Statistics Explained

Archive:Statistiques sur l’économie numérique et la société numérique au niveau régional

Données extraites en mars 2015. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. Mise à jour prévue de l’article: novembre 2016.

Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s Statistical Atlas (en anglais) (voir le User’s Guide(en anglais).

Le présent article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’Annuaire régional publié par Eurostat. Il met l’accent sur les aspects géographiques de la fracture numérique en présentant des données statistiques sur un éventail de thèmes liés à l’utilisation de l’internet au sein des régions de l’Union européenne (UE).

Carte 1: Accès à large bande des ménages, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(en % de ménages disposant d’un accès à large bande)
Source: Eurostat (isoc_r_broad_h) et (isoc_ci_eu_h)

Principaux résultats statistiques

Carte 2: Personnes n’ayant jamais utilisé l’internet, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(% des personnes n’ayant jamais utilisé l’internet)
Source: Eurostat (isoc_r_broad_h) et (isoc_ci_eu_h)
Carte 3: Utilisation régulière de l’internet, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(en % de personnes ayant utilisé l’internet au moins une fois par semaine en moyenne)
Source: Eurostat (isoc_r_iuse_i) et (isoc_ci_eu_i)
Graphique 1: Disparités régionales dans l’tilisation régulière de l’internet, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(en % de personnes ayant utilisé l’internet au moins une fois par semaine en moyenne)
Source: Eurostat (isoc_r_iuse_i) et (isoc_ci_eu_i)
Carte 4: Utilisation de l’internet pour interagir avec les autorités publiques, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(% des personnes)
Source: Eurostat (isoc_r_gov_i) et (isoc_bde15ei)
Tableau 1: Classement des meilleures régions de l’Union pour certains indicateurs liés à la société de l’information, par région de niveau NUTS 2, 2012
Source: Eurostat (isoc_r_broad_h), (isoc_ci_eu_h), (isoc_r_iuse_i), (isoc_ci_eu_i), (isoc_r_gov_i) et (isoc_bde15ei)

Le digital agenda for Europe (en anglais) est l’une des sept initiatives phare prises dans le cadre de la stratégie Europe 2020. Elle vise à exploiter le potentiel des technologies de l’information et de la communication (TIC), par la création d’une société numérique ouverte à tous et d’un marché unique numérique, destinés à favoriser l’innovation, contribuant ainsi à générer une «économie intelligente, durable et inclusive».

Accès à large bande

Les décideurs ont déployé des efforts pour élargir à la fois la portée géographique et la vitesse de l’internet à large bande. En 2014, quelque 78 % des ménages (dont au moins un membre était âgé de 16 à 74 ans) au sein de l’UE-28 disposaient d’une connexion à large bande. Dans certaines régions, la connectivité à large bande a continué d'augmenter ces dernières années et les taux de connectivité ont approché la saturation (voir tableau 1).

Déploiement de la large bande à haut et très haut débit dans toute l’Union européenne

La stratégie numérique pour l’Europe prévoyait une couverture intégrale du territoire de l’Union par l’intermédiaire de services de connexion à large bande à l’horizon 2013. Il est à noter que cet indicateur est défini par rapport à la possibilité technologique d’accéder à une connexion à large bande, et non par rapport à l’adoption réelle de ces connexions par les ménages (comme le montre la carte 1).

La direction générale des réseaux de communication, du contenu et des technologies de la Commission européenne estime que la quasi-totalité des ménages européens avaient la possibilité d’accéder, s’ils le souhaitaient, à au moins un service de base à large bande (à une vitesse de 2 Mbps).Selon un report on the situation of broadband coverage as of 1 July 2014 (en anglais), une connexion fixe à large bande était accessible à environ 97 % des ménages de l’Union.

La stratégie numérique fixe également pour objectif que l’ensemble de l’Union bénéficie d’une couverture de large bande à haut débit (fonctionnant à des vitesses d’au moins 30 Mbps) à l’horizon 2020. Les technologies capables d’offrir ces vitesses de téléchargement couvraient, selon les estimations, plus de la moitié (56,9 %) des ménages de l’UE-28 au 1er juillet 2014. Ces connexions utilisaient principalement le câble (43,0 %), mais également des lignes d’abonné numérique à très haut débit (VDSL) et la technologie FTTP. Les technologies à large bande de nouvelle génération, la large bande ultrarapide (qui fonctionne à des vitesses d’au moins 100 Mbps), progressent également: selon les estimations, 44,8 % des ménages de l’Union considéraient avoir la possibilité de se connecter à ces réseaux.

Le pourcentage le plus élevé de ménages disposant d’un accès à large bande a été enregistré aux Pays-Bas

La carte 1 montre la part des ménages disposant d’une connexion fixe et /ou mobile en 2014. De nombreuses régions du nord et de l’ouest de l’Union présentaient un niveau élevé d’accès à large bande. C’était notamment le cas aux Pays-Bas, dans les États membres nordiques, en Allemagne et au Royaume-Uni. Dix-neuf régions de l’UE-28 (il convient de souligner que les données concernant l’Allemagne, la Grèce, la Pologne et le Royaume-Uni ne sont disponibles que pour les régions de niveau NUTS 1) affichaient un taux de connectivité à large bande d’au moins 90 % en 2014, parmi lesquelles figuraient les 12 régions des Pays-Bas.

Le pourcentage le plus élevé (98 %) de ménages disposant d’une connexion à large bande a été observé dans la région de Zeeland, dans l’extrême ouest des Pays-Bas, et huit autres régions du pays ont enregistré des taux de 94 à 96 %. En dehors des régions néerlandaises, la connectivité à large bande atteignait 93 % au Luxembourg (une seule région à ce niveau de détail) et dans les régions d'Helsinki-Uusimaa, Londres (92 %), South East (England) et Hambourg (toutes deux avec 91 %), tandis que la région de Västsverige, dans l’ouest de la Suède, et la région de South West (England) affichaient toutes deux 90 %.

Dans les pays de l’AELE, quatre régions — Islande (une seule région à ce niveau de détail), Zürich (Suisse) et les régions norvégiennes de Nord Norge et Oslo og Akershus — ont indiqué qu’au moins 90 % des ménages disposaient d’une connectivité à large bande en 2014.

Moins de 50 % des ménages de la région bulgare de Severozapaden disposaient d’une connectivité à large bande

Les taux de connectivité à large bande étaient particulièrement faibles dans certaines régions orientales et méridionales de l’Union. C’était notamment le cas de la région bulgare de Severozapaden, la seule région de niveau NUTS 2 où un taux de connectivité inférieur à 50 % a été observé. Dans 11 autres régions, des taux inférieurs à 58 % ont été enregistrés (zones les plus claires sur la carte 1). Parmi celles-ci figurent cinq régions de Roumanie, trois de Bulgarie, deux du Portugal et une région française d’outre-mer.

Des taux relativement faible de connectivité à large bande ont également été enregistrés dans la plupart des régions turques (pour lesquelles seules les données relatives aux régions de niveau NUTS 1 sont disponibles), alors que le taux de connectivité à large bande dépassait 60 % dans seulement deux régions (Istanbul et Doğu Marmara).

Personnes n’ayant jamais utilisé l’internet

Au début de la révolution numérique, l’accès à l’internet était limité aux personnes qui travaillaient sur un ordinateur de bureau ou en possédaient un. Ensuite, un certain nombre de progrès technologiques (et commerciaux) se sont produits, si bien qu’une gamme plus étendue d’autres appareils permettent désormais d’accéder à l’internet, notamment lorsque les personnes sont en déplacement. L’introduction des smartphones et des tablettes numériques a probablement contribué à réduire la fracture numérique, en offrant un accès à l’internet à divers groupes qui rencontraient auparavant des difficultés à se connecter à l’internet, par exemple les personnes ayant un faible niveau d’instruction ou de faibles revenus.

Près d’un Européen sur cinq n’a jamais utilisé l’internet

Bien que cela puisse paraître invraisemblable pour ceux d’entre nous qui passent des heures chaque jour devant un écran d’ordinateur ou accrochés à un smartphone ou une tablette, près d’une personne sur cinq dans l’Union européenne n’a jamais utilisé l’internet.

La stratégie numérique a un objectif pour 2015: cette année, les décideurs espèrent voir cette part de la population de l’UE qui n’a jamais utilisé l’internet réduite à 15 %. Selon les dernières informations disponibles pour 2014, quelque 18 % de la population de l’UE-28 (âgée de 16 à 74 ans) n’a jamais utilisé l’internet, soit quelque 2 points de pourcentage en moins par rapport à 2013.

La part de la population n’ayant jamais utilisé l’internet était de plus d’un tiers dans plusieurs régions de l’est (exclusivement en Bulgarie et en Roumanie) et du sud (exclusivement en Grèce, en Italie et au Portugal), comme les zones les plus foncées de la carte 2 l’indiquent. Dans l’ensemble des régions de niveau NUTS 2 de l’Union en 2014, les parts les plus élevées de population n’ayant jamais utilisé l’internet ont été observées dans deux régions voisines de Roumanie: Sud - Muntenia et Sud-Vest Oltenia, dans le sud du pays, où près de la moitié (47 %) de la population n’avait jamais utilisé l’internet. En revanche, dans 18 régions du nord et de l’ouest, moins d’un résident sur 20 n’avait jamais utilisé l’internet, une proportion qui était tombée à 2 % de la population dans deux régions danoises (Hovedstaden et Syddanmark) et deux régions néerlandaises (Friesland et Groningen)

Utilisation régulière de l’internet

La stratégie numérique fixait pour objectif d’accroître l’utilisation régulière de l’internet (ici définie comme au moins une fois par semaine) par les particuliers à 75 % à l’horizon 2015. Cet objectif a été atteint avec un an d’avance, étant donné que trois quarts de la population de l’UE-28 utilisaient régulièrement l’internet en 2014. Bien que ce pourcentage ait continué d’augmenter (croissance annuelle de trois points de pourcentage en 2014), son taux de croissance ralentit depuis 2010.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Östra Mellansverige, Suède

SE12 pownibe shutterstock 244424527.jpg

En 2014, trois quarts (75 %) de la population de l’UE-28 utilisaient régulièrement l’internet (correspondant ici aux personnes ayant utilisé l’internet au moins une fois par semaine en moyenne). Cette proportion était beaucoup plus élevée dans de nombreuses régions européennes du nord (y compris l’Islande et la Norvège), ainsi qu’au Luxembourg et aux Pays-Bas. Au sein de l’Union européenne, la proportion des personnes qui utilisent régulièrement l’internet a atteint 94 % dans six régions de niveau NUTS 2. Une d’entre elles était la région suédoise d'Östra Mellansverige (qui entoure la région de la capitale Stockholm).

©: Pownibe / Shutterstock.com

En examinant de manière plus approfondie les résultats par région, il apparaît que dans 112 régions de l’Union sur les 205 pour lesquelles des données sont disponibles, au moins 75 % de la population utilisaient régulièrement l’internet en 2014 (atteignant ainsi l’objectif de la stratégie numérique).

Des parts relativement élevées d’utilisation régulière de l’internet dans les régions danoises et néerlandaises

La proportion de population utilisant régulièrement l’internet a atteint 94 % dans trois régions des Pays-Bas (Overijssel, Utrecht et Zeeland), dans la région de la capitale danoise d’Hovenstaden, dans la région d'Östra Mellansverige, et à London (une région de niveau NUTS 1).

La proportion de population utilisant régulièrement l’internet était d’au moins 90 % dans 24 régions de l’Union, concentrées au nord et à l’est de l’Union (zones les plus foncées sur la carte 3). Toutes ces régions affichaient également une forte proportion de ménages disposant d’une connexion à large bande. Huit des 24 régions se trouvaient aux Pays-Bas, cinq en Suède, quatre au Danemark, et quatre étaient des régions de niveau NUTS 1 du Royaume-Uni; les trois régions restantes étant la région de la capitale d'Helsinki-Uusimaa, la ville allemande de Hambourg, et le Luxembourg (une seule région à ce niveau de détail).

Les régions de la capitale roumaine de Bucureşti – Ilfov et de Vest étaient les seules du pays dans lesquelles plus de la moitié de la population utilisait régulièrement l’internet

En revanche, dans 12 régions de l’Union, moins de la moitié de la population utilisait régulièrement l’internet en 2014. Parmi celles-ci figuraient six des huit régions de niveau NUTS 2 qui forment la Roumanie (les deux exceptions étant Vest, avec 59 %, et la région de la capitale Bucureşti - Ilfov, avec 70 %), trois régions de Bulgarie (Severozapaden, Yuzhen tsentralen et Yugoiztochen) et du sud de l’Italie (Calabria, Basilicata et Puglia).

Il n’est peut-être pas surprenant d’observer que les deux régions qui présentent les pourcentages les plus faibles de population utilisant régulièrement l’internet étaient les deux mêmes qui enregistraient les pourcentages les plus élevés de population n’ayant jamais utilisé l’internet. Dans les régions roumaines de Sud - Muntenia (38 %) et de Sud-Vest Oltenia (37 %), presque quatre personnes sur dix utilisaient l’internet au moins une fois par semaine.

L’utilisation régulière de l’internet atteignait souvent des niveaux record dans les régions de capitale

Les régions de capitale affichaient souvent le pourcentage régional le plus élevé d’utilisateurs réguliers de l’internet. Dans plusieurs États membres de l’Union, les pourcentages y étaient nettement supérieurs que dans d’autres régions (graphique 1). À titre d’exemple, le pourcentage de particuliers utilisant régulièrement l’internet dans la région de la capitale roumaine Bucureşti - Ilfov dépassait de 22 points de pourcentage la moyenne nationale, tandis que dans les régions de Praha et de Lisboa, le pourcentage de population utilisant régulièrement l’internet dépassait de 12 points de pourcentage leur moyenne nationale respective.

La Belgique était le seul État membre de l’Union où le pourcentage de population vivant dans la région de la capitale et utilisant régulièrement l’internet était inférieur à la moyenne nationale. L’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Suède, la France, la Croatie et la Pologne étaient les seuls autres États membres multirégionaux de l’Union dans lesquels la région de la capitale n’affichait pas la part la plus importante d’utilisateurs réguliers de l’internet en 2014.

Le graphique 1 montre également une disparité relativement importante dans l’utilisation de l’internet entre les régions de Roumanie, de République tchèque, de France, d’Allemagne, de Bulgarie, d’Italie et du Portugal. Une disparité importante a également été observée parmi les régions de Turquie (pour lesquelles seules les données relatives aux régions de niveau NUTS 1 sont disponibles). L’écart relativement important enregistré entre les différentes régions françaises concernant l’utilisation de l’internet peut être attribué à un pourcentage nettement plus faible d’utilisateurs réguliers de l’internet dans quatre départements d’outre-mer (régions d’outre-mer) par rapport aux régions de France métropolitaine qui affichent des pourcentages relativement élevés.

Utilisation de l’internet: interaction avec les autorités publiques

Des différences considérables sont observées entre les populations des États membres de l’Union en ce qui concerne l’utilisation des services en ligne qui permettent d’interagir avec les pouvoirs publics. L’indicateur reflète l’interaction sous la forme de prise d’informations sur les sites Internet des autorités publiques, de téléchargement de formulaires officiels et de soumission de formulaires complétés, avec ou sans téléchargement préalable.

La stratégie numérique comporte des mesures visant à promouvoir l’administration en ligne et à exploiter les avantages des technologies de l’information et de la communication afin d’aider le secteur public à élaborer des méthodes innovantes lui permettant d’offrir des services avec moins de ressources.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Hovedstaden, Danemark

DK01 alarico shutterstock 197116904.jpg

Un pourcentage croissant de la population de l’Union européenne utilise l’internet pour interagir avec les autorités publiques (par exemple, pour soumettre une déclaration fiscale, demander une carte d’identité ou un permis de séjour, ou encore pour demander un certificat de naissance /de décès). Près de la moitié (47 %) de la population de l’UE-28 a utilisé l’internet pour interagir avec les autorités publiques en 2014, un pourcentage qui a atteint un niveau record dans la région de la capitale danoise d’Hovedstaden, avec 89 %.

©: Alarico / Shutterstock.com

Une augmentation constante du pourcentage de particuliers de l’UE-28 qui interagissent avec les autorités publiques a été observée en 2010. Ce pourcentage a ensuite stagné et a même diminué en 2013. Les derniers résultats pour 2014 indiquent un renversement de cette tendance: avec une augmentation de six points de pourcentage, la proportion de la population utilisant l’internet pour interagir avec les autorités publiques a atteint 47 % en 2014. Le niveau en 2014 était inférieur d’à peine trois points de pourcentage à un objectif fixé dans le cadre de la stratégie numérique pour 2015, les décideurs espérant voir le pourcentage de la population de l’Union utilisant les services d’administration en ligne atteindre au moins 50 %.

Le plus haut niveau d’interaction par l’internet avec les autorités publiques a été enregistré dans les régions nordiques

La carte 4 montre que les pourcentages les plus élevés de population régionale utilisant l’internet pour interagir avec les autorités publiques étaient souvent observés dans les États membres nordiques et aux Pays-Bas. Le pourcentage de la population interagissant avec les autorités publiques était aussi relativement élevé en France, dans un groupe de régions dans le nord et l’ouest de l’Allemagne ainsi que dans la région de la capitale, au Luxembourg, en Belgique et dans une bande de régions qui s’étend à partir de la Suisse, passe par l’Autriche et atteint la Slovénie, la Slovaquie et la Hongrie. En revanche, un pourcentage relativement bas de population interagissait avec les autorités publiques par l’internet dans la plupart des régions d’Italie, de Pologne, de Bulgarie et de Roumanie. C’était également le cas en Turquie (pour laquelle seules les données relatives aux régions de niveau NUTS 1 sont disponibles).

La région de la capitale danoise Hovedstaden était la région de l’Union affichant le niveau le plus élevé d’interaction en ligne avec les autorités publiques: 89 % de sa population avaient utilisé l’internet à cet effet en 2014. Les quatre autres régions danoises, ainsi que quatre régions suédoises (Mellersta Norrland, Östra Mellansverige, Stockholm et Västsverige), deux régions finlandaises (Etelä-Suomi et Helsinki-Uusimaa) et deux régions néerlandaises (Zeeland et Utrecht) affichaient un pourcentage de population utilisant l’internet pour interagir avec les autorités publiques d’au moins 80 %.

En dehors de la région de la capitale, seulement entre 5 et 12 % de la population des autres régions roumaines utilisaient l’internet pour interagir avec les autorités publiques

Les régions qui présentent de faibles pourcentages de population utilisant l’internet régulièrement sont évidemment plus susceptibles d’enregistrer de faibles niveaux d’utilisation de l’internet pour interagir avec les autorités publiques. De même, il est probable que l’utilisation de l’internet pour interagir avec les autorités publiques soit relativement faible dans les régions où les administrations publiques proposent un éventail réduit de services en ligne.

En dehors des personnes qui préfèrent un contact personnel avec les autorités publiques, il ressort des statistiques de 2014 sur les motifs pour lesquels les particuliers n’ont pas rempli des formulaires en ligne qu’un peu plus d’un quart (28 %) des particuliers de l’UE-28 qui devaient soumettre des formulaires mais n’ont pas utilisé l’internet à cet effet, ne l’ont pas fait en raison de préoccupations relatives à la protection et à la sécurité des données à caractère personnel. Parallèlement, 27 % n’ont pas envoyé leurs formulaires par l’internet parce qu’une autre personne l’a fait en leur nom (soit un conseil professionnel ou un consultant, ou un parent). Pour 23 %, la raison était qu’elles ne disposaient pas des connaissances ni des compétences nécessaires ou ne savaient pas comment utiliser ces services.

Dans cinq régions de l’Union, le pourcentage de la population utilisant l’internet pour interagir avec les autorités publiques en 2014 était faible et variait entre 5 et 7 %. Toutes ces régions (Nord-Est, Nord-Vest, Sud-Est, Sud - Muntenia et Vest) se trouvaient en Roumanie. Deux des trois autres régions de niveau NUTS 2 de Roumanie (Centru et Sud-Vest Oltenia) affichaient également de très faibles pourcentages (11 et 12 % respectivement). La seule exception à cette tendance était la région de la capitale roumaine Bucureşti - Ilfov, où 27 % de la population utilisait l’internet pour interagir avec les autorités publiques.

Moins d’un quart de la population utilisait l’internet pour interagir avec les autorités publiques dans 23 régions réparties dans l’est et le sud de l’Union (zones les plus claires sur la carte 4). Outre les sept régions déjà recensées en Roumanie, parmi ces 23 régions figuraient trois régions de Bulgarie (Severozapaden, Yugoiztochen et Yuzhen tsentralen) et deux régions de niveau NUTS 1 de Pologne (Pólnocno-Zachodni et Wschodni). Les 11 autres régions étaient toutes situées en Italie, et essentiellement dans le sud du pays (Sicilia, Calabria, Basilicata, Puglia, Campania et Molise), mais d’autres se trouvaient également plus au nord: les régions centrales d’Abruzzo et d’Umbria ainsi que les régions d’Emilia-Romagna, de Liguria et de Valle d’Aosta / Vallée d’Aoste au nord.

Classement de certains indicateurs liés aux TIC

Le tableau 1 présente un résumé des principaux indicateurs pour chacun des thèmes abordés jusqu’ici dans le présent article. Il confirme que les régions des Pays-Bas et des États membres nordiques présentent des niveaux de connectivité parmi les plus élevés, et que les particuliers qui vivent dans ces régions utilisent l’internet de manière bien plus importante, que ce soit de façon régulière ou en particulier pour interagir avec les autorités publiques.

Des taux d’accès et d’utilisation des TIC particulièrement élevés ont été enregistrés à Helsinki et Utrecht

Une analyse des régions qui apparaissent plusieurs fois dans le tableau montre que la région de la capitale finlandaise Helsinki-Uusimaa et la région néerlandaise d’Utrecht réunissent les trois indicateurs qui confirment un niveau élevé de connectivité et d’utilisation de l’internet, tandis que la région de la capitale danoise Hovedstaden, le Luxembourg (une seule région à ce niveau de détail), les régions néerlandaises de Friesland, Overijssel et Zeeland, et la région suédoise d'Östra Mellansverige y apparaissent toutes deux fois.

Il est intéressant de souligner que sur les 12 régions de niveau NUTS 2 présentant les niveaux les plus élevés de connectivité à large bande en 2014, seule Helsinki-Uusimaa a enregistré un taux de croissance de la connectivité à large bande pendant la période 2012–2014 inférieur à la moyenne de l’UE-28, ce qui suggère un approfondissement de la fracture numérique entre les régions. Une autre confirmation de la fracture numérique grandissant entre les régions est apportée en examinant dix régions de l’Union qui présentent les pourcentages les plus élevés de population n’ayant jamais utilisé l’internet. Dans chacune de ces régions, la diminution du pourcentage de personnes n’ayant jamais utilisé l’internet pendant la période 2012-2014 était systématiquement plus lente que la moyenne de l’UE-28. Parallèlement, dans la région bulgare de Yugoiztochen, le pourcentage de la population n’ayant jamais utilisé l’internet a en fait augmenté de deux points de pourcentage entre 2012 et 2014.

Sources et disponibilité des données

De manière générale, les statistiques régionales sur les TIC pour les États membres de l’Union sont disponibles pour les régions de niveau NUTS 2. Cependant, les dernières informations disponibles concernant l’Allemagne, la Grèce, la Pologne et le Royaume-Uni ne sont présentées que pour les régions de niveau NUTS 1. Des statistiques en matière de TIC sont également présentées pour l’Islande, la Norvège, la Suisse, l’ancienne République yougoslave de Macédoine et la Turquie. Parmi ces pays, seules la Suisse et la Turquie fournissent une ventilation régionale des données (cette dernière uniquement pour les régions de niveau NUTS 1).

Les statistiques de l’UE sur l’utilisation des TIC sont basées sur le règlement (CE) nº 808/2004 concernant les statistiques communautaires sur la société de l’information. Ce règlement concerne les statistiques sur l’utilisation des TIC dans les entreprises et sur leur utilisation dans les ménages et par les individus. Seul ce dernier volet est présenté dans le présent article. Depuis 2005, des règlements d’exécution de la Commission européenne ont été adoptés chaque année: en indiquant des domaines d’intérêt spécifiques en vue de la collecte de données, les décideurs peuvent compiler des données pour mesurer l’incidence des nouvelles technologies et des nouveaux services dans ce domaine en constante évolution. La majorité des données présentées dans cet article sont basées sur le règlement d’exécution (UE) nº 859/2013 concernant les statistiques communautaires sur la société de l’information.

Les enquêtes européennes en matière de TIC visent à produire en temps utile des statistiques portant sur l’utilisation des TIC par les individus et les ménages. Nombre de ces statistiques sont utilisées dans le cadre de l’évaluation comparative pour l’Europe numérique, et ces statistiques sont associées à la stratégie numérique pour l’Europe. Certaines données liées aux TIC sont également utilisées à des fins de suivi d’autres politiques de l’Union, par exemple en matière de cohésion ou de conditions de consommation.

L’unité statistique pour les données régionales liées aux TIC est soit le ménage, soit l’individu. La population des ménages comprend tous les ménages dont au moins un membre est âgé de 16 à 74 ans. La population des individus comprend tous les individus âgés de 16 à 74 ans. Les questions relatives à l’accès aux TIC s’adressent au ménage dans son ensemble, tandis que les questions portant sur l’utilisation des TIC s’adressent individuellement aux membres du ménage. En plus du volet de base du questionnaire (qui est identique chaque année), le questionnaire comprend chaque année des modules spécifiques consacrés à des thèmes différents. Les questions peuvent être adaptées afin de veiller à ce que toutes les évolutions liées à l’utilisation des TIC soient prises en considération. Par conséquent, certains indicateurs portent sur des séries chronologiques relativement courtes.

De manière générale, les données présentées ont été collectées lors du deuxième trimestre de l’année de l’enquête (2014). Des données agrégées pour l’UE-28 sont compilées lorsque les informations disponibles pour les États membres représentent au moins 60 % de la population de l’Union et au moins 55 % de l’ensemble des 28 États membres pays de l’Union. Si de nouvelles données nationales deviennent disponibles, elles sont incluses dans l’agrégat révisé ou elles sont utilisées pour calculer des agrégats qui n’étaient auparavant pas disponibles (en raison du manque de données). Par conséquent, les statistiques en matière de TIC font régulièrement l’objet d’une révision afin de refléter la disponibilité de nouvelles statistiques.

Définition des indicateurs

Dans le cadre de l’enquête sur les TIC menée auprès des particuliers, il est demandé aux personnes âgées de 16 à 74 ans quand elles ont utilisé l’internet pour la dernière fois. Cette question est posée à tous les répondants, indépendamment du fait qu’ils aient ou non utilisé un ordinateur (étant donné qu’il est possible d’accéder à l’internet au moyen d’une variété d’autres appareils). Dans le présent contexte, on entend par «utilisateur de l’internet» un individu utilisant l’internet de quelque façon que ce soit: à son domicile, sur son lieu de travail ou depuis n’importe quel autre endroit; pour des raisons privées ou professionnelles; quel que soit l’équipement (ordinateur, ordinateur portable, netbook ou tablette, smartphone, console de jeux ou liseuse) ou le type d’accès utilisé. Les utilisateurs réguliers de l’internet sont les personnes qui utilisaient l’internet, en moyenne, au moins une fois par semaine au cours des trois premiers mois de l’année civile (la période de référence utilisée aux fins de l’enquête).

Les sites des autorités publiques comprennent aussi bien ceux des administrations locales, régionales et centrales que ceux des prestataires de services susceptibles d’être considérés comme «semi-publics», comme les bibliothèques publiques, les hôpitaux ou les universités. Le pourcentage de la population qui utilise l’internet pour interagir avec les autorités publiques couvre trois niveaux d’interaction différents, à savoir: les particuliers qui consultent un site Internet à la recherche d’informations; ceux qui téléchargent des formulaires officiels et ceux qui soumettent les formulaires complétés par l’internet (à l’exclusion des formulaires qui sont téléchargés, imprimés, complétés et envoyés par courrier).

Contexte

Beaucoup considèrent la diffusion des TIC dans toute l’Union comme un élément fondamental pour améliorer à la fois les niveaux de productivité et la compétitivité des régions. Les TIC sont considérées comme améliorant la flexibilité dans l’environnement de travail (en permettant par exemple de travailler à domicile ou depuis un autre lieu éloigné). Ces évolutions ont donné lieu à de nouvelles dimensions de la participation économique, mais également sociale et politique, des individus et des groupes. En effet, la présence et la portée universelles des TIC ont engendré des effets importants en matière de transformation de la société, donnant lieu à de nouveaux procédés de travail, de socialisation et de partage d’informations, libres de contraintes géographiques.

Une connexion rapide à l’internet (assortie des connaissances et des compétences nécessaires) permet de mener facilement à bien diverses activités en ligne: par exemple, l’obtention d’informations sur n’importe quel sujet ou presque; la communication par messagerie ou par des services de discussion en ligne ou de vidéoconférence; l’accès aux fichiers de travail; la consommation de contenus multimédia; et l’achat ou la vente de biens et de services. Ces activités peuvent être réalisées sur une gamme croissante d’appareils (smartphones, tablettes et ordinateurs), tandis que les progrès technologiques se poursuivent à grande vitesse, par exemple avec le développement de dispositifs connectés portables.

Bien que l’internet constitue un élément presque constant de la vie quotidienne de nombreux Européens, certains pans de la population demeurent exclus du monde numérique. Dans la mesure où une part croissante de nos tâches quotidiennes sont exécutées en ligne, les compétences numériques deviennent un moyen de plus en plus important permettant à tout un chacun de participer à la société.

La stratégie numérique pour l’Europe est l’une des sept initiatives phare prises dans le cadre de la stratégie Europe 2020 pour une «croissance intelligente, durable et inclusive». En 2010, la Commission européenne a adopté une communication intitulée «Une stratégie numérique pour l’Europe» (COM(2010) 245), qui présente une stratégie visant à favoriser une économie numérique florissante à l’horizon 2020, en accordant une importance particulière aux mesures permettant de réduire la fracture numérique, de manière à ce que tous les habitants de l’Union puissent bénéficier de l’accès aux TIC et de leur utilisation.

La stratégie numérique comporte 101 mesures spécifiques: 78 d’entre elles seront prises par la Commission européenne (y compris 31 propositions juridiques) et 23 par les États membres. Ces mesures sont regroupées dans les domaines suivants:

  • création d’un marché unique numérique;
  • renforcement de l’interopérabilité;
  • renforcement de la confiance et de la sécurité sur l’internet;
  • augmentation de la vitesse de l’accès à l’internet;
  • promotion de l’investissement dans la recherche et le développement;
  • renforcement des compétences numériques et de l’inclusion; et
  • recours aux TIC pour répondre aux défis sociétaux tels que le changement climatique et le vieillissement de la population.


Le tableau de bord de la stratégie numérique — évolution comparative des TIC à travers l’Union

Le tableau de bord de la stratégie numérique définit 13 objectifs clés de performance permettant de mesurer les progrès réalisés dans le cadre de la stratégie numérique pour l’Europe. Un tableau de bord reprenant ces indicateurs clés — auxquels s’ajoutent de nombreux indicateurs supplémentaires — est publié chaque année. Ces 13 objectifs clés comprennent:

  • la couverture intégrale du territoire de l’Union par les réseaux à large bande à l’horizon 2013;
  • la couverture intégrale du territoire de l’Union par les réseaux à large bande offrant un débit supérieur à 30 Mbps à l’horizon 2020;
  • au moins 50 % de l’Union disposant d’une connexion à large bande d’une vitesse supérieure à 100 Mbps à l’horizon 2020;
  • au moins 50 % de la population effectuant des achats en ligne à l’horizon 2015;
  • au moins 20 % de la population effectuant des achats transfrontaliers en ligne à l’horizon 2015;
  • au moins 33 % des petites et moyennes entreprises vendant des biens ou des services en ligne à l’horizon 2015;
  • une différence entre les tarifs nationaux et les tarifs d’itinérance avoisinant zéro à l’horizon 2015;
  • une augmentation du pourcentage d’utilisateurs réguliers de l’internet de 60 % à 75 % à l’horizon 2015, et de 41 % à 60 % parmi les personnes défavorisées;
  • une réduction de moitié du pourcentage de la population n’ayant jamais utilisé l’internet, passant de 30 % à 15 % à l’horizon 2015;
  • un pourcentage d’au moins 50 % de la population de l’Union utilisant les services d’administration en ligne à l’horizon 2015, la moitié de ces personnes renvoyant des formulaires complets;
  • la disponibilité en ligne des principaux services publics transfrontaliers à l’horizon 2015;
  • un doublement de l’investissement public dans la recherche et le développement dans le domaine des TIC pour atteindre 11 milliards à l’horizon 2020;
  • une réduction de 20 % de la consommation électrique utilisée pour l’éclairage à l’horizon 2020.

Pour en savoir plus: Digital Agenda for Europe — scoreboard (en anglais)

La Commission européenne a révisé la stratégie numérique en 2012, lorsque près de la moitié (45 %) des 101 mesures avaient été mises en œuvre. Bien que la mise en œuvre complète des 101 mesures originelles demeure une priorité, sept domaines pour de nouvelles initiatives liées à l’économie numérique ont également été identifiés en raison de leur potentiel de stimulation économique. Ces sept nouveaux domaines incluent:

  • la création d’un nouvel environnement réglementaire stable pour le haut débit;
  • la création de nouvelles infrastructures de services publics numériques (grâce au mécanisme pour l’interconnexion en Europe);
  • le lancement d’une grande coalition sur les compétences et les emplois numériques;
  • une proposition de stratégie et de directive de l’Union en matière de cybersécurité;
  • la mise à jour du cadre du droit d’auteur de l’Union;
  • l’accélération du développement de l’informatique en nuage en s’appuyant sur le pouvoir d’achat du secteur public;
  • le lancement d’une stratégie industrielle électronique.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Visualisation des données

Publications

Principaux tableaux

Statistiques régionales sur la société de l’information (t_isoc_reg)
Statistiques régionales sur la société de l’information (t_reg_isoc)

Base de données

Statistiques régionales sur la société de l’information par région NUTS (isoc_reg)
Statistiques régionales sur la société de l’information (reg_isoc)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)

Liens externes