This site has been archived on (12/11/2014)
12/11/2014

Chemin de navigation

Discours d’ouverture

Discours d’ouverture
Auditions au Parlement Européen
Commissaire désigné pour l’agriculture et le développement rural
M. Dacian Cioloș

15 Janvier 2010

Monsieur le Président De Castro,

Membres distingués du Parlement européen,

Mesdames et Messieurs,


(Introduction en Anglais)

  1. Je suis né en 1969 en Roumanie ; un pays qui est passé par la collectivisation, par une révolution, par une difficile période de transition, pour ensuite retrouver, enfin, sa place en Europe.
  2. J’ai grandi professionnellement après les années 90, sous le signe du rapprochement de l’Europe des anciens pays communistes du centre et de l’est du continent. Mon intérêt pour la construction européenne, au-delà de mes convictions liées à la liberté et aux valeurs fondamentales, s’est développé en étroite relation avec mon intérêt pour l’agriculture et le développement rural.
  3. J’ai travaillé dans des exploitations agricoles, en Roumanie et dans d’autres Etats de l’Union européenne ; j’ai travaillé dans des fermes familiales mais aussi dans des entreprises agricoles ; j’ai été au contact des agriculteurs et des organisations professionnelles à l’échelle locale, j’ai travaillé dans l’administration nationale et européenne, tout comme également au niveau politique.
  4. J’ai été ministre de l’agriculture et du développement rural à un moment difficile. J’ai appliqué et ai demandé rigueur et professionnalisme pour toutes les mesures que j’ai prises. Durant ces années, j’ai appris que personne ne peut comprendre l’agriculture depuis son bureau, mais seulement à partir d’un réel dialogue, où toutes les parties sont écoutées.

Mesdames et messieurs,

  1. Le Traité de Lisbonne a confirmé la pertinence des principes du Traité de Rome pour l'agriculture: la Politique agricole commune doit en premier lieu assurer la sécurité de l’approvisionnement des marchés en aliments et assurer des revenus décents aux producteurs agricoles.
  2. La politique agricole commune s’est continuellement adaptée aux besoins et aux défis internes, mais aussi aux évolutions internationales. Malgré tout cela, rien de ce que nous avons obtenu jusqu’aujourd’hui relativement à la stabilité de l’approvisionnement en aliments, n’est un bien gagné pour toujours !
  3. L’Union européenne compte aujourd’hui 27 Etats membres – elle a gagné en diversité mais aussi en potentiel !
  4. L’agriculture n’est plus simplement un producteur d’aliments mais aussi de biens publics importants pour le citoyen européen –via la protection de l’environnement, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, les mesures de préventions des changements climatiques, le bien-être animal.
  5. Tous ces sujets, et d’autres, doivent se retrouver dans le débat sur le futur de l’agriculture européenne.
  6. La principale priorité de mon mandat va être la définition des perspectives de la Politique agricole commune après 2013.
  7. En grande partie, il va s’agir d’un exercice de gestion des attentes : les agriculteurs européens veulent stabilité et prévision, les consommateurs veulent des aliments sûrs et sains, les contribuables veulent que leur argent soit dépensé de manière efficace et transparente.
  8. La Politique agricole commune doit bénéficier d’un budget à la hauteur, qui corresponde aux objectifs et à nos ambitions.
  9. La Politique agricole commune future doit rester une politique européenne, robuste et équilibrée, basée en premier lieu sur trois composantes :
  10. Un : les paiements directs ont démontré leur viabilité et ont un rôle dans le maintien de la stabilité des revenus des agriculteurs.
  11. Il va falloir que nous revoyions le mode et les critères de distribution des paiements directs, et que nous les posions sur de nouvelles bases, réalistes. Nous avons besoin de convergence pour une meilleure équité entre les différentes catégories d’agriculteurs, entre les Etats membres et les entre régions.
  12. Deux: des mécanismes modernes de régularisation du marché, qui doivent contribuer à atteindre les objectifs principaux de la Politique agricole commune, et qui corrigent les failles du marché, répondant de manière rapide et flexible aux grandes fluctuations des prix qui affectent tant les revenus des agriculteurs que le coût payé par les consommateurs (Volatilité des prix).
  13. La marché doit continuer à jouer un rôle régulateur ; mais nous ne pouvons pas nous permettre des crises qui affectent de manière irrémédiable la stabilité de secteurs entiers de l’agriculture européenne, de régions agricoles fragiles importantes pour l’équilibre territorial de l’Union européenne ou conduisent à la baisse des revenus des agriculteurs.
  14. Je ne crois pas que reprendre les anciens mécanismes de réglementation du marché soit une solution pour le futur. La volatilité des prix du secteur agroalimentaire des dernières années, dans un contexte d’évolution de la demande dans les pays émergents, de l’intervention sur le marché de certains fonds spéculatifs, montrent que nous devons venir avec des nouvelles solutions. Je suis convaincu que nous allons les trouver ensemble.
  15. Trois : la Politique de développement rural va devoir contribuer à la restructuration et à la modernisation des exploitations agricoles, partie intégrante de l’économie rurale ; elle doit aider l’agriculture à s’adapter aux changements climatiques, à contribuer à la réduction des émissions de carbone.
  16. La Politique de développement rural va devoir mettre mieux en valeur la diversité des agricultures européennes ; promouvoir les partenariats public-privé et les réseaux innovants qui impliquent les acteurs du développement au niveau local et ceci, en étroite collaboration avec la politique de cohésion.
  17. De cette manière, la diversité de l’agriculture et de l’espace européen va contribuer au modèle économique et social européen, de manière plus importante et plus visible.
  18. L’orientation du secteur agroalimentaire européen vers la qualité et la diversité est notre atout sur le marché international. Elle doit être renforcée et soutenue de manière offensive dans les négociations commerciales externes. Les signes de qualité et de spécificité des produits alimentaires européens sont à la base du modèle agroalimentaire européen que je souhaite mieux promouvoir sur le marché mondial. Je vais faire de cela une priorité, en coopération avec mes collègues responsables du commerce, de la protection du consommateur et de la santé.

Mesdames et messieurs,

  1. Quand nous parlons de la Politique agricole commune, nous parlons non seulement de notre nourriture, de ce que nous mettons sur notre table, mais aussi des millions des emplois de l’Union européenne, dans le secteur agroalimentaire.
  2. C’est pour cela qu’il est important que nous travaillions ensemble, pour poser les bases de l’agriculture européenne de demain.
Dernière mise à jour : 01/04/2015 |  Haut de la page