Social Agenda Issue 52-FR

De la DG Commerce à la DG Emploi Vous avez occupé vos nouvelles fonctions peu après que les dirigeants de l’Union ont proclamé le socle européen des droits sociaux et juste avant que la Commission européenne ne présente ses propositions budgétaires pour 2021-2027… Effectivement, j'ai dû commencer sur les chapeaux de roues! De manière générale, la Commission a proposé un budget stable, malgré le fait que l’Union perd un État membre. Pour la première fois, il existe un volet spécifique axé sur le développement social et humain, au titre de la cohésion, et un montant précis alloué au Fonds social européen (FSE+). En fait, la part du FSE dans le cadre du paquet «cohésion» va augmenter. Le socle européen des droits sociaux joue un rôle d’orientation dans le processus du Semestre européen pour la coordination des politiques économiques, dans les priorités futures du FSE+ et même dans le volet «compétences et investissement social» d’InvestEU. Nous lui donnons également du poids en légiférant. Nous avons un programme très ambitieux à faire passer par le processus de prise de décision de l’UE avant les élections européennes de 2019: il couvre l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée; les conditions de travail prévisibles; l’accès à la protection sociale pour tous; la coordination des systèmes de sécurité sociale; l’acte législatif sur l’accessibilité des personnes handicapées, sans oublier la future Autorité européenne du travail… Auparavant, vous étiez directeur général adjoint de la DG Commerce. La dernière génération d’accords commerciaux internationaux signés par l’Union ne comporte-t-elle pas un chapitre sur le développement durable? Il s’agit en effet de chapitres substantiels et dont le travail constitue une part très importante. Il s’agit de trouver un terrain d’entente et de convenir de normes minimales que nous sommes tous tenus de respecter, raison pour laquelle l’Organisation internationale du travail est si importante. La libéralisation des échanges est une bonne chose et la mondialisation présente de nombreux avantages pour beaucoup de gens. Il y a toutefois des groupes de personnes, des régions et certains secteurs de l’industrie qui sont perdants, et ce problème doit également être traité. Nous avons nos propres valeurs à défendre parmi lesquelles les droits sociaux et le droit du travail jouent un rôle fondamental. C’est la raison pour laquelle le socle européen des droits sociaux est si important: il illustre le type de société qui nous est cher. Il sert donc de cadre de référence indiquant, comme une boussole, la direction que nous voulons prendre. C’est un bon texte qui invite à l’action. Adhérer au Socle est une chose, mais le mettre en œuvre en est une autre, comme on peut le constater avec nos propositions législatives que le Parlement européen et le Conseil sont en train d'analyser. Nous sommes résolus à mener bien ces propositions: elles sont susceptibles d’améliorer la vie de millions de travailleurs et de leurs familles, qu’ils soient indépendants ou employés dans de nouvelles formes de travail, et de faciliter l’accès des personnes handicapées aux produits et services disponibles sur notre marché intérieur. Ordre du jour ambitieux: “Nous avons un ordre du jour très ambitieux à realiser d’ici aux élections européennes de 2019”. © Union européenne ENTRETIEN Joost Korte est le directeur général de la DG Emploi, affaires sociales et inclusion depuis le 16 mars 2018 AGENDA SOC I A L / J U I L L E T 2 0 1 8 / 2 7

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