Statistiques sur les tendances de la migration pendulaire au niveau régional
- Données extraites en avril 2016. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.
Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s Statistical Atlas (voir le user manual (en anglais)).
Cet article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’Annuaire régional publié par Eurostat. Il décrit les tendances de la migration pendulaire dans l’Union européenne (UE) en commençant par une analyse des régions de niveau NUTS 2 qui présentent les plus grandes proportions de travailleurs pendulaires sortants, définis aux fins du présent article comme les personnes qui sortent – au moins une fois par semaine – de la région dans laquelle elles résident à titre permanent pour se rendre dans une région différente où se situe leur lieu de travail. L’article procède à une analyse des flux pendulaires au sein d’un même pays – en mettant en particulier l’accent sur London, qui est la région de l’Union enregistrant le plus grand nombre de travailleurs pendulaires – puis analyse les flux pendulaires transfrontaliers – en s’intéressant notamment au Luxembourg, où la proportion de la population active résidant dans un pays voisin est la plus élevée de l’Union. L’article conclut en fournissant des informations sur les caractéristiques sociodémographiques des travailleurs pendulaires.
Principaux résultats statistiques
En 2015, le nombre total de personnes occupées a atteint 220,7 millions dans l’ensemble de l’UE-28. La grande majorité (91,9 %) de la population active vivait et travaillait dans la même région (définie ici au niveau NUTS 2), cette proportion incluant les personnes travaillant depuis leur domicile. Le reste (8,1 %) effectuait le déplacement dans une région différente pour se rendre au travail. Dans l’UE-28, les flux pendulaires sortants peuvent être divisés en deux groupes distincts: d’une part, les travailleurs pendulaires restant sur le territoire national, qui représentaient 7,2 % du nombre total de personnes occupées, et d’autre part, les travailleurs pendulaires transfrontaliers, qui représentaient moins d’une personne sur 100 (soit 0,9 % de la population active de l’UE-28).
Évolution des tendances de la migration pendulaire
Les déplacements domicile-travail ont été déterminés par des changements dans l’organisation de la production, les employeurs bénéficiant d'une plus grande flexibilité géographique. Parallèlement, en raison du développement de l’infrastructure des transports et de la communication, il a été possible de mettre plus facilement les produits et les services à la disposition des clients, et les personnes occupées ont commencé à envisager d’effectuer des trajets plus longs pour se rendre au travail. La transition vers des économies post-industrielles et l’évolution rapide des technologies de l’information ont considérablement réduit les coûts de coordination et ont permis une plus grande souplesse ainsi qu’une plus large répartition des lieux de travail. Cela a donc redéfini la relation entre le domicile et le travail, de sorte que la présence physique de (certains) salariés n’est plus nécessaire à l’exécution de leurs tâches quotidiennes. En conséquence, le travail à domicile (au moins une partie du temps) est devenu plus courant.
En 2015, le taux le plus élevé de migration pendulaire a été enregistré en Belgique, où plus d’une personne sur cinq (21,9 %) se rendait au travail dans une région de niveau NUTS 2 différente de celle dans laquelle elle résidait. La migration pendulaire était également assez courante au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Autriche et en Slovaquie, où 10 à 20 % de la population active se rendaient dans une région différente pour travailler. Sans surprise, de faibles niveaux de migration pendulaire ont été enregistrés dans de nombreuses régions isolées, périphériques et peu peuplées, comme les régions insulaires de Grèce, d’Espagne et du Portugal, ou encore Chypre et Malte (qui constituent chacune une seule région à ce niveau d’analyse). De faibles taux de migration pendulaire ont également été enregistrés dans plusieurs États membres baltes et États de l’est de l’Union, comme la Bulgarie, la Lettonie (qui constitue aussi une seule région à ce niveau d’analyse) ou la Roumanie.
Quelles régions enregistrent les plus grandes proportions de travailleurs pendulaires sortants?
La carte 1 présente une analyse de tous les flux pendulaires sortants pour les régions de niveau NUTS 2. Elle montre la proportion de personnes résidant dans une région et travaillant dans une autre (soit dans le même État membre de l’Union, soit dans un pays frontalier). Parmi les 162 régions pour lesquelles des données sont disponibles (voir la note au-dessous de la carte 1 pour de plus amples informations), la proportion la plus élevée de flux pendulaires sortants a été enregistrée dans la région de la capitale du Royaume-Uni, London, où près de la moitié (48,6 %) de la population active allait travailler dans une autre région. Il convient de noter que les données relatives à London sont présentées au niveau NUTS 1, bien que ces statistiques aient été collectées pour les régions de niveau NUTS 2. Les données relatives à London englobent donc les flux pendulaires entre les cinq régions de niveau NUTS 2 qui constituent London (les deux régions de l’Inner London et les trois régions de l’Outer London), ainsi que les flux pendulaires sortant de ces cinq régions vers des régions situées en dehors de la capitale.
La taille des régions a une incidence sur leurs taux de migration pendulaire
Les résultats sur les tendances de la migration pendulaire dans l’Union européenne présentés dans cet article reflètent un vaste éventail de facteurs dont: la densité de la population, la taille de chaque région, la localisation géographique des villes ou des principaux employeurs à proximité des frontières régionales, l’existence de barrières linguistiques, l’existence de bonnes infrastructures de transport interrégional ainsi que les possibilités de logement et d'emploi.
La nature de la nomenclature NUTS peut jouer un rôle majeur, malgré la volonté de réunir des régions de taille comparable au même niveau NUTS. Par exemple, la taille (ou superficie) physique d’une région a clairement une incidence sur ses taux de migration pendulaire (potentiels): la distance d’un trajet d’un bout à l’autre de la région centrale d’Espagne Castilla y León correspond approximativement à celle d’un trajet de Luxembourg à Amsterdam, qui couvrirait neuf régions différentes. Il est par conséquent peu probable que des régions ayant une grande superficie enregistrent des taux élevés de migration pendulaire.
La localisation d’une région peut aussi être déterminante: par exemple, il est peu probable que les personnes résidant dans les régions insulaires d’Espagne Canarias et Illes Balears se rendent en grand nombre au travail dans une autre région que celle dans laquelle elles résident, puisque cela supposerait un voyage en avion ou un trajet maritime relativement long. Dans le même esprit, les régions du continent englobant une longue bande de littoral sont également moins susceptibles d’enregistrer un nombre élevé de travailleurs pendulaires dans la mesure où la topographie de la région réduit les possibilités de migration pendulaire (la même tendance peut être observée dans les régions montagneuses si elles ne sont pas dotées de bons réseaux de transports). Par conséquent, les îles, les régions isolées/périphériques et les régions peu peuplées auront tendance à afficher des taux relativement bas de migration pendulaire.
La nomenclature NUTS vise également à garantir la comparabilité des régions sous l’angle de leur population. En 2015 cependant, les plus grandes régions de niveau NUTS 2 dans l’UE-28 étaient l’Île-de-France, la région de la capitale française (abritant un peu plus de 12 millions d’habitants), et la région italienne Lombardia (avec un peu plus de 10 millions d’habitants), ce qui peut être mis en contraste avec l’archipel d’Åland en Finlande, qui ne comptait même pas 29 000 habitants. La région Île-de-France se caractérise par des encombrements importants et de fréquents embouteillages sur les principales voies d’accès à la capitale française, ainsi que sur les voies qui l’entourent. Néanmoins, la définition de cette région est telle qu’elle s’étend bien au-delà des limites de la ville de Paris (telles que définies par le périphérique) pour inclure la zone de concentration urbaine environnante et les nombreux développements suburbains et périurbains où vit une grande proportion de travailleurs qui se déplacent sur les réseaux routiers et ferroviaires de la région. En conséquence, dans les statistiques collectées pour les régions de niveau NUTS 2, la majeure partie des travailleurs qui vivent à proximité de la capitale française ne sont pas considérés comme des travailleurs pendulaires.
En revanche, il est plus probable que les régions ayant une superficie réduite, une forte densité de population ou une frontière commune avec d’autres régions, très proche d’une agglomération de grande taille, enregistrent des taux élevés de migration pendulaire. Par exemple, au niveau 2 de la nomenclature NUTS, les régions London, Bruxelles/Brussel, Berlin, Praha ou Wien définies autour de ces capitales sont définies des zones relativement petites, ce qui donne lieu à des taux plus élevés de migration pendulaire pour leurs régions environnantes.
Les taux de migration pendulaire étaient généralement élevés en Belgique et aux alentours de plusieurs capitales de l’Union
Étant entendu qu’en 2015, le plus grand nombre de travailleurs pendulaires était enregistré pour London, les plus fortes proportions de flux pendulaires ont ensuite été recensées dans différentes régions de Belgique. Parmi les 10 régions de Belgique pour lesquelles des données sont disponibles (veuillez noter qu’aucune donnée n’est disponible pour la Province Brabant Wallon dans laquelle le taux de migration pendulaire était aussi probablement élevé, étant donné que cette région est située à proximité de la Région de Bruxelles-Capitale/Brussels Hoofdstedelijk Gewest), le pourcentage de flux pendulaires sortants au sein des personnes occupées dans la région était toujours à deux chiffres, et culminait à 41,3 % dans la région Provincie Vlaams-Brabant (qui entoure la capitale). Outre les régions de Belgique et du Royaume-Uni, parmi les 10 régions de l’Union affichant les plus grandes proportions de travailleurs pendulaires sortants figuraient également: Niederösterreich (28,1 %), qui entoure la région de la capitale autrichienne, Wien; Brandenburg (24,3 %), qui entoure la région de la capitale allemande, Berlin et Strední Cechy (21,5 %), qui entoure la région de la capitale tchèque, Praha.
À l’inverse, dans 22 régions de l’Union, les flux pendulaires sortants représentaient moins de 2 % du nombre de personnes qui y avaient un emploi (comme le montre la teinte d'orange la plus claire sur la carte 1). Celles-ci étaient largement concentrées dans le sud de l’Europe et incluaient: huit régions d’Espagne (y compris la région de la capitale et les régions insulaires Canarias et Illes Balears), cinq régions de Grèce (y compris les régions insulaires Voreio Aigaio, Notio Aigaio et Kriti), deux régions d’Italie [la région de la capitale et Sardegna (données de 2014)], ainsi que les îles de Chypre et de Malte (qui constituent chacune une seule région à ce niveau d’analyse). Les flux pendulaires sortants concernaient également moins d’une personne sur 50 dans la population active totale de cinq autres régions: trois régions abritant une capitale et affichant une taille/superficie relativement grande –Yugozapaden (Bulgarie), Southern and Eastern (Irlande) et Mazowieckie (Pologne), la Lettonie (une seule région à ce niveau d’analyse) et Northern Ireland (Royaume-Uni).
Le graphique 1 présente une analyse plus détaillée des 20 régions affichant les plus fortes proportions de flux pendulaires sortants par rapport à leur population ayant un emploi. Les informations sont ventilées (en fonction des données disponibles) pour indiquer si les travailleurs pendulaires se rendaient dans une autre région du même État membre de l’Union ou d’un autre État. Il convient de noter que les données utilisées sont différentes des données présentées sur la carte 1 – puisque le critère d’inclusion dans le graphique 1 est la somme des données disponibles (même si les informations liées à la migration pendulaire vers un pays étranger ne sont pas disponibles).
Le nombre élevé de travailleurs pendulaires à l’intérieur et autour de la capitale du Royaume-Uni a été confirmé, puisque les quatre régions enregistrant les plus grandes proportions de migration pendulaire étaient toutes situées dans l’Inner et l’Outer London, tandis que la cinquième région constituant London occupait la 15e place du classement. Il convient de noter qu’une grande proportion des travailleurs pendulaires arrivant à London chaque jour travaille à Inner London – West. Plusieurs autres régions du Royaume-Uni figurent sur le graphique 1 et ont donc enregistré des taux élevés de migration pendulaire au sein de leur population active: Bedfordshire and Hertfordshire, Essex (deux régions d’où partent de nombreuses personnes pour aller travailler à Londres), Cheshire (d’où partent de nombreuses personnes pour aller travailler à Manchester), Herefordshire, Worcestershire et Warwickshire (d’où partent de nombreuses personnes pour aller travailler dans la région West Midlands).
Les pays densément peuplés du Benelux ont également enregistré des taux de migration pendulaire relativement élevés. Pour les régions de Belgique, il est intéressant de comparer la proportion élevée (44,2 %) de travailleurs pendulaires dans la Province Brabant Wallon, qui vont principalement travailler dans la région de la capitale, avec la proportion importante (27,3 %) de travailleurs pendulaires dans la Province Luxembourg, qui se rendent principalement au Luxembourg, de l’autre côté de la frontière.
La couverture élargie des données, dans le graphique 1, met également en lumière deux autres régions, à savoir la région insulaire danoise de Sjælland et la région néerlandaise de Flevoland (principalement constituée de terres gagnées sur la mer), qui affichent toutes deux une proportion relativement grande de travailleurs pendulaires. Ces deux régions partagent une frontière avec les régions de leur capitale respective – Hovedstaden et Noord-Holland – où nombre de leurs résidents vont travailler.
Si au Royaume-Uni, la migration pendulaire concernait avant tout London, en Allemagne, cette tendance touchait plusieurs grandes villes
Le tableau 1 approfondit l’analyse en s’intéressant aux trois principales destinations des flux pendulaires dans les régions affichant le plus de travailleurs pendulaires sortants. Il convient de noter que ce classement se fonde sur le nombre absolu de travailleurs pendulaires provenant de chacune de ces régions (et non sur les proportions relatives de travailleurs pendulaires présentées sur la carte 1 et le graphique 1).
Trois quarts des 635 000 travailleurs pendulaires résidant dans la région d’Inner London – East allaient travailler dans la région d’Inner London – West. Plus généralement, la migration pendulaire au Royaume-Uni était focalisée et fortement concentrée sur la capitale. En fait, Inner London – West était la principale destination des flux pendulaires pour six des sept régions de l’Union enregistrant le plus de travailleurs pendulaires.
Comme on pouvait s’y attendre, les principales destinations des travailleurs pendulaires étaient souvent certaines des plus grandes agglomérations urbaines d’Europe à savoir, outre London, les régions d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche et de Belgique abritant la capitale. Néanmoins, si c’est de la région périphérique de Brandenburg que partaient, vers Berlin, le plus grand nombre de travailleurs pendulaires enregistrés en Allemagne, la migration pendulaire sur le reste du territoire était moins focalisée, puisque de nombreux travailleurs pendulaires affluaient vers Hamburg, Bremen, Arnsberg (une région qui inclut les villes de Bochum et Dortmund), Düsseldorf, Köln et Karlsruhe.
La seule région de France figurant parmi les 20 régions présentant, en chiffres absolus, les plus gros effectifs de travailleurs pendulaires sortants était la région Rhône-Alpes, située dans le sud-est et dont la capitale régionale est Lyon. La principale destination de ces travailleurs pendulaires était la Région lémanique de Suisse, de l’autre côté de la frontière (qui inclut la ville de Genève).
Tendances de la migration pendulaire nationale
En 2015, environ un travailleur de l’UE-28 sur 14 allait travailler dans une région de niveau NUTS 2 autre que celle où il résidait, mais située à l’intérieur du territoire national. Cette migration pendulaire «nationale» était surtout développée en Belgique, où près d’un travailleur sur cinq (19,6 %) traversait une frontière régionale pour se rendre au travail. Le Royaume-Uni enregistrait également un pourcentage important de travailleurs pendulaires restant sur le territoire national (18,4 %), tandis que, dans quatre autres États membres de l’Union européenne – Allemagne, Danemark, Autriche et Pays-Bas –, ce pourcentage se situait entre 9,0 et 12,0 %. En chiffres absolus, la migration pendulaire nationale était la plus répandue au Royaume-Uni (5,9 millions de travailleurs pendulaires sortants), en Allemagne (4,3 millions), en France (1,4 million), aux Pays-Bas (1,3 million) et en Belgique (893 000) ; au total, cela représentait environ 80 % de l'ensemble de la migration pendulaire nationale dans l’Union.
La carte 2 présente les plus fortes concentrations de flux sortants pour la migration pendulaire nationale dans 249 régions de niveau NUTS 2 en 2015. Étant donné que la majeure partie de la migration pendulaire a lieu à l’intérieur d’un même territoire national, il n’est pas surprenant que les résultats présentés soient assez similaires à ceux indiqués sur la carte 1 (qui englobait tous les flux pendulaires, soit, en d’autres termes, les flux nationaux et transfrontaliers). La teinte d'orange la plus foncée correspond aux 25 régions de l’UE-28 dans lesquelles les flux nationaux sortants représentaient au moins 20 % de la population active. Cette migration pendulaire nationale était surtout observée au Royaume-Uni (11 régions), en Belgique (cinq régions), aux Pays-Bas (trois régions), en Allemagne et en Autriche (deux régions dans chacun de ces pays), ainsi que dans une région en République tchèque et au Danemark. La carte fait ressortir que la migration pendulaire est étroitement liée à la densité de la population et à la taille des régions, et suggère une forte tendance à ce type de migration autour de la région abritant la capitale, dans plusieurs pays.
Les informations présentées sur le graphique 2 se fondent sur le nombre absolu de travailleurs pendulaires restant à l’intérieur du territoire national. En 2015, Inner London – East a enregistré le plus grand nombre de travailleurs faisant la navette vers une autre région du pays, soit environ 619 000 personnes. Cette région était suivie des trois régions de l’Outer London, qui comptaient entre 346 000 et 496 000 travailleurs pendulaires. Dans toutes les autres régions du top 20 , le nombre de ces travailleurs était inférieur à 300 000 . Dans chacune de ces quatre régions de Londres, environ la moitié de la population active disponible était composée de personnes faisant la navette vers une autre région du pays – une part dont le niveau record était de 56,7 % à Outer London – East et North East. En revanche, les 165 000 travailleurs pendulaires de la région néerlandaise de Zuid-Holland et de la région allemande d’Arnsberg n’y représentaient pas plus d’un actif disponible sur 10; dans leur majorité, les actifs résidant dans ces régions travaillaient aussi dans celles-ci.
Migration pendulaire à l’intérieur et autour de Londres
Les travailleurs pendulaires de la région London sont, dans une certaine mesure, atypiques par rapport aux autres travailleurs pendulaires du Royaume-Uni. Les personnes qui se rendent dans cette région pour y travailler sont davantage susceptibles de parcourir des trajets quotidiens domicile-travail plus longs; par ailleurs, une plus grande proportion de travailleurs pendulaires, à Londres et en périphérie, utilise les transports publics (en particulier le train et le métro). Dans la plupart des autres parties du Royaume-Uni, le moyen de transport qui était de loin le plus utilisé pour se rendre au travail était la voiture particulière.
Les tendances de la migration pendulaire vers la région London sont étroitement liées au réseau ferroviaire ; on observe en effet une répartition en étoile des travailleurs pendulaires qui correspond aux grandes lignes ferroviaires desservant des villes telles que Harlow, Chelmsford, Dartford, Tunbridge Wells, Crawley, Guildford, Reading ou St. Albans: de nombreux travailleurs pendulaires choisissent de résider dans ces villes pour être très proches d’une gare.
Le graphique 3 (voir la note au-dessous du graphique pour des indications sur la lecture des informations présentées) présente les flux pendulaires entre plusieurs régions du sud-est de l’Angleterre. Bien que la migration pendulaire soit extrêmement développée dans la zone concernée, il importe de souligner que, pour chacune des régions situées en dehors d’Inner London et d’Outer London, les personnes occupées travaillent en majorité dans la région où elles résident. En revanche, les travailleurs pendulaires représentaient la majorité de la population active des régions d’Inner London – East, d’Outer London – East and North East, et d’Outer London – South.
La région d’Inner London – West était de loin la destination la plus prisée par les travailleurs pendulaires au Royaume-Uni, puisqu’environ 1,5 million de personnes se rendaient au travail dans cette région. La deuxième destination la plus visée était Inner London – East, avec plus de 635 000 travailleurs pendulaires entrants. Les trois régions (situées en dehors de la région London) d’où partaient le plus de personnes allant travailler à Inner London – West étaient Bedfordshire and Hertfordshire, Essex et Surrey, East and West Sussex. Les trois régions (situées en dehors de la région London) d’où partaient le plus de personnes allant travailler à Inner London – East étaient Bedfordshire and Hertfordshire, Essex et Kent.
Migration pendulaire transfrontalière
Dans cette section, l’analyse s’écarte de la migration pendulaire nationale pour se concentrer sur la migration pendulaire au niveau transfrontalier, en d’autres termes, l’accent est placé sur les personnes qui vivent dans un pays et travaillent dans un autre. Dans la majorité des cas, les tendances de cette migration transfrontalière sont asymétriques: plus l’écart entre le salaire moyen ou la disponibilité des offres d’emploi entre deux régions est important, plus la région proposant un marché du travail plus favorable est susceptible d’attirer un plus grand nombre de travailleurs frontaliers.
En France, 438 000 frontaliers vont chaque jour travailler à l’étranger
Bien que la liberté de circulation puisse avoir encouragé la migration pendulaire transfrontalière dans l’Union, en 2015, seulement 0,9 % de la population active de l’UE-28 était concernée. Des pourcentages plus importants ont été enregistrés pour certains États membres de l’Union, parmi les plus petits et les moins périphériques: par exemple, 6,1 % des travailleurs slovaques avaient un emploi de l’autre côté de la frontière (principalement en Autriche, en République tchèque ou en Allemagne). En chiffres absolus, les plus gros effectifs de travailleurs frontaliers provenaient de France (438 000), d’Allemagne (286 000), de Pologne (155 000), de Slovaquie (147 000), d’Italie (122 000), de Roumanie (122 000), de Hongrie (111 000) et de Belgique (107 000). Au total, ces travailleurs représentaient environ les trois quarts de l’ensemble des travailleurs frontaliers de l’Union européenne.
PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS
Eesti, Estonie
En 2015, en Estonie (une seule région de niveau NUTS 2), les résidents qui traversaient une frontière pour se rendre au travail représentaient 3,2 % de l’emploi total, soit plus de trois fois la moyenne de l’UE-28 (0,9 %). L’Estonie partage une frontière terrestre avec deux autres pays – la Lettonie et la Russie –, mais plus de la moitié de ses travailleurs frontaliers se rendaient en Finlande (des services de ferry réguliers relient Tallinn et Helsinki, les capitales respectives d’Estonie et de Finlande, qui sont situées à environ 80 km de distance).
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Sans surprise, l’importance relative de la migration pendulaire transfrontalière était généralement plus grande dans les régions frontalières de niveau NUTS 2. La carte 3 fournit des informations sur 168 régions dans l’Union, dont 36 ont signalé que les travailleurs frontaliers sortants représentaient au moins 2 % des personnes occupées dans leur région (comme l’indique la teinte d'orange la plus foncée). Nombre de ces régions sont situées au centre du territoire européen. En effet, un groupe de régions enregistrant des proportions relativement importantes de travailleurs frontaliers sortants s’étend de la région Nord – Pas-de-Calais (nord de la France) aux régions Rheinland-Pfalz, Lorraine, Alsace, Freiburg, Franche-Comté et Rhône-Alpes, en passant par les pays du Benelux. Un autre groupe couvre la majeure partie de la Slovaquie et de la Hongrie et s’étend jusqu’en Slovénie et en Croatie. La proportion de travailleurs frontaliers sortants était aussi relativement importante dans trois régions de l’ouest de la Pologne (Opolskie, Lubuskie et Zachodniopomorskie), dans deux régions de l’ouest de la République tchèque (Jihozápad et Severozápad), dans la région de Sydsverige, située au sud de la Suède (qui est reliée à la région de la capitale danoise, Hovedstaden, par le pont de l'Øresund), dans la région du nord-est de la Roumanie (qui partage une frontière avec la Moldavie et l’Ukraine), dans la région de Severoiztochen, au nord-est de la Bulgarie (qui partage une frontière avec la Roumanie), et en Estonie (qui partage une frontière avec la Lettonie et la Russie et dont plus de la moitié des travailleurs frontaliers vont travailler en Finlande).
Dans la région belge Province Luxembourg, plus d’un quart des résidents ayant un emploi étaient des travailleurs frontaliers
Les travailleurs frontaliers sortants représentaient plus d’un quart (27,3 %) des personnes occupées dans la région Province Luxembourg du sud-est de la Belgique (qui partage une frontière avec la France et le Luxembourg). La région Lorraine du nord-est de la France (limitrophe de la Belgique, de l’Allemagne et du Luxembourg) arrive en deuxième position avec 12,2 % de travailleurs frontaliers. Ces deux régions étaient les seules de l’Union européenne (au niveau de détail indiqué sur la carte 3) dans lesquelles les travailleurs frontaliers représentaient plus de 10 % de la population active régionale. La troisième proportion la plus importante (9,9 %) de travailleurs frontaliers sortants a été enregistrée dans la région du Vorarlberg, à l’ouest de l’Autriche (qui partage une frontière avec l’Allemagne, le Liechtenstein et la Suisse).
Le flanc est de la France était caractérisé par un nombre élevé de travailleurs frontaliers sortants
Les informations présentées sur le graphique 4 se fondent sur les 20 régions européennes enregistrant, en chiffres absolus, le plus de travailleurs frontaliers sortants (en revanche, la carte 3 se fonde sur la proportion relative de travailleurs frontaliers sortants par rapport au nombre total de personnes occupées). Il convient de noter que la couverture des régions NUTS diffère quelque peu, étant donné que la carte 3 présente des informations sur les régions de niveau NUTS 1 afin de montrer le plus grand nombre possible de régions.
PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS
Rhône-Alpes, France
En 2015, parmi les régions de niveau NUTS 2 de l’Union, deux régions de l’est de la France – Rhône-Alpes et Lorraine – enregistraient les plus gros effectifs de travailleurs frontaliers: respectivement 114 000 et 110 000 personnes. La majorité des travailleurs frontaliers résidant dans la région Rhône-Alpes travaillaient en Suisse, tandis que la majeure partie de ceux habitant en Lorraine travaillaient au Luxembourg.
©: Tabl-trai
En 2015, la région Rhône-Alpes du sud-est de la France a enregistré le plus grand nombre de travailleurs frontaliers sortants (114 000), bien qu’en valeur relative, leur part dans l’ensemble des personnes occupées de la région était relativement faible (4,2 %). La région Lorraine du nord-est de la France était la seule autre région de l’Union qui présentait un chiffre supérieur à 100 000 travailleurs frontaliers sortants; cependant, en valeur relative, la part des travailleurs frontaliers dans cette région (12,2 %) était considérablement plus élevée. Au total, six régions de France comptaient parmi les 20 régions présentant le plus de travailleurs frontaliers sortants. Outre Rhône-Alpes et Lorraine, ces régions incluaient l’Alsace (67 000), Provence-Alpes Côte d’Azur (45 000), la Franche-Comté (38 000) et le Nord – Pas-de-Calais (30 000). Ces chiffres reflètent, du moins en partie, la frontière internationale relativement longue qui descend le long de la partie est du territoire français, ainsi que la vaste superficie et la population importante de la plupart des régions de niveau NUTS 2 en France.
Sur le graphique 4, le changement dans les régions NUTS retenues permet d’observer une autre région, celle de Trier en Allemagne, dans laquelle on dénombrait près de 35 000 travailleurs frontaliers sortants (soit 12,6 % des personnes occupées dans la région). Par conséquent, la Lorraine, Trier et Province Luxembourg, en Belgique, étaient les seules régions dans lesquelles les travailleurs frontaliers sortants représentaient plus d’un dixième de la population active disponible, et la majorité des frontaliers de chacune de ces régions travaillaient au Luxembourg (voir l’encadré ci-après pour plus de détails).
Parmi les exemples de régions caractérisées par des nombres relativement importants de travailleurs frontaliers sortants figurent la région de Freiburg, au sud-ouest de l’Allemagne, et la région Lombardia, au nord de l’Italie, où la plupart des frontaliers travaillaient en Suisse (ce qui était également le cas dans les régions françaises Franche-Comté et Rhône-Alpes).
La région de Sydsverige, au sud de la Suède, constitue un exemple intéressant, puisque la quasi-totalité des 19 100 travailleurs frontaliers qui y résident travaillent dans la région de la capitale danoise - Hovedstaden. Ce n’est qu’au cours des dernières années que s’est développé ce flux pendulaire qui a été induit, entre autres, par l’inauguration du pont de l'Øresund reliant Malmö et Copenhague, des prix de l’immobilier et un coût de la vie moindres en Suède, et un nombre relativement important d’offres d’emplois dans la capitale danoise. En conséquence, des Suédois ont décidé de travailler dans la capitale danoise, mais des Danois ont aussi choisi de quitter Copenhague pour emménager en Suède, tout en conservant leur emploi au Danemark et en faisant la navette vers leur pays «d’origine».
Plusieurs autres exemples indiquent que la migration pendulaire transfrontalière peut être encouragée par une évolution majeure des infrastructures, par exemple, le développement de connexions ferroviaires à grande vitesse (comme les trains Eurostar, Thalys ou ICE), qui permettent de parcourir facilement des distances plus longues pour faire le déplacement entre le domicile et le travail.
La migration pendulaire transfrontalière au Luxembourg
En 2015, le Luxembourg (qui constitue une seule région aux fins de cette analyse) était la destination la plus courante pour les travailleurs frontaliers de l’Union européenne (dans les régions de niveau NUTS 2), avec 181 000 travailleurs frontaliers entrants. Son marché du travail a attiré de nombreux travailleurs pendulaires provenant de pays voisins: environ 42 % de la population active au Luxembourg résidaient en Belgique, en Allemagne et en France. À l’instar de nombreuses régions, les tendances de la migration pendulaire transfrontalière concernant le Luxembourg étaient très asymétriques. Le rapport entre le nombre de frontaliers entrant au Luxembourg pour y travailler et le nombre de ceux quittant le Luxembourg pour exercer leur emploi dans un autre pays était de 31 pour 1.
La part élevée de travailleurs frontaliers entrant au Luxembourg peut, du moins dans une certaine mesure, refléter l’absence de barrières linguistiques majeures pour les personnes résidant de l’autre côté de la frontière (le français et l’allemand étant des langues officielles au Luxembourg), ainsi que le nombre élevé de filiales d’entreprises étrangères au Luxembourg. En chiffres absolus, 97 000 personnes travaillant au Luxembourg résidaient en France, soit plus du double du nombre de personnes travaillant au Luxembourg et résidant en Allemagne (44 000) ou en Belgique (39 000). Il convient de noter que ces statistiques se fondent sur le lieu de résidence des travailleurs frontaliers (plutôt que sur leur nationalité/citoyenneté). En effet, en raison du prix relativement élevé de l’habitat au Luxembourg, de très nombreuses personnes (ressortissants luxembourgeois et étrangers) peuvent décider de résider dans un des pays voisins tout en continuant à travailler au Luxembourg.
Le graphique 5 révèle que l’incidence générale des flux de travailleurs frontaliers entre les quatre pays était relativement limitée. Les 39 000 frontaliers résidant en Belgique et allant travailler au Luxembourg représentaient 1,1 % du nombre total de personnes occupées en Belgique, et les pourcentages pour la France (0,4 %) et l’Allemagne (0,1 %) étaient encore plus faibles. L’incidence de ces flux de travailleurs frontaliers était cependant bien plus importante au niveau régional. En effet, les 31 000 travailleurs frontaliers résidant dans la région belge Province Luxembourg représentaient 27,0 % des personnes occupées dans cette région, alors que les pourcentages correspondants pour Trier, en Allemagne, (12,4 %) et la Lorraine, en France, (10,5 %) étaient quelque peu inférieurs. Outre ces trois régions voisines, les seules autres régions enregistrant des flux importants de travailleurs frontaliers vers le Luxembourg étaient la région allemande Saarland (8 000 travailleurs frontaliers) et la région belge Province Liège (5 000).
Analyse des flux pendulaires sortants par sexe, tranche d’âge, niveau d’études et activité économique
Cette dernière section présente un ensemble de quatre graphiques qui fournissent d’autres analyses des flux pendulaires, fondées sur une série de facteurs socio-économiques divers (le sexe, l’âge, le niveau d’études et le secteur économique dans lequel les personnes travaillent). Il convient de noter que les informations collectées pour les régions de niveau NUTS 2 ont été agrégées à celles de niveau national aux fins de l’analyse des résultats.
En général, les hommes effectuent des déplacements plus longs en temps et en distance et plus fréquents que les femmes pour se rendre au travail
Le graphique 6 présente les proportions respectives des travailleurs et des travailleuses pendulaires sortants par rapport à l’ensemble des personnes occupées. En 2015, la proportion d’hommes était systématiquement plus élevée que celle des femmes dans chacun des 20 États membres de l’Union pour lesquels des données sont disponibles. Il en était de même pour la Suisse. Les plus grands écarts hommes-femmes ont été enregistrés dans les États membres de l’Union qui présentaient les pourcentages les plus élevés de travailleurs pendulaires sortants, à savoir la Belgique et le Royaume-Uni, où la proportion d’hommes allant travailler dans une région différente était de 6,0 points supérieure à celle des femmes.
L’âge est un autre facteur déterminant dans le comportement des travailleurs pendulaires, les jeunes ayant tendance à effectuer des déplacements plus longs en temps et en distance pour se rendre au travail
Le graphique 7 présente une analyse, en fonction de l’âge, des travailleurs pendulaires dans 21 États membres de l’Union. Cette analyse se fonde sur les flux pendulaires nationaux et transfrontaliers provenant de régions de niveau NUTS 2. En 2015, les travailleurs pendulaires sortants appartenaient le plus souvent aux tranches d'âge 25–34 ans ou 35–44 ans, même si au Danemark, en Allemagne et en Finlande, ils étaient généralement un peu plus âgés (45–54 ans). Il en était de même en Suisse. Veuillez noter que ces proportions reflètent, dans une certaine mesure, la pyramide des âges de la population active de chaque pays. Par exemple, en Allemagne, ces dernières années, la croissance de la population a été limitée voire inexistante, une tendance accompagnée de taux de fécondité très bas et d’un vieillissement de la population, ce qui peut, du moins en partie, se refléter dans la part des travailleurs pendulaires allemands âgés de 45 à 54 ans.
Dans les États membres de l’ouest de l’Union, les travailleurs pendulaires possédaient généralement un niveau d’études plus élevé
Une analyse en fonction du niveau d’études montre que la plus forte proportion de travailleurs pendulaires sortants a été enregistrée chez les personnes ayant achevé le second cycle de l’enseignement secondaire ou les diplômés de l’enseignement post-secondaire non supérieur. Cette tendance était particulièrement marquée dans la plupart des États membres de l’est de l’Union. Dans ceux de l’ouest de l’Union, la proportion la plus élevée de travailleurs pendulaires était plus généralement enregistrée chez les diplômés de l’enseignement supérieur, ce qui était également le cas en Suisse. Le Portugal était le seul pays où la plus grande proportion de travailleurs pendulaires sortants était observée chez les personnes ayant terminé au plus le premier cycle de l’enseignement secondaire.
Le graphique 9 présente une analyse des secteurs d’activité économique employant des travailleurs pendulaires sortants. Il importe de noter que les pourcentages mentionnés reflètent, dans une vaste mesure, la structure économique de chaque pays. Étant donné que le secteur des services représente la principale activité économique de chaque État membre de l’Union, il n’est peut-être pas surprenant de constater qu’en 2015, la proportion de travailleurs pendulaires dans ce secteur allait de seulement 41,7 % en Bulgarie et d’un peu moins de la moitié des travailleurs pendulaires sortants, en Roumanie et en Pologne, à 78,5 % en Belgique. Les activités industrielles arrivaient généralement en deuxième position, même si cette tendance n’a pas été observée en Bulgarie et en Roumanie, où plus d’un quart de l’ensemble des travailleurs pendulaires sortants étaient actifs dans le secteur de la construction, tandis qu’en Roumanie, on comptait une proportion plus élevée de travailleurs pendulaires sortants dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche que dans l’industrie.
En conclusion, toute une série de raisons peuvent expliquer la migration pendulaire. L’une des plus importantes est probablement la recherche d’un équilibre entre, d’une part, la perspective d’un emploi bien rémunéré et, d’autre part, la qualité de vie et l’accessibilité de l’habitat. Généralement, les personnes ayant des revenus plus élevés effectuent de plus longs trajets pour se rendre au travail, et le personnel de direction/gestion ainsi que les personnes exerçant des professions intellectuelles et scientifiques parcourent également des distances plus longues que les travailleurs des autres catégories professionnelles pour aller travailler. Cela peut être lié au fait que les emplois mieux rémunérés sont concentrés dans des grands centres urbains et des capitales où la qualité de vie est parfois considérée comme loin d’être idéale (par exemple pour fonder une famille). Le fait que les hommes occupent plus généralement des postes de direction/gestion et gagnent un salaire moyen plus élevé que les femmes peut expliquer, du moins en partie, que les travailleurs pendulaires soient, pour la plupart, des hommes appartenant à la tranche d’âge des 25–44 ans et ayant au moins achevé le second cycle de l’enseignement secondaire ou un enseignement post-secondaire non supérieur.
Sources et disponibilité des données
Les données présentées dans cet article sont issues d’une analyse spéciale des données de l’Enquête sur les forces de travail (EFT). La population de l’EFT est généralement constituée de personnes âgées de 15 ans et plus, vivant dans des ménages privés. L’Enquête utilise les définitions et les recommandations de l’Organisation internationale du travail (OIT). De plus amples informations sur l’EFT sont disponibles dans un article qui présente une analyse des marchés du travail au niveau régional, ou dans une publication en ligne sur les statistiques de l’Enquête sur les forces de travail.
NUTS
Les données présentées dans cet article sont basées exclusivement sur la version 2013 de la nomenclature NUTS.
Définition des travailleurs pendulaires
Les données annuelles relatives aux travailleurs pendulaires sortants sont disponibles depuis 2010 et présentées sous forme de chiffres par région de niveau NUTS 2. Il est possible d’analyser le nombre total de personnes occupées dans chacune de ces régions en distinguant les personnes qui travaillent: dans la région où elles résident («travailleurs non pendulaires»), dans une région différente du même État membre de l’Union («travailleurs pendulaires restant sur le territoire national»), dans un pays étranger («travailleurs pendulaires transfrontaliers»). Étant donné que la migration pendulaire est définie par rapport au nombre de personnes occupées, le recensement inclut non seulement les salariés, mais aussi les travailleurs indépendants.
La migration pendulaire est définie par rapport au lieu de résidence principal de chaque personne, les travailleurs concernés exerçant leur profession dans une région (située dans leur État membre ou à l’étranger) autre que celle dans laquelle ils résident. Pour être considérés comme travailleurs pendulaires, il convient que les personnes retournent, en moyenne, au moins une fois par semaine dans leur lieu de résidence principal, depuis la région dans laquelle elles travaillent. En ce qui concerne les travailleurs pendulaires à l’échelon international/transfrontalier, la nationalité n’est pas considérée comme un facteur déterminant, étant donné que, dans certains cas, des personnes peuvent déménager à l’étranger pour profiter, par exemple, de coûts du logement et de la vie moins élevés, et faire la navette vers leur pays d’origine pour y travailler.
Contexte
En vertu du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), les travailleurs ont le droit de se déplacer d’un État membre de l’Union à un autre sans faire l’objet de discrimination en ce qui concerne l’emploi, la rémunération et les autres conditions de travail. Une personne qui travaille dans un État membre de l’Union mais réside dans un autre et y retourne au moins une fois par semaine est considérée comme un travailleur frontalier en vertu du droit de l’Union. Dans leur vie quotidienne, ces personnes sont soumises au droit des deux pays concernés, la législation du pays de leur lieu de travail déterminant les conditions de travail et l’impôt sur le revenu, ainsi que la plupart des droits à la sécurité sociale, et la législation du pays de leur lieu de résidence déterminant les impôts fonciers et la plupart des autres impôts, ainsi que les formalités de séjour.
Mobilité sur le marché du travail
Dans le cadre d’efforts qu’il déploie en vue de stimuler la compétitivité de l’Union et d’encourager la création d’emplois, le Conseil européen a défini la mobilité comme un élément clé pour atteindre les objectifs de la stratégie européenne pour l’emploi (SEE), qui fait désormais partie de la stratégie Europe 2020. Malgré les efforts entrepris pour faciliter la mobilité géographique et professionnelle, les taux actuels de mobilité des travailleurs dans l’Union restent relativement bas.
La SEMAINE EUROPÉENNE DE LA MOBILITÉ est soutenue par la direction générale de la mobilité et des transports de la Commission européenne (CE). Elle est conçue dans le but d’encourager des solutions de mobilité urbaine qui contribuent à la réalisation des objectifs de l’Union en matière de changement climatique – par exemple, en incitant les gens à privilégier la marche, le vélo ou à emprunter davantage les transports publics; la promotion de modes de transport plus durables devrait permettre de réduire les émissions, la pollution, les encombrements, le bruit et les accidents.
En 2016, la campagne de la SEMAINE EUROPÉENNE DE LA MOBILITÉ abordera quelques-uns des liens étroits entre les transports et l’économie sous le titre «Smart and sustainable mobility — an investment for Europe» (Une mobilité intelligente et durable – Un investissement pour l’Europe) ; elle fournira l’occasion de présenter d’autres solutions de mobilité durables et d’expliquer les défis à relever en vue d’encourager un changement de comportement et de progresser vers une stratégie de transport plus durable en Europe.
Pour en savoir plus: http://www.mobilityweek.eu/.
Voir aussi
Informations supplémentaires Eurostat
Visualisation des données
Publications
Base de données
- Statistiques régionales du marché du travail (reg_lmk)
- Emploi régional – LFS/EFT séries annuelles (lfst_r_lfemp)
- Emploi et migration pendulaire par région NUTS 2 (1 000) (lfst_r_lfe2ecomm)
- Emploi régional – LFS/EFT séries annuelles (lfst_r_lfemp)
- Séries EFT – Sujets spécifiques (lfst)
- Séries régionales EFT (lfst_r)
- Emploi régional - LFS/EFT séries annuelles (lfst_r_lfemp)
- Emploi et migration pendulaire par région NUTS 2 (1 000) (lfst_r_lfe2ecomm)
- Emploi régional - LFS/EFT séries annuelles (lfst_r_lfemp)
- Séries régionales EFT (lfst_r)
Section dédiée
Méthodologie / Métadonnées
- ESMS metadata files
- Regional labour market statistics (en anglais) (ESMS metadata file — reg_lmk_esms)
- Rapports et manuels méthodologiques
Sources des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)
- Commuting patterns at regional level (en anglais)
Liens externes
- Commission européenne – Emploi, affaires sociales et inclusion – Analyse démographique
- Commission européenne – Fiscalité et Union douanière – Fiscalité individuelle – Travailleurs transfrontaliers
- L’Europe est à vous – Travailleurs frontaliers