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Vésale Bioscience en passe d’industrialiser sa solution de lutte contre l’antibiorésistance (La Dernière Heure | Belgium)

Belgian spin-off Vésale Bioscience just received a €1.8 million grant from the EIC to develop an antibiotic resistance solution. They hope to put the product on the market in 2024.

date:  07/02/2023

Les cartons sont à peine déballés et déjà la vingtaine d’employés de Vesale Bioscience est à pied d’œuvre. À quelques kilomètres de son ancien fief de Noville-sur-Mehaigne, la spin-out de Vésale Pharma vient de prendre ses quartiers au sein du Louvain-la-Neuve Science Park. Un déménagement nécessaire pour soutenir sa croissance, mais également pour disposer d’un laboratoire qui lui permettra de mener une série d’expérimentations en interne.

C’est depuis ce nouveau quartier général que Vésale Bioscience s’apprête à vivre une année charnière pour le développement de sa solution de phagothérapie de précision visant à traiter les infections résistantes aux antibiotiques. L’enjeu est de taille. L’antibiorésistance était à l’origine du décès de 1,3 million de patients dans le monde en 2019. Selon certaines estimations, elle pourrait causer la mort de 10 millions de personnes par an en 2050 si rien n’est fait. “

La clé de voûte de notre programme, c’est le Phagogramme”, pose Johan Quintens, directeur cientifique de Vésale Bioscience. Cet instrument de diagnostic est capable d’analyser en trois heures l’infection dont le patient souffre et de déterminer le cocktail de bactériophages idéal à lui prescrire pour lutter contre celle-ci.

Antibiorésistance

Si la solution de Vésale Bioscience est une réponse à l’antibiorésistance, elle n’a pas pour autant vocation à remplacer les antibiotiques. Elle se pose davantage comme une alternative ou comme complément au traitement. “

Les antibiotiques sont connus, efficaces la plupart du temps et faciles à instaurer. Ils restent donc une bonne solution primaire, glisse Johan Quintens. L’usage des phages est plus élaboré. L’idée est plutôt de les utiliser dans des cas extrêmes, quand toutes les autres possibilités ont déjà été explorées.”

Les recherches et expérimentations menées ces dernières années, notamment en collaboration avec l’hôpital militaire Reine Astrid, ont démontré tout l’intérêt de la méthode, que ce soit pour traiter des septicémies ou des surinfections post-opératoires, par exemple. Le prototype est fonctionnel. Au cours des prochains mois, Vésale Bioscience entend s’atteler à l’industrialisation, en Wallonie, de sa solution.

À cet effet, la société a décroché une subvention de 1,8 million d’euros du Conseil européen de linnovation. Le processus devrait durer un an, avec l’objectif d’une mise sur le marché à l’horizon 2024, une fois toutes les autorisations obtenues.

Staphylocoques, pseudomonas…

Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur les marchés belges, français et allemands”, annonce Gunther Vanwezer, CEO de Vésale Bioscience. Plus spécifiquement, la jeune société entend se concentrer sur le traitement des staphylocoques, souvent rencontrés en milieu hospitalier, et les pseudomonas, qui peuvent être à l’origine d’infections pulmonaires ou se manifester lors de surinfections liées à de graves blessures. “

Par la suite, nous nous pencherons sur les infections à Klebsiella pneumoniae, une bactérie qui touche souvent les poumons, et E. Coli, réputée pour les infections urinaires”, ajoute Johan Quintens.

Afin de soutenir ce développement, Vésale Bioscience a la chance d’avoir été sélectionnée par Biosaxony, un pôle de compétitivité allemand basé à Leipzig, pour intégrer son programme Medical Forge Accelerator 2023. Une vitrine de choix.

En effet, Biosaxony est un interlocuteur reconnu, disposant d’un réseau comprenant des hôpitaux, des assurances-maladie et des partenaires industriels.

“Ils vont nous ouvrir les portes de ce réseau, mais également nous soutenir au niveau du travail réglementaire à mener pour accéder à ce marché”, reprend Gunther Vanwezer.

Convaincre et apprendre

Un dernier défi d’ampleur attend la biotech wallonne : faire connaître son dispositif innovant auprès des professionnels de la santé et du grand public. Une poignée de profils technico-commerciaux seront engagés dans les prochains mois afin d’atteindre cet objectif. “

Il s’agit de personnes très qualifiées”, indique Johan Quintens. Ceux-ci seront un appui précieux pour les médecins au moment de déterminer comment soigner une infection à l’aide de phages. “

L’idée générale, c’est de toujours donner les phages au plus proche de l’infection. On peut aussi bien le faire à l’aide d’un nébulisateur que via une sonde ou un hydrogel, par exemple.” Là encore, la solution est sur mesure.

Vincent Desguin