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Projet Interreg Compose: Bâtir des communautés à faible émission de carbone dans la région méditerranéenne

  • 30 March 2021

Pour aider les régions méditerranéennes à accroître leur recours aux énergies renouvelables et à développer les entreprises locales, le projet Compose a mis en place 15 projets de démonstration à petite échelle dans 11 pays. Il s’agissait notamment de déployer des mesures d’économie d’énergie dans des bâtiments publics et de mener des campagnes de sensibilisation des habitants à l’efficacité énergétique. Le projet a développé un outil web en libre accès auquel les planificateurs et les décideurs peuvent avoir recours pour mettre en œuvre leurs propres initiatives d’économie «verte» avec le soutien de la communauté.

Notre exemple illustre comment un projet financé par l’UE, une université et une équipe scientifique peuvent collaborer avec les communautés locales et générer des résultats concrets dans l’intérêt de tous.

Mojca Hribernik – KGZS - Zavod Maribor, Slovénie, partenaire principal

Compose a réuni 25 partenaires issus d’universités, d’organismes de recherche, d’autorités locales et régionales, d’agences de développement, de réseaux d’entreprises, d’ONG et d’associations d’énergie durable. 

Au total, ces projets permettront d’éviter l’émission de 558 000 tonnes de CO2 par an dans les pays participants jusqu’en 2030. Le projet a été très largement diffusé, touchant environ 140 000 personnes. Il devrait permettre d’augmenter de 12 % la part de l’utilisation des énergies renouvelables dans les zones rurales méditerranéennes, et de 19 % sur des îles telles que la Crète et Chypre. Au total, 250 responsables politiques et décideurs chargés de la planification locale et régionale de 11 pays ont signé le mémorandum d’accord Compose.

Un processus par étapes

Les projets de démonstration ont été mis en œuvre en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, en Croatie, à Chypre, en France, en Grèce, en Italie, au Monténégro, au Portugal, en Slovénie et en Espagne. Ils ont fait appel à l’énergie solaire, éolienne et géothermique, et à la biomasse. Les mesures d’économie d’énergie mises en place comprenaient notamment une meilleure isolation et l’installation de technologies permettant de contrôler la consommation d’énergie.

Sur chaque site, un problème a été identifié, un plan a été élaboré avec les autorités locales, des partenariats ont été formés, les citoyens ont été impliqués, et des activités de formation et de sensibilisation ont été menées. Cette approche et l’outil web sont destinés à veiller à ce que la méthodologie puisse être reproduite ailleurs.

Trois projets

En France, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, un habitant sur six vit sous le seuil de pauvreté. Ces ménages démunis consacrent une part disproportionnée de leurs revenus, jusqu’à 15 %, à leurs factures d’énergie. Nombre de ces maisons ne sont pas correctement isolées. Dans les villes d’Aix-en-Provence et de Marseille, des visites ont été effectuées dans 40 foyers à faibles revenus afin de déterminer les mesures d’économie d’énergie qui pourraient être viables. Les mesures jugées les plus efficaces ont été déployées, ce qui a permis de réaliser des économies d’énergie de 40 000 kWh, soit 4 000 EUR. L’utilisation de l’énergie dans 20 de ces foyers continuera à être surveillée.

Dans la municipalité de Rethymno, sur l’île grecque de Crète, le recyclage des huiles de cuisson usagée – qui sert à produire du biodiesel – a été intensifié par une campagne de sensibilisation des habitants et des écoliers. Des poubelles intelligentes dotées de capteurs intégrés et reliées à une plateforme de suivi en ligne permettent de déterminer quand les poubelles sont pleines, ce qui contribue à réduire la consommation de carburant nécessaire aux tournées de collecte. Le projet a permis d’accroître le recyclage et l’élimination sûre des huiles de cuisson usagées et de mettre en place une chaîne d’approvisionnement en biodiesel. Le projet ambitionne d’économiser 17 tonnes d’émissions de CO2 par an et 48,5 tonnes d’équivalent pétrole d’ici 2030.

Les municipalités de Zreče et Slovenska Bistrica en Slovénie ont installé un microsystème de chauffage urbain et rénové une salle de sport afin de la rendre efficace sur le plan énergétique. L’objectif était d’accroître la qualité de l’air et l’utilisation de la biomasse, et d’améliorer les chaînes locales d’approvisionnement en énergie. Le processus a commencé par une étude de faisabilité sur le développement d’un centre logistique de biomasse et la construction d’un système de chauffage urbain par cogénération. Des entretiens ont été menés avec les autorités locales, les résidents, les agences d’énergie et de développement et les représentants de Natura 2000.

Investissement total et financement de l’UE 

L’investissement total du projet «Compose: Rural Communities engaged with positive energy» s’élève à 2 551 244 EUR, auquel le Fonds européen de développement régional de l’UE contribue à hauteur de 1 905 580 EUR par l’intermédiaire du programme de coopération «Interreg Méditerranée» pour la période de programmation 2014-2020. L’investissement relève de la priorité «Protection de l’environnement et efficacité des ressources».