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Une approche plus intelligente de la cybersécuritéLa sécurité en ligne («cybersécurité») est un défi majeur pour les sociétés. Hélas, la plupart des solutions actuellement sur le marché sont très coûteuses et plutôt inefficaces. Pour remédier à cela et mieux protéger les sociétés et les citoyens, un projet financé par l’UE adopte une nouvelle approche qui tient compte d’un large éventail d’informations, comme les réseaux sociaux et les blogs.
![]() © DiSIEM, source: disiem-project.eu Pour les sociétés du monde entier, la cybercriminalité reste une menace dominante. Selon HelpNetSecurity, 73 % des experts en sécurité des sociétés sattendent à subir une faille de sécurité majeure sous un an. En réalité, selon IT Governance, rien quen juin 2020, les sociétés européennes ont connu pas moins de 92 incidents de sécurité, ce qui représente plus de sept millions de violations. Au vu de ces chiffres, lon comprend aisément pourquoi lancien directeur général dIBM, Ginni Rometty, a qualifié la cybercriminalité de «plus grande menace qui pèse sur toutes les sociétés du monde». Mais alors, que font les sociétés pour limiter la menace? Pour commencer, elles dépensent beaucoup dargent. Selon un rapport de lInternational Data Corporation, les dépenses en matière de sécurité, de matériel, de logiciels et de services en Europe ont atteint 27,3 milliards de dollars (environ 23,2 milliards deuros) en 2019, soit une augmentation de 8,3 % par rapport à 2018. Dici 2022, les sociétés européennes devraient dépenser plus de 35 milliards deuros en solutions de sécurité. Une grande partie de cet argent est consacrée aux systèmes de gestion des informations et des événements de sécurité (SIEM), qui sont devenus la référence en matière de cybersécurité. «Les systèmes SIEM représentent un élément fondamental des infrastructures TIC omniprésentes qui constituent lépine dorsale de notre société numérique», déclare Alysson Bessani, professeur agrégé à la faculté de sciences de luniversité de Lisbonne et coordinateur du projet DiSIEM, financé par lUE. «Ces systèmes utilisent un ensemble de capteurs et doutils pour surveiller les infrastructures et déceler les éventuelles menaces qui pèsent sur lorganisation.» Le problème des systèmes SIEM est quils sont extrêmement coûteux à mettre en uvre et à exploiter de manière efficace. Pour pallier ces inconvénients, le projet DiSIEM sest attaché à améliorer les systèmes SIEM déjà en fonctionnement. «Le projet visait à rendre ces systèmes SIEM plus intelligents en les développant dans plusieurs directions», ajoute Alysson Bessani. «En tenant compte de diverses sources dinformation et des capteurs de menaces, nous cherchons à améliorer les fonctionnalités de cybersécurité des organisations européennes.» Renforcer lefficacité des systèmes SIEMPour atteindre son objectif, le projet DiSIEM a porté ses efforts sur un certain nombre daméliorations essentielles. Par exemple, en utilisant des techniques avancées dapprentissage automatique, les chercheurs ont permis aux systèmes SIEM de filtrer les données collectées sur Twitter et les blogs, de regrouper des informations connexes, dinspecter du texte et de créer des informations lisibles par une machine. Ces techniques ont été appuyées par de nouveaux outils de visualisation qui affichent limpressionnante quantité dinformations collectées de manière à ce que les analystes en sécurité puissent facilement en retirer de nouvelles informations. Le projet a également contribué au développement de nouvelles solutions pour le stockage sécurisé de mégadonnées et de modèles analytiques de prévision des menaces. «En fin de compte, nous avons développé de nouveaux outils de traitement, de stockage et de visualisation de linformation capables daméliorer lefficacité des systèmes SIEM», explique Alysson Bessani. De la recherche à la pratiqueLes solutions DiSIEM ont été testées avec succès dans les centres opérationnels de sécurité dEDP et dAmadeus, deux grandes sociétés exploitant des infrastructures stratégiques. Depuis les essais, les deux sociétés ont continué à utiliser plusieurs des composants DiSIEM. «EDP utilise notre outil dévaluation hiérarchique des risques pour fournir des informations globales sur les risques aux cadres dirigeants», conclut Alysson Bessani. «Grâce à nos solutions, Amadeus a amélioré sa capacité à empêcher les robots dInternet de dérober ses données, ce qui a permis à la société de réaliser de substantielles économies.» Bien que le projet soit maintenant terminé, ses travaux se poursuivent. Le projet a, par exemple, lancé une société dérivée pour faciliter la commercialisation de son système de stockage sécurisé multi-cloud. La start-up, baptisée Vawlt, a déjà obtenu plus dun demi-million deuros de financement de pré-démarrage dArmilar Venture Partners et emploie actuellement cinq personnes (dont trois chercheurs du projet DiSIEM). Détails du projet
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