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Combattre une plante invasive pour protéger l’écosystème d’un bras de la Loire, en France

  • 24 July 2020

Le projet concerne des travaux de restauration du grand et petit canal de Savennières, dans la région Pays de la Loire. L’objectif était d’arracher la jussie, plante invasive qui asphyxiait la faune et la flore. Il s’agissait aussi de désensabler la connexion entre le grand Canal et le bras de la Guillemette.

Ce projet était important pour la commune de Savennières et ses habitants, qui sont très attachés aux espaces caractéristiques des boires (bras-mort de la Loire) du petit et du grand canal. Ces espaces sont d’une grande importance pour la reproduction d’espèces animales et végétales à fort enjeu patrimonial, et constituent un lieu de pêche et de promenades très prisé. La protection et la sauvegarde du petit et du grand canal sont des objectifs prioritaires de la politique environnementale de la commune de Savennières.

Jérémy Girault, Maire de Savennières

Le projet se situe dans le lit majeur de la Loire, sur la commune de Savennières. La particularité de cette « boire » est d'être séparée en deux par la voie de chemin de fer: côté Loire, le « Grand canal » et côté village, le « Petit canal ». Les boires sont reliées entre elles par un passage sous la voie ferrée.

Ce bras de la Loire est inscrit dans deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff), un périmètre Natura 2000, un site Unesco et trois sites classés. Il joue un rôle important dans la préservation de l’écosystème car il abrite une faune et une flore remarquables.

Un arrachage mécanique et manuel de la plante

Le grand canal est un lieu de pêche, notamment pour le brochet et le gardon. Par ailleurs, le petit et le grand canal sont des lieux de promenade prisés des habitants et des touristes. Le site se situe à proximité de la Loire à Vélo, qui attire chaque année environ 140 000 passagers. La commune de Savennières est attachée à ce patrimoine car ces deux bassins constituent le seul lien direct avec la Loire.

Le projet a consisté au traitement mécanique de la jussie, selon un protocole de gestion établi par le comité de gestion des plantes exotiques envahissantes des Pays de la Loire. L’intervention s’est déroulée en septembre 2015, quand les eaux étaient basses, et à une période favorable pour la faune, en particulier les poissons et les canards. Les années suivantes, en 2016 et 2017, un arrachage manuel à la fin de l’été a permis de contrôler la prolifération des plantules.

Des filets anti-boutures aux mailles fines ont empêché que les boutures ne se dispersent en dehors de la zone de travaux. Les travaux de terrassement ont été réalisés par une pelle hydraulique. La jussie a été déposée dans des bennes étanches couvertes, avant d’être transportée sur une parcelle agricole non soumise aux aléas d’inondations.

Enfin, le sillon de connexion entre le grand canal et la Guillemette a été élargi à 2 m à la base.

L’organisation de chantiers de bénévoles

Le chantier a mobilisé six personnes ainsi qu’une équipe d’arrachage manuel sur deux mois. Il s’est déroulé en septembre et octobre 2015 dans de bonnes conditions.

Plusieurs chantiers de bénévoles ont eu lieu les années suivantes, car la jussie a un mode de reproduction principalement végétatif. Un simple fragment de tige est capable de se bouturer et de former une nouvelle plante. A la fin de l’été 2018, un arrêté préfectoral lié à la présence de cyanobactéries dans les eaux superficielles a interdit le nettoyage manuel de la jussie avant la montée des eaux.

Une nouvelle plante invasive à combattre

Depuis, la jussie a de nouveau colonisé les deux boires du petit et du grand canal. Le conservatoire d’espaces naturels des Pays de la Loire a conclu à l’idée qu’il fallait aujourd’hui abandonner l’objectif d’éradiquer la jussie. En effet, quelles que soient les méthodes employées, la plante revient, à Savennières comme ailleurs.

En outre, une nouvelle plante horticole introduite au 19e siècle dans un des châteaux en amont de la boire du petit canal envahit les boires de Savennières : l’Amorpha fructicosa. Le conservatoire d’espaces naturels encourage la commune à lutter contre cette nouvelle plante invasive afin de limiter sa propagation dans la Loire et le long de berges de communes en aval de Savennières.

Investissement total et financement européen

Le projet « Restauration du grand et petit Canal de Savennières » a fait l’objet d’un investissement total de 37 535 EUR ; la contribution du Fonds européen de développement régional s’élève à 10 086 EUR au titre du programme de coopération «Programme Opérationnel Interrégional FEDER Loire 2014-2020 » pour la période de programmation 2014-2020. L’investissement relève de la priorité « Union énergétique et climat ».