Social Agenda Issue 55-FR

Politiquement sensible Ces dernières années, la libre circulation est devenue une question sensible du point de vue politique. Au lendemain de la crise économique et financière de 2008, certains pays de l’UE ont exprimé leurs préoccupations concernant des abus éventuels de la législation de l’UE relative à la libre circulation et ont attiré l'attention sur la pression exercée sur l’éducation, le logement et les infrastructures par l’afflux massif et soudain de personnes provenant d’autres pays de l’Union dans certaines localités. D'autres pays de l'UE ont souligné le phénomène de «fuite des cerveaux». Dans le même temps, la vitesse des changements dus à la mondialisation, à la numérisation et à l'émergence de nouvelles formes de travail a contribué à accroître la peur vis-à-vis de la migration en général. Le résultat du référendum sur le maintien ou non au sein de l'UE, qui a eu lieu au Royaume-Uni en juin 2016, et la montée du populisme dans de nombreux pays de l'UE témoignent bien de cette crainte. Et on peut aussi la détecter dans le débat sur la question du détachement des travailleurs (voir encadré page 10). Néanmoins, à l'automne 2017, plus de 8 Européens sur 10 soutenaient la libre circulation des citoyens de l'UE afin qu'ils puissent vivre, travailler, étudier et faire des affaires partout dans l'UE, selon une enquête Eurobaromètre, et le nombre de personnes qui font usage de ce droit ne cesse de croître. Une agence de l'UE L’AET aura le statut d'agence de l'UE. Elle sera dirigée par un directeur exécutif et un Conseil d'administration composé d'un représentant par pays de l'UE, deux représentants de la Commission européenne, un représentant du Parlement européen et quatre représentants des partenaires sociaux au niveau européen. © Belga Image Travailleuse polonaise dans un supermarché néerlandais: plus de 8 Européens sur 10 sont favorables à l'idée de vivre, d’étudier et de travailler partout dans l'UE. Rationaliser la libre circulation L'Autorité européenne du travail (AET) intégrera quatre organes de l’UE existants: le comité technique pour la libre circulation des travailleurs, le comité d'experts en matière de détachement de travailleurs, la plateforme européenne pour le renforcement de la coopération visant à lutter contre le travail non déclaré et le bureau européen de coordination du réseau des services publics de l'emploi (EURES). Elle coopérera étroitement avec la commission administrative pour la coordination des systèmes de sécurité sociale, le comité consultatif des systèmes de sécurité sociale et le comité consultatif pour la libre circulation des travailleurs, ainsi qu'avec la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (CEDEFOP), l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) et la Fondation européenne pour la formation (ETF), ainsi qu'avec Europol et Eurojust sur les questions liées aux activités criminelles en matière de mobilité des travailleurs. AGENDA SOC I A L / A O Û T 2 0 1 9 / 9

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