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Statistiques sur la structure des exploitations agricoles

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Données de septembre 2012. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.
Tableau 1: Exploitations agricoles, 2000-2010 - Source: Eurostat (ef_ov_kvaa) et (ef_kvaareg)
Tableau 2: Production, main-d’œuvre et cheptel, 2000-2010 - Source: Eurostat (ef_ov_kvaa) et (ef_kvaareg)
Carte 1: Superficie agricole utilisée moyenne par exploitation, 2010 (1) - Source: Eurostat (ef_kvaareg)
Tableau 3: Main-d’œuvre agricole, 2010 - Source: Eurostat (ef_lflegaa), (ef_lfwtime) et (ef_mpmanaa)
Tableau 4: Utilisation des terres, 2010 - Source: Eurostat (demo_r_d3area), (ef_oluft) et (ef_lu_ovcropaa)
Graphique 1: Superficie agricole utilisée par utilisation des sols, UE-27, 2010 (1)
(en % de la superficie agricole utilisée) - Source: Eurostat (ef_oluft) et (ef_lu_ovcropesu)

La structure de l’agriculture dans les États membres de l’Union européenne (UE) varie en fonction de la géologie, de la topographie, du climat et des ressources naturelles, ainsi que de la diversité des activités régionales, de l’infrastructure et des habitudes sociales. L’enquête sur la structure des exploitations agricoles, également connue sous le sigle ESEA, permet d’évaluer la situation agricole dans l’UE, en suivant les tendances et les évolutions que connaît la structure des exploitations agricoles, tout en modélisant l’impact des événements extérieurs ou des propositions politiques.

Le présent article fournit des statistiques tirées de la dernière enquête sur la structure des exploitations agricoles menée sous la forme d’un recensement en 2009-2010 et les compare aux résultats de la précédente enquête réalisée en 2007 et du précédent recensement datant de 2000. Il convient de signaler que des changements d’ordre méthodologique et législatif sont intervenus entre l’enquête de 2007 et celle de 2010: dans certains États membres (par exemple, la République tchèque, l’Allemagne, la Slovaquie et le Royaume-Uni), le champ de l’enquête a diminué en raison du relèvement du seuil minimal de taille des exploitations agricoles.

Principaux résultats statistiques

Évolutions entre 2000 et 2010

Ces dix dernières années, le nombre des exploitations agricoles dans l’UE a eu tendance à diminuer. Dans les 16 États membres de l’UE pour lesquels les résultats des recensements de 2000 et de 2010 étaient disponibles au moment de la rédaction du présent article (voir le tableau 1), le nombre total d’exploitations a chuté en moyenne de 26,3 %. Cette tendance à la baisse est visible dans tous ces États membres; des changements structurels particulièrement rapides ont eu lieu en Slovaquie, en Hongrie, en Lettonie et en Allemagne. Comme indiqué plus haut, cette évolution peut être l’expression de changements tant méthodologiques que structurels.

La comparaison entre les résultats du recensement de 2010 et la dernière enquête sur la structure des exploitations agricoles de 2007 montre que lesdits changements structurels sont toujours en cours. Pour ces deux périodes de référence, les données sont disponibles pour tous les États membres de l’UE à l’exception de la Belgique, du Luxembourg, de la Roumanie et du Royaume-Uni. Entre ces deux dates, le nombre d’exploitations a diminué dans la plupart des pays, les seules exceptions étant l’Irlande, Malte et le Portugal [1], selon lesquels le nombre d’exploitations était plus élevé en 2010 qu’en 2007.

Sur la base des dernières données disponibles (2007 ou 2010), l’UE-27 comptait environ 12 millions d’exploitations agricoles. Dans les 23 États membres pour lesquels on dispose des résultats de 2010 avec une analyse par dimension économique (données non disponibles pour la Belgique, le Luxembourg, la Roumanie et le Royaume-Uni), on a dénombré 7,8 millions d’exploitations agricoles, parmi lesquelles 5,3 millions (soit 67,9 %) avaient une production standard supérieure à 2 000 euros. Pour ces 23 États membres, le nombre d’exploitations agricoles ayant une production standard supérieure à 2 000 euros était, en 2010, 7,8 % inférieur à ce qu’il était en 2007, alors que le nombre total d’exploitations avait diminué de 16,4 % ; la différence entre ces deux pourcentages illustre l’impact des changements méthodologiques, conjugué à une réduction éventuellement plus forte du nombre des très petites exploitations (dont la production standard est inférieure à 2 000 euros).

Selon les dernières données disponibles (2007 ou 2010), la superficie agricole utilisée (SAU) dans l’UE-27 était approximativement de 172 millions d’hectares (environ 37 % de la surface totale), ce qui correspond à une taille moyenne de 14,3 hectares par exploitation agricole. La carte 1 présente une analyse par pays plus détaillée de la taille moyenne des exploitations agricoles.

Sur les 23 États membres pour lesquels les résultats de 2010 sont disponibles, un peu moins de la moitié a enregistré une progression de la superficie agricole utilisée entre 2007 et 2010 [2]; dans ces 23 États membres pris ensemble, la superficie agricole utilisée totale n’a pas bougé (-0,1 %). L’augmentation relative de loin la plus importante entre 2007 et 2010 a été observée en Bulgarie (46,7 %), suivie de l’Irlande (20,6 %), de la Hongrie et de Malte (10,8 % chacune); l’une des réductions les plus notables de la superficie agricole utilisée a été enregistrée à Chypre (-18,9 %). Entre 2000 et 2010 (données disponibles pour 16 États membres), la superficie agricole utilisée a augmenté de 25,4 % en Lettonie et de 12,3 % en Irlande, mais a diminué de 15,1 % en Autriche et de 12,2 % en Slovaquie.

Si la taille des exploitations agricoles peut être déterminée en fonction de leur superficie agricole, la taille économique peut être établie par rapport à la production standard, à savoir la valeur de la production agricole au prix au départ de l’exploitation. Sur la base de cette mesure, la production agricole a augmenté (en prix courants) entre 2007 et 2010 dans la quasi-totalité des États membres de l’UE et plus particulièrement en Slovaquie, en Lettonie, au Portugal, en Italie et en Estonie, où des taux de croissance supérieurs à 20 % ont été enregistrés. Néanmoins, dans la même période, la production standard s’est contractée à Chypre et en Allemagne, tandis qu’elle est demeurée plus ou moins inchangée en Suède.

La main-d’œuvre agricole a diminué dans les 16 États membres pour lesquels les données de 2000 et de 2010 sont disponibles. Globalement, durant ces dix années, la baisse s’est située dans une fourchette comprise entre -11,7 % en Allemagne et -41,8 % en Finlande, sauf en Irlande où elle a été moindre (-1,8 %) et en Slovaquie où elle a été plus importante (-58,9 %). La majorité des 23 États membres pour lesquels les données de 2010 sont disponibles ont également enregistré une diminution de leur main-d’œuvre agricole par rapport à 2007, à l’exception de Malte (+ 15,4 %), de l’Irlande (12,1 %), du Portugal (7,5 %) et de la Hongrie (5,0 %). Entre 2007 et 2010, c’est en Slovaquie, en Autriche, à Chypre et en Italie que la réduction de la main-d’œuvre agricole a été la plus importante (au moins un quart). Dans les 23 États membres disposant de données pour 2007 et 2010, la baisse de la main-d’œuvre agricole entre ces deux années a été collectivement de 14,2 %. Selon les dernières données disponibles (2007 ou 2010), la main-d’œuvre agricole dans l’UE-27 équivalait à 10,4 millions d’unités de travail annuel (UTA).

Le nombre total d’unités de gros bétail (UGB) a augmenté entre 2000 et 2010 de 12,8 % au Danemark et de 6,6 % en Lettonie, les deux seuls États membres à afficher une hausse du nombre d’unités de gros bétail parmi les 16 États membres disposant de données pour 2000 et 2010. Entre ces deux années, les plus fortes réductions de gros bétail ont été enregistrées en Slovaquie et en Hongrie.

L’évolution observée de 2007 à 2010 pour le nombre d’unités de gros bétail a été très similaire à celle de la superficie agricole utilisée: une petite minorité d’États membres a fait état d’une augmentation des unités de gros bétail et la majorité a connu une baisse; globalement, les variations pour ces 23 États membres pris ensemble ont été minimes (-0,6 %). Les hausses relatives du nombre d’unités de gros bétail entre 2007 et 2010 ont été les plus fortes au Portugal (8,7 %) et au Danemark (7,4 %), tandis que les baisses les plus importantes ont été enregistrées à Chypre (-18,6 %), en République tchèque et à Malte (-16,1 % chacune).

La main-d’œuvre agricole

Dans l’UE-27, la main-d’œuvre agricole totale équivalait à 10,4 millions d’unités de travail annuel (UTA) en 2010 (y compris les données de 2007 pour la Belgique, le Luxembourg, la Roumanie et le Royaume-Uni), dont 9,6 millions (92 %) étaient des travailleurs permanents (voir le tableau 3). Dans la majorité des États membres de l’UE, l’agriculture demeure, dans une très large mesure, une activité relevant de la sphère familiale; près de quatre cinquièmes (78 %) de la main-d’œuvre agricole totale étaient des exploitants agricoles ou des membres de leur famille. Les principales exceptions ont été relevées en Slovaquie (28 %) et en République tchèque (22 %) où la structure de propriété est différente, ainsi qu’en France (44 %). Les femmes représentaient à peine plus d’un tiers (35 %) de la main-d’œuvre agricole permanente dans l’UE-27, bien que dans les États membres de la Baltique et en Autriche, cette proportion ait été plus proche de la moitié, atteignant 48 % en Lettonie. La grande majorité des exploitants agricoles de l’UE-27 (97,1 %) étaient des personnes physiques; environ la moitié des exploitations placées sous le contrôle de personnes morales ou de groupes dans l’UE-27 étaient situées en France.

Utilisation des terres agricoles

En 2010, la superficie agricole utilisée couvrait deux cinquièmes (40,1 % selon une estimation) de la surface totale de l’UE-27 (y compris les données de 2007 pour la Belgique, le Luxembourg, la Roumanie et le Royaume-Uni). Cette proportion atteignait près des trois quarts (73,0 %) de la surface en Irlande et des deux tiers (66,3 %) au Royaume-Uni, mais était inférieure à un dixième du total en Suède et en Finlande (7,5 % chacune).

Les terres arables (qui comprennent les terres à céréales et les autres terres arables) ont constitué trois cinquièmes (60,0 %) de la superficie agricole utilisée dans l’UE-27 (voir le graphique 1) et les prairies permanentes (composées de pâturages, prés et pâturages pauvres) en représentaient 32,6 %. Les cultures permanentes, telles que les vignes, les oliviers et les arbres fruitiers, représentaient 6,1 % et les jardins potagers, environ 0,2 %.

Sources et disponibilité des données

Une enquête exhaustive sur la structure des exploitations agricoles est réalisée par les États membres de l’UE tous les dix ans (la version intégrale étant le recensement agricole) et des enquêtes intermédiaires par échantillonnage ont lieu trois fois entre ces enquêtes de base. Les États membres de l’UE collectent des informations auprès des différentes exploitations agricoles, qui couvrent:

  • l’utilisation des sols;
  • le nombre de têtes de bétail;
  • le développement rural (par exemple activités autres que l’agriculture);
  • la gestion et la main-d’œuvre agricole (avec, pour chaque travailleur, son âge, son sexe et sa relation avec l’exploitant).

Les données de l’enquête sont agrégées à différents niveaux géographiques (pays, régions et, pour les enquêtes de base, également districts) et organisées par classe de taille, statut de la zone, statut juridique de l’exploitation, zone d’objectif et type d’exploitation.

En vue de l’enquête de 2010, une nouvelle base juridique a été adoptée: le règlement (CE) n° 1166/2008 du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relatif aux enquêtes sur la structure des exploitations et à l’enquête sur les méthodes de production agricole.

L’unité de base qui sous-tend l’enquête est l’exploitation agricole, unité technico-économique soumise à une gestion unique et ayant une activité de production agricole. Jusqu’en 2007, l’enquête couvrait toutes les exploitations agricoles ayant une superficie agricole utilisée (SAU) d’au moins un hectare (ha) et les exploitations d’une SAU inférieure à un hectare dont la production excédait certains seuils naturels. Conformément à la nouvelle législation, le seuil minimal fixé pour les exploitations agricoles est passé d’un à cinq hectares pour l’enquête de 2010. Le nouveau seuil de cinq hectares a été adopté par la République tchèque, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le seuil est passé à trois hectares au Luxembourg, à deux hectares en Suède et à un minimum de 3 000 euros de production standard aux Pays-Bas (pour de plus amples détails, voir ci-après).

La nouvelle législation a également modifié la couverture de l’enquête, qui est passée de 99 % de la marge brute standard (MBS) à 98 % de la SAU (terres communales exclues) et 98 % du cheptel. Les terres communales (terres partagées par plusieurs exploitations) ne sont pas incluses dans la SAU en Bulgarie, en Allemagne, en France, en Grèce, en Irlande, en Hongrie, en Slovénie et au Royaume-Uni. Dans tous les autres pays, soit elles n’existent pas soit elles ont été incluses dans l’enquête.

La production standard d’un produit agricole (culture ou élevage) est la valeur moyenne de la production agricole au prix au départ de l’exploitation, en euros par hectare ou par tête de bétail. Il y a un coefficient régional pour chaque produit, basé sur une valeur moyenne sur cinq ans. Jusqu’en 2007, l’enquête sur la structure des exploitations agricoles utilisait la marge brute standard pour classer les exploitations agricoles par orientation technico-économique et par taille économique, mais cette pratique a été remplacée par le concept de production standard pour le recensement de 2010. Il convient de signaler que la production standard exclut les paiements directs.

La main-d’œuvre agricole se compose de toutes les personnes qui ont achevé leurs études obligatoires (ayant atteint l’âge de fin de scolarité obligatoire) et qui, au cours des douze derniers mois ayant précédé le jour de l’enquête, ont effectué des travaux agricoles pour l’exploitation agricole faisant l’objet de l’enquête. Sont également inclus les exploitants, même s’ils ne travaillent pas pour l’exploitation, tandis que leur conjoint(e) n’est pris(e) en compte que s’il/elle effectue des travaux agricoles pour l’exploitation. L’exploitant est la personne physique (exploitant unique ou groupe de personnes) ou la personne juridique (par exemple une coopérative ou une autre institution) pour le compte et au nom de laquelle l’exploitation est gérée et qui est juridiquement et économiquement responsable de l’exploitation, c’est-à-dire qui en assume les risques économiques; pour les exploitations en groupement, seul l’exploitant principal (une personne) est comptabilisé. La main-d’œuvre permanente comprend la main-d’œuvre familiale et la main-d’œuvre non familiale (régulière) employée en permanence. La main-d’œuvre familiale inclut l’exploitant et les membres de sa famille qui effectuent un travail agricole (y compris toutes les personnes ayant atteint l’âge de la retraite qui continuent à travailler sur l’exploitation). Une unité de travail annuel (UTA) correspond au travail d’une personne employée dans une exploitation agricole à temps plein. Par temps plein, on entend la durée minimale de travail requise par les dispositions nationales régissant les contrats de travail. Si ces dispositions n’indiquent pas explicitement le nombre d’heures, on se base alors sur un minimum de 1 800 heures annuelles (225 journées de travail de huit heures).

Contexte

La politique de développement rural vise à améliorer la compétitivité de l’agriculture et de la sylviculture, la qualité de l’environnement et de l’espace rural, la vie dans les zones rurales et la diversification des économies rurales. Au fur et à mesure de la modernisation agricole et de l’accroissement de l’importance de l’industrie et, plus récemment, des services dans l’économie, l’agriculture en tant que source d’emplois a perdu du terrain. Par voie de conséquence, l’attention est de plus en plus portée sur le rôle que les agriculteurs peuvent jouer dans le développement rural, notamment la sylviculture, la biodiversité, la diversification de l’économie rurale pour créer d’autres emplois et la protection de l’environnement dans les zones rurales. La politique agricole commune (PAC) doit être réformée d’ici 2013, ce qui aura probablement un impact sur les politiques de développement rural. L’enquête sur la structure des exploitations agricoles est sans arrêt adaptée pour pouvoir fournir des données actuelles et pertinentes aux fins de l’analyse et du suivi de ces évolutions. Vous trouverez plus d’informations sur la réforme de la PAC dans l’article d’introduction Agriculture, sylviculture et pêche - introduction.

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Structure des exploitations agricoles (t_ef)

Base de données

Structure des exploitations agricoles (ef)
Structure des exploitations agricoles (ef_ov)
Utilisation des sols (ef_lu)
Cheptel (ef_ls)
Sujets d’intérêt particulier (ef_so)
Coefficients de marge brute standard (MBS) utilisés pour la typologie (ef_tsgm)
Coefficients de production standard (PS) utilisés pour la typologie (ef_tso)
Structure des exploitations agricoles par région, indicateurs principaux (ef_r_main)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Sources des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Autres informations

Liens externes

Voir aussi

Farm structure 2007 survey, articles par pays

Références

  1. L’augmentation du nombre d’exploitations agricoles au Portugal est liée au fait que l’enquête de 2007 reposait sur un échantillon tiré du registre produit par le recensement de 1999; les huit années séparant le recensement (1999) de l’enquête par sondage (2007) ont donné lieu à des résultats influencés par le registre relativement périmé.
  2. En Bulgarie, en Allemagne, en Irlande, en France, en Hongrie et en Slovénie, les terres communales ont été incluses pour la première fois dans l’enquête de 2010. Les terres communales ont été exclues en Grèce (1,7 million d’hectares) et au Royaume-Uni (2,4 millions d’hectares).