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Archive:Statistiques sur les années de vie en bonne santé

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Données extraites en mai 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. La version française de cet article sera archivée en juillet 2018 après la mise à jour de la version anglaise correspondante.

La question de savoir si les années supplémentaires gagnées grâce à l’allongement de la durée de vie sont vécues en bonne ou en mauvaise santé revêt une importance cruciale. Étant donné que l’espérance de vie à la naissance ne peut entièrement répondre à cette question, des indicateurs sur l’espérance de santé, tels que les années de vie en bonne santé (indicateur aussi appelé «espérance de vie sans incapacité»), ont été mis au point. Ces indicateurs portent sur la qualité de vie (vie en bonne santé), plutôt que sur la longévité telle qu’elle est mesurée par l’espérance de vie. Les années de vie en bonne santé sont un indicateur important de la santé relative des populations de l’Union européenne (UE).

Le présent article fait partie d’un ensemble d’articles statistiques consacré à l’état de santédans l’Union européenne qui fait partie d’une publication en ligne sur les statistiques de santé.

Graphique 1: Années de vie en bonne santé à la naissance, femmes, 2010 et 2015
(en années)
Source: Eurostat (hlth_hlye)
Graphique 2: Années de vie en bonne santé à la naissance, hommes, 2010 et 2015
(en années)
Source: Eurostat (hlth_hlye)
Graphique 3: Années de vie en bonne santé à 65 ans, femmes, 2010 et 2015
(en années)
Source: Eurostat (hlth_hlye)
Graphique 4: Années de vie en bonne santé à 65 ans, hommes, 2010 et 2015
(en années)
Source: Eurostat (hlth_hlye)
Tableau 1: Années de vie en bonne santé, 2015
(en années)
Source: Eurostat (hlth_hlye)

Principaux résultats statistiques

En 2015, le nombre d’années de vie en bonne santé à la naissance dans l’UE-28 était estimé à 63,3 ans pour les femmes et 62,6 ans pour les hommes, ce qui représentait respectivement environ 76 % et 80 % de l’espérance de vie totale.

L’écart entre les hommes et les femmes était considérablement plus réduit en termes d’années de vie en bonne santé qu’il ne l’était pour l’espérance de vie globale

En 2015, l’espérance de vie des femmes dans l’UE-28 était, en moyenne, supérieure de 5,4 ans à celle des hommes. Toutefois, la majeure partie de ces années supplémentaires est généralement marquée par des limitations d’activité. L’écart hommes-femmes était en effet nettement plus réduit pour les années de vie en bonne santé que pour l’espérance de vie totale, avec une différence en faveur des femmes d’à peine 0,7 an. Les hommes passent donc généralement une plus grande partie de leur vie, qui est un peu plus courte, sans connaître de limitation d’activité.

En 2015, l’espérance de vie à la naissance pour les femmes dans les États membres de l’Union était comprise entre 78,2 ans en Bulgarie et 85,8 ans en Espagne (soit une différence de 7,6 ans). Une comparaison similaire pour les hommes montre que le niveau d’espérance de vie le plus bas en 2015 a été enregistré en Lituanie (69,2 ans) et le plus élevé en Suède (80,4 ans), ce qui correspond à un écart de 11,2 ans. Les chiffres correspondants relatifs aux années de vie en bonne santé à la naissance allaient, quant à eux, de 54,1 ans en Lettonie à 74,6 ans à Malte pour les femmes (20,5 ans d’écart), et de 51,8 ans en Lettonie à 74,0 ans en Suède pour les hommes (22,2 ans d’écart). Le nombre attendu d’années de vie en bonne santé à la naissance était plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans 19 des États membres, la différence entre les sexes étant généralement relativement faible, étant donné que l’écart est passé à plus de 3,0 ans dans seulement trois États membres (la Lituanie, la Bulgarie et la Pologne).

Il est donc manifeste qu’il existe des différences nettement plus marquées entre les États membres de l’Union pour ce qui est de la qualité de vie (du point de vue de la santé) que leur population peut espérer qu’en ce qui concerne l’espérance de vie totale. Une femme née en 2015 au Portugal pouvait espérer vivre un peu moins des deux tiers, ou 65 %, de sa vie sans aucune limitation d’activité, contre 88 % en Suède et 89 % à Malte. Les hommes nés en Estonie et en Autriche en 2015 pouvaient espérer vivre 73 % de leur vie sans aucune limitation d’activité, un pourcentage qui atteignait 91 % à Malte et 92 % en Suède.

Une analyse comparant les années de vie en bonne santé des hommes et des femmes âgés de 65 ans indique qu’en 2015, il y avait 11 États membres de l’Union dans lesquels les femmes pouvaient espérer vivre en bonne santé plus longtemps que les hommes. Tel était notamment le cas de la Suède (où les femmes âgées de 65 ans pouvaient espérer vivre 1,1 an de plus que les hommes sans incapacité). À l’inverse, les hommes pouvaient espérer vivre 1,1 an de plus que les femmes sans incapacité à Chypre et aux Pays-Bas, 1,6 an de plus au Portugal et 2,0 ans de plus au Luxembourg.

Sources et disponibilité des données

Eurostat calcule le nombre d’années de vie en bonne santé à la naissance, à 50 ans et à 65 ans , en faisant une distinction entre les femmes et les hommes. Cet indicateur est calculé à l’aide des statistiques relatives à la mortalité et des données sur les limitations de longue durée perçues dans les activités. Les chiffres sur la mortalité proviennent de la base de données démographique d’Eurostat, tandis que ceux sur les limitations de longue durée perçues dans les activités sont extraits d’un module européen sur la santé intégré à la collecte des données statistiques de l’Union européenne sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC).

Limitations de longue durée perçues dans les activités usuelles du fait d’un problème de santé

L’EU-SILC est abordé de manière plus approfondie dans cet article de fond qui fournit des informations sur la portée des données, leur base juridique, la méthodologie utilisée pour les variables en matière de santé, ainsi que les concepts et définitions connexes.

L’EU-SILC couvre, d’une manière générale, tous les ménages privés et leurs membres (qui y résidaient au moment de la collecte des données), ce qui exclut par conséquent les personnes vivant dans des ménages collectifs.

La question pertinente de l’EU-SILC concernant les limitations de longue durée dans les activités est la suivante: «au cours des six derniers mois, dans quelle mesure des problèmes de santé vous ont-ils empêché d’avoir des activités normales? Diriez-vous que vous avez été:

  • Oui, sévèrement limité(e)
  • Oui, limité(e)
  • Non, pas du tout?»

Limitations des données

L’indicateur présenté dans cet article découle de données auto-déclarées et est donc, dans une certaine mesure, affecté par la perception subjective des répondants, ainsi que par leur origine sociale et culturelle.

L’EU-SILC ne couvre pas les personnes placées dans des institutions, par exemple, les personnes résidant dans des établissements de soins de santé et de services sociaux qui sont plus susceptibles d’être limitées dans leur activité que les personnes vivant dans des ménages privés. Il est donc probable que, dans une certaine mesure, cette source de données sous-estime le pourcentage de la population limitée dans ses activités. En outre, la mise en place de l’EU-SILC a été organisée au niveau national, ce qui peut avoir une incidence sur les résultats présentés en raison des différences dans la formulation des questions par exemple.

Il est à noter qu’il y a eu une rupture importante dans les séries de données pour l’Allemagne entre 2014 et 2015 en ce qui concerne les informations relatives à la présence de limitations de longue durée dans les activités du fait de problèmes de santé. Cela a, dans une certaine mesure, également des conséquences sur les résultats présentés pour l’agrégat de l’UE-28.

Contexte

Mesurer l’état de santé d’une population est une tâche ardue en raison de la difficulté de le définir en fonction des personnes, des populations, des cultures ou même des périodes. Par conséquent, l’indicateur démographique de l’espérance de vie est souvent utilisé comme une mesure de l’état de santé d’une nation, en partie car il est fondé sur une caractéristique simple et facile à comprendre: la mort. C’est pourquoi l’espérance de vie à la naissance reste l’un des indicateurs de l’état de santé et du développement économique les plus fréquemment cités. Elle a rapidement augmenté au siècle dernier grâce à plusieurs facteurs, notamment la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration du niveau et de l’hygiène de vie, l’amélioration de l’éducation, ainsi que le progrès des soins de santé et de la médecine.

S’il est de notoriété publique que la durée de vie s’allonge d’une génération à l’autre, l’état de santé de la population vieillissante de l’Union, en revanche, est moins connu. L’indicateur «années de vie en bonne santé» introduit la notion de qualité de vie, en se fondant sur le nombre d’années qu’une personne peut vivre sans limitation résultant d’une maladie ou d’une incapacité. Les maladies chroniques, les états fragiles, les troubles mentaux et les incapacités physiques tendent à avoir une plus grande prévalence chez les personnes âgées et peuvent détériorer la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes, tandis que le poids de ces problèmes de santé peut aussi avoir une incidence sur le financement des soins médicaux et des retraites.

L’indicateur «années de vie en bonne santé» mesure également la santé en tant que facteur productif ou économique. L’accroissement du nombre d’années de vie en bonne santé est l’un des principaux buts de la politique de l’Union en matière de santé, car il se traduirait non seulement par une amélioration du sort des individus (vivre longtemps et en bonne santé étant un objectif primordial de l’activité humaine), mais permettrait également une réduction des dépenses de santé publique. Il pourrait en outre avoir pour effet de permettre aux travailleurs de rester en activité jusqu’à un âge plus avancé. Si le nombre d’années de vie en bonne santé augmente plus rapidement que l’espérance de vie, les gens vivront plus longtemps, mais ils passeront aussi une plus grande partie de leur vie sans problèmes de santé.

En novembre 2010, la Commission européenne a adopté une stratégie en faveur des personnes handicapées pour la période 2010-2020. Celle-ci vise à améliorer l’inclusion sociale des personnes handicapées, leur bien-être et le plein exercice de leurs droits. La stratégie est fondée sur la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. De plus amples informations sont disponibles dans un article consacré aux limitations fonctionnelles et limitations d’activité.

Le European innovation partnership on active and healthy ageing (en anglais) est un projet pilote qui vise à prolonger de deux ans la durée moyenne de vie en bonne santé des citoyens de l’Union d’ici à 2020, par l’amélioration de l’état de santé et de la qualité de vie, le renforcement de la viabilité et de l’efficacité des systèmes de soins de santé et de protection sociale, et la création de croissance et de débouchés commerciaux pour les entreprises. Ce partenariat suppose une coopération entre la Commission européenne, les États membres de l’Union, les régions, le secteur privé, les professionnels de la santé, les travailleurs sociaux et les organisations représentant les personnes âgées et les patients. Il vise à améliorer les conditions de vie des personnes âgées en leur offrant les moyens de participer à la société, tout en réduisant la pression sur les systèmes de soins de santé afin de soutenir les objectifs de croissance durable.

En février 2012, la Commission européenne a adopté une communication intitulée Concrétiser le plan de mise en œuvre stratégique du partenariat européen d’innovation pour un vieillissement actif et en bonne santé [COM(2012) 83 final], qui doit accélérer le rythme de l’innovation en ce qui concerne le vieillissement actif et en bonne santé.

Voir aussi

Publications en ligne

État de santé

Méthodologie

Articles généraux sur les statistiques sur la santé

Informations supplémentaires Eurostat

Principaux tableaux

Nombre d’années de vie en bonne santé et espérance de vie à la naissance, par sexe (tsdph100)
Nombre d’années de vie en bonne santé et espérance de vie à 65 ans, par sexe (tsdph220)

Base de données

Années de vie en bonne santé (hlth_hly)
Années de vie en bonne santé (à partir de 2004) (hlth_hlye)
Années de vie en bonne santé (1995 - 2003) (hlth_hlye_h)
Espérance de vie en bonne santé basée sur la santé perçue par soi-même (hlth_silc_17)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes