27/07/2012  - 

La Commission européenne accroît le soutien qu'elle accorde aux victimes de la crise humanitaire qui s'aggrave au Soudan et au Soudan du Sud. Elle a pour objectif d'aider des centaines de milliers de réfugiés au Soudan du Sud et en Éthiopie qui ont fui le conflit dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu.

Pour répondre à leurs besoins grandissants, la Commission augmente de 40 millions d'euros l'aide humanitaire qu'elle accorde au Soudan et au Soudan du Sud. Cela porte le montant de l'aide d'urgence apportée par la Commission dans ces deux pays à 127 millions d'euros cette année.

«Nos experts humanitaires déployés dans les zones de crise m'ont avertie que la situation se dégradait rapidement et que les besoins allaient grandissant. Il est essentiel d'y répondre en renforçant les secours dans les zones frontalières», a déclaré la commissaire Kristalina Georgieva.

Au Soudan du Sud, la situation humanitaire s'est considérablement dégradée en 2012. L'afflux de réfugiés dans des camps déjà pleins a aiguillonné l'insécurité alimentaire et le risque de choléra, de paludisme et d'autres maladies. Les maigres récoltes ont aggravé la pénurie alimentaire: la moitié de la population du Soudan du Sud, soit 4,7 millions de personnes, se trouvent dans une situation d'insécurité alimentaire, contre 3,8 millions l'an dernier. Cette situation empirera probablement à la suite de la décision du gouvernement de stopper la production de pétrole, qui représente 98 % de ses recettes.

Le cercle vicieux des maladies et de la malnutrition éperonne les taux de mortalité, particulièrement chez les enfants. L'accès aux personnes dans le besoin est entravé par l'insécurité et la saison des pluies qui a rendu de nombreuses routes impraticables et l'acheminement de l'aide de première nécessité impossible.

Les réfugiés soudanais de l'État du Nil bleu continuent d'affluer en Éthiopie, et les organisations humanitaires sont de plus en plus préoccupées par l'état sanitaire et nutritionnel dans les camps de réfugiés et les centres de transit. Il est fait état de taux de malnutrition extrêmement alarmants parmi les réfugiés, particulièrement dans le camp de Bambasi.

Au Soudan, le conflit dans le Kordofan méridional et le Nil bleu perdure. Des organisations humanitaires neutres se voient refuser l'accès et ont donc des difficultés à fournir de l'aide aux personnes qui en ont besoin. La Commission reste engagée et prête à intervenir dès que des conditions d'accès seront en place. Au Darfour, malgré l'accès limité, les victimes du conflit bénéficient d'une aide humanitaire, alors que de nouveaux déplacements sont en cours.

La commissaire Georgieva a réitéré son appel au gouvernement du Soudan, l'exhortant à permettre à tous les Soudanais dans le besoin de recevoir de l'aide, quel que soit l'endroit où ils se trouvent.