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Afghanistan: Un nouveau départ

L’ Afghanistan est un des pays les plus pauvres du monde, ravagé par 23 années de guerre et de conflit et quatre années de grave sécheresse. C’est d’autre part le premier producteur d’héroïne.

En 1992, après la chute du gouvernement pro-russe de Kaboul, les différentes factions religieuses, tribales et linguistiques des Moujahidines se lancent dans une guerre civile dévastatrice. Six ans plus tard, en 1998, les Talibans, apparus sur la scène afghane en 1994, contrôlent la quasi-totalité du pays. Ils se font connaître pour leurs violations des droits de l’homme et leur exclusion des femmes de la vie publique.

En 2001, une action militaire commandée par les Etats-Unis renverse le régime des Talibans, en raison de leur politique de portes ouvertes au mouvement d’al-Quaïda, responsable des attentats terroristes du 9 septembre à New York et à Washington.

La conférence de Bonn, organisée à la fin de la même année ouvre la voie au long processus de reconstruction en Afghanistan. Sur place, les diverses factions afhanes, soutenues par les NU, acceptent la création d’une Autorité intérimaire afghane (AIA), dirigée par Hamid Karzai. Six mois plus tard, la gestion du pays est confiée à l’Autorité transitoire d’Afghanistan, en attendant la tenue d’élections.

La présence de l’UE

L’UE est présente dans le pays depuis 1992 et a continué d’apporter une aide humanitaire à l’Afghanistan sous les Talibans. Aujourd’hui encore, l’UE vient en aide aux plus démunis.

À la chute des Talibans, l’UE a travaillé en collaboration avec d’autres bailleurs de fonds à la reconstruction du pays. Il fallait repartir de zéro et donc mettre en place les ministres du gouvernement, payer les salaires des enseignants et de la police, construire des écoles et des hôpitaux, réparer les installations sanitaires, les systèmes d’approvisionnement en eau, les routes et bien d’autres infrastructures.

Lors de la Conférence des pays donateurs, organisée en 2002 à Tokyo, l’UE s’est engagée à apporter un soutien substantiel à la reconstruction, dont une aide de 1 milliard d’€ sur une période de 5 ans, financée par le budget de l’UE. Deux ans plus tard, l’UE réactualisait cet engagement, et promettait de verser 2,2 milliards de $ pour la période 2004-2006.

En 2002, l’UE a chargé un Représentant spécial pour l’Afghanistan, Francesc Vendrell, de travailler en liaison avec les NU et de contribuer à la mise en oeuvre de la politique européenne dans le pays.

En outre, 23 des 25 États membres de l’UE participent à la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), mandatée par les NU et placée sous le commandement de l’OTAN. L’ISAF aide les autorités afghanes à maintenir la sécurité à Kaboul et autour de la capitale. Plusieurs États membres ont également fourni des troupes pour la coalition américaine et participent à la formation de l’Armée nationale afghane et de la Police nationale afghane.

La violence menace la reconstruction

La sécurité reste un obstacle majeur pour la reconstruction du pays. Les bombes et les mines de l’époque de l’occupation soviétique et de la guerre civile n’ont pas été neutralisées. L’insurrection, les combats entre factions et la criminalité restent un problème dans de nombreuses régions du pays.

Les mesures de désarmement et de démobilisation des seigneurs de la guerre et des milices régionales ont porté leurs fruits, puisque 80% des milices afghanes enregistrées auprès du ministère de la Défense avaient été désarmées au printemps 2005. Leurs armes lourdes sont cantonnées dans des sites sécurisés dans la plupart des régions du pays.

Toutefois, des efforts supplémentaires doivent être réalisés, notamment en vue de contrôler les bandes criminelles et les milices irrégulières qui échappent encore à l’actuel programme DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) pour les ex-combattants. Le trafic de drogues, source de revenus lucratifs pour les seigneurs de guerre et les milices locales, risque d’alimenter le conflit, faisant obstacle aux efforts de reconstruction dans certaines régions.

L’UE fixe ses priorités

En vue d’identifier ses priorités en matière de financement, l’UE a lancé une série de missions d’experts. Elle a également multiplié les discussions avec les officiels afghans, les ONG locales et internationales, et d’autres donateurs. Il est rare qu’un pays doive repartir de zéro. Au vu des besoins immenses, il n’a pas été facile de déterminer par où commencer.

En concertation avec d’autres bailleurs de fonds et les autorités afghanes, l’UE a décidé de se concentrer sur quatre secteurs clés – la santé, la reconstruction rurale, l’infrastructure et la réforme de l’administration publique. Le déminage, la société civile et la réforme administrative constituent d’autres domaines d’action. Tous ces programmes intègrent les questions d’égalité entre les hommes et les femmes, d’environnement, des droits des réfugiés et des personnes rentrantes et de la drogue.

Près de la moitié de l’assistance européenne va au renforcement du gouvernement de Kaboul. Elle contribue à la réforme du secteur public, à la mise en place d’institutions clés du gouvernement, au paiement des salaires des professions clés, comme les enseignants et les infirmiers, et à la fourniture de services essentiels.

L’UE consacre également des sommes importantes au développement rural. Plus de 80% de la population afghane vit en effet de l’agriculture. En 2003-2004, elle a affecté 105 millions d’€ à la lutte contre la pauvreté rurale et à la promotion de moyens de subsistance de remplacement pour les communautés qui dépendent de la culture illicite du pavot.

Dans le domaine de la santé, l’assistance européenne assure les soins de santé de base et finance les cliniques rurales afin de réduire le taux de mortalité infantile et maternelle, qui est l’un des plus élevés au monde. L’UE apporte également une importante contribution à la relance de l’économie nationale, en financement en partie la reconstruction des réseaux routiers et d’autres infrastructures.

Les élections, première étape vers la démocratie

Les élections présidentielles se sont déroulées en octobre 2004. M. Karzai a été élu à une vaste majorité et est devenu président élu d’Afghanistan. Les élections parlementaires sont prévues pour septembre 2005.

L’UE a consacré la somme de 80 millions d’€ - contributions des États membres compris – à l’organisation de cette élection présidentielle. En août 2004, elle a également dépêché une Mission de soutien électoral et à la démocratie en Afghanistan, afin d’évaluer des aspects clés, de former des observateurs nationaux et de travailler avec la Commission indépendante des droits de l'homme en Afghanistan.

En 2004, l’assistance communautaire en Afghanistan avait permis de:

  • Soutenir la réinsertion professionnelle de 220.000 agents du secteur public, dont des médecins, des infirmières et 60.000 officiers de police.
  • Prodiguer des services de santé dans six provinces, couvrant 20% de la population.
  • Remettre à neuf 633 dispositifs d’irrigation et de fournir 57.000 tonnes métriques de semences améliorées.
  • Vacciner plus de 740.000 bêtes.
  • Promouvoir les moyens de subsistance dans les régions rurales, en créant 1,4 millions de jours d’emplois rien qu’en 2002.
  • Nettoyer 11, 2 millions de mètres carrés de mines antipersonnel.
  • Réhabiliter le parc des femmes et 30 hammams à Kaboul.