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La politique de cohésion et le paradoxe du secteur public

  • 21 June 2017
La politique de cohésion et le paradoxe du secteur public

Le forum sur la cohésion aura lieu la semaine prochaine et marquera une étape importante dans le débat sur la politique de cohésion après 2020. La contribution suivante fait partie de l’édition spéciale du magazine Panorama publiée dans le cadre de ce débat. La future politique de cohésion: beaucoup de points communs avec celle d’aujourd’hui. Pourquoi? Parce que les objectifs de la période de prog

Le forum sur la cohésion aura lieu la semaine prochaine et marquera une étape importante dans le débat sur la politique de cohésion après 2020. La contribution suivante fait partie de l’édition spéciale du magazine Panorama publiée dans le cadre de ce débat.

La future politique de cohésion: beaucoup de points communs avec celle d’aujourd’hui. Pourquoi? Parce que les objectifs de la période de programmation actuelle (assurer une croissance intelligente, durable et inclusive) deviendront encore plus importants à l’avenir.

En outre, nombre de thèmes majeurs du programme 2014-2020, tels que l’accent mis sur les résultats, l’amélioration de la qualité des institutions et la simplification des réglementations, revêtiront plus d’importance à l’avenir.

L’UE doit plus que jamais atteindre des résultats concrets quand elle est sous pression pour prouver sa valeur aux citoyens européens. Le nouvel accent mis sur les résultats, à savoir sur les réalisations et l’impact de la politique régionale, est attendu depuis longtemps car dans le passé, l’attention était trop tournée vers les capacités d’une région à absorber les fonds, ce qui était envisagé comme une solution plutôt que comme la solution. L’accent mis sur les résultats souligne l’importance du deuxième thème: la qualité des institutions.

La qualité des institutions, en particulier des institutions publiques, est probablement l’élément le plus important pour répondre aux objectifs d’innovation et de développement. Cependant, la future politique de cohésion devra résoudre le paradoxe du secteur public.

Ce paradoxe s’explique par deux tendances radicalement différentes. D’une part, le secteur public est sous pression en raison de l’austérité depuis près de dix ans, ce qui altère sa capacité d’action. D’autre part, le secteur public tient une grande place dans les domaines porteurs de défis pour la société, comme l’énergie, la santé, l’éducation, les transports, la sécurité alimentaire ou les soins dignes pour les personnes âgées, et qui contribuent beaucoup à une croissance intelligente, durable et inclusive.

Si elle veut apporter des résultats plus concrets à l’avenir, la politique de cohésion doit collaborer avec un secteur public intelligent et non diminué. Pour ce faire, les administrations publiques et leurs agences doivent se débarrasser de leur gestion sous forme de «commandement et contrôle» qu’elles ont utilisée dans le passé et adopter le style des agences les plus efficaces, comme SPRI au Pays basque, Aster en Émilie-Romagne et JIC en Moravie du Sud. Ces agences excellent à favoriser des écosystèmes régionaux propices à l’innovation dans lesquels les parties prenantes des secteurs public, privé et tertiaire apprennent à collaborer dans un intérêt commun.

Enfin, la simplification réglementaire doit figurer parmi les priorités. Actuellement, le secteur public reçoit des signaux contradictoires. Alors que la politique de cohésion l’invite à être plus adroit, créatif et à expérimenter, la culture de contrôle ne tolère aucun échec et entrave cette créativité au nom de la conformité.

Une politique de cohésion qui aborde ces sujets peut à juste titre se prévaloir d’être sérieuse dans son objectif de parvenir à une croissance intelligente, durable et inclusive.

Kevin Morgan,

Professeur de gouvernance et de développement, et responsable de lengagement à lUniversité de Cardiff (Royaume-Uni)