Social Agenda Issue 55-FR

En train de rater l’école: l'égalité des sexes est un aspect crucial du programme d'investissement de l'OIT axé sur l'humain pour l'avenir du travail. larges du développement. Cela inclut la question de l’exercice des droits et celle d'un environnement favorable. L'idée est de créer un droit universel à l'apprentissage tout au long de la vie, qui permettrait aux gens d'acquérir des compétences, de se reconvertir et de se perfectionner. Cela signifie également qu'il faut investir davantage dans les institutions, les politiques et les stratégies qui soutiendront les personnes dans leurs transitions de l’école au travail et sur le futur marché du travail tout au long de leur vie professionnelle, par le biais de politiques proactives et de services publics de l'emploi renforcés. L'égalité des sexes est un aspect crucial de ce premier pilier, qui recommande de renforcer la voix des femmes, d'investir dans les services de soins publics et de partager les tâches non rémunérées liées aux obligations familiales. Or justement, la conférence internationale du travail de juin, qui devait adopter la Déclaration du centenaire sur la base de ce rapport, devait également adopter une nouvelle convention novatrice de l'OIT sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Assurer une protection sociale universelle de la naissance à la vieillesse est une autre façon d'investir dans le potentiel humain. Le rapport «Travailler pour bâtir un avenir meilleur» préconise un socle de protection sociale qui assure à chacun un niveau de protection de base, complété par des régimes d'assurance sociale à cotisations obligatoires. Garantie universelle Le deuxième pilier vise à accroître les investissements dans les institutions de travail: des réglementations aux conventions collectives et aux systèmes d'inspection du travail. Il s'agit là d'une question cruciale, sachant que dans de nombreux pays, 80 à 90 % de la main-d'œuvre opère dans l'économie informelle. Ce pilier préconise l’établissement d'une garantie universelle pour les travailleurs: tous les travailleurs, quel que soit leur régime contractuel ou leur statut professionnel, devraient jouir des droits fondamentaux des travailleurs, d'un salaire assurant des conditions d’existence convenables, de limites maximales à la durée de travail et de la protection de la santé et de la sécurité au travail: la sécurité et la santé au travail seraient ainsi reconnues comme un droit fondamental. Ce pilier propose également de renforcer la «maîtrise du temps»: la technologie peut être utilisée pour aider les travailleurs à acquérir une plus grande autonomie sur leur temps de travail et à atteindre un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée tout en répondant aux besoins des entreprises. L’humain aux commandes L'utilisation de la technologie peut également favoriser la réalisation de l'objectif de travail décent de l'OIT. Cela implique que les travailleurs et les responsables négocient la conception même du travail. C'est aussi adopter une approche axée sur une intelligence artificielle «sous contrôle humain», afin que les décisions finales affectant le travail soient prises par des êtres humains! À cet égard, le rapport préconise l’établissement d'un système de gouvernance internationale pour les plateformes de travail numériques, afin que celles-ci et leurs clients respectent des socles de droits et de protections. Les progrès technologiques exigent également la réglementation de l'utilisation des données et de la responsabilité dans l'emploi d'algorithmes dans le monde du travail. La représentation collective des travailleurs et des employeurs dans le cadre du dialogue social est considérée comme un bien public, à promouvoir activement par des politiques publiques. Les organisations de partenaires sociaux devraient impliquer les acteurs qui opèrent dans l'économiedes plateformes, grâceàdes techniques d'organisation novatrices et à l'utilisation de la technologie. © Belga Image 1 2 / AGENDA SOC I A L / A O Û T 2 0 1 9

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