La sylviculture

Données de Month/year. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Tableaux principaux et Base de données

Le présent article fournit des statistiques sur la sylviculture et l'exploitation forestière dans l'Union européenne (UE). L'UE-27 possède environ 178 millions d'hectares de forêts et d'autres surfaces boisées, ce qui correspond à 42 % de son territoire. La couverture forestière s'étend progressivement: au cours des 20 dernières années, la surface forestière a augmenté de 5 % (environ 0,3 % par an), même si ce taux varie considérablement d'un État membre à l'autre.

Graphique 1: Production annuelle de bois rond, UE-27, 1995-2010 (1)
(en milliers de m³) - Source: Eurostat (for_remov)

Principaux résultats statistiques

Tableau 1: Production de bois, 1995-2010
(en milliers de m³) - Source: Eurostat (for_remov) et (for_swpan)

Graphique 2: Production de bois rond et valeur ajoutée brute de la sylviculture et de l'exploitation forestière, 2008 et 2009 (1) - Source: Eurostat (for_remov) et (for_ieeaf_cp)

Graphique 3: Volume de travail par surface forestière exploitée, 2008 (1)
(unités de travail annuel pour 1 000 hectares) - Source: Eurostat (for_awu) et (for_area)édition 2005 de l'Évaluation des ressources forestières mondiales de la FAO

De 1995 à 2007, le niveau de la production de bois rond a augmenté assez régulièrement dans l'UE-27, tant pour les résineux (bois tendre) que pour les autres espèces (feuillus ou bois dur) (voir graphique 1). Toutefois, les effets de la crise financière et économique ont fait chuter la production de résineux en 2008 et cette tendance s'est confirmée par la poursuite de la réduction en 2009, qui a également touché les feuillus. Néanmoins, le niveau global de la production de bois rond dans l'UE-27 en 2009 s'est établi à 25,3 millions de m³ de plus qu'en 1995.

En 2010, la production de bois rond a augmenté pour les deux catégories d'espèces: la catégorie plus vaste des résineux a enregistré une hausse de 13,0 % par rapport à 2009, tandis que la production augmentait de 8,2 % pour les feuillus. La production globale a augmenté de 44,1 millions de m³ en 2010, ramenant le niveau de production à 428,5 millions de m³, soit 6,5 % au-dessous de son pic de 2007. Parmi les États membres, la Suède a été le premier producteur de bois rond (70,2 millions de m³) en 2010, suivie de l'Allemagne, de la France et de la Finlande (chacun de ces pays produisant entre 50 et 57 millions de m³) – voir tableau 1. Certains des pics (les plus récents datant de 2000, 2005 et 2007) de la production de bois rond s'expliquent par le fait que la sylviculture et l'exploitation forestière ont dû faire face à un nombre imprévu d'arbres abattus par de violentes tempêtes. Avec les 415,1 millions de m³ de bois rond produits dans l'UE-27 en 2008, la production était inférieure de quasiment 10 % au pic relatif enregistré en 2007. Ce dernier pic résultait des déracinements exceptionnels par les tempêtes de vent dans plusieurs parties de l'Europe (notamment en Allemagne et en Suède) après lesquelles il a fallu enlever des forêts encore plus d'arbres que prévu.

Environ un quart de la production de bois rond est utilisé comme bois de chauffage et trois quarts sont du bois rond industriel utilisé pour le sciage et le placage ou pour la production de pâte et de papier.

Quelque 100,4 millions de m³ de sciages ont été produits dans l'UE-27 en 2010, dont deux cinquièmes (39,3 %) provenaient des deux plus grands producteurs, à savoir l'Allemagne (22,3 %) et la Suède (17,0 %). L'Autriche, la Finlande et la France ont chacun assuré environ 9 % du total de l'UE-27. Le niveau de la production de sciages dans l'UE-27 en 2010 était supérieur de 10,3 % à celui de 2009.

Il existe un lien étroit entre le volume de bois rond produit et la valeur ajoutée générée par la sylviculture et l'exploitation forestière (voir graphique 2). Il y a aussi un rapport entre la main d'œuvre employée (en termes de nombre d'unités de travail annuel (UTA)) et la valeur ajoutée. Il convient cependant de noter que le nombre d'UTA par zone de forêt exploitée varie nettement selon les pays, allant de plus de dix UTA pour 1 000 hectares en République tchèque à seulement environ une UTA pour 1 000 hectares en Finlande (ainsi qu'en Norvège) – voir graphique 3. La sylviculture et l'exploitation forestière dans les régions montagneuses nécessitent généralement plus de main d'œuvre que dans les grandes zones de plaine.

Sources et disponibilité des données

Eurostat, le du bois de la Commission économique des Nations unies pour l'Europe (CEE-ONU), la section Forêts [http://www.fao.org/forestry/fr/ de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) [1] recueillent et rassemblent des statistiques sur la production et le commerce de bois par le biais de leur questionnaire commun sur le secteur forestier. Chaque partenaire collecte des données d'une partie différente du monde. Eurostat est responsable des données pour les États membres de l'UE et les pays de l'AELE.

La production de bois rond, expression synonyme de quantités enlevées, correspond à toutes les quantités de bois enlevées des forêts, d’autres terres boisées ou d’autres sites d’abattage au cours d’une période donnée. Elle est exprimée en mètres cubes (m³) sous écorce (c’est-à-dire à l’exclusion de l’écorce). Les sciages désignent le bois produit soit par sciage longitudinal, soit par un procédé de profilage par enlèvement et qui a une épaisseur supérieure à 6 mm. Ils comprennent notamment les madriers, poutres, solives, planches, chevrons, voliges, lattes, planches de caisserie, traverses, bois d’œuvre sous les formes suivantes: non rabotés, rabotés, à joints digitiformes. Ils sont déclarés en mètres cubes de volume réel.

Les données économiques et relatives à l'emploi pour la sylviculture et l'exploitation forestière sont collectées via un questionnaire distinct qui a été élaboré en collaboration avec les comptables nationaux d'Eurostat; ces statistiques font partie de la comptabilité environnementale et économique intégrée de la forêt.

Contexte

Contrairement à ce qui se produit dans de nombreuses autres parties du monde, la superficie des forêts et des autres surfaces boisées dans l'UE-27 s'accroît doucement. Ces surfaces ont augmenté, en moyenne, de 0,3 % par an au cours de la période allant de 1990 à 2010, bien que le taux d'évolution varie nettement selon les États membres de l'UE. Les forêts et autres terres boisées de l'UE-27 couvrent environ la même proportion de terrain que celle utilisée pour l'agriculture.

D'un point de vue écologique, les forêts de l'UE appartiennent à différentes régions biogéographiques et se sont adaptées à diverses conditions naturelles, allant des tourbières aux steppes et des plaines aux forêts alpines. D'un point de vue socioéconomique, on recense de petites exploitations familiales jusqu'à des forêts d'État ou à de grands terrains appartenant à des sociétés, bon nombre s'inscrivant dans les chaînes d'approvisionnement en bois industriel. Environ 60 % de la surface boisée de l'UE-27 est privée.

La forestière de l'UE date de 1998 et a établi un cadre d'action en faveur de la gestion durable des forêts. Un rapport de mise en œuvre a été préparé en 2005 sur la base duquel la Commission européenne a présenté en 2006 un EUplan d'action en faveur des forêts (COM(2006) 302) qui sert de fondement à l'aide à la gestion durable des forêts et au rôle multifonctionnel des forêts. Ce plan est un cadre pour les mesures liées aux forêts et il permet de coordonner les initiatives européennes avec les politiques forestières des États membres. 18 actions clés ont été proposées, elles doivent être mises en œuvre conjointement avec les États membres. Le plan se concentre sur quatre objectifs principaux:

améliorer la compétitivité à long terme;
améliorer et protéger l'environnement;
contribuer à la qualité de la vie;
renforcer la coordination et la communication.

En avril 2011, les premiers jalons ont été posés afin d'organiser une révision de la stratégie forestière. L'examen en cours pourrait aboutir à l'établissement de cibles et d'indicateurs destinés à mesurer les progrès accomplis. De même, la politique agricole commune (PAC) doit être réformée d'ici 2013; cette révision pourrait aussi avoir des conséquences pour la politique forestière en termes d'évolution de la politique de développement rural.