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Extraire de l'énergie renouvelable de la mer

  • 22 May 2015

Des scientifiques du comté de Kalmar, en Suède, ont montré que les roseaux, les algues, les moules et les boues de poisson peuvent se révéler utiles pour produire des combustibles renouvelables. Ils ont, en outre, découvert que le processus diminuait l'excès de nutriments présent dans la mer et qu'il permettrait de créer des emplois dans la région.

Utiliser les ressources marines pour produire du biogaz pourrait augmenter la production d'énergie renouvelable tout en réduisant l'impact sur le climat. Cependant, des progrès techniques sont nécessaires avant que de telles ressources ne puissent être exploitées pour une production à grande échelle et économique du biogaz.

Henrik Blomberg, directeur du programme, programme Småland och Öarna

L'équipe de chercheurs a étudié les conditions nécessaires pour pouvoir produire du biogaz en menant divers essais de digestion humide afin d'identifier le taux de méthane émis par les différentes sortes de matières marines. Ils en ont conclu que les boues de poisson donnaient les meilleurs résultats et que la qualité du biogaz était semblable à celle obtenue avec des matériaux traditionnels comme le fumier ou les boues d'épuration.

Par ailleurs, il y a un excès de nutriments dans la mer Baltique qui peut se traduire par une baisse du taux d'oxygène, tuant les poissons, les crabes, les huitres et autres espèces aquatiques présentes dans la mer. Or l'utilisation des ressources marines pour la production de biogaz élimine une grande partie de ce surplus de nutriments. Récolter cette matière biologique marine, la décomposer et s'en servir sur des terres arables permet de réduire le phénomène d'«eutrophication» ou excès de nutriments dans l'eau tout en profitant au secteur agricole. 

Une région qui n'utilise plus d'énergie fossile d'ici 2030?

Augmenter le recours au biogaz comme carburant de véhicules tels que les voitures ou les camions pourrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre. De plus, cela permettrait au comté de Kalmar d'atteindre son objectif: ne plus utiliser d'énergie fossile d'ici 2030. Toutefois, la réalisation de cet objectif est intimement liée aux décisions politiques nationales et internationales.

L'adoption du biogaz pourrait profiter à la population locale. En effet, le besoin de nouveaux produits, biens et services pour cultiver et produire ce gaz créerait des emplois. De fait, une digestion à grande échelle de boues de poisson est actuellement en cours dans la station d'épuration Lucerna par le biais d'un tuyau liant les deux installations.

Dans le comté de Kalmar, le pétrole et le diesel sont responsable du deux-tiers des émissions de dioxyde de carbone provenant de combustibles fossiles. À la combustion, le biogaz n'émet pas de dioxyde de carbone. C'est donc un combustible respectueux de l'environnement. Cependant, si l'on rassemblait toutes les boues d'épuration, tout le fumier et tous les déchets ménagers disponibles dans le comté, on ne pourrait alimenter en gaz que 10 % des voitures du comté. Il paraît donc logique d'exploiter les ressources marines.

Investissement total et financement de l'UE

Le projet «Biogas – New Substrates from the Sea» a fait l'objet d'un investissement total de 485 000 EUR. La contribution du Fonds européen de développement régional s'élève à 193 477 EUR au titre du programme «Småland och Öarna» pour la période de programmation 2007-2013.