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Entre la France et la Belgique, l’émulation scientifique au service de l’environnement

  • 26 August 2020

A la frontière entre la France et la Belgique, une centaine de scientifiques ont mutualisé leurs recherches pour développer de nouveaux produits biologiques afin de lutter contre les maladies des cultures. Ces travaux permettent aujourd’hui de réduire l’usage des pesticides, tout en dynamisant cette région à cheval entre la Wallonie ainsi que la Flandre, en Belgique, et les Hauts-de-France et la région Grand Est, en France.

Le projet Smart Biocontrol, en réduisant l’utilisation des pesticides de synthèse, génère un effet bénéfique sur l’environnement et sur la santé des citoyens de la région transfrontalière, en particulier celle des agriculteurs. Les nouveaux agents de biocontrôle conduiront à la création de nouveaux emplois pour leur production et leur distribution, créant un effet d’aubaine sur le territoire.

Philippe Jacques, microbiologiste, coordinateur du projet Smart Biocontrol

Véritable laboratoire créé à la frontière franco-belge, Smart Biocontrol a permis le développement d’une dizaine de nouveaux biopesticides et la découverte d’un nouveau capteur d’agents pathogènes dans les champs agricoles. Le projet, qui réunit l’expertise d’une centaine de scientifiques, a eu un impact positif pour la région, au niveau économique comme environnemental.

Une équipe pluridisciplinaire

Pour mener à bien ces travaux, il aura fallu coordonner une équipe pluridisciplinaire de microbiologistes, phytopathologistes, biochimistes, chimistes, physiciens, opticiens, ingénieurs agronomes, ingénieurs civils ou encore sociologues, répartis sur 26 sites. Des outils de communication externes efficaces ont aussi contribué à vulgariser le projet auprès du grand public, via un site internet ou encore des produits dérivés, mais aussi auprès des agriculteurs avec, par exemple, des visites dans les laboratoires. Du côté des chercheurs, le projet a gagné en visibilité, notamment grâce aux publications scientifiques et à l’organisation de deux conférences internationales.

Une approche intégrée au service du développement régional

Lancée fin 2016, la dynamique d’innovations transfrontalières a permis aux chercheurs de confronter les résultats de leur recherche aux attentes des utilisateurs principaux de produits phytosanitaires, à savoir les agriculteurs et les entreprises productrices ou distributrices de ces produits. Cette approche intégrée a été fructueuse pour le tissu économique et social de la région. La collaboration entre chercheurs a été pérennisée sous la forme d’une plateforme sur les nouveaux biopesticides et la création d’une “Unité mixte de recherche transfrontalière”. Par ailleurs, les nouveaux biopesticides et le capteur créé seront développés par des entreprises locales, avec à la clef de nouveaux emplois.

Outre la société partenaire du projet, cinq sociétés régionales se sont déjà manifestées pour bénéficier des retombées du projet et accroître ainsi leur compétitivité. Autre effet positif: les agriculteurs ont pu bénéficier de nombreux conseils pour réduire l’utilisation de pesticides et de ce fait diminuer leur impact sur leur santé et l’environnement. Les nombreuses réunions et mobilités transfrontalières ont aussi assuré la promotion de la cohésion et de l'identité commune des territoires transfrontaliers. Une dizaine de doctorants ont pu profiter d’un environnement optimal pour la réalisation de leur recherche.

Investissement total et financement européen

Le projet « Smartbiocontrol - Vers une agriculture transfrontalière durable: une approche intégrée et innovante pour le développement et l'application de nouveaux agents de biocontrôle » a fait l’objet d’un investissement total de 9 850 425 EUR; la contribution du Fonds européen de développement régional s’élève à 5 417 733 EUR au titre du programme de coopération « Interreg V-A - Belgium-France » pour la période de programmation 2014-2020. L’investissement relève de la priorité « Recherche, innovation et transfert de technologie ».