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Valoriser les déchets de démolition dans le Nord de la France, en Belgique

  • 26 August 2020

Le projet Interreg VALDEM est un projet transfrontalier France/Wallonie/Flandre dédié à la valorisation des déchets de démolition.

Ce projet permet de créer des éco-produits dans lesquels ces déchets purifiés sont valorisés et de vérifier leurs performances techniques et environnementales afin d’être commercialisés. Ces éco-produits sont des nouveaux bétons, des mortiers, des liants hydrauliques, des briques ou des tuiles.

Sophie Heymans, Néo-Eco

Dans le Nord de la France et en Belgique, les déchets de construction et de démolition présentent des résidus de terre cuite mélangés à du béton, du bois, des métaux, du PVC ou encore du verre. Le fait que ces déchets soient mélangés constitue un obstacle à leur réemploi.

Des centres de traitement et des filières existent, mais les taux de valorisation restent inférieurs aux objectifs fixés par la législation européenne (recyclage de 70 % des déchets issus du bâtiment et des travaux publics).

L'un des défis du projet Valdem est d’identifier des technologies de séparation efficaces, notamment en ce qui concerne le mixte brique/béton, pour produire des flux de déchets plus « propres » qui pourront alors intégrer de nouvelles applications à plus haute valeur ajoutée, telles que les bétons prêts à l’emploi ou bétons préfabriqués.

Valoriser les matériaux séparés

Certaines impuretés, comme le plâtre, sont particulièrement nuisibles à la durabilité des bétons. Leur présence peut entraîner une détérioration du mortier ou du béton.

Un autre défi du projet est donc de déterminer les seuils admissibles et les facteurs accentuant ces phénomènes. Les autres enjeux concernent la valorisation des matériaux séparés.

Des partenaires aux compétences complémentaires

Le Centre terre et pierre (CTP), chef de file du projet, intervient dans les opérations de traitement des matériaux, telles que le concassage, le criblage et la séparation. Il contribue par ailleurs à la recherche de pistes de valorisation pour certaines matières issues des séparations. Ces aspects sont également traités par la société Néo-Eco, qui dispose d’une grande expérience dans la conception et la mise en œuvre d’installations de tri, notamment dans le secteur du bâtiment et travaux publics.

Une autre mission de Néo-Eco est de vérifier l’innocuité environnementale et la durabilité des matériaux en béton recyclé dans son outil de suivi environnemental.

Les partenaires Armines-IMT Lille Douai et ULiège (GeMMe) interviennent quant à eux, dans la valorisation des matériaux.

L’expertise de l’INISMa est plus particulièrement requise pour assurer la validation technique et l’accès aux marchés. Cette entité étudie aussi des pistes de valorisation pour les mixtes briques/béton en briqueterie et dans le secteur géotechnique.

Afin d’évaluer les solutions de valorisation des déchets de démolition d’un point de vue environnemental, sociétal et économique, une analyse du cycle de vie est réalisée par les partenaires CD2E et ULiège (PEPs). Par ailleurs, une veille législative est réalisée par le CTP pour les trois versants: France, Wallonie, Flandre.

Enfin, afin d’assurer la transposition des résultats du projet dans un contexte industriel, un comité technique a été créé et rassemble des représentants d'associations et des industriels ayant des activités en lien avec la thématique du projet Valdem. Ils contribuent en fournissant des échantillons et des informations utiles au projet.

Sensibiliser les entreprises

Depuis le début du projet, de nombreux contacts ont été établis avec des industriels wallons, français et flamands. Au 30 juin 2019, 54 entreprises avaient été sensibilisées. Certaines de ces entreprises ont sollicité les partenaires du projet pour diverses actions visant à leur développement et à une meilleure connaissance du potentiel de valorisation des produits recyclés de la déconstruction.

Le projet devrait en outre permettre de mieux objectiver la faisabilité technique de la réutilisation de certains matériaux recyclés issus du bâtiment et travaux publics, ce qui facilitera la prise de décisions éventuelles des autorités compétentes, notamment en termes réglementaires.

Investissement total et financement européen

Le projet « VALDEM – Solutions intégrées de valorisation des matériaux de démolition des bâtiments » a fait l’objet d’un investissement total de 3 557 608 EUR ; la contribution du Fonds européen de développement régional s’élève à 1 778 804 EUR au titre du programme de coopération « INTERREG V A » pour la période de programmation 2014-2020. L’investissement relève de la priorité « Union énergétique et Climat ».