Statistics Explained

Dépenses de R&D

Données d’avril 2014. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: mai 2015.
Graphique 1: Dépenses intérieures brutes de R & D dans la Triade et en Chine, 2002-2012
(en % du PIB) - Source: Eurostat (tsc00001), OCDE
Tableau 1: Dépenses intérieures brutes de R & D, 2002-2012
(en % du PIB) - Source: Eurostat (), (t2020_20) et (rd_e_gerdtot), OCDE
Tableau 2: Dépenses intérieures brutes de R & D par secteur, 2007 et 2012
(en % du PIB) - Source: Eurostat (tsc00001), OCDE
Tableau 3: Dépenses intérieures brutes de R & D par source de financement, 2007 et 2011
(en % du total des dépenses brutes de R & D) - Source: Eurostat (tsc00031), OCDE

Le présent article fournit des données relatives aux dépenses de recherche et développement (R & D) dans l’Union européenne (UE), en fonction du secteur d’exécution et de la source de financement. Les données proviennent d’enquêtes statistiques qui sont menées régulièrement au niveau national et portent sur des entités ayant des activités de R & D dans les secteurs public et privé.

Ces dix dernières années, l’un des principaux objectifs de l’Union européenne a été d’encourager l’accroissement des investissements afin de stimuler la compétitivité de l’Union. Dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, l’Union avait pour objectif de consacrer 3 % de son produit intérieur brut (PIB) à des activités de R & D à l’horizon 2010. N’ayant pas été atteint, cet objectif de 3 % a été maintenu et fait désormais partie des cinq grands objectifs de la stratégie Europe 2020 adoptée en 2010.

Principaux résultats statistiques

En 2012, les dépenses intérieures brutes de R & D (DIRD) se sont élevées à 266 898 millions d’euros dans l'UE-28, ce qui a représenté une hausse de 2,9 % par rapport à l’année précédente et de 42,9 % en une décennie (2002). Il est à noter que ces taux de variation sont exprimés en prix courants et reflètent donc les variations de prix ainsi que les variations réelles du niveau des dépenses. En 2011, le niveau des dépenses de R & D dans l’UE-28 correspondait à 87,0 % de celui des États-Unis et à 1,8 fois celui du Japon (en 2010) et restait très nettement supérieur aux niveaux de dépenses de R & D enregistrés dans certaines autres économies — par exemple, les dépenses dans l'UE-28 étaient 2,7 fois plus élevées qu’en Chine (2011).

À des fins de comparabilité, les DIRD sont souvent exprimées par rapport au PIB (voir le graphique 1) ou à la population. Le ratio DIRD/PIB, l’un des cinq grands indicateurs de la stratégie Europe 2020, est également appelé «intensité de R & D». Entre 2002 et 2005, il a légèrement baissé dans l’UE-28, passant de 1,87 % à 1,82 %. À partir de 2006, il a commencé à augmenter pour atteindre 2,06 % en 2012, malgré un léger recul en 2010. Néanmoins, les dépenses de R & D de l’UE-28 par rapport au PIB sont demeurées nettement inférieures aux ratios correspondants enregistrés au Japon (3,25 %, chiffres de 2010) et aux États-Unis (2,73 %, chiffres de 2011). Cette situation perdure depuis longtemps.

Dans l’économie japonaise, l’importance relative des DIRD a beaucoup plus augmenté entre 2002 et 2008, leur part du PIB ayant augmenté de 0,35 point de pourcentage, alors que la croissance économique japonaise était relativement atone pendant la période en question. Néanmoins, sur la période 2008-2010, le ratio DIRD/PIB de l'économie japonaise a baissé de 0,22 point de pourcentage. Aux États-Unis, le ratio DIRD/PIB était proche de 2,5 % entre 2002 et 2005, après quoi il a augmenté de 0,32 point de pourcentage pour atteindre un pic de 2,81 % en 2009 avant de reculer de 0,14 point de pourcentage, à 2,67 %, en 2011. En Chine, ce ratio a affiché une croissance continue ces dernières années, passant de 1,07 % en 2002 à 1,84 % en 2011, soit 0,77 point de pourcentage de plus.

En 2012, la plus forte intensité de R & D parmi les États membres a été enregistrée en Finlande (3,55 %), en Suède (3,41 %) puis au Danemark (2,99 %) — voir le tableau 1. Dans dix États membres, les dépenses de R & D ont représenté moins de 1 % de leur PIB en 2012. Outre la Grèce, les États membres affichant l’intensité de R & D la plus basse sont ceux qui ont adhéré à l’Union en 2004 ou après, bien qu’il convienne de noter que la Slovénie (2,8 %) et l’Estonie (2,18 %) ont fait état d’une intensité de R & D supérieure à la moyenne de l’UE-28, la République tchèque (1,88 %) et la Hongrie (1,30 %) enregistrant également une intensité de plus de 1 %.

Secteur d’exécution

Les différences observées dans l’importance relative des dépenses de R & D entre les pays s’expliquent souvent par le niveau des dépenses dans le secteur des entreprises. Le tableau 2 montre que la part des activités de R & D réalisées par le secteur des entreprises était équivalente à 1,30 % du PIB de l’UE-28 en 2012, contre 2,49 % au Japon (chiffres de 2010) et 1,83 % aux États-Unis (chiffres de 2011), tandis que l’importance relative des dépenses de R & D dans le secteur des administrations publiques et de l’enseignement supérieur était globalement similaire pour les trois membres de la Triade.

Il ressort également d’une évaluation des données réalisée pour les États membres de l’Union que les pays dans lesquels la contribution du secteur des entreprises à la R & D est relativement importante – à savoir la Finlande, la Suède, la Slovénie, le Danemark, l’Autriche et l’Allemagne – affichent également des niveaux globaux relativement élevés d’intensité de R & D (2,80 % ou davantage). Hormis la Slovénie et, dans une moindre mesure, l’Allemagne, ces pays ont aussi généralement tendance à être en tête du classement des dépenses réalisées par le secteur de l’enseignement supérieur, ce qui est également le cas des Pays-Bas et de l’Estonie. Les dépenses de R & D effectuées par le secteur des administrations publiques par rapport au PIB étaient les plus élevées en Allemagne, en République tchèque, en Slovénie, en Finlande, en France et au Luxembourg.

Source de financement

L’analyse des dépenses de R & D par source de financement révèle que plus de la moitié (54,9 %) des dépenses totales en 2011 dans l’UE-28 étaient financées par les entreprises, un tiers (33,4 %) par les administrations publiques et 9,2 % par des fonds étrangers. Le financement par les entreprises représentait 75,9 % des dépenses totales de R & D au Japon (chiffres de 2010), 73,9 % en Chine et 60 % aux États-Unis. Le tableau 3 confirme le rôle relativement important du secteur des entreprises comme source de financement de la R & D en Finlande et en Allemagne, où il représentait environ deux tiers du total des DIRD en 2011. En revanche, la majorité des dépenses brutes de R & D effectuées à Chypre et en Pologne en 2011 ont été financées par le secteur des administrations publiques. De plus, il existe des différences considérables entre les pays en ce qui concerne l’importance relative du financement de R & D provenant de l’étranger, des proportions relativement élevées (supérieures à 15 % du total des DIRD en 2011) ayant été enregistrées en Lettonie, en Bulgarie, en Lituanie, au Luxembourg, en Irlande, en République tchèque, au Royaume-Uni, en Autriche et à Malte.

Sources et disponibilité des données

Les statistiques de la science, de la technologie et de l’innovation s’appuient sur la décision n° 1608/2003/CE du Parlement européen et du Conseil relative à la production et au développement de statistiques communautaires de la science et de la technologie. Cette décision a été mise en œuvre par la Commission par le règlement (CE) n° 753/2004 en ce qui concerne les statistiques de la science et de la technologie, adopté en 2004 à l’issue d’une étroite coopération avec les États membres de l’Union. En 2012, le nouveau règlement (UE) n° 995/2012 de la Commission établissant les modalités de mise en œuvre de la décisionrelative à la production et au développement de statistiques communautaires de la science et de la technologie a été adopté.

Les statistiques d’Eurostat concernant les dépenses de R & D sont établies sur la base des principes directeurs énoncés dans le manuel de Frascati, publié en 2002 par l’OCDE. Les dépenses de R & D constituent une mesure de base qui couvre les dépenses intra-muros, c’est-à-dire toutes les dépenses de R & D effectuées au sein d’une unité statistique ou d’un secteur de l’économie dans les États membres de l’Union.

L’analyse des statistiques de R & D porte principalement sur quatre secteurs institutionnels d’exécution distincts: les entreprises, les administrations publiques, l’enseignement supérieur et les organisations privées à but non lucratif (ce dernier secteur n’est pas abordé dans le présent article). Les dépenses intérieures brutes de R & D (DIRD) couvrent les dépenses de chacun de ces quatre secteurs. Les données relatives aux dépenses tiennent compte des dépenses consacrées à la recherche sur le territoire national, indépendamment de la source du financement. Elles sont généralement exprimées par rapport au PIB; ce ratio est souvent dénommé «intensité de R & D». Les dépenses de R & D sont également analysées en fonction de la source de financement, du domaine scientifique, du type de coûts, de l’activité économique (NACE), de la classe de taille d’entreprise, du type de R & D, des objectifs socio-économiques et des régions (NUTS).

Contexte

Par son initiative phare intitulée l’«Union de l’innovation» (qui s’inscrit dans la stratégie Europe 2020), la Commission européenne a réaffirmé l’importance de convertir l’expertise scientifique de l’Europe dans des produits et services commercialisables, en recherchant l’intervention du secteur public pour stimuler le secteur privé et supprimer les goulets d’étranglement qui empêchent les idées d’atteindre le marché. Par ailleurs, la dernière version des lignes directrices pour l’économie et l’emploi (révisées dans le cadre de la stratégie Europe 2020) comprend une ligne directrice qui vise à optimiser le soutien à la R & D et à l’innovation, à renforcer le triangle de la connaissance (recherche, innovation et éducation) et à libérer le potentiel de l’économie numérique.

La Commission européenne établit trois niveaux d’indicateurs destinés à soutenir l’élaboration des politiques en matière de recherche et d’innovation. Il s’agit de l’indicateur principal, des innovation union scoreboard (or core) indicators (en anglais) et d’une série complète d’autres indicateurs. L’indicateur principal correspond à l’objectif de 3 % à atteindre pour l’intensité de recherche dans l’Union d’ici 2020; il est l’un des cinq grands indicateurs à suivre dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Les indicateurs du tableau de bord sont conçus pour permettre la surveillance de la recherche et l’innovation pour le Conseil «Compétitivité», tandis que la série complète d’autres indicateurs est destinée à des analyses économiques approfondies et est utilisée par les services de la Commission pour élaborer un rapport sur la compétitivité de l’innovation dans l’Union.

Les différences structurelles observées dans le financement de la R & D entre l’Europe et ses principaux concurrents ont bénéficié, ces dernières années, d’une grande attention. Les décideurs politiques européens se sont efforcés d’augmenter les dépenses de R & D des entreprises afin qu’elles s’alignent davantage sur les contributions relatives observées au Japon et aux États-Unis. L’European Research Area (ERA) (en anglais) a pour vocation de surmonter certains obstacles dont on pense qu’ils ont entravé les efforts de recherche européens, par exemple en remédiant au problème des frontières géographiques, institutionnelles, disciplinaires et sectorielles.

En décembre 2008, le Conseil «Compétitivité» a adopté une 2020 vision for the ERA (en anglais). D’après la déclaration liminaire de cette «vision», tous les acteurs devraient bénéficier dans l’ensemble de l’espace européen de la recherche (EER) de la «cinquième liberté», à savoir la libre circulation des chercheurs, des connaissances et des technologies, ainsi que de conditions attrayantes permettant d’effectuer de la recherche et d’investir dans les secteurs à forte intensité de R & D et d’une concurrence scientifique à l’échelle européenne moyennant un niveau approprié de coopération et de coordination. La vision 2020 pour l’EER s’inscrit dans le contexte plus large de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive.

En novembre 2011, la Commission européenne a présenté le successeur du 7e programme-cadre en annonçant «Horizon 2020», un programme doté d’une enveloppe de 80 milliards d’euros pour investir dans la recherche et l’innovation dans le cadre de la mise en œuvre de l’Union de l’innovation. Horizon 2020 a pour priorité de transformer les percées scientifiques en biens et services innovants susceptibles de créer des débouchés économiques et d’améliorer le quotidien des gens. Ce programme porte sur la période 2014-2020 et s’inscrit dans les efforts déployés par l’Union pour créer de la croissance et de l’emploi en Europe.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Recherche et développement (t_research)
Statistiques sur la recherche et le développement (t_rd)
Dépenses de recherche et de développement, par secteur d’exécution (tsc00001)
Dépense intérieure brute de R & D (DIRD), par source de financement (tsc00031)

Base de données

Recherche et développement (research)
Statistiques sur la recherche et le développement (rd)
Dépenses de R & D au niveau national et régional (rd_e)
Personnel de R & D au niveau national et régional (rd_p)
Tableau de bord de l'Union sur les investissements en R & D industrielle (source: DG JRC) (rd_scb) (tableaux Excel)
Dépenses ou crédits budgétaires publics de R & D (CBPRD) (gba)
CBPRD totaux par objectif socio-économique de la NABS 2007 (gba_nabsfin07)
CBPRD totaux par objectif socio-économique de la NABS 1992 (gba_nabsfin92)
CBPRD totaux en % des dépenses totales de l’administration publique (gba_nabste)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Sources des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Autres informations

Liens externes