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Politique du
vieillissement
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I. |
1. Introduction |
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Les citoyens de l'Union européenne constituent une population
de plus en plus vieillissante. En l'an 2020, une personne sur 5 dans l'Union
européenne sera âgée de 60 ans et plus et une personne
sur 14 sera âgée de 65 ans et plus. Cette révolution
silencieuse dans la pyramide des âges en Europe s'est opérée
largement à l'insu du grand public et, jusqu'il y a relativement peu
de temps, également des décideurs politiques.
2. La nouvelle nature du vieillissement
Parallèlement au vieillissement de la population, nous assistons
à une transformation profonde, en cette fin de vingtième
siècle, dans le vécu et la signification du vieillissement.
Le départ à la retraite ne signe plus comme autrefois
l'entrée immédiate dans le monde de la vieillesse, et l'utilisation
de l'expression pour désigner des personnes âgées est
donc de plus en plus anachronique. Avec l'allongement de l'espérance
de vie, les personnes âgées vivent plus longtemps et plus sainement
et, par conséquent, le seuil de fragilité en est d'autant plus
repoussé. Ces changements dans la pyramide des âges, dans
l'état de santé et les schémas d'emploi entraînent
une transformation de la nature du vieillissement.
3. La nécessité d'agir - La révolution
démographique
Aujourd'hui, l'Union européenne compte plus de 70 millions
de personnes âgées de 60 ans ou plus, ce qui représente
à peine une personne sur 5. Près d'un tiers de la population
de l'Union et un cinquième des forces de travail ont plus de 50 ans.
Dans la catégorie des plus âgés, la proportion de personnes
très âgées, c'est-à-dire plus de 80 ans, qui sont
plus susceptibles de tomber malade et de devenir dépendants,
s'accroît même plus rapidement. En l'an 2020, près de
20 millions de personnes seront âgées de 80 ans ou plus sur
le territoire actuel de l'Union européenne, soit un accroissement
de quelque 300% dans cette catégorie d'âge depuis 1960.
Les deux facteurs principaux expliquant cette révolution
démographique sont le déclin des taux de fertilité et
de mortalité. Moins d'enfants et plus de personnes âgées.
Alors que pour remplacer la population, chaque femme en âge de
procréer devrait mettre au monde 2,1 enfants, la moyenne de l'UE est
aujourd'hui de 1,59.
Les services de santé des États membres sont en droit
de s'attribuer le mérite de la diminution de la mortalité au
cours des 30 dernières années. Dans certains pays,
l'espérance de vie s'est considérablement accrue, de 10 ans
pour les femmes en France, Italie et Espagne.
4. Problèmes politiques
Toutefois, cette diminution des taux de mortalité chez les
personnes âgées notamment s'est accompagnée d'un
accroissement de la demande en soins de santé et en prestations sociales.
Le vieillissement de la population est en train de poser un défi aux
décideurs politiques dans les États membres parce que les pensions
de retraite ou de vieillesse s'approprient déjà la plus large
part des crédits budgétaires alloués à la
sécurité sociale. C'est particulièrement le cas dans
les pays qui ont précédemment procédé à
de profondes réformes des retraites publiques et qui sont maintenant
confrontés à la double implication financière du
vieillissement de la population et de l'acquisition des droits à pension.
Qui plus est, à une époque de récession économique,
les inquiétudes concernant la stabilité financière des
pensions et d'autres prestations plus vastes de sécurité sociale
deviennent plus urgentes. Le principal problème est de savoir dans
quelle mesure les changements rapides qui s'opèrent dans la pyramide
des âges peuvent être gérés de manière à
maintenir le niveau relativement élevé de solidarité
entre les générations dans les États membres de l'UE
et à garantir la continuité de l'intégration sociale
des personnes âgées et de leur famille.
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II. |
Aperçu historique de l'intérêt porté
en Europe au vieillissement |
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a) Jusqu'en 1990
La situation des personnes âgées a été
abordée d'abord dans plusieurs résolutions du Parlement
européen au cours des années 80, en commençant par la
résolution du 18 février 1982 sur la situation et les
problèmes des personnes âgées dans la Communauté
européenne.
La Charte des droits sociaux des travailleurs, adoptée en 1989
par onze États membres, en ses paragraphes 24 et 25, aborde la question
des personnes âgées et retraitées et inclut cette
catégorie dans son champ de compétences.
En outre, plusieurs instruments juridiques et initiatives politiques,
bien que ne s'appliquant pas spécifiquement aux personnes
âgées, ont néanmoins porté un intérêt
relativement marqué à cette catégorie de personnes.
Il s'agit d'initiatives dans le domaine des handicaps, comme le programme
HELIOS, le programme européen de lutte contre la pauvreté et
l'égalité de traitement entre les femmes et les hommes en
matière de sécurité sociale.
b) Décisions prises entre 1990 et 1992
La communication de la Commission relative aux personnes âgées
du 24 avril 1990 (COM(90)80 final) fournit une base d'action au niveau
communautaire dans l'intérêt des personnes âgées
tout en reconnaissant l'applicabilité sans conteste du principe de
la subsidiarité dans ce domaine.
Les deux décisions du Conseil relatives à des actions
communautaires en faveur des personnes âgées (91/49/CEE; JO
L 28 du 2.2.91, p. 29) et à l'Année européenne 1993
(92/440/CEE; JO L 245 du 26.8.92, p. 43) ont confirmé le rôle
important mais subsidiaire que la Communauté doit jouer dans le processus
engagé dans tous les États membres pour relever les défis
à long terme du vieillissement de la population.
Dans sa décision du 17 octobre 1991 (91/544/CEE; JO L 286 du
26.10.91, p. 42), la Commission instaure un Groupe de liaison pour promouvoir
le dialogue avec des organisations représentatives de personnes
âgées au niveau européen et donc pour renforcer la voix
des citoyens âgés à ce niveau.
c) Solidarité entre les générations
Les deux décisions du Conseil ont également concouru
à la promotion de la solidarité entre les générations
en tant qu'élément central de l'approche communautaire du
défi du vieillissement de la population. Le principe de la
solidarité entre les générations en tant que facteur
essentiel de l'activité politique des États membres a trouvé
confirmation dans la Déclaration de principe du Conseil de l'Union
européenne et des ministres des Affaires sociales, réunis en
Conseil du 6 décembre 1993 à l'occasion de la clôture
de l'Année européenne des personnes âgées et de
la solidarité entre les générations (93/C 343/01; LO
C 343 du 21.12.93, p. 1).
d) L'Année européenne
L'année 1993, Année européenne des personnes
âgées et de la solidarité entre les générations,
avec ses milliers d'activités au caractère totalement
européen ou très local, a été un exercice pratique
d'établissement ou de gestion de partenariats à différents
niveaux, entre différentes cultures, disciplines et
générations. Les objectifs de l'Année européenne
étaient
-
de souligner la dimension sociale de la Communauté,
-
de sensibiliser davantage les sociétés aux questions
du vieillissement,
-
de promouvoir les débats et la solidarité entre les
générations
-
et de faire participer les personnes âgées au processus
d'intégration communautaire.
Les mesures prises par la Commission englobaient, d'une part, des
mesures de stimulation sans engagements financiers et, d'autre part, des
mesures soit financées totalement, soit cofinancées par la
Commission. Ces dernières couvraient des activités tant
paneuropéennes que nationales.
Si l'initiative a été couronnée de succès,
c'est en fait largement grâce à la contribution massive du secteur
non gouvernemental qui est parvenu à porter ces problèmes à
l'attention des personnes les plus directement concernées.
e) Livre blanc sur la politique sociale
Le Livre blanc "Politique sociale européenne -Une voie à
suivre pour l'Union", adopté en juillet 1994, annonçait que
la Commission proposerait "une décision prévoyant de nouvelles
actions communautaires permettant de relever les défis posés
par le vieillissement de la population et se concentrant plus
particulièrement sur le rôle et la contribution de la population
active retraitée".
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III. |
Le rôle de l'Union européenne |
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Subsidiarité
En matière de vieillissement, la compétence
législative incombe presque entièrement aux États membres.
En effet, dans certains cas, des compétences importantes existent
au niveau régional et local, comme au niveau national. Toutefois,
l'UE peut jouer un rôle dans le soutien apporté à ces
politiques et actions menées au niveau approprié en stimulant
de nouvelles réflexions et l'échange d'expériences.
Ce rôle, bien que limité dans son ampleur et son engagement
financier, peut s'avérer d'une valeur significative à la fois
pour l'UE dans son ensemble et pour les autorités concernées
par le problème du vieillissement.
Rôle de la Commission
La Commission considère que son rôle essentiel consiste
à servir de catalyseur, de facilitateur et de commnicateur dans
l'échange de connaissances et d'expériences en matière
de vieillissement. Plutôt que de faire office de meneur, la Commission
s'efforce essentiellement de soutenir des initiatives émanant de
partenaires à tous les niveaux dans l'UE. Ce soutien peut prendre
la forme d'informations déduites d'études réalisées,
l'établissement de contacts avec des partenaires potentiels dans d'autres
États membres et d'une assistance financière pour les
activités qui répondent à des critères
définis.
Proposition de la Commission d'une décision du Conseil relative
à un Soutien communautaire à des Actions en faveur des Personnes
âgées (COM(95/53 final)
Dans cette proposition d'une décision du Conseil, la Commission
propose de soutenir une série d'actions en faveur des personnes
âgées au cours de la période du 1er septembre 1995 au
31 décembre 1999. La Commission même serait responsable de la
mise en uvre de cette décision. Cette proposition s'appuyait
sur les bases jetées par l'Année européenne des personnes
âgées et de la solidarité entre les générations
(1993) et entendait influer positivement, au cours de la période
indiquée, sur les politiques relatives aux citoyens âgés
dans les États membres.
Les actions proposées poursuivraient les objectifs
suivants:
-
identifier les moyens de développer le rôle et le potentiel
de la population retraitée active;
-
promouvoir les meilleures pratiques dans les domaines suivants;
-
a) l'amélioration de la situation des femmes
âgées;
-
b) la gestion d'une main-d'uvre vieillissante;
-
c) la transition entre la vie active et la retraite;
-
d) la prise en charge des personnes âgées dépendantes,
ainsi que leur accès en la matière
-
renforcer la solidarité entre les générations
et l'insertion des personnes âgées menacées par
l'isolement.
Dans ce contexte, la Commission propose les mesures suivantes:
-
a) des projets spécifiques
-
b) des études comparatives et des mesures transnationales relatives
aux thèmes prioritaires de l'action
-
c) la réalisation de rapports comparatifs et réguliers
concernant la situation socio-économique des personnes âgées
dans l'Union européenne.
Depuis lors (juillet 1998), la proposition n'a pas été
adoptée par le Conseil.
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IV. |
Documents sur les politiques du
vieillissement |
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Les attitudes face au vieillissement et aux personnes âgées.
Principales conclusions d'une enquête Eurobaromètre, Commission
des Communautés européennes, 1993.
Réseau européen d'expériences novatrices concernant
les personnes âgées, Commission des Communautés
européenne, 1993.
Les personnes âgées en Europe: politiques sociales et
économiques. Rapport 1993 de l'Observatoire de la Communauté
européenne, Commission des Communautés européennes,
1993.
Les personnes âgées en Europe - politiques sociales et
économiques. Récents développements, Commission des
Communautés européennes, 1994.
Europe sociale. Aperçu des régimes complémentaires
de retraite face aux tendances démographiques, économiques
et sociales (rapport du réseau d'experts de l'Union européenne
sur les retraites complémentaires - 1996), Supplément 7/96,
Commission européenne, 1996.
Proposition de décision du Conseil relative à un Soutien
communautaire des Actions en faveur des Personnes âgées/Actions
communautaires pour personnes âgées, 1991-1993, incluant
l'Année européenne des personnes âgées et de la
solidarité entre les générations/RAPPORT D'ÉVALUATION
(présenté par la Commission), COM(95)53 final, Commission des
Communautés européennes, 1995.
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