Statistics Explained

Archive:Statistiques sexospécifiques au niveau régional

Données extraites en mars et avril 2015.

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Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s Statistical Atlas (en anglais) (voir le User's Guide- en anglais).

Le présent article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’Annuaire régional publié par Eurostat. Il présente des informations statistiques analysant l’évolution régionale de plusieurs indicateurs sexospécifiques et aborde un certain nombre de domaines clés déterminants pour la vie des femmes et des hommes au sein de l’Union européenne (UE).

Graphique 1: Espérance de vie à la naissance, disparités régionales dans l’écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2012 (¹)
(en années)
Source: Eurostat (demo_r_mlife) et (demo_mlexpec)

Principaux résultats statistiques

Carte 1: Espérance de vie à la naissance, écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2012 (¹)
(en années, espérance de vie féminine - espérance de vie masculine)
Source: Eurostat (demo_r_mlife) et (demo_mlexpec)
Graphique 2: Nombre de décès dus à des maladies de l'appareil circulatoire, disparités régionales dans l’écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2011 (¹)
(taux brut de mortalité pour 100 000 habitants)
Source: Eurostat (hlth_cd_acdr2)
Graphique 3: Nombre de décès dus à un cancer, disparités régionales dans l’écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2011 (¹)
(taux brut de mortalité pour 100 000 habitants)
Source: Eurostat (hlth_cd_acdr2)
Graphique 4: Nombre de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation, disparités régionales dans l’écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(en % des 18–24 ans)
Source: Eurostat (edat_lfse_16)
Graphique 5: Nombre de personnes âgées de 30 à 34 ans diplômées de l’enseignement supérieur
(niveaux 5 à 8 de la CITE), disparités régionales dans l’écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(en % des 30–34 ans)
Source: Eurostat (edat_lfse_12)
Carte 2: Écart hommes-femmes dans le noyau de ressources humaines de la science et de la technologie (HRSTC), par région de niveau NUTS 1, 2013
(différence en points de pourcentage entre la part de la population féminine économiquement active et la part de la population masculine économiquement active)
Source: Eurostat (hrst_st_rsex) et (hrst_st_ncat)
Carte 3: Écart hommes-femmes dans le taux d’activité, personnes âgées de 15 à 64 ans, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(différence en points de pourcentage entre le taux d’activité des hommes et celui des femmes)
Source: Eurostat (lfst_r_lfp2actrt)
Graphique 6: Taux d’emploi des 20-64 ans, disparités régionales dans l’écart hommes-femmes, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(années)
Source: Eurostat (lfst_r_lfe2emprt)
Carte 4: Écart hommes-femmes dans le taux d’emploi des 25-34 ans, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(différence en points de pourcentage entre le taux d’emploi des hommes et celui des femmes)
Source: Eurostat (lfst_r_lfe2emprt)
Carte 5: Écart de rémunération entre les hommes et les femmes, par région de niveau NUTS 1, 2010 (¹)
(en %, rémunération horaire brute moyenne des hommes salariés - rémunération horaire brute moyenne des femmes salariées, en pourcentage de la rémunération horaire brute moyenne des hommes salariés)
Source: Eurostat (earn_ses10_rhr) et (earn_gr_gpgr2)
Carte 6: Écart hommes-femmes dans l'emploi à temps partiel, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(différence en points de pourcentage entre la part des femmes âgées de 15 à 64 ans travaillant à temps partiel et la part des hommes âgés de 15 à 64 ans travaillant à temps partiel)
Source: Eurostat (lfst_r_lfe2eftpt) et (lfst_r_lfsd2pop)
Carte 7: Écart hommes-femmes dans le nombre moyen d’heures de travail dans l’emploi principal, par région de niveau NUTS 2, 2014 (¹)
(nombre d’heures par semaine, différence entre le nombre moyen d’heures de travail des hommes et le nombre moyen d’heures de travail des femmes)
Source: Eurostat (Enquête sur les forces de travail)

À l’heure actuelle, les décideurs sont de plus en plus conscients de l'importance d’intégrer et de prendre en considération les questions de genre, et de nombreuses organisations œuvrent à la promotion de l’égalité des chances pour les femmes et les hommes, aux niveaux régional, national et international. Cet article fournit des informations sur les disparités régionales entre les genres: les données présentées se concentrent sur les inégalités hommes-femmes qui ont souvent une incidence sur la vie quotidienne des Européens, au travers d’une analyse des questions de santé et d’éducation, ainsi que d’une description de l’évolution sur le marché du travail européen.

Vie et santé

Il existe des différences considérables entre les hommes et les femmes en ce qui concerne leur état de santé, leurs comportements, la vitesse à laquelle ils choisissent d'accéder aux systèmes de soins de santé et les voies par lesquelles ils y accèdent. En effet, le genre joue un rôle particulier aussi bien dans l’incidence que dans la prévalence de certaines pathologies, tandis que les résultats médicaux peuvent varier selon toute une série de facteurs socio-économiques, comme des environnements de travail et des styles de vie différents qui influencent l’exposition des femmes et des hommes à différentes maladies.

Espérance de vie à la naissance

En moyenne, une fille née dans l’UE-28 en 2012 pouvait s’attendre à vivre 83,1 ans, tandis que l’espérance de vie à la naissance pour un garçon nouveau-né était de 5,6 ans de moins, soit 77,5 ans. L’écart hommes-femmes dans l’espérance de vie s’est réduit progressivement ces dernières décennies (alors que l’espérance de vie générale a continué d’augmenter aussi bien pour les femmes que pour les hommes).

L’espérance de vie des femmes était plus élevée que celle des hommes dans toutes les régions de l’Union

En moyenne, les femmes vivent plus longtemps que les hommes dans tous les États membres de l’Union et une analyse plus détaillée de l’écart hommes-femmes pour les régions de niveau NUTS 2 montre que l’espérance de vie des femmes à la naissance était supérieure à celle des hommes dans toutes les régions de l’Union (voir carte 1). Cependant, même si les femmes peuvent espérer vivre plus longtemps que les hommes, elles passent dans l'ensemble une plus courte partie de leur vie sans souffrir d'incapacité (mesurée en années de vie en bonne santé).

Les zones les plus foncées sur la carte 1 indiquent les écarts hommes-femmes les plus importants dans l’espérance de vie, là où les femmes pouvaient espérer vivre au moins 7,5 années de plus que les hommes. Ces régions se trouvaient généralement dans les États membres baltes et les États membres de l’est de l’Union (un groupe de régions couvrant l’ensemble de la Pologne, une région de Slovaquie, quatre régions de Hongrie, et deux régions de l’est de la Roumanie). L’écart dans l’espérance de vie entre les sexes était également d’au moins 7,5 ans dans trois régions du nord de la France, situées le long de la Manche (Bretagne, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais), ainsi que dans la région française d'outre-mer de la Guadeloupe.

L’écart hommes-femmes dans l’espérance de vie était particulièrement prononcé dans les États membres baltes

Le graphique 1 propose une autre méthode d’analyse de ces données relatives à l’espérance de vie à la naissance. Les trois États membres baltes étaient les seules régions de niveau NUTS 2 où l’espérance de vie des femmes était d’au moins 10 années supérieure à celle des hommes, la plus grande différence ayant été enregistrée en Lituanie, avec 11,2 ans. En revanche, l’écart hommes-femmes dans l’espérance de vie était relativement étroit dans le nord-ouest de l’Union, dans de nombreuses régions de Suède, du Danemark, du sud de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et d’Irlande, ainsi qu’en Islande et en Norvège. Sur les 13 régions de l’Union dans lesquelles l’écart hommes-femmes dans l’espérance de vie était inférieur à 3,5 ans en 2012 (zones les plus claires sur la carte 1), seules deux se trouvaient en dehors du Royaume-Uni: Småland med öarna, région du sud de la Suède, et la région néerlandaise de Flevoland. Le plus petit écart de l’Union a été relevé dans la région de North Eastern Scotland, où les femmes pouvaient espérer vivre 3 ans de plus que les hommes.

Aucune tendance systématique n’a été observée concernant l’espérance de vie dans les régions de capitales ou le fait que l'espérance de vie était généralement supérieure ou inférieure dans ces régions. Autrement dit, la différence entre les sexes était généralement faible: si la région de capitale présentait une espérance de vie supérieure, cette tendance se retrouvait aussi bien chez les hommes que les femmes (ou vice-versa lorsque l’espérance de vie était inférieure à la moyenne). L’écart le plus remarquable a été observé en Italie, où l’espérance de vie des hommes vivant dans la région de la capitale était de 0,5 année inférieure à la moyenne nationale, tandis que les femmes vivant dans la région de la capitale pouvaient espérer vivre 0,6 an de plus que la moyenne nationale.

Taux de mortalité et causes sous-jacentes de décès

Certains problèmes de santé sont propres à l’un ou l’autre sexe: par exemple, les femmes sont confrontées à des problèmes de santé associés à l’accouchement/la procréation ou au cancer du sein (bien que cette pathologie touche également une petite partie de la population masculine). Les hommes sont davantage susceptibles de mourir de maladies liées au tabac, à la consommation excessive d’alcool ou de drogue. Ils sont également concernés par des causes de décès sexospécifiques, comme le cancer de la prostate. Les décès de femmes des suites du cancer du sein et les décès d’hommes des suites du cancer de la prostate sont analysés de manière plus détaillée dans cet article.

Maladies de l’appareil circulatoire

Les maladies de l’appareil circulatoire sont la cause de décès la plus fréquente de l’UE-28. Le taux brut de mortalité (qui ne tient pas compte de la longévité accrue des femmes) afférent aux maladies de l’appareil circulatoire était de 400,4 décès pour 100 000 habitantes de l’UE-28 en 2012, contre 348,2 décès pour 100 000 habitants. Une analyse plus détaillée, en fonction de l’âge, révèle que les femmes étaient particulièrement susceptibles de mourir de maladies de l’appareil circulatoire à partir de 65 ans.

Le graphique 2 présente les disparités régionales dans les taux bruts de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire par région de niveau NUTS 2 pour 2011. L’aspect le plus frappant n’est peut-être pas la différence entre les taux bruts de mortalité entre les sexes, mais plutôt la variation des taux de mortalité entre les États membres de l’Union. En effet, les taux bruts de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire étaient plus élevés, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, dans les six régions bulgares que dans n’importe quelle autre région de l’Union, hormis les taux de mortalité enregistrés pour les femmes dans les régions roumaines de Sud-Vest Oltenia et de Sud - Muntenia.

À Malte, en Irlande, au Royaume-Uni et en Bulgarie, le taux brut de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire était plus élevé parmi les hommes que parmi les femmes

Dans quatre États membres, le taux brut de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire était plus élevé parmi les hommes que parmi les femmes en 2011: il s'agissait de Malte, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Bulgarie. À l’autre extrémité du spectre, l’écart entre les sexes s’élevait à plus de 100 décès pour 100 000 habitantes / habitants en Autriche, en Allemagne, en Estonie, en Slovénie et en Croatie.

En 2011, les taux bruts de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire les plus élevés, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, ont été rencontrés dans la région bulgare de Severozapaden (1 354 décès pour 100 000 habitantes et 1 335 décès pour 100 000 habitants). En revanche, certains des taux bruts de mortalité les plus bas ont été observés dans les régions d’outre-mer françaises et dans les îles espagnoles des Canarias. En dehors de ces régions ultrapériphériques de l’Union, les taux bruts de mortalité les plus faibles pour les femmes ont été enregistrés parmi les populations relativement jeunes qui vivent dans les régions de capitales d’Inner London, Île de France, Southern and Eastern (Irlande) et Comunidad de Madrid, ainsi que dans les régions de Flevoland (Pays-Bas), Outer London et Rhône-Alpes (France). Chacune de ces régions affichait un taux brut de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire inférieur à 200 décès pour 100 000 habitantes. S’agissant des hommes, de faibles taux bruts de mortalité ont également été observés dans les régions précitées, et des taux de moins de 200 décès pour 100 000 habitants ont aussi été enregistrés dans la région abritant la capitale belge, la Région de Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdstedelijk Gewest, dans les régions d’Utrecht (Pays-Bas), d’Alsace (France), ainsi que dans les Illes Balears, dans la Región de Murcia et dans la Ciudad Autónoma de Melilla (toutes des régions espagnoles).

Le taux brut de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire était plus élevé pour les femmes que pour les hommes dans plus de quatre cinquièmes des régions de l’Union

Plus de quatre cinquièmes (83,5 %) des 272 régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles affichaient des taux bruts de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire plus élevés pour les femmes que pour les hommes. Les écarts hommes-femmes les plus importants ont été enregistrés dans les régions de Dresden, Leipzig et Chemnitz (est de l’Allemagne), où les taux de mortalité féminins se situaient entre 170 et 222 décès de plus pour 100 000 habitantes par rapport aux hommes. En revanche, les taux bruts de mortalité due à des maladies de l’appareil circulatoire étaient entre 27 et 34 décès plus élevés pour 100 000 habitants chez les hommes que chez les femmes dans les régions d’Övre Norrland (Suède), de South Yorkshire (Royaume-Uni), de Martinique (France) et de Yugoiztochen (Bulgarie), voire jusqu’à une différence de 44 décès de plus pour 100 000 habitants dans la région de Lincolnshire (également au Royaume-Uni).

Cancer (tumeurs malignes)

Une analyse des taux bruts de mortalité due au cancer indique que dans l’UE-28, 294 décès ont été enregistrés pour 100 000 habitants en 2012, tandis que 219 décès ont été dénombrés pour 100 000 habitantes.

Le graphique 3 présente des informations au niveau régional pour 2011: dans les États membres nordiques, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, ainsi qu’en Norvège et en Suisse, les taux bruts de mortalité due au cancer parmi les hommes étaient à peine plus élevés que pour les femmes. En revanche, un écart hommes-femmes beaucoup plus important a été observé dans plusieurs États membres de l’est de l’Union (en particulier ceux qui présentaient certains des taux de mortalité les plus élevés — par exemple, la Hongrie et la Croatie), ainsi qu’en Grèce, au Portugal et en Lituanie (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse).

Les taux bruts de mortalité due au cancer parmi les hommes étaient systématiquement supérieurs à ceux enregistrés parmi les femmes dans chacune des régions de l’Union

Dans quatre régions de l’Union, les taux bruts de mortalité due à un cancer chez les hommes étaient supérieurs à 400 décès pour 100 000 habitants en 2011. Il s’agissait de deux régions hongroises (Közép-Dunántúl et Észak-Magyarország), de la région italienne de Liguria et de la région espagnole du Principado de Asturias (où le taux de mortalité masculin le plus élevé a été enregistré: 442 décès pour 100 000 habitants).

Dans cinq régions de l’Union, les taux bruts de mortalité due à un cancer parmi les femmes étaient supérieurs à 300 décès pour 100 000 habitantes en 2011. Il s’agissait des régions de Cumbria et Highlands and Islands of Scotland (deux régions peu densément peuplées du nord-ouest du Royaume-Uni); Dél-Dunántúl (sud-ouest de la Hongrie); Friuli-Venezia Giulia et Liguria (deux régions côtières du nord de l’Italie). Le taux de mortalité due au cancer le plus élevé parmi les femmes a été enregistré dans la région de Liguria (319 décès pour 100 000 habitantes).

Les taux bruts de mortalité due au cancer étaient systématiquement supérieurs parmi les hommes que parmi les femmes dans chacune des régions de niveau NUTS 2 de l’Union en 2011. Cependant, il n’y avait pratiquement aucune différence dans les taux de mortalité de la capitale belge (un écart de 2,7 décès pour 100 000 habitants); cette tendance ressortait également dans les capitales de la Finlande, de la Suède, du Royaume-Uni, de l’Autriche, de la République tchèque et du Danemark, où l’écart entre les sexes ne dépassait jamais 25 décès pour 100 000 habitants. Plusieurs autres régions de ces États membres ont également enregistré des écarts relativement faibles.

À l’autre extrémité, près de 200 décès pour 100 000 habitants ont été enregistrés en plus pour les hommes que pour les femmes dans la région du Principado de Asturias (nord-ouest de l’Espagne), tandis qu’une différence d’entre 150–170 décès pour 100 000 habitants a été enregistrée dans la région d’Alentejo (Portugal), la région voisine Extremadura (Espagne), ainsi que dans trois régions grecques (Ipeiros; Anatoliki Makedonia, Thraki; Thessalia).

Éducation

Les décideurs politiques reconnaissent l’importance de l’éducation et la contribution que celle-ci peut offrir au développement socio-économique et à la croissance durable. En effet, l’éducation et la formation peuvent aider à promouvoir et garantir l’égalité des chances. L’éducation retentit sur les possibilités qui s’offrent aux femmes et aux hommes, dans la mesure où elle procure les qualifications et les compétences nécessaires pour entrer dans le monde du travail, et influe ainsi sur leurs revenus potentiels et l’évolution de leur carrière.

Des différences considérables entre les femmes et les hommes ont été établies en ce qui concerne les matières qu’ils choisissent généralement dans l’enseignement supérieur. Les statistiques sur l’éducation indiquent que les femmes représentent une part relativement faible des étudiants dans les filières scientifiques, technologiques, d’ingénierie ou mathématiques. En revanche, elles sont plus nombreuses dans les langues, les arts, les sciences sociales, l’enseignement, le bien-être et la santé. En outre, même si les femmes sont plus nombreuses que les hommes parmi les diplômés universitaires, elles sont en général sous-représentées parmi les chercheurs et le personnel universitaire.

Même si de nos jours les jeunes femmes ont un niveau d’éducation plus élevé que les hommes, leurs qualifications ne semblent pas être un facteur déterminant en matière d’emploi, puisque moins de femmes sont employées et que celles qui le sont sont généralement moins payées que leurs homologues masculins (voir ci-dessous, dans la rubrique «Écart de rémunération entre les hommes et les femmes»).

La stratégie Europe 2020 a deux grands objectifs en matière d’éducation:

De plus amples informations sur les objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière d’éducation sont disponibles dans cet article.

Jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation

Les informations relatives à la proportion de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation peuvent être analysées en fonction du sexe. La part des femmes âgées de 18 à 24 ans dans l’UE-28 qui ne sont pas allées plus loin dans l’éducation ou la formation que le niveau de l’enseignement secondaire inférieur a diminué en 2014 à 9,5 %. L’objectif de la stratégie Europe 2020 est donc d’ores et déjà atteint. Le taux de décrochage scolaire féminin de l’UE-28 était de 3,2 points de pourcentage inférieur au taux masculin en 2014. L’écart s’est donc quelque peu réduit ces dernières années, étant donné qu’en 2008 — au début de la crise économique et financière —, ce taux était inférieur de quatre points de pourcentage pour les femmes (par rapport aux hommes).

En Italie, en Lettonie, au Portugal, en Espagne, en Estonie et à Chypre, la part des jeunes hommes en décrochage scolaire était supérieure d’au moins cinq points de pourcentage à celle des jeunes femmes

En 2014, la Bulgarie était le seul État membre de l’Union où le taux de décrochage scolaire était moins élevé pour les jeunes hommes que pour les jeunes femmes (un écart marginal d’à peine 0,1 point de pourcentage). Les taux de décrochage scolaire pour les jeunes hommes étaient supérieurs de maximum un point de pourcentage à ceux enregistrés pour les femmes en Slovaquie, en République tchèque et en Croatie. En revanche, les plus grands écarts hommes-femmes de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation ont été observés en Italie, en Lettonie, au Portugal, en Espagne et à Chypre, où la part des jeunes hommes en décrochage scolaire était d’au moins cinq points de pourcentage plus élevée que celle des jeunes femmes (graphique 4).

Le taux de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation était moins élevé pour les femmes que pour les hommes dans 174 des 209 régions pour lesquelles des données étaient disponibles pour 2014. Dans sept régions, l’écart entre les sexes s’élevait à plus de 10 points de pourcentage. Ces régions se trouvaient toutes dans le sud, à savoir: la région grecque de Notio Aigaio (qui affichait l’écart le plus important avec 19,8 points de pourcentage); La Rioja, Extremadura, la Comunidad Valenciana et les Illes Balears (toutes des régions espagnoles) et les régions italiennes de Calabria et Sardegna.

Dans ces régions, les taux de décrochage scolaire étaient moins élevés pour les jeunes hommes que pour les jeunes femmes, et les différences étaient habituellement plutôt ténues (en général, moins de deux points de pourcentage). Des différences plus marquées (en faveur des hommes) ont été observées dans la Ciudad Autónoma de Melilla (Espagne), dans les régions de Severozapaden et de Severen tsentralen (deux régions du nord de la Bulgarie), de Strední Cechy (République tchèque), Východné Slovensko (Slovaquie), ainsi que dans deux régions du nord-est de l’Angleterre (Tees Valley and Durham; Northumberland and Tyne and Wear). L’écart le plus important a été enregistré dans cette dernière région où le taux de décrochage était plus élevé de 6,1 points de pourcentage pour les hommes que pour les femmes.

Obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur parmi la population âgée de 30 à 34 ans

Comme il est indiqué ci-dessus, le deuxième objectif de la stratégie Europe 2020 en matière d’éducation consiste à augmenter le taux de diplômés de l’enseignement supérieur parmi la population âgée de 30 à 34 ans à au moins 40 %. L’examen des dernières données sexospécifiques disponibles révèle que cet objectif avait déjà été atteint pour les femmes, puisque la part des femmes âgées de 30 à 34 ans diplômées de l’enseignement supérieur s’élevait à 42,3 % en 2014. En revanche, environ un tiers (33,6 %) des hommes âgés de 30 à 34 ans de l’UE-28 avait atteint ce niveau d’éducation. L’écart hommes-femmes de 8,7 points de pourcentage dans les taux de 2014 était plus important qu’en 2008 (6,4 points de pourcentage), conséquence d’une augmentation plus rapide du taux des femmes que celui des hommes: un gain de 7,9 points de pourcentage entre 2008 et 2014 face à une hausse de 5,6 points de pourcentage pour les hommes.

Contrairement à la tendance générale observée dans l’Union, dans plusieurs régions d’Allemagne, le pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur était plus élevé pour les hommes que pour les femmes

Quelque 16 % des 256 régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles pour 2014 ont rapporté une part plus élevée d’hommes âgés de 30 à 34 ans ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur. Ces 41 régions étaient réparties dans un nombre relativement petit d’États membres de l’Union et se situaient essentiellement en Allemagne où, à l’échelle nationale, la part des hommes âgés de 30 à 34 ans diplômés de l’enseignement supérieur était plus élevée d’1,2 point de pourcentage par rapport à celle des femmes. Le nombre d’hommes diplômés de l’enseignement supérieur était plus élevé que celui des femmes diplômées dans un peu plus de 70 % des régions allemandes. Le Royaume-Uni (cinq régions, dont la capitale Inner London), l’Autriche (trois régions), les Pays-Bas et la Roumanie (deux régions pour chacun), la France et l’Espagne (une région pour chacun) étaient les seuls autres États membres à indiquer qu’au moins une de leurs régions affichait un pourcentage d’hommes âgés de 30 à 34 ans diplômés de l’enseignement supérieur plus élevé que celui des femmes âgées de 30 à 34 ans diplômées de l’enseignement supérieur (graphique 5).

La grande majorité des régions de l’Union affichait une part de femmes âgées de 30 à 34 ans diplômées de l’enseignement supérieur plus élevée que celle des hommes. Certains des écarts les plus importants ont été enregistrés dans les États membres baltes, en Slovénie, en Pologne, au Portugal, en Bulgarie et en Suède, où la part des femmes diplômées de l’enseignement supérieur était plus élevée d’au moins 15 points de pourcentage que celle des hommes. Certaines des régions présentant des écarts hommes-femmes particulièrement importants en faveur des femmes hautement qualifiées pourraient être définies comme relativement rurales ou peu peuplées, l’écart traduisant souvent un nombre moins élevé d’hommes diplômés, plutôt qu’un nombre plus élevé de femmes diplômées. Ces chiffres reflètent peut-être une tendance plus prononcée chez les hommes diplômés de l’enseignement supérieur à quitter ces régions. Parmi ces régions relativement rurales ou peu peuplées figurent, à titre d’exemples, la Province Namur (Belgique), l’Auvergne (France), Umbria (Italie), Mellersta Norrland (Suède) ou Cumbria (Royaume-Uni). L’écart hommes-femmes le plus important a été observé dans la région danoise de Sjælland, où la part des femmes âgées de 30 à 34 ans ayant terminé des études supérieures dépassait de 28,5 points de pourcentage celle des hommes. La part des hommes de Sjælland âgés de 30 à 34 ans diplômés de l’enseignement supérieur s’élevait à 20,9 %, contre 54,9 % dans la région voisine d’Hovedstaden, qui abrite la capitale. Une différence bien plus petite a été observée entre les femmes danoises de la région de Sjælland diplômées de l’enseignement supérieur (49,4 %) et celles d’Hovedstaden (62,4 %).

Ressources humaines en science et technologie

L’investissement dans la recherche, le développement, l’éducation et les compétences constitue un des principaux domaines stratégiques de l’Union et est considéré comme un élément essentiel pour promouvoir une croissance économique intelligente, durable et inclusive par le développement d’une économie de la connaissance. Les indicateurs relatifs à la mesure de référence des ressources humaines en science et technologie (RHST) fournissent des détails concernant la part de la population économiquement active ayant terminé des études supérieures et qui exerce une profession scientifique et technique.

La carte 2 présente l’écart hommes-femmes dans le noyau des RHST: dans l’UE-28, la part de la population économiquement active, diplômée de l’enseignement supérieur et exerçant une profession dans le domaine scientifique et technologique, était plus élevée de 5,1 points de pourcentage pour les femmes que pour les hommes en 2013. Cet écart hommes-femmes était manifeste dans presque toute l’Europe, seuls deux groupes de régions faisant exception: la moitié des régions allemandes (essentiellement situées dans l’ouest et le sud du pays) et la Suisse (pour laquelle seules des données nationales sont disponibles).

Dans 15 régions de niveau NUTS 1 de l’Union, la part des femmes exerçant dans le domaine scientifique et technique sur l’ensemble de la population économiquement active était d’au moins 10 points de pourcentage plus élevée que pour les hommes, avec un pic à 17,6 points de différence en Lituanie. Les deux autres États membres baltes affichaient les deuxième et troisième écarts les plus importants. Les autres régions présentant des écarts hommes-femmes relativement élevés en faveur des femmes se trouvaient en Pologne (l’ensemble des six régions), en Suède (l’ensemble des trois régions) en Slovénie (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse), rejointes par la Région Wallonne (Belgique) et Yugozapadna i Yuzhna Tsentralna (Bulgarie). De même, dans une seule région de Turquie, Bati Anadolu, la différence entre les sexes était de 10 points de pourcentage en faveur des femmes.

Vie professionnelle

Bien que des changements considérables se soient produits sur le lieu de travail, les femmes restent sous-représentées dans certains pans de la société (par exemple, dans le monde universitaire, dans les conseils d’administration, ou en politique). Les femmes sont également moins susceptibles de participer au marché du travail, et celles qui le font sont davantage susceptibles de travailler à temps partiel, d’avoir un contrat temporaire, de travailler un nombre moyen d’heures moins élevé par semaine et de recevoir un plus petit salaire.

Une des causes fondamentales de ces différences réside en dehors du lieu de travail (et son terrain propice à la discrimination). En effet, la plupart des femmes passent un temps considérable à s’occuper des enfants ou de parents et à effectuer des tâches ménagères (non rémunérées). Si la participation des femmes à la vie active devait augmenter, il y a fort à parier que de nouveaux efforts devront être consentis afin de promouvoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les femmes, par exemple, en augmentant l’offre de garde d’enfants, en apportant des modifications au régime fiscal ou en redistribuant les tâches et les responsabilités au sein de la famille.

Taux d’activité

Le taux d’activité mesure le nombre de personnes occupées ou qui cherchent activement un travail (salariés et chômeurs) dans la population d’une tranche d’âge: aux fins de la présente analyse, la tranche des 15-64 ans est utilisée. En 2014, 242,6 millions de personnes actives ont été recensées dans l’UE-28: le taux d’activité masculin s’élevait à 78,1 %, tandis que pour les femmes il était de 66,5 %.

L’écart hommes-femmes dans le taux d’activité au niveau de l’Union continue de se rétrécir car plus de femmes entrent sur le marché du travail

Au fil du temps, le taux d’activité masculin a peu varié, tandis que la participation des femmes au monde du travail a considérablement augmenté. Même au cours de la période relativement brève qui s’étend du début de la crise économique et financière jusqu’à la dernière période pour laquelle des informations sont disponibles, un contraste prononcé caractérisait l’évolution entre les sexes. Le taux d’activité masculin pour l’UE-28 a augmenté de 0,3 point de pourcentage entre 2008 et 2014, tandis que sur la même période une augmentation de 2,8 points a été enregistrée pour les femmes.

Le taux d’activité pour les femmes âgées de 15 à 64 ans était inférieur à 50 % dans le sud de l’Italie et la région Sud-Est de la Roumanie

Moins de la moitié des femmes âgées de 15 à 64 ans dans le sud de l’Italie et dans la région Sud-Est de Roumanie travaillaient ou étaient disponibles pour travailler en 2014. Cette part diminue à moins de 40 % dans les quatre régions italiennes de Sicilia, Campania, Calabria et Puglia. C’était également le cas dans près de la moitié des régions turques. En revanche, les hommes et les femmes présentaient des taux d’activité presque équivalents dans les États membres nordiques que sont la Finlande et la Suède (zones les plus claires sur la carte 3). Les taux d’activité féminins grimpaient à plus de 75 % dans plusieurs régions d’Allemagne (est), des États membres nordiques, des Pays-Bas et du Royaume-Uni.

En 2014, l’écart hommes-femmes dans les taux d’activité était supérieur à 20 points de pourcentage dans 14 régions de l’Union, lesquelles se situaient principalement dans le sud-est de l’Union: trois régions grecques, sept du sud de l'Italie (dont les quatre précitées), Malte (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse), deux régions de Roumanie, et la Ciudad Autónoma de Ceuta (Espagne). Le plus grand écart entre les sexes a été observé dans la région italienne de Puglia, où le taux d’activité masculin dépassait le taux féminin de 28,9 points de pourcentage.

Taux d’emploi

Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre de personnes occupées et le total de la population. Des écarts hommes-femmes peuvent apparaître dans les taux d’emploi pour un certain nombre de raisons, quoique les responsabilités familiales constituent la cause la plus probable d’une inactivité plus importante parmi les femmes.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Kýpros, Chypre

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Les taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 34 ans sont généralement inférieurs à ceux des hommes. Cette tendance peut s’expliquer, du moins en partie, par le fait que les femmes interrompent leur carrière pour fonder une famille. Cet écart hommes-femmes était cependant inversé dans six régions de niveau NUTS 2 en 2014. Deux de ces six régions où les taux d’emploi des femmes étaient supérieurs se trouvaient aux Pays-Bas (Friesland et Groningen), deux en Espagne (Principado de Asturias et les Illes Balears), et les deux restantes étaient également des régions insulaires: la Região Autónoma da Madeira (Portugal) et Chypre (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse).

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Les taux d’emploi de différents groupes d’âge peuvent être comparés: par exemple, la stratégie Europe 2020 met l’accent sur la tranche des 20-64 ans. Elle n’opère aucune distinction entre les sexes pour son objectif d’atteindre un taux d’emploi de 75 %. En 2014, le taux d’emploi masculin de l’UE-28 était égal à l’objectif de la stratégie Europe 2020 (75,0 %), tandis que le taux féminin était inférieur de 11,5 points de pourcentage, avec 63,5 %. Bien que cet écart soit important, il convient de souligner que la crise économique et financière a touché des secteurs traditionnellement dominés par les hommes (comme la construction, par exemple) plus que ceux dans lesquels on observe une plus forte proportion de femmes. Par conséquent, l’écart hommes-femmes dans les taux d’emploi s’est quelque peu résorbé.

Le graphique 6 présente un lien relativement fort entre les taux d’emploi des femmes et les taux d’emploi globaux, dans la mesure où les régions qui présentaient certains des taux d’emploi les plus bas pour les femmes étaient les mêmes qui présentaient certains des taux d’emploi globaux les plus bas. En outre, la plupart de ces régions affichaient également un écart hommes-femmes relativement important dans les taux d’emploi.

Les taux d’emploi masculins étaient supérieurs aux taux féminins dans toutes les régions de l’Union

Dans chaque région de niveau NUTS 2 de l’UE-28, les taux d’emploi des hommes âgés de 20 à 64 ans étaient supérieurs à ceux enregistrés pour les femmes. En 2014, les taux d’emploi féminins étaient relativement proches de ceux des hommes dans la plupart des États membres nordiques et baltes, ainsi que dans plusieurs régions bulgares, allemandes, françaises et portugaises. À l’inverse, les plus grands écarts entre les taux d’emploi masculins et féminins ont été observés dans le bassin méditerranéen, notamment en Grèce, dans le sud de l’Italie et à Malte. La plus grande différence entre les sexes a été enregistrée à Malte, où le taux d’emploi des hommes (âgés de 20 à 64 ans) était supérieur à celui des femmes de 28,4 points de pourcentage en 2014.

La carte 4 présente également des données sur le taux d’emploi, mais fournit en revanche une analyse des différences entre les hommes et les femmes de 25 à 34 ans, en d’autres termes, une partie des principales années où les femmes sont enclines à procréer. Il convient de souligner qu’il est relativement courant dans certains États membres que les étudiants soient toujours à l’université au début de cette tranche d’âge.

Les taux d’emploi de l’UE-28 pour les 25-34 ans étaient, en moyenne, supérieurs à ceux relevés pour l’ensemble de la population en âge de travailler. C’était le cas pour les femmes comme pour les hommes, les deux sexes enregistrant en 2014 un taux d’emploi des 25-34 ans plus élevé de 5,1 points de pourcentage que celui des 20–64 ans.

Un écart considérable a été observé entre les hommes et les femmes dans les taux d’emploi des 25–34 ans en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie

Dans la grande majorité des régions, le taux d’emploi des hommes âgés de 25 à 34 ans était supérieur au taux enregistré pour les femmes (du même âge). Cet écart hommes-femmes demeurait relativement faible dans plusieurs régions de Belgique, dans l’est de l’Allemagne, en Espagne, en France, aux Pays-Bas, en Autriche, au Portugal et en Suède (zones bleues les plus claires sur la carte 4). À l’inverse, les plus grands écarts ont été observés en République tchèque, où la différence s’élevait à plus de 30 points de pourcentage dans les régions de Severozápad et Střední Morava. Les huit régions de République tchèque affichaient un écart d’au moins 20 points de pourcentage entre les taux d’emploi des hommes et des femmes entre 25 et 34 ans. C’était également le cas dans toutes les régions de niveau NUTS 2 de Hongrie, sauf une (Dél-Dunántúl), et dans trois des quatre régions de Slovaquie (l’exception étant la région qui abrite la capitale Bratislavský kraj). Dix autres régions de l’Union présentaient un écart hommes-femmes dans le taux d’emploi des 25-34 ans d’au moins 20 points de pourcentage: Dytiki Makedonia en Grèce, Picardie et Auvergne en France, Sicilia en Italie, Opoloskie en Pologne, la région Sud-Est en Roumanie et quatre régions du Royaume-Uni, à savoir Cheshire; Leicestershire, Rutland and Northamptonshire; Shropshire and Staffordshire; et Outer London. L’écart hommes-femmes pour les 25-34 ans était aussi particulièrement manifeste en Turquie, où le taux d’emploi des hommes dépassait de plus de 30 points celui des femmes dans chacune des 26 régions présentées.

En 2014, dans six régions de l’Union, le taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 34 ans dépassait le taux des hommes du même âge (zones rouges plus claires sur la carte 4). Deux d’entre elles étaient des régions néerlandaises voisines (Friesland et Groningen), deux étaient des régions espagnoles (Principado de Asturias et les Illes Balears), et les deux autres étaient également des îles: la Região Autónoma da Madeira (Portugal) et Chypre (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse). L’écart le plus important parmi ces six régions a été observé à Madère, où le taux d’emploi des femmes dépassait de 5,8 points de pourcentage celui des hommes du même âge. Une région norvégienne présentait également un taux d’emploi plus élevé pour les femmes âgées de 25 à 34 ans que pour les hommes de la même tranche d’âges: une différence de 1,2 point de pourcentage a été observée entre les taux des hommes et des femmes dans la région d’Hedmark og Oppland.

Écart de rémunération entre les hommes et les femmes

Une des différences entre hommes et femmes dont on parle le plus est liée à la rémunération. Le principe de l’égalité des rémunérations est consacré par le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (article 157), qui dispose que chaque État membre «assure l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre travailleurs masculins et travailleurs féminins pour un même travail ou un travail de même valeur».

Même dans les États membres de l’Union où les droits au congé paternel et les dispositions en matière de garde d’enfants sont fortement avancés, il arrive que les femmes soient confrontées à la discrimination de la part d'employeurs qui rechignent à leur confier des postes de haut niveau ou qui préfèrent ne pas engager de femmes (craignant peut-être leur absence après l’accouchement). Certes l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes peut être le reflet de différentes formes de discrimination, mais il est également le résultat d’un certain nombre d’autres facteurs qui sortent du cadre de la question de l’égalité des rémunérations pour un travail de même valeur, par exemple:

  • les différences en matière d’éducation eu égard aux matières que les hommes et les femmes choisissent d’étudier;
  • la ségrégation sur le marché de l’emploi eu égard aux différents secteurs et emplois traditionnellement occupés par des femmes ou des hommes;
  • un partage inégal de la garde des enfants et des responsabilités domestiques entre les hommes et les femmes;
  • des difficultés à concilier vie professionnelle et vie privée.

L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’UE-28 est resté relativement inchangé, à un peu plus de 16 %

L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est la différence entre la rémunération moyenne des hommes et des femmes, en pourcentage de la rémunération moyenne des hommes. Au sein de l’économie de l’UE-28, les femmes étaient payées en moyenne 16,1 % de moins que les hommes en 2010 (la dernière année pour laquelle des données régionales sont actuellement disponibles). Des informations plus récentes montrent que l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes au sein de l’UE-28 était relativement stable entre 2010 et 2013. Cet écart était de 16,4 % en 2013.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Slovenija, Slovénie

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À l’échelle de l’UE-28, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes était relativement important. En 2010, cet écart (défini sur la base de la rémunération horaire moyenne d’un travailleur masculin) était de 16,9 % pour l’UE-28. Dans trois régions — Region Wschodnien en Pologne et les régions italiennes d’Isole et Sud —, les femmes étaient payées en moyenne plus que leurs homologues masculins, tandis que pratiquement aucune différence n’était observée dans le niveau de rémunération des deux sexes en Slovénie (qui constitue une seule région de niveau NUTS 1).

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Les plus grandes différences de rémunération entre les sexes (zones bleues les plus foncées sur la carte 5) ont été observées dans un groupe de régions de niveau NUTS 1 couvrant l’ouest et le sud de l’Allemagne, la République tchèque, l’Autriche et l’ouest de la Hongrie, ainsi que l’Estonie, la Finlande et la moitié sud de l’Angleterre. Toutes ces régions ont enregistré un écart de rémunération entre les hommes et les femmes d’au moins 20 % en 2010. En revanche, la différence moyenne entre la rémunération horaire brute des hommes et des femmes était inférieure à 5 % dans deux régions polonaises, deux régions de l’est de l’Allemagne, dans la région de Macroregiunea Trei (Roumanie) et en Slovénie (qui constitue une seule région à ce niveau d’analyse).

Dans trois régions de l’Union, les femmes ont gagné plus que les hommes en 2010: deux d’entre elles se trouvaient en Italie (Isole et Sud), et la troisième était Region Wschodni (Pologne). Les rémunérations des femmes étaient supérieures de 6,8 % à celles des hommes dans la région Isole, de 9,7 % dans la région Sud, et de 10,8 % pour Region Wschodni .

Travail à temps partiel

En 2014, l’UE-28 comptait presque trois fois plus de femmes travaillant à temps partiel que d’hommes. Les 32,8 millions de femmes travaillant à temps partiel dans l’UE-28 représentaient près d’un tiers (32,9 %) de l’ensemble de la force de travail féminine, tandis qu’environ 10 % de la force de travail masculine travaillait à temps partiel.

La carte 6 présente le rapport entre la part des femmes et des hommes travaillant à temps partiel et l’ensemble de la population en âge de travailler (définie ici comme les personnes âgées de 15 à 64 ans). Dans l’UE-28, un cinquième (20,0 %) de la population féminine était employée à temps partiel, tandis que la part correspondante pour les hommes était de 7,1 %, l’écart hommes-femmes s’élevant ainsi à 12,8 points de pourcentage.

L’importance du travail à temps partiel parmi les femmes était particulièrement faible en Bulgarie, en Slovaquie, en Croatie, en Hongrie et en Lettonie

Les États membres caractérisés par des écarts hommes-femmes relativement importants présentaient généralement des taux de travail à temps partiel élevés, surtout pour les femmes. La part du travail à temps partiel parmi les femmes n’était que de 3,1 % en Bulgarie, et restait sous la barre des 10 % de la force de travail féminine en Slovaquie, en Croatie, en Hongrie et en Lettonie. Entre 40 et 50 % des travailleuses de Belgique, du Royaume-Uni, d’Autriche et d’Allemagne travaillaient à temps partiel, une part qui atteignait 76,8 % aux Pays-Bas. Ainsi, certains des États membres de l’Union affichant les taux d’emploi de femmes les plus élevés en 2014 présentaient également une forte proportion de femmes actives travaillant à temps partiel. C’était notamment le cas aux Pays-Bas, et dans une moindre mesure en Belgique, au Danemark, en Allemagne, en Autriche, en Suède et au Royaume-Uni.

En 2014, les Pays-Bas ont également enregistré la part la plus élevée d’emploi à temps partiel pour les hommes: plus d’un quart (28,2 %) de la force de travail masculine des Pays-Bas était employée à temps partiel. Dans les États membres nordiques, en Allemagne, en Autriche, à Chypre, au Portugal, au Royaume-Uni et en Irlande, plus de 10 % de la force de travail masculine était employée à temps partiel.

Les principaux écarts hommes-femmes dans l’emploi à temps partiel étaient généralement enregistrés dans les États membres où la proportion de femmes travaillant à temps partiel était particulièrement élevée

Certains des écarts hommes-femmes les plus importants et certaines des parts les plus élevées de femmes travaillant à temps partiel ont été enregistrés aux Pays-Bas, ainsi que dans certaines régions des États membres nordiques, d’Allemagne, d’Autriche et du Royaume-Uni. Dans huit régions néerlandaises et six régions allemandes, la part des femmes en âge de travailler et employées à temps partiel était plus élevée d’au moins 30 points de pourcentage que pour la population masculine correspondante (zones rouges les plus foncées sur la carte 6). À l’échelle de l’Union, le principal écart hommes-femmes a été enregistré dans la région néerlandaise de Zeeland, où la part des femmes en âge de travailler employées à temps partiel était plus élevée de 38,5 points de pourcentage par rapport à celle des hommes.

En revanche, la différence entre les sexes était faible par rapport à l’incidence du travail à temps partiel dans les régions /États membres de l’Union caractérisés par une faible propension à employer à temps partiel. Dans cinq régions roumaines, quatre régions portugaises et trois régions grecques, la part des hommes en âge de travailler et employés à temps partiel était légèrement plus élevée (par rapport à celle des femmes). Cette tendance se retrouvait aussi dans plusieurs régions turques. Cependant, les différences entre les sexes dans ces régions étaient généralement ténues: la part des hommes ne dépassait que de 2,5 points de pourcentage celle des femmes dans la région roumaine de Sud-Est.

Durée de travail moyenne

En moyenne, les citoyens de l’UE-28 travaillaient 37,2 heures par semaine en 2014. Une analyse sexospécifique plus approfondie révèle que les femmes travaillaient en moyenne 33,6 heures, contre 40,2 heures pour les hommes, soit une différence de 6,6 heures par semaine entre les deux sexes. Rien d’étonnant à cela étant donné qu’une plus forte proportion de femmes travaillait à temps partiel.

Dans toutes les régions de l’Union, les hommes ont passé plus de temps au travail que les femmes

Le nombre moyen d’heures travaillées par semaine par les hommes était systématiquement plus élevé que le nombre d’heures travaillées par semaine par les femmes dans chacune des régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles pour 2014. La carte 7 montre une relation étroite entre le nombre moyen d’heures travaillées et l’importance du travail à temps partiel. Les régions affichant des parts élevées d’emploi à temps partiel (pour les femmes) enregistraient généralement les plus grandes différences sexospécifiques concernant le nombre moyen d’heures travaillées. L’écart hommes-femmes était plus prononcé au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche, les hommes travaillant au moins 10 heures de plus que les femmes dans 20 régions britanniques, 17 régions allemandes, huit régions néerlandaises et trois régions autrichiennes. Le plus grand écart a été relevé dans la région de Highlands and Islands of Scotland, où un homme travaillait en moyenne 44,2 heures par semaine, contre une moyenne de 29,7 heures pour une femme.

En revanche, les régions affichant une propension relativement faible à l’emploi à temps partiel présentaient de légères différences entre les sexes, eu égard au temps moyen passé au travail. C’était particulièrement vrai pour les régions orientales de l’Union et dans les États membres baltes, mais c’était également vrai au Portugal et dans les États membres nordiques, davantage enclins à employer à temps partiel (bien qu’il existe un écart hommes-femmes à cet égard).

Dans 35 régions de niveau NUTS 2 de l’Union (zones les plus claires sur la carte 7), les hommes travaillaient en moyenne moins de 2,5 heures de plus par semaine par rapport aux femmes. Ces régions couvraient les États membres baltes (qui constituent chacun une seule région à ce niveau d’analyse) et chacune des régions bulgare, croate, hongroise, slovène, ainsi que toutes les régions roumaines sauf une, trois régions portugaises, deux régions grecques et slovaques, ainsi que la Ciudad Autónoma de Melilla (Espagne).

Sources et disponibilité des données

Les domaines couverts par les statistiques sexospécifiques abordent un large éventail de questions. Pour plus d’informations sur les sources des données, veuillez consulter les articles thématiques qui forment l’Annuaire régional publié par Eurostat:

Contexte

Les inégalités de genre (disparités entre les sexes) ont été façonnées tout au long de l’histoire et sont le résultat de facteurs idéologiques, historiques, culturels, sociaux, religieux, politiques et économiques. Ces dernières années, la part des femmes actives sur le marché du travail de l’Union européenne s’est considérablement accrue. En effet, gagner sa propre vie est un des principaux moyens d’acquérir l’indépendance économique et ces changements contribuent probablement à l’autonomisation des femmes.

Cadre législatif

Depuis 1957, l’égalité entre les hommes et les femmes est une des valeurs fondamentales de l’Union, consacrée dans ses traités et dans la charte des droits fondamentaux de 2009. Un vaste cadre législatif a été mis en place afin de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, il vise notamment les perspectives d’emploi, les conditions de travail, l’égalité des rémunérations et des prestations de sécurité sociale.

En 2006, la Commission européenne a adopté une «feuille de route pour l’égalité» [COM(2006) 92], suivie en 2010 par l’adoption d’une «charte des femmes» [COM(2010) 78]. Plus tard la même année, la Commission a adopté sa «stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2010-2015» [COM(2010) 491]. Cette dernière était composée de cinq domaines clés: l’indépendance économique pour les femmes et les hommes; l’égalité de rémunération pour un travail de même valeur; l’égalité dans la prise de décision; la dignité, l’intégrité et la fin des violences fondées sur le sexe; et l’égalité entre les femmes et les hommes dans les politiques extérieures.

Chaque année, la Commission fait état des avancées réalisées vers l’égalité entre les hommes et les femmes dans un annual report (en anglais), qui comporte toute une série d’indicateurs sur l’égalité hommes-femmes. La Commission européenne entend également sensibiliser le public à la question de l’égalité des rémunérations au travers d’initiatives telles que la Journée européenne de l’égalité salariale.

Europe 2020

Bien que la stratégie Europe 2020 n’établisse pas d’objectifs sexospécifiques, elle soutient une série de politiques qui abordent la question de l’égalité des sexes. La stratégie Europe 2020 insiste sur la nécessité de réduire les inégalités en matière de santé, ainsi que sur l’amélioration de l’accès aux systèmes de soins de santé. La stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes s’étend, quant à elle, au-delà des questions d’accès et se concentre sur les risques sanitaires et les maladies sexospécifiques, ainsi que sur l'abolition des inégalités fondées sur le genre dans les soins de santé et les soins de longue durée.

Les compétences sont abordées dans l’initiative phare Europe 2020 «A Digital Agenda for Europe» (en anglais), qui envisage l’écart hommes-femmes sous l’angle de la culture et des compétences numériques et invite les secteurs des TI à devenir plus attrayants pour les jeunes femmes.

Sur les marchés du travail, la stratégie Europe 2020 cherche à accroître la participation, en particulier des femmes, et à sortir les femmes de la pauvreté ou de l’exclusion sociale. Cependant, un certain nombre de contraintes peuvent empêcher ou freiner les progrès. Celles-ci tiennent souvent à la capacité des femmes et des hommes à concilier vie professionnelle et vie privée. C'est pourquoi les mesures stratégiques intègrent la promotion de services de garde d’enfants accessibles et abordables, ainsi que la suppression des mesures fiscales dissuasives applicables au second revenu des ménages.

Voir aussi

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