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Archive:Statistiques sur l’économie numérique et la société numérique au niveau régional

Données de mars 2011. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.

L’introduction de l’internet et de la toile mondiale (web) a conduit au développement de ce qu’on appelle la «société de l’information». Cette évolution des technologies a offert aux citoyens, que ce soit individuellement ou collectivement, de nouvelles manières de participer à la vie économique, sociale ou politique. Les activités en ligne sont devenues omniprésentes, ce qui signifie que l’emplacement géographique réel où ces activités sont exercées ne compte plus, tant qu’il existe une connexion à l’internet.

Le terme «fracture numérique» est employé pour décrire la différence entre ceux qui ont accès à l’internet et peuvent utiliser les nouveaux services offerts sur la toile mondiale et ceux qui en sont exclus. Cet article met l’accent sur les aspects géographiques de la fracture numérique.

Graphique 1: Accès à large bande des ménages 2008 - 2010 (pourcentage de ménages disposant d'un accès à large bande en 2010 et changement annuel moyen, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_si_broad)

Principaux résultats statistiques

Graphique 2: Accès Internet des ménages 2008 - 2010 (pourcentage de ménages disposant d'un accès à Internet en 2010 et changement annuel moyen, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_ci_in_h)
Graphique 3: E-commerce par des particuliers 2008 - 2010 (pourcentage de personnes ayant commandé des biens ou services sur Internet pour leur usage privé en 2010 et changement annuel moyen, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_ec_ibuy)
Carte 1: Développement d'accès large bande des ménages, par région NUTS 2, 2008-2010 (Changement annuel moyen du pourcentage de ménages disposant d'un accès large bande, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_r_broad_h)
Carte 2: Développement d'accès à Internet des ménages, par région NUTS 2, 2008-2010 (Changement annuel moyen du pourcentage de ménages disposant d'un accès à Internet, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_r_iacc_h)
Carte 3: Développement du E-commerce par des particuliers, par région NUTS 2, 2008-2010 (Changement annuel moyen du pourcentage de personnes ayant commandé des biens ou services sur Internet pour leur usage privé, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_r_iacc_h)
Graphique 4: Utilisation régulière d'Internet par des particuliers 2008 - 2010 (pourcentage de personnes ayant utilisé Internet au moins une fois par semaine en moyenne en 2010 et changement annuel moyen, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_ci_ifp_fu)
Carte 4: Développement d'utilisation régulière d'Internet, par région NUTS 2, 2008-2010 (Changement annuel moyen du pourcentage de personnes ayant utilisé Internet, en points de pourcentage) - Source: Eurostat (isoc_r_iuse_i)

Accès aux technologies de l’information et de la communication

L’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) est au cœur de la fracture numérique et la situation géographique en est l’un des aspects. Des données statistiques régionales sur l’accès à l’internet au sein des ménages et l’accessibilité des connexions à large bande sont disponibles au niveau européen. L’accès à un internet rapide est l’un des domaines d’action de la stratégie numérique pour l’Europe. Les innovations dans le domaine des services électroniques nécessitent un accès rapide à l’internet, avec ou sans fil. Il est donc essentiel d’encourager et de surveiller le développement de l’accès rapide à l’internet dans le contexte du cadre de référence. À l’horizon 2013, tous les citoyens au sein de l’UE devraient avoir accès à l’internet à large bande. À l’horizon 2020, la largeur de bande minimale des connexions internet à haut débit devrait être de 30 mbps et 50 % des ménages devraient disposer d’une vitesse de connexion d’au moins 100 mbps. Contrairement aux statistiques relatives à l’offre, les chiffres d’Eurostat montrent que les TIC sont très utilisées par la population. En moyenne, en 2010, sept ménages européens sur dix (70 %) composés de membres âgés de 16 à 74 ans avaient accès à l’internet à domicile, et six sur dix (61 %) disposaient d’un accès à large bande. Ces dernières années, ces chiffres ont connu une croissance rapide, enregistrant, entre 2008 et 2010, un taux de croissance annuel de 5 points de pourcentage pour l’accès à l’internet et de 6 points de pourcentage pour l’accès à large bande. Si l’accès à l’internet permet de participer à la société de l’information, une connexion à large bande permet aux utilisateurs d’exploiter pleinement les possibilités de l’internet. La plupart des services offerts par l’internet, tels que les sites de réseaux sociaux, le téléchargement de contenu multimédia (fichiers audio et vidéo) ou l’utilisation en ligne de cartes et d’images par satellite exigent une connexion à large bande. Le contenu des sites web s’enrichit et augmente constamment la demande de débit, même pour les services moins avancés tels que la communication par courriel.

Les cartes de ce chapitre montrent toutes l’évolution annuelle moyenne en points de pourcentage entre 2008 et 2010 des indicateurs suivants: connexions à l’internet, accès à large bande, utilisation régulière de l’internet et achats en ligne. Lorsque l’on interprète ces chiffres, il faut garder à l’esprit qu’il est plus facile d’atteindre des taux de croissance élevés lorsque l’on part d’un niveau général inférieur. À l’approche du seuil de saturation, il est normal que les taux de croissance diminuent ou que davantage d’efforts soient fournis pour maintenir les taux de croissance antérieurs. Afin d’en tenir compte, les chiffres figurant dans ce chapitre montrent l’évolution annuelle moyenne en points de pourcentage et, en même temps, les niveaux atteints en 2010 pour les quatre indicateurs retenus.

Les différences nationales en matière de connexions à l’internet et d’accès à large bande des ménages en 2010 sont considérables. Les taux d’accès à l’internet des ménages vont de 33 % en Bulgarie à 91 % aux Pays-Bas, et l’accès à large bande de 23 % en Roumanie à 83 % en Norvège et en Suède. Les moyennes de l’Union européenne sont de 70 % pour les connexions à l’internet et 61 % pour l’accès à large bande, ce qui signifie que certains pays sont bien loin derrière la moyenne de l’UE. Les chiffres illustrent la situation par pays en 2010. En outre, les graphiques 1 et 2 – ainsi que les cartes correspondantes – illustrent la variation annuelle moyenne des connexions à l’internet et des accès à large bande. Entre 2008 et 2010, les connexions à l’internet ont progressé de 4,9 points de pourcentage dans l’UE, et de 6,1 points de pourcentage pour l’accès à large bande. Les pays où la progression a été la plus forte en ce qui concerne les nouvelles connexions à l’internet, avec une croissance moyenne annuelle de plus de 7,3 points de pourcentage, sont l’ancienne République yougoslave de Macédoine, la Turquie, la Pologne, la Grèce et la République tchèque, tandis que les pays les moins performants sont la Suède, l’Autriche, le Danemark et la Norvège, avec une croissance moyenne annuelle de moins de 3 points de pourcentage.

Un bilan similaire peut être dressé pour l’accès des ménages à l’internet à large bande. Les meilleures performances ont été observées en Croatie, en Allemagne, en Pologne, en Grèce et en Italie, avec des croissances annuelles moyennes de 9 points de pourcentage, ou plus. En Bulgarie et au Danemark, la croissance annuelle moyenne était de 3 points de pourcentage ou moins. Lorsque l’on interprète ces résultats, il faut garder à l’esprit qu’il est plus facile d’atteindre des taux de croissance élevés lorsque l’on part d’un niveau inférieur, tandis que les taux de croissance ont tendance à diminuer lorsqu’ils sont élevés. Afin de maintenir une croissance élevée, les efforts et les investissements doivent être intensifiés. Cette règle se confirme lorsque l’on observe l’adoption et l’essor des connexions à l’internet et l’internet à large bande. Les régressions linéaires entre l’adoption d’internet et la croissance annuelle moyenne sont importantes et produisent une diminution de la croissance des connexions à l’internet des ménages connectés aux niveaux supérieurs. Il est probable que des pays comme les Pays-Bas, le Danemark, l’Autriche ou la Suède présentent des taux de croissance faibles, car ils ont déjà atteint des niveaux élevés d’accès à l’internet.

Sur la base de ces observations, les pays pourraient faire l’objet d’un classement selon qu’ils se situent au-dessus ou au-dessous des niveaux moyens de connexion à l’internet et d’accès à large bande déjà atteints dans l’UE. Un regroupement similaire pourrait être utilisé pour l’évolution annuelle moyenne des connexions à l’internet et à l’internet à large bande. La France et le Luxembourg présentent des résultats supérieurs à la moyenne de l’UE en ce qui concerne le niveau et le développement des connexions à l’internet, alors que l’Estonie, la Lituanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Lettonie se trouvent en dessous de la moyenne lorsqu’il s’agit du niveau et de la croissance de l’accès à l’internet. La situation concernant l’accès à large bande est plus mitigée, c’est-à-dire que les différences entre les pays sont plus prononcées. L’Allemagne, Malte et la Slovénie montrent une croissance annuelle et une accession à l’internet au-dessus de la moyenne de l’UE entre 2008 et 2010, tandis que les chiffres pour la Turquie, le Portugal, la Lituanie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie se situent en dessous de la moyenne de l’UE.

Les statistiques relatives à l’accès à l’internet et à l’internet à large bande sont étroitement liées, puisque la connexion à large bande est un type de connexion à l’internet et que des efforts ont été faits tant au niveau national qu’au niveau européen pour favoriser l’accès à large bande. Cependant, tous les pays et régions ne rencontrent pas le même succès lors de la mise en place de connexions rapides permettant aux utilisateurs de tirer pleinement parti du potentiel de l’internet. Les cartes 1 et 2 indiquent l’adoption croissante de l’internet et l’augmentation des connexions à large bande par les ménages dans les régions européennes entre 2008 et 2010. Encore une fois, les remarques formulées ci-dessus au sujet des niveaux déjà atteints et de leur effet sur les taux de croissance doivent être prises en compte lorsque l’on interprète ces chiffres. Les différences régionales dans l’accès à l’internet (voir figure 2) sont assez marquées, avec une croissance annuelle moyenne de 4,9 points de pourcentage au niveau de l’UE. Les régions affichant les croissances les plus élevées sont: l’Est (France) et Nisia Aigaiou, Kriti (Grèce), les 3 régions tchèques de Střední Morava, Severozápad et Jihovýchod et toutes les régions de la région Centralny en Pologne, avec une moyenne de plus de 9 points de pourcentage. Les régions enregistrant une augmentation des connexions inférieure à 1 point de pourcentage sont Groningen, Friesland, Gelderland (toutes trois aux Pays-Bas), Wien (Autriche), Severoiztochen (Bulgarie), Molise (Italie), Mecklenburg-Vorpommern (Allemagne) et les régions Écosse (Royaume-Uni) et Trøndelag (Norvège). La plupart de ces régions se situent bien au-dessus de la moyenne de l’UE, à l’exception de Severoiztochen (Bulgarie), Molise (Italie) et Mecklenburg-Vorpommern (Allemagne). Cette dernière région a chuté sous la moyenne de l’UE en 2010, en raison d’une stagnation de la croissance de 2008 à 2010. Toutes les régions de Grèce, Hongrie, Pologne et Croatie se situent à des niveaux supérieurs à la moyenne de l’UE en ce qui concerne le taux de croissance annuelle entre 2008 et 2010.

La situation de l’accès à large bande est dans une certaine mesure comparable à l’évolution des connexions internet. Les régions enregistrant la plus forte croissance de l’accès à large bande sont situées au Royaume-Uni (North East et North West), aux Pays-Bas (Drenthe), en République tchèque (Severozápad), en Italie (Sardegna), en Croatie (Središnja i Istočna (Panonska) Hrvatska) et en Allemagne (Brandenburg, Hessen, Sachsen, Sachsen-Anhalt, Schleswig-Holstein et Thüringen) avec une croissance annuelle moyenne d’au moins 12 points de pourcentage.

Comme pour le développement des connexions à l’internet, les régions affichant la plus faible croissance (moins de 1 point de pourcentage) sont situées aux Pays-Bas, en Bulgarie, en Norvège et au Royaume-Uni. À l’exception de la Bulgarie, ces régions se situent bien au-dessus de la moyenne de l’UE en matière d’accès à l’internet à large bande. Toutes les régions d’Allemagne, de Grèce, de Croatie, d’Irlande, d’Italie et de Pologne se situent au-dessus de la moyenne de l’UE en ce qui concerne la croissance annuelle moyenne de l’accès à l’internet à large bande en points de pourcentage.

Le commerce électronique chez les particuliers

Les boutiques et les places de marché électroniques offrent de débouchés supplémentaires de ventes et de réduction des coûts pour les entreprises, et apportent de nombreux avantages aux consommateurs, comme la disponibilité 24 heures sur 24 ou encore une comparaison facile des prix et des produits. La stratégie numérique pour l’Europe met l’accent sur les achats en ligne et, en particulier, sur la réalisation d’un marché unique du numérique en Europe. Des mesures politiques visent à réduire les barrières nationales sur les places de marché en ligne en ouvrant l’accès au contenu, notamment en ce qui concerne l’achat et le téléchargement de contenu multimédia numérique, en simplifiant les opérations et les paiements transfrontaliers, et en instaurant un climat de confiance dans le commerce électronique transfrontalier. En 2015, 50 % de la population fera probablement des achats en ligne, dont 20 % sera susceptible d’acheter auprès de fournisseurs situés dans des pays de l’UE. Jusqu’à présent, seuls les plus petits pays, ou ceux partageant une langue commune avec un pays voisin plus grand, tels que le Luxembourg, l’Autriche, Malte ou Chypre, présentent des pourcentages élevés de commerce électronique transfrontalier.

En 2010, 40 % de la population totale de l’Union européenne a effectué des achats en ligne au cours des 12 mois précédant l’enquête. La croissance annuelle moyenne entre 2008 et 2010 était de 4 points de pourcentage, ce qui signifie que l’objectif de 50 % fixé par l’agenda numérique est susceptible d’être atteint d’ici à 2013, en supposant que l’évolution actuelle se poursuive. Il sera plus difficile d’atteindre le second objectif de 20 % d’achats transfrontaliers en ligne, puisque la moyenne au niveau de l’UE était de 9 % en 2010, pour une croissance annuelle moyenne de seulement 1,5 point de pourcentage.

Les pays ayant connu la plus forte croissance des achats en ligne en pourcentage de la population entre 2008 et 2010 sont la Belgique, Malte et la France, en croissance de plus de 7,5 points de pourcentage par an. Les pays ayant connu les plus faibles croissances sont la Roumanie, l’Irlande, la Lettonie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine et la Turquie, avec moins de 1 point de pourcentage. La France, la Suède, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Royaume-Uni et le Danemark se situent au-dessus de la moyenne de l’UE pour la proportion de la population effectuant des achats en ligne et, en même temps, ces pays connaissent une croissance plus rapide que la moyenne de l’UE. Si l’on examine le classement des pays au regard de la proportion de la population effectuant des achats en ligne, le Luxembourg, Malte, la Belgique, la Pologne, la Slovénie, la Hongrie, l’Estonie, Chypre, la Croatie, la Turquie et la Bulgarie ont tous amélioré leur position entre 2008 et 2010.

Les régions qui connaissent la plus forte croissance de la proportion d’acheteurs en ligne sont toutes situées en France (toutes les régions à l’exception de celles situées en Méditerranée), aux Pays-Bas (Flevoland), en Belgique (Prov. Antwerpen et Prov. Namur), au Royaume-Uni (Northern Ireland) et en Suède (Sydsverige). Ces régions sont toutes situées au-dessus de la moyenne européenne de la part de population effectuant des achats en ligne en 2010. La majorité des régions de France, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne et de Slovaquie se situent nettement au-dessus de la moyenne de l’UE sur le plan de la croissance annuelle. Les régions affichant une croissance inférieure à 1 % sont situées en Suède, Roumanie, aux Pays-Bas, en Irlande, en République tchèque, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Hongrie, en Lettonie et en Grèce. En Roumanie, les achats en ligne sont marginaux, autant pour la part des acheteurs en ligne que pour la croissance annuelle, dans toutes les régions hormis une.

Utilisation régulière de l’internet

Par utilisateurs réguliers de l’internet, on entend les personnes l’ayant utilisé au moins une fois par semaine pendant la période de référence de trois mois précédant l’enquête. Les données montrent que les gens qui utilisent l’internet ont tendance à l’utiliser régulièrement. En 2008, 91 % des utilisateurs de l’internet au sein de l’Union européenne y accédaient au moins une fois par semaine. Entre 2008 et 2010, ce pourcentage est passé à 94 % des utilisateurs de l’internet au sein de l’Union européenne. Les chiffres mesurant la part de la population qui utilise fréquemment l’internet sont étroitement liés aux chiffres des connexions à l’internet. En outre, le pourcentage d’utilisateurs réguliers vivant dans un ménage doté d’un accès à l’internet à large bande est en moyenne plus élevé que la proportion d’utilisateurs réguliers de l’internet vivant dans un ménage où l’accès est seulement à bande étroite. Par conséquent, les pays ou régions où, à des niveaux de connexion des ménages comparables, la part de l’accès à large bande est plus élevé, devraient afficher une plus grande proportion d’utilisateurs réguliers de l’internet.

L'objectif de la stratégie numérique pour l’Europe est d’augmenter l’utilisation régulière de l’internet, de 60 % en 2009 à 75 % de la population totale d’ici à 2015. La croissance annuelle moyenne de la part des utilisateurs réguliers de l’internet dans la population totale de l’Union européenne est de 4,5 points de pourcentage. Globalement, la moyenne européenne de la part des utilisateurs réguliers de l’internet dans la population totale est passée de 56 % en 2008 à 65 % en 2010. En supposant que cette tendance se maintienne, cet objectif serait déjà atteint à l’horizon 2013. Comme dans le cas de la part des ménages connectés à l’internet, il existe une corrélation négative — quoique plus faible — entre la part des utilisateurs réguliers de l’internet déjà atteinte et sa croissance annuelle. Les pays dotés d’une part importante d’utilisateurs réguliers de l’internet et d’une forte croissance annuelle (ces deux chiffres étant situés au-dessus de la moyenne de l’UE) sont la Slovénie, la France, la Slovaquie, le Royaume-Uni, l’Estonie et le Luxembourg. D’autre part, le Portugal, la Bulgarie, la Grèce, la Roumanie, la République tchèque et la Turquie se situent nettement en dessous de la moyenne de l’UE pour ce qui est de la part d’utilisateurs réguliers de l’internet et de la croissance annuelle moyenne. Au niveau régional, les régions affichant une croissance inférieure à 1 point de pourcentage sont Groningen (Pays-Bas), Wien (Autriche), Länsi-Suomi (Finlande), Közép-Dunántúl (Hongrie), les régions norvégiennes de Trøndelag et Sør-Østlandet et les régions d’Écosse (United Kingdom). Toutes ces régions ont un niveau supérieur ou proche de la moyenne (Közép-Dunántúl (Hungary) en ce qui concerne le taux d’utilisation régulière de l’internet déjà atteint. Les régions qui se situent à plus de 9 points de pourcentage en dessous de la moyenne de l’UE, en ce qui concerne la part des utilisateurs réguliers de l’internet en 2010, et affichant une augmentation annuelle inférieure ou égale à 3 points de pourcentage sont situées en Roumanie (Nord-Vest, Sud-Est, Sud – Muntenia et Sud-Vest Oltenia), en Bulgarie (Yuzhen tsentralen), en République tchèque (Severovýchod et Moravskoslezsko), en Grèce (Attiki), en Hongrie (Dél-Dunántúl et Észak-Alföld), en Espagne (Canarias) et en Italie (Provincia Autonoma Bolzano/Bozen). Les régions affichant la plus forte croissance entre 2008 et 2010 sont situées en Allemagne (Sachsen-Anhalt et Thüringen), Slovaquie (Východné Slovensko), en Belgique (West-Vlanderen), au Royaume-Uni (North West et Northern Ireland) et en France (Île de France et Bassin parisien) et ont connu une croissance annuelle moyenne d’au moins 8 points de pourcentage. L’ensemble des régions de France, de Pologne et de Croatie montre une augmentation annuelle de 4,5 points de pourcentage supérieure à la moyenne de l’UE.

Conclusions

Les statistiques sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans les ménages et par les individus sont collectées chaque année au niveau des régions. Les statistiques disponibles révèlent des différences considérables entre 2008 et 2010 en ce qui concerne la progression de l’accès et l’utilisation des TIC dans les régions de l’Union européenne. Au cours des dernières années, l’accès et l’utilisation des TIC ont augmenté dans tous les États membres. Toutefois, l’introduction de l’internet et des services connexes fait déjà apparaître un risque d’exacerbation des disparités sociales, comme on a pu l’observer dans certaines régions qui accusent un retard par rapport à la progression moyenne dans l’UE-27. Afin de surmonter ce problème, l’Union européenne a formulé des objectifs politiques explicites pour parvenir à une société de l’information inclusive. Ces politiques sont examinées conformément au cadre pour l’évaluation comparative de l’Europe numérique «Benchmarking Digital Europe».

Les cartes de ce chapitre révèlent des phénomènes spatiaux spécifiques qui varient selon les indicateurs choisis. Les pays où la majorité des régions affichent une forte augmentation de l’accès à l’internet sont la Grèce, la Pologne et la République tchèque. La situation change lorsque l’on observe l’accès à l’internet à large bande des ménages par région. Là, comme pour les connexions à l’internet, la majorité des régions de Grèce, de Pologne et de République tchèque affichent une forte augmentation. En outre, les régions d’Allemagne, de Slovénie, de Croatie et d’Italie ont enregistré de fortes croissances par rapport à la moyenne de l’UE. S’agissant de l’évolution de l’utilisation régulière de l’internet, on observe une large variation régionale, avec une plus forte augmentation à Chypre, à Malte, en Slovénie et en France. Les régions affichant la plus forte croissance de la part de la population effectuant des achats en ligne entre 2008 et 2010 sont situées en France, en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Les régions du sud et du sud-est de l’Union européenne accusent un retard en ce qui concerne l’essor des achats en ligne dans la population.

En vue d’atteindre les objectifs de participation à une société de l’information inclusive, il sera nécessaire de maintenir les efforts en cours pour fournir un accès abordable à l’internet à large bande et de former la population aux compétences nécessaires pour lui permettre d’accéder et d’exploiter les richesses de l’internet.

Sources et disponibilité des données

Les données statistiques européennes sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication sont disponibles depuis 2003. Des données harmonisées sont publiées depuis 2006 sur la base du Règlement 808/2004 du Parlement européen et du Conseil du 21 avril 2004 concernant les statistiques communautaires sur la société de l’information. Ce règlement décrit deux modules ou domaines de production des données statistiques, à savoir: les statistiques sur l’utilisation des TIC dans les entreprises et celles sur leur utilisation dans les ménages et par les personnes privées. Des règlements annuels de la Commission définissent une série d’indicateurs pour lesquels les données sont collectées par les États membres de l’UE. Des données régionales sur un petit nombre d’indicateurs sont disponibles au niveau NUTS 1 depuis 2006 grâce aux contributions volontaires des États membres et, depuis 2008, sur une base obligatoire. Certains États membres fournissent des données régionales au niveau NUTS 2 sur une base volontaire. La collecte des données pour chaque module est divisée en une partie principale, c’est-à-dire l’accès aux TIC, et l’utilisation générale des TIC. Les questions relatives à l’accès aux TIC s’adressent au ménage dans son ensemble, tandis que celles portant sur l’utilisation des TIC s’adressent individuellement aux membres du ménage. Suivant les principes du cadre d’évaluation comparative i2010, le modèle de questionnaire comprend chaque année un thème de prédilection: administration en ligne (2006), compétences numériques (2007), services avancés (2008), commerce électronique (2009) et sécurité (2010).

L’enquête couvre les personnes âgées de 16 à 74 ans et les ménages dont au moins l’un des membres se situe dans cette classe d’âge. Les trois premiers mois de l’année civile constituent la période de référence.

La présentation de statistiques sur l’utilisation des TIC se limite à un certain nombre d’indicateurs principaux pour lesquels des données régionales sont disponibles. Ces indicateurs régionaux sont les suivants: «accès à l’internet à domicile par les ménages», «accès à l’internet à large bande par les ménages», «utilisateurs réguliers de l’internet», «personnes n’ayant jamais utilisé l’internet» et «commerce électronique par les particuliers».

Le terme «accès» ne fait pas référence à la «connectivité», c’est-à-dire à la question de savoir si une connexion est possible dans la rue ou zone de résidence du ménage, mais à celle de savoir si quelqu’un dans le ménage a été en mesure d’utiliser l’internet à domicile.

L’expression «connexion large bande» renvoie à la vitesse de transfert lors du téléchargement de données. La large bande nécessite une vitesse de transfert des données supérieure ou égale à 144 kbit/s. Les technologies les plus répandues pour l’accès à large bande à l’internet sont la ligne d’abonné numérique (Digital Subscriber Line, DSL) ou le câble modem.

Les utilisateurs de l’internet sont les personnes l’ayant utilisé au cours des trois derniers mois. Les utilisateurs réguliers sont ceux qui ont utilisé l’internet au moins une fois par semaine pendant la période de référence de trois mois.

Aux fins du module concernant les ménages, le commerce électronique via l’internet est défini comme la commande de biens ou services via l’internet. Les transactions financières (par exemple l’achat d’actions), la confirmation de réservations d’hébergement et de voyage, la participation à des loteries et des paris, le recours à des services d’information payants sur l’internet ou les achats via des enchères en ligne sont compris dans la définition. Les commandes par courriel tapées manuellement ne sont pas retenues. La livraison ou le paiement par voie électronique ne constitue pas une condition requise pour une transaction en ligne.

Contexte

Au cours des dernières décennies, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont conquis tous les domaines de la vie économique et sociale. Elles contribuent de manière significative à la croissance de la productivité et du PIB et transforment en profondeur nos sociétés de manière tout à fait inédite. L’introduction de l’internet et de la toile mondiale (web) a conduit au développement de ce qu’on appelle la «société de l’information». Grâce à l’accès à l’internet, il est très simple d’obtenir des informations sur presque tous les sujets. Les moteurs de recherche permettent un accès facile et rapide aux sites web et aux sources d’information. De nombreuses activités, comme communiquer, vendre ou acheter des biens et services, peuvent être effectuées en ligne. Cette évolution des technologies offre aux citoyens de nouvelles manières de participer, seuls ou collectivement, à la vie économique, sociale ou politique. Étant donné que ces activités ne sont pas liées à un lieu géographique précis, elles peuvent couvrir de longues distances. En principe, la localisation géographique réelle où sont réalisées ces activités n’importe plus, tant que les gens peuvent se connecter à l’internet. De nos jours, il est possible de garder contact avec des parents ou des amis via les sites de réseaux sociaux, de partager les photos de ses vacances sur le web ou de discuter avec un ami en appel vidéo via l’internet. Les sites de commerce électronique offrent la possibilité d’acheter ou de vendre des articles via l’internet. Les TIC permettent le télétravail, chez soi ou à partir de tout autre lieu hors de l’entreprise, apportant ainsi davantage de souplesse dans l’organisation du travail, ce dont peuvent profiter tant les entreprises que les employés. L’omniprésence des TIC permet des modes de participation à la vie économique et sociale entièrement neufs.

L’élément indispensable pour profiter de la société de l’information, que ce soit en tant que particulier ou entreprise, c’est un accès aux technologies de l’information et de la communication, c’est-à-dire la présence d’outils électroniques de type ordinateurs et d’une connexion rapide à l’internet. Le terme «fracture numérique» désigne la différence entre ceux qui ont accès à l’internet et peuvent utiliser les nouveaux services offerts sur la toile mondiale et ceux qui en sont exclus. Ce terme englobe explicitement l’accès aux TIC, ainsi que les compétences requises pour participer à la société de l’information. La fracture numérique peut faire l’objet d’un classement en fonction de critères qui décrivent les différences de participation selon le sexe, l’âge, le niveau d’éducation, le revenu, la classe sociale ou la situation géographique. Le présent chapitre met l’accent sur les aspects géographiques de la fracture numérique.

Les politiques au sein de l’Union européenne aux niveaux national et européen reconnaissent l’importance de la réduction de cette fracture numérique afin d’offrir aux citoyens un accès égal aux TIC et de leur permettre de participer à la société de l’information. La stratégie numérique pour l’Europe , qui succède à la stratégie i2010 pour la croissance et l’emploi, énumère plusieurs actions à mener dans l’optique d’un accès ultra rapide à l’internet et d’une société numérique durable. Contrairement à la stratégie i2010, qui se concentre principalement sur l’accès aux TIC, la stratégie numérique souligne la qualité des services. L’un des objectifs de la stratégie numérique est de veiller à ce que tous les ménages disposent d’un abonnement à large bande d’une vitesse minimale de 30 mbps d’ici à 2020. Les principaux indicateurs de référence sont définis par la Commission européenne, dans le cadre élaboré pour réaliser l’évaluation comparative de l’Europe numérique 2011-2015 «Benchmarking Digital Europe», et suivent l’évolution de la société européenne de l’information et la réalisation des objectifs politiques définis dans la stratégie numérique pour l’Europe, qui est une initiative phare entreprise dans le cadre de la stratégie «Europe 2020», dans le but de développer une économie basée sur la connaissance et l’innovation.

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Indicateurs de Politiques (t_isoc_pi)
Société de l'information: Indicateurs structurels (t_isoc_si)
Télécommunications (t_isoc_tc)
Les ordinateurs et Internet dans les ménages et dans les entreprises (t_isoc_ci)
E-Commerce par des particuliers et entreprises (t_isoc_ec)
Compétences dans les TI des particuliers et dans les entreprises (t_isoc_sk)
Statistiques régionales sur la société de l'information (t_isoc_reg)

Base de données

Indicateurs de Politiques (isoc_pi)
Société de l'information: Indicateurs structurels (isoc_si)
Télécommunications (isoc_tc)
Les ordinateurs et Internet dans les ménages et dans les entreprises (isoc_ci)
E-Commerce par des particuliers et entreprises (isoc_ec)
Compétences dans les TI des particuliers et dans les entreprises (isoc_sk)
Statistiques régionales sur la société de l'information (isoc_reg)

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