Construite en 1965, la cité scolaire de Baimbridge est un établissement éducatif ancré dans le territoire, mais dont les locaux font aujourd’hui face à de nombreux dysfonctionnements liés à la vétusté des bâtiments et à l’impact des intempéries. En 2015, la Région, avec le soutien notamment de l’Union européenne, a lancé un projet qui doit permettre de réhabiliter les locaux et de répondre aux normes parasismiques.
La mise aux normes parasismiques de la cité scolaire de Baimbridge, en Guadeloupe
- 22 November 2019
Afin de permettre et de faciliter la vie dans une unité pédagogique de pointe, cette réalisation est pensée comme une opération de rénovation urbaine, à l’échelle d’un quartier. Elle prend en compte la mémoire d’un site, son potentiel et ses contraintes, ainsi qu’une organisation fonctionnelle inhérente à la qualité d’un établissement secondaire intégrant les fondamentaux principaux.
La cité scolaire de Baimbridge est l’un des plus importants établissements scolaires de la Guadeloupe. Elle est composée de trois établissements: le lycée général et technologique, le lycée Chevalier de Saint-Georges et le Greta. Ils souffrent de nombreux dysfonctionnements et ne sont plus adaptés aux activités et pédagogies en place.
Sur un territoire soumis à des risques naturels importants (cyclones, séismes), l’un des défis du projet est de mettre en sécurité les élèves de la cité scolaire en rendant cet établissement conforme aux règles et normes parasismiques. L’autre versant de cette opération est la réalisation de travaux en site occupé, dans le souci de perturber le moins possible le fonctionnement de l'établissement.
Un projet haute qualité environnementale exemplaire
Le projet représente aussi un véritable défi pour les entreprises guadeloupéennes, car c’est l’un des plus gros chantiers de Guadeloupe de ces cinq dernières années. Il a donné lieu à l’embauche de 120 personnes sur six ans.
Le projet s’inscrit dans une démarche ‘haute qualité environnementale’ exemplaire, avec un objectif de niveau ‘très performant’. D’abord, concernant la gestion de l’énergie, l’objectif global de consommation énergétique du projet est fixé à 50 kWhef/m² par an. Le projet prévoit de doter les bâtiments d’équipements de climatisation performants. Le recours au solaire thermique est privilégié pour la production de l’eau chaude sanitaire, avec un taux de couverture de 80 %. De même, la ventilation naturelle est privilégiée, avec l’emploi de brasseurs d’air dans les salles de classe. Enfin, le projet prévoit la production d’électricité d’origine photovoltaïque par la mise en place d’un système de 400 kWc en autoconsommation.
Du point de vue de la gestion de l’eau, le projet prévoit la création de citernes de récupération des eaux pluviales. L’économie d’eau globale faite sur la consommation d’eau potable a été estimée à 90 %. Les espaces végétalisés garantissent la perméabilisation des sols. Le taux d’imperméabilisation de la parcelle est de 61 %.
Le confort hygrothermique a également été pris en compte en privilégiant une architecture bioclimatique permettant de profiter des alizées à dominante est, ainsi qu’une protection solaire. Dans les locaux fermés, l’apport d’air neuf est fixé à 25 m3/h par personne. En outre, le projet prévoit des brasseurs d’air pour les salles non climatisées, avec un débit de 1 300 m3/h.
Et pour le confort visuel, une colorimétrie claire a été privilégiée, avec un éclairage LED.
Un outil pédagogique performant
Cette opération d’envergure répond aux exigences de modernité et aux nouvelles normes en vigueur. La nouvelle structure est adaptée aux évolutions pédagogiques actuelles, avec un centre d'examen, des espaces dédiés à la vie scolaire, d’autres à la documentation, un gymnase, une piste de course, des parkings, un internat et des logements de fonction individuels et collectifs. La nouvelle organisation dans des bâtiments et des installations à l’architecture audacieuse et dynamique a été pensée pour le bienêtre et le bien vivre ensemble.
Enfin, le projet a vocation à être un centre de refuge pour la population en cas de phénomène sismique majeur. Les bâtiments ont été calculés selon la catégorie d'importance III, avec l’aléa sismique fort correspondant à la Guadeloupe.
Investissement total et financement européen
Le projet « Renforcement parasismique de la cité scolaire de Baimbridge » a fait l’objet d’un investissement total de 44 800 000 EUR ; la contribution du Fonds européen de développement régional s’élève à 20 000 000 EUR au titre du programme opérationnel « FEDER-FSE Guadeloupe Conseil Régional » pour la période de programmation 2014-2020. L’investissement relève de la priorité « UE comme un acteur global ».