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Des solutions énergétiques intelligentes pour les communautés isolées de France et du Royaume-Uni

  • 27 February 2019

La fourniture d’énergie aux communautés isolées produit des émissions de CO2 considérables. Elle est aussi sujette à des perturbations, car dépendante de sources externes reposant sur les combustibles fossiles et de petits réseaux à faible capacité de transmission, peu connectés aux grands réseaux de distribution d’énergie. Pour améliorer l’efficacité énergétique, la fiabilité et la durabilité sur de tels sites, le projet Intelligent Community Energy (ICE) mené en France et au Royaume-Uni vise à développer des modèles énergétiques bas carbone qui réduisent de 50 à 100 % les émissions de gaz à effet de serre, par comparaison aux systèmes à combustibles.

Le système énergétique intelligent et innovant développé et déployé par le projet Intelligent Community Energy apporte une contribution de poids à la transition vers l’énergie durable dans laquelle la France et le Royaume-Uni se sont engagés. Ce projet exploite des réussites locales pour les déployer à grande échelle et contribue ainsi à la réalisation de l’objectif à long terme de la feuille de route énergétique 2014 de la Région Bretagne. Il jouera aussi un rôle important dans la réalisation de l’objectif ambitieux de l’île d’Ouessant, à savoir 100 % d’énergie renouvelable pour 2030.

Hélène Morin, Bretagne Développement Innovation

Le projet couvrira tout le cycle énergétique, de la production jusqu’à la consommation, et exploitera les sources renouvelables locales. Il a compilé des études de cas pour évaluer les besoins énergétiques actuels et futurs des communautés isolées, en vue de concevoir deux projets pilotes intégrant cinq technologies — existantes et nouvelles — destinés à être mis en œuvre sur l’île d’Ouessant, en France, et à l’université d’East Anglia (UEA), au Royaume-Uni.

Le déploiement de ces projets pilotes mené de 2017 à 2019 s’est appuyé sur une approche de marché, en impliquant les consommateurs et les décideurs politiques. Après validation sur chaque site, un modèle économique sera développé afin d’aider d’autres sites à adopter des systèmes à faible émission de carbone. Ce modèle sera disponible en 2020.

Deux sites de test

Les études de cas ICE ont passé en revue les technologies énergétiques renouvelables disponibles pour les communautés isolées, ont exposé les méthodologies d’évaluation des ressources disponibles et ont identifié les contraintes, notamment liées à la réglementation et aux politiques adoptées. Un cadre de durabilité a été conçu et appliqué à des systèmes énergétiques existants et planifiés afin d’évaluer les aspects environnementaux, techniques, économiques et sociaux sur l’ensemble de leur cycle de vie.

En ce qui concerne les sites de test, l’objectif sur l’île d’Ouessant — qui n’est pas raccordée au réseau électrique continental — est d’optimiser la fourniture d’énergie à partir d’une turbine marémotrice déjà raccordée à un réseau local. Quant au campus de l’UAE, qui est doté de bâtiments à basse consommation et de technologies améliorant l’efficacité énergétique, l’accent y est mis sur la mise en œuvre d’un nouveau réseau intelligent. Les solutions proposées reposent sur une évaluation des ressources naturelles, technologiques et socio-économiques, ainsi que des conditions et systèmes énergétiques locaux.Durant les tests, les technologies employées par le système (capteurs et automates programmables, logiciels, outils de collecte des données et de gestion de l’énergie) seront améliorées ou mieux intégrées les unes avec les autres. Des étudiants bénévoles de l’UEA et 80 résidents de l’île d’Ouessant testeront le système en vue de sa validation pour un déploiement plus large.

Transfert à d’autres sites en 2020

Le modèle économique fournira une série de lignes directrices qui aideront les communautés isolées à identifier les processus appropriés pour leur transition vers des solutions à faible émission de carbone. Il reposera sur des critères tels que la sophistication technologique, les problématiques politiques, le développement durable et l’implication des parties prenantes, définira le rôle à jouer par les acteurs clés, expliquera les justifications des choix technologiques et politiques opérés, et précisera les compétences requises pour exploiter le système sur des territoires isolés.

Pour transférer la méthodologie, le projet ICE prévoit de créer un consortium de PME et d’autres entreprises capables d’évaluer les ressources énergétiques renouvelables locales et d’apporter l’expertise et les technologies requises. L’offre visera initialement cinq communautés.

En donnant à des PME une chance de pénétrer de nouveaux marchés, le projet ICE renforcera leur compétitivité tout en offrant un meilleur rapport qualité-prix aux consommateurs. Il montrera également comment des systèmes innovants de gestion de réseau peuvent s’adapter aux contraintes locales et contribuer à réduire les émissions nocives, et donc à améliorer la santé publique.

Investissement total et financement européen

L’investissement total du projet «Intelligent Community Energy» s’élève à 7 970 062 EUR, dont une contribution du Fonds européen de développement régional de 5 499 342 EUR via le programme opérationnel «Interreg V-A – France-United Kingdom (Manche/Channel)» pour la période de programmation 2014-2020. Cet investissement relève de la priorité «Soutenir la transition vers une économie sobre en carbone dans la Manche».