la ville estonienne de Narva, située à la frontière russe, où (selon les statistiques démographiques et migratoires) les personnes nées à l’étranger provenaient pour la plupart de Russie, de Biélorussie ou d’Ukraine. L’autre était Bruxelles / Brussel, la capitale belge, où les personnes nées à l’étranger provenaient essentiellement d’autres États membres de l’Union (France, Italie, Espagne, Pologne et Roumanie) ou du Maroc, de Turquie et des anciennes colonies sub-sahariennes (République démocratique du Congo, Rwanda et Burundi). Parmi les pays tiers présentés sur la carte 3, près de la moitié de la population de trois villes suisses — Genève, Lausanne et Lugano — se composait de personnes nées à l’étranger.

Les ressortissants nationaux représentaient juste un peu plus d’un tiers de la population de la ville de Luxembourg…

La carte 4 fournit une analyse contrastée, à savoir la part de ressortissants nationaux sur l’ensemble de la population (autrement dit, ceux qui ont la nationalité de l’État membre dans lequel ils vivent). La répartition entre ressortissants nationaux et étrangers dépend, du moins dans une certaine mesure, de l’inclination ou la possibilité pour les ressortissants non nationaux de prendre la nationalité de l’État membre dans lequel ils vivent.

Dans la ville de Luxembourg, la population nationale ne représentait qu'un peu plus du tiers (36,2 %) de la population totale en 2009, soit la proportion la plus faible de toutes les villes pour lesquelles des données sont disponibles. Dans deux autres villes, la part des ressortissants nationaux dans la population totale était inférieure à la moitié: il s’agissait de Narva (Estonie) et Torrevieja (Espagne). Par ailleurs, la ville de Derry (Irlande du Nord, au Royaume-Uni) présentait la quatrième part la plus élevée de ressortissants non nationaux (54,4 % en 2011, sa population étrangère étant principalement de nationalité irlandaise).

Sous réserve des données disponibles, en 2012, les ressortissants nationaux représentaient moins de 75 % de la population dans seulement trois villes de plus de 500 000 habitants. Il s’agissait des capitales belge et lettonne, Bruxelles / Brussel et Rīga (données de 2011) et de la ville suisse de Zürich. Les Russes formaient le plus grand groupe de ressortissants non nationaux vivant à Rīga, suivis par des plus petits groupes de citoyens de Biélorussie, d’Ukraine et des autres États baltes.

… mais plus de 95 % de la population à Sofia, Vilnius, Bratislava, Valletta et Budapest

Le graphique 3 fournit une analyse plus détaillée de la ventilation des citoyens étrangers dans les capitales (il est à noter que différentes années de référence sont utilisées). Il confirme que plus de 95 % de la population étaient composés de ressortissants nationaux à Sofia, Vilnius, Bratislava et Budapest, tandis que les ressortissants nationaux représentaient moins de 80 % de la population dans seulement quatre capitales de l’Union, à savoir London (78,4 %), Rīga (73,9 %), Bruxelles / Brussel (66,2 %) et Luxembourg (36,8 %).

Le graphique 3 propose également une analyse de la population non nationale, pour les personnes ayant la nationalité d’un autre État membre de l’Union et les ressortissants de pays tiers. Dans cinq capitales (Berlin, London, Madrid, Wien et Bruxelles / Brussel), les ressortissants de pays tiers représentaient un peu plus d’un dixième de la population. Cependant, le pourcentage de loin le plus élevé (25,5 %) de citoyens étrangers originaires de l’extérieur de l’Union a été enregistré à Rīga. Ce chiffre s’explique essentiellement par un grand nombre de non-citoyens reconnus qui sont principalement des citoyens de l’ex-Union soviétique, résidents permanents de Lettonie quoiqu’ils n’aient pas acquis d’autre nationalité.

Plus de la moitié des habitants de la ville de Luxembourg étaient ressortissants d’un autre État membre de l’Union européenne

Une majorité (53,5 %) de la population de Luxembourg se composait de citoyens étrangers issus d’autres États membres de l’Union. La deuxième part la plus élevée a été enregistrée à Bruxelles / Brussel, avec un peu plus d’un cinquième (20,3 %) de la population composée de ressortissants de l'Union européenne. Ces chiffres relativement élevés peuvent s’expliquer, du moins en partie, par le fait que Luxembourg et Bruxelles / Brussel accueillent toutes les deux plusieurs institutions de l’Union. Par ailleurs, London (11,2 %) était la seule autre capitale de l’UE-28 à signaler que plus de 10 % de sa population se composait de ressortissants d’autres États membres de l’Union. Un pourcentage similaire a été observé dans la capitale suisse, Bern, où 11,3 % des habitants étaient des ressortissants de l’Union européenne.

Logement

L’UE n’exerce aucune responsabilité spécifique en matière de logement. Les gouvernements nationaux élaborent donc leurs propres politiques. Néanmoins, bon nombre d’États membres sont confrontés aux mêmes questions: par exemple, comment rénover le parc immobilier, comment planifier l’étalement urbain et lutter contre celui-ci, comment promouvoir le développement durable, ou encore comment encourager l’efficacité énergétique auprès des propriétaires.

Taille moyenne des ménages

La taille moyenne des logements au sein des États membres de l’Union reflète, du moins dans une certaine mesure, la densité de population et la concentration des logements, mais elle peut également être influencée par les fluctuations de prix des terrains et des habitations, la répartition des revenus, ainsi que par le parc immobilier disponible à la location ou à l’achat. Les logements dans les zones rurales sont généralement plus grands (superficie des terrains et la surface habitable) que les logements citadins.

L’évolution démographique et la mobilité accrue de la population ont entraîné une diminution du nombre moyen de personnes par ménage. Si ces évolutions se poursuivent au cours des prochaines années, il en résultera une nouvelle dissolution des structures familiales traditionnelles, un accroissement de la proportion des personnes âgées, et une fragmentation accrue des populations, engendrant ainsi une plus grande demande de logements (plus petits), et ce malgré des chiffres de population globaux qui varient peu, voire pas du tout.

Les plus grands ménages ont été observés en Slovaquie, où chaque ménage était composé en moyenne de 3,1 personnes

Les ménages de l’UE-28 se composaient en moyenne de 2,4 personnes. Dans les États membres qui ont adhéré à l’Union en 2004 ou plus récemment, la taille moyenne des ménages était généralement quelque peu supérieure, tendance également visible dans la plupart des États membres du sud de l’Union. En revanche, les moyennes les plus faibles étaient souvent observées dans les États membres du nord et de l’ouest de l'Union (l’Irlande faisant figure d’exception à cette tendance). Dans les États membres, la moyenne variait d'environ trois personnes en Slovaquie, en Bulgarie, à Malte et en Roumanie à près de deux personnes dans les États membres nordiques, en Estonie et en Allemagne.

Les disparités observées dans la taille moyenne des ménages entre les villes de chaque État membre de l’Union étaient généralement plutôt minces. La plus grande dispersion a été relevée entre les villes italiennes, espagnoles et françaises. Par exemple, en Italie, la moyenne la plus faible a été enregistrée à Milano, dans le nord (avec 1,7 personne par ménage en 2012), tandis que dans les villes méridionales de Matera (Basilicata) et Barletta (Puglia), le nombre moyen de personnes par ménage était de 2,9.

Le graphique 4 montre que la moyenne nationale du nombre de personnes par ménage était plus élevée que dans toutes les villes d’Irlande, de Luxembourg, de Slovénie, de Hongrie, de Belgique, de République tchèque et d’Autriche, ce qui indique que dans chacun de ces États membres, le nombre moyen de personnes par ménage était supérieur en dehors des villes.

Certaines des principales villes de l’Union présentaient un nombre moyen de personnes par ménage relativement faible. En effet, si on applique cette mesure aux villes présentées, on s’aperçoit que les capitales ont enregistré les moyennes les plus faibles en Slovaquie, en Pologne, en Irlande, en Grèce, au Portugal, au Luxembourg, en Lettonie, en Lituanie, en Hongrie, en Belgique, en République tchèque, en France, en Autriche, au Danemark et en Estonie. C’était également le cas en Norvège. Dans les autres États membres de l’UE — ceux dont la capitale n’a pas enregistré la moyenne la plus faible parmi les villes présentées — le nombre moyen de personnes par ménage dans les capitales demeurait constamment en-dessous de la moyenne nationale.

Le nombre moyen de personnes par ménage baissait à 1,7 dans la capitale allemande

Berlin présentait la plus faible moyenne parmi les capitales de l’Union, puisque le nombre moyen de personnes par ménage était de 1,7. Dans un certain nombre d’autres capitales, les ménages étaient composés de moins de deux personnes en moyenne. Il s’agissait de Paris, Roma, Luxembourg et Helsinki / Helsingfors; c’était également le cas à Oslo.

Prix moyen des maisons

Pour ceux qui décident d’acheter une maison, il est probable que ce soit l'achat le plus onéreux qu’ils effectuent de toute leur vie, tandis que pour ceux qui louent, le logement représente souvent une part considérable des dépenses mensuelles. Les maisons sont des biens très durables, mais elles nécessitent un lourd investissement financier et matériel pour la construction et l’entretien, si bien que les propriétaires de l’Union investissent souvent un montant considérable de leur patrimoine personnel dans «des briques et du ciment».

Le graphique 5 présente la vaste fourchette de prix moyens pour une maison dans les villes de l’Union. En 2012, il était parfois possible d’acheter une maison pour un prix moyen inférieur à 100 000 EUR, tandis que le prix moyen d’une maison dans plusieurs capitales s’approchait davantage de 500 000 EUR.

À l’échelle nationale, le prix moyen d’une maison en Lituanie, en Finlande et en Suède (comme en Norvège) était inférieur à la moyenne de prix de n’importe quelle ville présentée dans le graphique, ce qui indique que le prix moyen des maisons en dehors des villes dans ces États membres nordiques était inférieur au prix des maisons en ville.

Les prix des maisons étaient particulièrement élevés dans les capitales

Le prix des maisons est de manière générale — pour la plupart des États membres de l’Union — plus élevé dans la capitale. C’était particulièrement vrai en République tchèque, où le prix moyen d’une maison à Praha (894 000 EUR) était près de cinq fois plus élevé que la moyenne nationale. Il est à noter que ces chiffres sont des estimations et sont fondés sur un échantillon limité. Il était plus habituel de trouver des prix de maison deux fois plus élevés que les moyennes nationales dans les capitales.

Sous réserve des données disponibles, dans un seul État membre — l’Espagne — le prix moyen d’une maison dans la capitale était inférieur à la moyenne nationale. Il convient toutefois de souligner que les prix les plus élevés d’Espagne ont été enregistrés dans un groupe de villes satellites au nord de la capitale espagnole, dans les banlieues de Las Rozas de Madrid, Majadahonda et Alcobendas.

L’Espagne était un des quatre États membres (pour lesquels des données sont disponibles) où le prix moyen d’une maison dans la capitale était inférieur au prix dans au moins une autre ville du même État membre. En Allemagne, les prix moyens les plus élevés ont été observés à München (810 000 EUR), tandis que Düsseldorf, Frankfurt am Main, Heidelberg, Konstanz, Stuttgart et Wiesbaden affichaient toutes des prix moyens supérieurs à 500 000 EUR. Ces prix étaient tous considérablement plus élevés que dans la capitale allemande, le prix moyen d’une maison à Berlin étant de 300 000 EUR. En Pologne, plusieurs villes ont également fait état de prix moyens supérieurs à ceux enregistrés à Warszawa: parmi celles-ci, Gdansk, dans le nord du pays, enregistrait le prix moyen le plus élevé pour une maison. En Finlande, une seule ville affichait un prix moyen supérieur à ceux enregistrés dans la capitale, à savoir Espoo / Esbo (la deuxième ville du pays, un peu à l’ouest d’Helsinki).

Ménages composés d'un seul parent

Dans l’Union, un des principaux moteurs de la diminution de la taille moyenne des ménages tient au nombre croissant de personnes vivant seules et à la part croissante de familles monoparentales. Ce phénomène peut s’expliquer par un vaste éventail de facteurs, dont la recherche d'une plus grande indépendance, la mobilité accrue des forces de travail, une réduction de la durée des relations (y compris des taux de divorce plus élevés), le fait que les femmes vivent généralement plus longtemps que leur partenaire, et l’évolution des soins de santé qui permet à davantage de personnes âgées de vivre (seules) jusqu’à un âge très avancé.

Les ménages composés d'un seul parent représentaient 4,1 % des ménages de l’Union européenne

Selon les statistiques de l’UE sur le revenu et les conditions de vie EU-SILC, en 2012, les personnes isolées avec un enfant à charge représentaient un peu plus de 4 % du nombre total de ménages dans l’UE-28.

Le graphique 6 présente la distribution des ménages composés d'un seul parent avec des enfants de moins de 18 ans dans les villes. La part de ces ménages dans les capitales était de manière générale légèrement plus élevée que la moyenne nationale: les plus grands écarts ont été enregistrés en Italie et aux Pays-Bas. En revanche, dans les capitales française, autrichienne et grecque, la part des ménages composés d'un seul parent était inférieure à la moyenne nationale. C’était également le cas pour la Norvège.

Le graphique 6 montre également que la part des ménages composés d'un seul parent à l’échelle nationale était souvent la plus faible dans chaque État membres de l’Union, parfois en-dessous de toutes les valeurs enregistrées pour les villes, ce qui indique qu’une plus faible proportion de la population rurale était composée de ménages d'un seul parent.

Les ménages composés d'un seul parent étaient relativement courants dans plusieurs villes belges, françaises et britanniques, où ils représentaient plus de 10 % de l’ensemble des ménages. Les parts les plus élevées de Belgique ont été observées en Wallonie, dans les villes de Charleroi, Liège et Namur, ainsi que dans la capitale. En dehors de Fort-de-France (capitale de la Martinique, dans les Caraïbes), trois villes françaises présentaient une part de ménages composés d'un seul parent supérieure à 10 % de l’ensemble des ménages: elles se situaient toutes dans la banlieue de Paris (Saint Denis et la communauté d’agglomération Val de France au nord; et la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne au sud). Au Royaume-Uni, les ménages composés d'un seul parent étaient particulièrement fréquents à London et autour, ainsi qu’à Birmingham, Liverpool et Middlesbrough, et dans trois villes d’Irlande du Nord (Derry, Belfast et Lisburn).

Ménages composés d'un seul retraité

Selon les statistiques de l’Union sur le revenu et les conditions de vie, en 2012, environ 5,6 % des ménages de l’UE-28 étaient composés d’une seule personne âgée de 65 ans ou plus. Cette valeur est relativement faible par rapport aux informations présentées dans le graphique 7 qui se fonde sur la part des retraités isolés (indépendamment de leur âge). Par conséquent, certaines différences peuvent être attribuées aux retraites «anticipées», par choix ou pour des raisons de santé, par exemple.

Les femmes représentent généralement une part beaucoup plus élevée des personnes âgées vivant seules, en partie en raison de leur longévité. En effet, les écarts hommes-femmes en matière d’espérance de vie peuvent expliquer pourquoi certains États membres de l’Union présentent une part relativement élevée de personnes âgées vivant seules.

La part des ménages composés d'un seul retraité atteignait 15 % ou plus en Italie, au Danemark, en Suède, en Croatie, en Bulgarie, en Lituanie et en Estonie. En revanche, les retraités vivant seuls représentaient moins d’un ménage sur dix en Grèce, en Espagne, à Chypre et en Irlande.

La part des ménages composés d'un seul retraité était relativement élevée (par rapport aux moyennes nationales respectives) dans les capitales portugaise, polonaise, néerlandaise et hongroise. Une analyse des villes de plus de 100 000 ménages révèle que la part la plus élevée de ménages composés d'un seul retraité a été enregistrée dans la ville italienne de Napoli (données de 2008), avec plus d’un quart des ménages (26,1 %) constitués d’un retraité vivant seul. Sous réserve des données disponibles, six villes présentaient une part de ménages composés d'un seul retraité située entre 17,5 et 20 %. Trois d’entre elles étaient des villes italiennes (Genova, Venezia et Roma), deux étaient situées dans le sud de la France (Toulon et Nice qui, comme il a déjà été souligné, sont des destinations prisées par les retraités), la dernière étant Chemnitz (dans l’est de l’Allemagne). En revanche, dans les capitales danoise, lituanienne et luxembourgeoise, la part des ménages composés d'un seul retraité était considérablement inférieure à la moyenne nationale. C’était également le cas en Norvège.

La moyenne nationale concernant la part des ménages composés d'un seul retraité était inférieure en Autriche, en Hongrie, en Slovénie et à Malte par rapport aux parts enregistrées dans leurs villes, ce qui indique que les zones en dehors des villes se caractérisaient par une plus faible proportion de ces ménages.

Sources et disponibilité des données

Villes (audit urbain)

La collecte de données sur les villes (l’audit urbain) est entreprise par les offices nationaux de statistique, la direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO) et Eurostat. L’audit urbain fournit des statistiques sur un éventail d’aspects socio-économiques concernant la qualité de la vie des citadins dans plus de 900 villes (chacune comptant une population d’au moins 50 000 habitants dans le centre urbain) réparties dans les États membres de l’Union, en Norvège, en Suisse et en Turquie. Il convient de noter que des différences considérables peuvent exister concernant la dernière période de référence disponible pour chaque ville.

Définition des indicateurs

Les statistiques démographiques sur les villes se rapportent à la population vivant dans son lieu de résidence habituel, c’est-à-dire le lieu où une personne vit en général, indépendamment d’absences temporaires; ce lieu est généralement le lieu de résidence légale ou officielle. Les chiffres de population constituent une référence pour mesurer la taille générale d’une entité urbaine et servent de dénominateurs pour de nombreux indicateurs dérivés.

Un étranger est une personne qui ne possède pas la nationalité du pays où il réside habituellement, indépendamment de son lieu de naissance. Les étrangers originaires de l’UE sont des personnes vivant dans l’État membre déclarant, mais qui ont la nationalité d’un autre État membre de l’UE. Les étrangers non originaires de l’UE sont des personnes vivant dans l’État membre déclarant, mais qui ont la nationalité d’un pays tiers.

Une personne «née dans le pays» est une personne née dans l’État membre où elle réside habituellement, indépendamment de sa nationalité. Une personne «née à l’étranger» est une personne née à l’extérieur de l’État membre où elle réside habituellement, quelle que soit sa nationalité.

Le concept de «ménage-logement» est l’unité de ménage privilégiée. Il considère que toutes les personnes vivant dans une unité de logement sont membres du même ménage, de telle sorte qu’il y a un ménage par unité de logement occupée.

Contexte

Difficultés auxquelles les villes européennes sont confrontées

La manière dont les villes européennes sont gouvernées et leur autonomie varient considérablement d’un État membre à l’autre, en fonction d’une combinaison de couches administratives, aux niveaux national, régional, métropolitain / urbain, citadin ou des quartiers.

Les villes de l’Union sont confrontées à de très nombreux défis, du vieillissement de la population à la migration en passant par les conséquences de l’étalement urbain et la lutte contre le changement climatique. En revanche, les villes attirent les investissements, les personnes et les services, stimulant ainsi la créativité et l’innovation. Nous observons souvent un paradoxe dans la mesure où certaines des villes les plus prospères de l’UE sont aussi celles qui souffrent des niveaux les plus élevés d’exclusion sociale ou de disparités des revenus. Par ailleurs, les villes offrent généralement le plus large éventail en matière de possibilités d’emploi alors que certaines présentent des niveaux de chômage parmi les plus élevés.

La politique de développement urbain de l’Union

La Commission européenne a déclaré qu’il «est essentiel que tous les niveaux de gouvernance soient conscients de la nécessité de mettre efficacement en œuvre la stratégie Europe 2020».

L’Urban development policy (en anglais) s’efforce de promouvoir la transformation économique, sociale et environnementale des villes au moyen de solutions intégrées et durables. Elle peut jouer un rôle précieux dans la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020, par une série d’initiatives sectorielles. En outre, les questions de développement urbain ont été en grande partie intégrées dans les programmes régionaux et nationaux soutenus par les fonds structurels et les fonds de cohésion, essentiellement leFonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds social européen (FSE). Par exemple, pendant la période 2014-2020, chaque État membre de l’Union devrait investir au moins 5 % du FEDER dans le développement urbain durable (décision à prendre par les autorités nationales des villes), tandis qu’au moins 20 % du budget du FSE est disponible pour des actions ciblant l’exclusion sociale, la pauvreté et la discrimination, en particulier parmi les groupes vulnérables de la société (par exemple, les travailleurs peu qualifiés, les minorités ethniques, les personnes âgées, les parents isolés ou les migrants).

Cependant, un certain nombre de commentateurs et de parties prenantes ont avancé que les villes devaient être davantage associées à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de l’Union. En effet, malgré le poids économique des villes, la stratégie Europe 2020 ou ses objectifs ne revêtent pas une dimension urbaine explicite, même si trois projets phares — digital agenda (en anglais), innovation union (en anglais) et youth on the move — relèvent des défis urbains. Des voix se sont donc élevées pour demander un programme urbain pour l’Union afin de rassembler un nombre croissant de politiques sectorielles qui ont une incidence sur les zones urbaines de l’Union: par exemple, dans les domaines de l’énergie, de la société de l’information, de l’action pour le climat, de l’environnement, des transports, de l’éducation ou de la culture.

Vers un programme urbain de l’Union

En février 2014, la Commission européenne a organisé un «forum des villes européennes» (CITIES) afin d’aborder les manières dont la dimension urbaine des politiques de l’Union pourrait être renforcée. Les débats étaient axés sur la nécessité de doter l’Union d’un programme urbain. De nombreuses parties intéressées ont vu la possibilité de mettre en œuvre un cadre permettant d’orienter les actions, d'offrir une cohérence à une diversité d’initiatives et de politiques, et de confier des rôles clairs aux autorités européennes, nationales, régionales et locales. De nombreux participants considéraient la stratégie Europe 2020 comme un point de départ pour fixer des priorités, même si d’aucuns soutenaient qu’il était nécessaire d’aller plus loin, en ce qui concerne aussi bien la portée que la durée, étant donné que le développement des villes suppose des processus à long terme et des investissements de longue durée dans les infrastructures.

Cette initiative a été suivie, en juillet 2014, par la publication d’une communication de la Commission européenne intitulée «La dimension urbaine des politiques européennes – Principales caractéristiques d’un programme urbain de l’UE» [COM(2014) 490]. Celle-ci abordait un éventail d’options s’offrant à l’UE en vue de l’élaboration d’un programme urbain, parmi lesquelles:

  • doter les institutions européennes d’un rôle de promotion du développement urbain;
  • approfondir l'intégration des politiques sectorielles de manière à ce que celles-ci soient mieux adaptées aux réalités urbaines;
  • mettre au point un instrument associant les villes et leurs dirigeants politiques au processus décisionnel de l’Union et à la mise en œuvre des politiques;
  • élaborer un outil qui intègre les objectifs de la stratégie Europe 2020 et les stratégies propres aux villes.

La communication a également été utilisée pour lancer une consultation publique sur le programme urbain, dont les résultats ont été présentés lors du second CITIES forum (en anglais) qui s’est tenu en juin 2015.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Visualisation des données

Publications

Base de données

Villes et grandes villes (urb_cgc)
Zone urbaine élargie (urb_luz)
Perception du sondage d’opinion (urb_percep)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les graphiques et cartes (MS Excel)

Liens externes