breadcrumb.ecName
fr Français

Des monnaies complémentaires au service du développement local

  • 29 January 2016

Le projet «Community Currencies in Action (CCIA)» (Monnaies complémentaires en action) a abouti à un transfert de connaissances sur l'application de monnaies complémentaires dans le nord-ouest de l'Europe. Les monnaies complémentaires (MC) sont des monnaies locales qui encouragent les dépenses locales afin de dynamiser la population, d'accroître l'inclusion sociale et de renforcer  les économies locales.

L'idée d'une monnaie complémentaire n'est plus marginale, c'est le bon moment pour généraliser ce type d'initiative.

Molly Scott Cato, députée au Parlement européen

Une monnaie pilote a été instaurée dans chaque pays participant. Le système des crédits de temps, qui consiste à utiliser le temps comme unité de valeur pour les échanges de services, a été introduit dans des écoles galloises et a démontré l'étendue des domaines dans lesquels ce modèle pouvait être appliqué.

Un bureau de change a été mis en place pour le «makkie», la monnaie introduite dans le quartier Indische Buurt d'Amsterdam, facilitant la participation des habitants à des activités bénévoles. Toujours à Amsterdam, un réseau de petites et moyennes entreprises (PME) a instauré sa propre monnaie pour les échanges de biens et de services entre les entreprises de ce réseau, ce qui a permis de réduire les dépenses d'argent réel tout en facilitant l'accès aux capitaux et en forgeant des liens entre les PME.

Un organisme public de prêt a développé une monnaie pour la ville de Nantes, en France. Il offre aux PME des liquidités sans intérêts et permet aux citoyens d'échanger des euros contre la monnaie électronique.

Une action transversale

Dans le Limbourg, en Belgique, plusieurs communes ont adopté le système de portefeuille électronique de points verts pour affronter certains problèmes comme le tri des déchets ou l'exclusion sociale. Ce système permet à ses utilisateurs d'accumuler des points en contribuant à l'un des objectifs du programme (le recyclage, par exemple) et de les dépenser dans un autre domaine comme la culture, démontrant ainsi l'action transversale de cette monnaie au niveau politique.

Ce projet a également permis la création d'une plate-forme informatique baptisée «QoinWare», qui intègre un système de sécurité bancaire et sert à effectuer des transactions dans le cadre des systèmes de MC. Un centre de ressources en ligne fournissant des informations complètes sur les MC a également été mis en place (http://community-currency.info).

Dans le cadre de programmes axés sur l'inclusion sociale, les citoyens ont pu exprimer leurs attentes vis-à-vis des MC. En effet, des consultations publiques hebdomadaires, des ateliers et la location de stands sur des marchés ont permis de prendre le pouls de la population et d'accroître sa participation. Au Pays de Galles, 65 % des personnes interrogées sur ce sujet ont affirmé que leur qualité de vie s'était améliorée avec l'introduction des MC et 40 % ont indiqué qu'elles faisaient des choses qu'elles n'avaient jamais faites auparavant.

Le projet CCIA a permis l'organisation de 120 activités, auxquelles ont participé 4 190 personnes, et de cinq réunions transnationales. Un document d'orientation sur le rôle des MC dans les services publics a également été publié.

Investissement total et financement de l'UE

Le projet «Community Currencies in Action» a fait l'objet d'un investissement total de 6 253 957 EUR. La contribution du Fonds européen de développement régional s'élève à 3 126 979 EUR au titre du programme opérationnel «Europe du Nord-Ouest (ENO)» pour la période de programmation 2007-2013.