Social Agenda Issue 55-FR

Un père s'occupant de son fils: la nouvelle directive devrait permettre à beaucoup plus d'hommes d'exercer leurs droits au congé de paternité, au congé parental et au congé pour obligations familiales. La directive s'attaque de front aux raisons pour lesquelles la plupart des hommes n'exercent pas ces droits: l'absence de rémunération adéquate, sachant que les hommes représentent encore les principales sources de revenus dans la majorité des ménages, et le manque de flexibilité dans la manière dont le congé parental peut être pris (par exemple, à temps partiel, de manière fragmentée, etc.). En effet, elle renforce le droit déjà existant de demander des formules de travail flexibles, en l'étendant à tous les parents actifs ayant des enfants jusqu'à l'âge de 8 ans au moins et à tous les aidants. Mesures d'accompagnement L'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée étant une question sociale, mais aussi économique, fiscale et culturelle de grande envergure, un ensemble de mesures non législatives a été annexé à la directive sur l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée afin qu'elle ne soit pas appliquée de manière isolée. Ces mesures vont de l'élimination des facteurs économiques dissuasifs pour les personnes représentant la deuxième source de revenus du ménage qui empêchent les femmes d'accéder au marché du travail ou de travailler à plein temps, au renforcement de la protection contre la discrimination et le licenciement des parents (y compris les femmes enceintes et les travailleurs reprenant le travail après un congé). Cela implique également une meilleure utilisation des fonds de l'UE pour améliorer les services de garde d'enfants et de soins de longue durée. Commissaire Marianne Thyssen «Ce que nous constatons sur le marché du travail, c'est que le taux d'emploi des femmes est nettement inférieur à celui des hommes», a expliqué la Commissaire européenne Marianne Thyssen dans un entretien avec l’Agenda social (voir le nº 54 pour la version complète de l'entretien). Attention à l’intervalle En 2015, le taux d'emploi global des femmes était inférieur de 11,6 points de pourcentage à celui des hommes au sein de l'UE. L'écart entre les sexes en matière d'emploi se creuse considérablement après la naissance des enfants. En moyenne, en 2015, le taux d'emploi des femmes ayant un enfant de moins de 6 ans était de 8,8 %. Parmi les femmes au travail, 31,5 % travaillent à temps partiel, contre 8,2 % des hommes. Un peu plus de 50 % des femmes travaillent à temps plein, contre 71,2 % des hommes. Les responsabilités familiales vis-à-vis de personnes âgées ou de parents à charge sont à l’origine de l'inactivité d'environ 20 % des femmes inactives, contre moins de 2 % des hommes. Pourtant, les femmes sont devenues de plus en plus actives sur le marché du travail au cours des dernières décennies. Alors que le taux d'emploi des femmes était de 54,3 % en 2001, il est passé à 62,5 % en 2017, conformément à l'objectif de l'UE qui vise à atteindre un taux de 75 % d’ici 2020. Les pertes économiques dues à l'écart entre les femmes et les hommes en matière d’emploi s'élèvent à près de 370 milliards d'euros par an. © Belga Image 1 6 / AGENDA SOC I A L / A O Û T 2 0 1 9

RkJQdWJsaXNoZXIy MTA1NjEw