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En Isère, Limatech produit une nouvelle génération de batteries pour alléger les avions (Usine nouvelle | France)

Parmi les investisseurs de cette deeptech, on retrouve notamment Bpifrance et la Commission européenne, via le Conseil européen de l’innovation (EIC Accelerator).

date:  21/07/2023

La jeune pousse Limatech, située à Voreppe, près de Grenoble(Isère), a développé une batterie trois fois plus légère que les modèles traditionnels dans l’aéronautique. Lauréate du programme Premièreusine, elle est en train de construire un nouveau site de production.

Décollage imminent. La start-up Limatech, basée à Voreppe, près de Grenoble(Isère) est en train de franchir les dernières étapes en vue de proposer aux avionneurs ses batteries nouvelle génération. En avril 2023, la jeune pousse créée en 2016 obtenait l’agrément «Part21G» délivré par l'Agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne pour sa ligne de production pilote, nécessaire pour vendre des équipements à l’industrie aéronautique.

Deux mois plus tard, au salon du Bourget, elle annonçait la signature de son premier contrat de distribution avec OEMServices, une co-entreprise détenue notamment par Thales et Safran et spécialisée dans l’aftermarket (maintenance, pièces détachées…), qui représente la grande majorité du marché des composants aéronautiques.

Le produit de Limatech? Une batterie lithium-fer-phosphate qui a l’avantage de durer deux fois plus longtemps, de nécessiter moins de maintenance et surtout d’être trois fois plus légère que celles au plomb et au nickel-cadmium, traditionnellement utilisées. Pour un AirbusA320 par exemple, le gain s’élève à 120kg. Tout sauf anecdotique pour une industrie qui traque la moindre économie de poids, donc de kérosène et de CO2.

Limatech pourrait fabriquer 3 500 batteries nouvelle génération lithium-fer-phosphate par mois d’ici 2030. ©Kévin Deniau

«L’innovation repose sur notre capacité à utiliser pleinement l’accumulateur sans risque d’emballement thermique. Une batterie classique permet de démarrer un avion trois fois de suite, tandis qu’avec notre technologie, ce sont 13 démarrages consécutifs possibles», explique FlorenceRobin, sa présidente et cofondatrice. Cette dernière précise que cette innovation n'a pas pour but defaire voler des avions grâce à la propulsion électrique, mais que les batteries de l'entreprise sont destinées à mettre en marche des turbines ou des moteurs thermiques. Une production de 3500 batteries d’ici 2030

Limatech ne se définit d’ailleurs pas comme un fabricant de batteries, mais plutôt comme un mécatronicien, à la croisée des compétences de ses trois fondateurs. L’informatique, avec le spécialiste en architecture logicielle MaximediMeglio, la mécanique avec l’ingénieure en génie industriel FlorenceRobin et l’électronique avec le chercheur au CEA MarcBéranger.

Implantée dans une zone industrielle de Voreppe, en bordure de l’Isère et de l’autoroute reliant Lyon à Grenoble, l’entreprise compte une vingtaine de salariés. Dont deux opérateurs qui assemblent les batteries sur la ligne pilote. «Nous envisageons d’en fabriquer plus de 500 cette année et tablons sur une production de 3 500 par mois d’ici 2030», indique MaximediMeglio.

Pour MaximediMeglio, spécialiste en architecture logicielle chez Limatech, la batterie nouvelle génération lithium-fer-phosphate présente de nombreux atouts.©KévinDeniau

Comment tenir ces objectifs? Les fondateurs ouvrent une porte et pénètrent dans un vaste espace vide attenant de 900m². «Nous venons de signer le devis des travaux pour y installer trois nouvelles lignes d’assemblage à la fin de l’année», répond l’entrepreneuse de 35ans, ancienne d'Airbus et de Zodiac. Lauréate du dispositif Premièreusine du plan France 2030, Limatech vient en effet d’investir 10millions d’euros afin de développer ce nouveau site, qui devrait lui permettre de passer d’un chiffre d’affaires annuel de près d’un million d’euros cette année, à 130millions d’euros en 2028.

Parmi les investisseurs de cette deeptech, on retrouve notamment Bpifrance et la Commission européenne, via le Conseil européen de linnovation (EICAccelerator). Une reconnaissance institutionnelle d’envergure qui vient couronner plus de cinq ans de recherche et développement. «Nous pensions au début nous lancer sur le secteur non certifié de l’aviation de loisir afin de faire nos preuves. Mais finalement, l’industrie aéronautique commerciale a rapidement perçu la valeur de notre produit», sourit Florence Robin. Un marché au potentiel immense.