Archive:Statistiques sur les sorties de l'hôpital au niveau régional
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- Données de Mars 2011. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données
La santé est une priorité importante pour la plupart des citoyens européens. Déterminer le statut sanitaire de la population toute entière n’est pas tâche facile et il n’existe pas de mesure standard unique à cet effet. Il existe quelques indicateurs utiles, comme la durée de vie moyenne, la prévalence de maladies ou de décès qui auraient pu être évités et la disponibilité de services de santé. D’autres indicateurs largement utilisés sont le taux de mortalité infantile, car il est associé à l’éducation, au développement économique et à la disponibilité de services de santé, les mesures de la morbidité et de la mortalité. Eurostat compile et diffuse ces indicateurs à l’échelle régionale, nationale et européenne.
Le présent article s’intéresse à certaines causes de décès provoqués par le cancer, dont la forme majeure est une combinaison de néoplasmes malins du larynx, de la trachée, des bronches et des poumons, et deux formes sexospécifiques, le cancer du sein et celui de la prostate. Ce chapitre analyse également les sorties d’hôpital des patients hospitalisés pour ces maladies. Il n’existe aucun lien direct entre ces deux collectes de données.
Principaux résultats statistiques
En moyenne, environ 18 000 patients pour 100 000 habitants de chaque pays sont sortis de l’hôpital en 2008 au sein de l’UE-27. Toutefois, ce nombre masque de fortes variations entre les pays, de 9 500 sorties à Malte à plus de 27 500 en Autriche.
La comparaison du nombre de sorties de patients hospitalisés par région NUTS 2 indique que des régions d’Europe centrale ont le plus grand nombre de sorties d’hôpital pour 100 000 habitants.
Néoplasmes malins de la trachée, des bronches et du poumon
L’observation que nous venons de faire concernant l’Europe centrale s’applique également aux néoplasmes malins combinés de la trachée, des bronches et du poumon. Le taux le plus élevé de patients hospitalisés pour 100 000 habitants est observé principalement dans une région délimitée par l’Allemagne à l’ouest, la Roumanie à l’est, la Croatie au sud et le Danemark au nord.
Pour le groupe d’âge 70-74 ans, l’Autriche affiche la valeur la plus élevée avec 938 sorties d’hôpital pour 100 000 habitants, la Hongrie vient en deuxième place avec 868 sorties et Malte a la valeur la plus faible avec 69. On retrouve le même schéma dans le groupe d’âge supérieur (75-79 ans), où l’Autriche et Malte affichent respectivement, là encore, les plus élevées et les plus basses.
Parmi les pays fournissant des données régionales, l’Allemagne, la République tchèque et, dans une moindre mesure, la France affichent les plus grandes variabilités à l’intérieur du pays. À Bremen, en Allemagne, 400 patients hospitalisés pour 100 000 habitants sont sortis de l’hôpital, pour à peine 166 dans la région Rheinland-Pfalz. De même, le ratio de Praha en République tchèque (205) est plus de deux fois supérieur à celui de la région de Strední Cechy. En France, les chiffres pour la Corse sont très différents de ceux du continent (121, deux fois la moyenne française). Les chiffres pour l’Allemagne et la République tchèque sont ceux de 2006.
Le cancer du sein
Une autre malignité importante à l’origine des séjours à l’hôpital et des sorties d’hôpital est le cancer sexospécifique du sein. Là encore, l’Europe centrale affiche les valeurs les plus élevées, suivie par la Finlande et les pays baltes.
La population des femmes de 40 à 44 ans peut être considérée comme un «tournant» pour le risque de cancer du sein. Dans tous les pays, cette cohorte est la première à enregistrer un nombre élevé de sorties d’hôpital. On retrouve le même phénomène au niveau régional. Dans ce groupe d’âge, l’Autriche affiche le taux le plus élevé, avec 485 sorties pour 100 000 habitants, l’Allemagne affiche 352 sorties et Malte, avec 32 sorties, est en bas de l’échelle.
Si l’on considère les deux groupes d’âge 70-74 et 75-79, là encore l’Autriche et Malte affichent respectivement le taux le plus élevé et le taux le plus bas de tous les pays, comme pour les néoplasmes malins combinés de la trachée, des bronches et du poumon. L’Autriche enregistrait un taux de 1 164 sorties pour 100 000 habitants pour le groupe d’âge 70-74 ans, alors que celui de Malte n’était que de 101.
L’Allemagne et l’Autriche affichent également des disparités régionales importantes chez les femmes, tous groupes d’âges cumulés. En Allemagne, la région Niedersachsen affichait un taux de 684 sorties de patients hospitalisés pour 100 000 habitants, mais celui de la région Schleswig-Holstein était de 1 229. En Autriche, la différence est plus grande encore: Wien affichait le taux record de 1 919, alors que celui du Burgenland n’était que de 626. Là encore, les chiffres pour l’Allemagne sont ceux de 2006.
Conclusion
Les informations relatives aux sorties d’hôpital et aux causes de décès sont indispensables pour contrôler l’efficacité de la politique de santé. Les indicateurs régionaux permettent de mieux connaître les similitudes, les particularités et les différences entre les régions européennes.
Il peut exister de grandes différences entre régions d’un même pays, alors que des régions de pays différents peuvent présenter de grandes similitudes. Une analyse approfondie des tendances et des variations des indicateurs de santé au niveau régional est dès lors essentielle pour planifier et suivre les actions et les programmes, formuler de nouvelles politiques, élaborer de nouvelles stratégies et contribuer à l’élaboration de politiques de santé fondées sur des informations factuelles.
Le travail d’Eurostat dans le domaine des statistiques sur la santé consiste principalement à améliorer encore la comparabilité et l’exhaustivité des données actuelles et à étendre la couverture régionale.
Sources et disponibilité des données
Les statistiques sur les causes de décès reposent sur des informations tirées des certificats de décès. Elles enregistrent la cause sous-jacente du décès, qui, pour reprendre la définition adoptée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), désigne «la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l’évolution morbide conduisant directement au décès, ou les circonstances de l’accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel».
En plus des chiffres absolus, des taux bruts de mortalité et des taux de mortalité standardisés par cause de décès sont disponibles tant au niveau national que régional. Les données de niveau régional sont fournies sous la forme de moyennes trisannuelles et de taux bruts de mortalité pour certains groupes d’âge. Le taux brut de mortalité rend compte de la mortalité par rapport à la population totale. Exprimé pour 100 000 habitants, il correspond au nombre de décès enregistrés au sein de la population sur une période donnée divisé par la population au cours de la même période et multiplié par 100 000. Les taux bruts de mortalité sont calculés pour des groupes d’âge de 5 ans.
Toutefois, le taux brut de mortalité est fortement influencé par la structure de la population. Davantage de décès seront observés au sein d’une population relativement «vieille» qu’au sein d’une population «jeune», car la mortalité est plus élevée dans les groupes d’âge avancé. Pour établir des comparaisons, on peut tenir compte de l’effet de l’âge en se servant d’une population type. Le taux de mortalité standardisé (TMS) est une moyenne pondérée des taux de mortalité par âge, le facteur de pondération étant la pyramide des âges d’une population type de référence. La «population européenne standardisée», telle que définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est utilisée à cette fin. Les taux de mortalité standardisés sont exprimés pour 100 000 habitants et calculés pour le groupe d’âge 0-64 ans («mortalité prématurée»), les plus de 65 ans, ainsi que pour l’ensemble des âges. Les causes de décès sont classées en fonction des 65 postes de la «liste européenne succincte», qui repose sur la classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM) élaborée et mise à jour par l’OMS.
Les sorties d’hôpital sont les sorties officielles d’hôpital des patients après un acte ou un traitement. Elles sont décomptées chaque fois qu’un patient quitte l’hôpital à la fin d’un traitement, signe le registre contre avis médical, est transféré dans un autre établissement de soin, ou meurt. Les sorties d’hôpital comprennent les patients hospitalisés et les patients en ambulatoire, mais excluent les patients transférés dans un autre service du même établissement.
Les patients hospitalisés sont les malades officiellement admis (ou «hospitalisés») dans un établissement pour y recevoir un traitement et/ou des soins et qui passent au moins une nuit ou plus de 24 heures dans cet établissement ou dans un autre établissement dispensant des soins hospitaliers.
Contexte
La santé est une priorité de premier plan pour les Européens, qui attendent d’être protégés de la maladie chez eux, au travail et lorsqu’ils voyagent dans l’UE. La santé est une question d’ordre général, qui englobe tout un éventail de thèmes, au nombre desquels figurent la protection des consommateurs (sécurité des aliments), la sécurité sur le lieu de travail ainsi que les politiques environnementales et sociales et a donc un impact considérable sur la stratégie révisée de Lisbonne de l’Union européenne.
Les États membres sont généralement chargés d’organiser et de fournir des services de santé et de soins. L’UE est chargée d’apporter de la valeur ajoutée à travers l’élaboration d’initiatives, par exemple sur les menaces sanitaires transfrontalières et la mobilité des patients, de réduire les inégalités en matière de santé et de soins et d’étudier les principaux facteurs déterminants en matière de santé. La collecte et l’évaluation de données précises et détaillées en matière de santé sont d’une importance capitale pour l’UE afin d’élaborer des politiques efficaces et de cibler les actions futures.
Le 23 octobre 2007, la Commission européenne a adopté une nouvelle stratégie, «Ensemble pour la santé: une approche stratégique pour l’UE 2008-2013», afin de fixer des objectifs qui guideront les futurs travaux en matière de santé au niveau européen. Au sein de la Commission européenne, la stratégie est soutenue par le Deuxième programme d’action communautaire dans le domaine de la santé 2008-2013. Ce programme comporte trois objectifs généraux pour que les futures actions en matière de santé s’orientent davantage vers des objectifs de prospérité, solidarité et sécurité, à savoir:
- améliorer la sécurité sanitaire des citoyens;
- promouvoir la santé en vue d’accroître la prospérité et la solidarité;
- alimenter et diffuser le savoir en matière de santé.
Pour suivre l’état d’avancement de ces objectifs, le Règlement 1338/2008 relatif aux statistiques communautaires de «la santé publique et de la santé et de la sécurité au travail» constitue un cadre pour la compilation des statistiques générales requises. Il couvre les causes de décès, la situation sanitaire, les facteurs déterminants en matière de santé et les soins de santé.
Informations supplémentaires Eurostat
Publications
- Atlas on mortality in the European Union (en anglais)
- Eurostat regional yearbook 2011, chapter 5 (en anglais)
- Annuaire régional d’Eurostat 2010, chapter 12
- Who dies of what in Europe before the age of 65 - Statistics in focus 67/2009 (en anglais)
Principaux tableaux
- Santé, voir:
- Santé publique (t_hlth)
- Systèmes de soins de santé: ressources et patients (sauf données relatives aux dépenses) (t_hlth_care)
- Sorties d'hôpital (tps00048)
- Systèmes de soins de santé: ressources et patients (sauf données relatives aux dépenses) (t_hlth_care)
Base de données
- Santé, voir:
- Santé publique (hlth)
- Systèmes de soins de santé: activités (sauf données relatives aux dépenses) (hlth_act)
- Patients hospitalisés (hlth_inpat)
- Systèmes de soins de santé: activités (sauf données relatives aux dépenses) (hlth_act)
Section dédiée
- Santé, voir:
- Santé publique