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Semiconductors: SiPearl, the rising French start-up (Les Echos | France)

The French SiPearl has announced that it has raised €90m in a successful Series A funding round. This envelope includes a pocket of convertible bonds of up to €25 million provided by the European Investment Bank, as well as the €15 million granted by the European Innovation Council (EIC) last July.

date:  05/04/2023

Créée en 2019, cette deeptech a développé un microprocesseur basse consommation dédié au calcul haute performance (HPC). Elle vient d'annoncer une levée de fonds de 65 millions d'euros, notamment auprès d'ARM.

Dans le monde de la deeptech, un problème revient systématiquement : le financement. Ces start-up qui conçoivent des technologies de rupture ont besoin de beaucoup de capitaux pour leur R&D. Si de plus en plus d'argent est disponible en amorçage, pour la série A ou B, c'est une autre histoire. Les fonds de capital-risque préférant miser tous leurs oeufs dans le panier du « SaaS » (logiciels sous abonnement), peu gourmand en capitaux et avec un retour sur investissement rapide.

Le Français SiPearl, spécialisé dans les microprocesseurs, a réalisé un petit exploit en annonçant une série A de 65 millions d'euros auprès d'ARM, leader mondial de la conception de semi-conducteurs, du groupe Atos (via sa branche Evidian), du fonds de l'EIC (Conseil européen de l'innovation) et de l'Etat via le fonds French Tech Souveraineté (opéré par Bpifrance). La Banque européenne d'investissement (BEI) a également souscrit des obligations convertibles qui peuvent aller jusqu'à 25 millions d'euros.

D'autres investisseurs devraient entrer au capital de la start-up en 2023. Pour combien de millions d'euros supplémentaires ? « Le coût de développement d'un micro-processeur est de 150 millions d'euros », répond Jean-Michel Deligny, conseiller de SiPearl, comme pour signaler le delta entre la levée tout juste annoncée et l'exigence de ce secteur très gourmand en R&D. SiPearl envisage notamment de contracter de la dette.

La jeune société a déjà obtenu 20,5 millions d'euros de subventions de la part de plusieurs organismes de l'Union européenne, dont 7,4 millions d'euros dans le cadre du programme Horizon 2020.

Production à Taïwan

Créée en 2019 par Philippe Notton, SiPearl a conçu un microprocesseur haute performance et basse consommation pour les nouvelles générations de supercalculateurs européens. Ces supercalculateurs, qui peuvent effectuer plusieurs millions de milliards de calculs à la seconde, servent à faire de la simulation ou de la modélisation dans les domaines de la recherche médicale, de la lutte contre le changement climatique, de la gestion des réseaux électriques ou de la cybersécurité.

Le microprocesseur SiPearl, baptisé Rhea, a été conçu pour fonctionner dans n'importe quel accélérateur tiers (puces spécialisées dans l'IA, accélérateurs quantiques…).

Cette technologie très pointue doit permettre à l'Europe d'affirmer sa souveraineté technologique sur le marché stratégique du calcul haute performance (HPC). « La souveraineté est une dimension de la politique européenne mais la dimension économique est tout aussi importante », souligne Jean-Michel Deligny.

La start-up ne peut pas non plus s'affranchir de toute technologie en dehors de l'Europe. Elle va par exemple confier sa production à une usine du Taïwanais TSMC. « Nous n'avons pas le choix, il y a seulement deux usines dans le monde qui peuvent le produire », indique Philippe Notton. Pour le moment, SiPearl a enregistré « quelques millions » d'euros de chiffre d'affaires grâce à des études et des précommandes. La commercialisation du microprocesseur est prévue pour 2024.

Pénurie d'ingénieurs en semi-conducteurs

L'autre problématique à laquelle font face les deeptechs comme SiPearl est le recrutement. « Il y a une pénurie d'ingénieurs de semi-conducteurs en France. Deux CV sur trois arrivent de pays hors d'Europe », précise Philippe Notton.

A ce jour, la société compte 130 salariés, répartis entre le siège social à Maisons-Laffite (Yvelines) et cinq centres de R&D, dont un à Sophia Antipolis, un à Barcelone et un à Duisbourg (Allemagne). Elle prévoit de recruter 160 personnes cette année. « Faire quitter des gens de grands groupes comme Intel, c'est difficile », concède Philippe Notton, qui embauche de tous âges. « Notre doyen a 63 ans », a-t-il lâché fièrement, alors que le recrutement des seniors n'a jamais été autant d'actualité.