QUESTIONNAIRE SUR LES SERVICES DANS LE SECTEUR DE LA MUSIQUE

1. Les services visés

Mis à part les services de distribution (vente en gros et de détail) qui couvrent la vente de supports sonores enregistrés, et les formes associées de vente à distance, ainsi que les services de location (CPC 8320 Leasing or rental services concerning personal and household goods), les autres catégories de services du secteur musical sont intégrées aux services audiovisuels : la Classification sectorielle des services (SSCL) élaborée pour les besoins du GATS couvre en particulier les « enregistrements sonores » dans la catégorie des services audiovisuels, eux mêmes compris dans la catégorie des services de communication. La Classification centrale des produits ou CPC (des Nations Unies) ne fait aucune référence à cette catégorie de services.

Bien que les services d’enregistrement sonore ne soient pas définis, on peut penser qu’ils recouvrent les activités d’édition et de production musicale tandis que les activités de communication au public autres que la commercialisation de supports physiques enregistrés relèvent de la « radiodiffusion et autres formes de transmission au public(1) ».

En ce qui concerne les services prestés par les auteurs, compositeurs et autres catégories d’artistes, ils sont couverts par les « services récréatifs » (CPC 9619).

2. L’offre communautaire actuelle en matière de services dans le secteur musical

Les négociations sur les services ont eu lieu lors du cycle de l'Uruguay, qui a commencé en 1986 et s’est achevé en avril 1994. Le résultat de ces négociations peut se résumer comme suit :

Le statut des services musicaux dans le cadre du GATS est par conséquent le suivant : la Communauté européenne et ses Etats membres disposent dans ce secteur d’une marge de manœuvre qui concerne certaines politiques et mesures aux niveaux national et communautaire.

Par ailleurs, la Communauté et ses Etats membres ont souscrit des engagements partiels en matière de services récréatifs qui couvrent les prestations artistiques et certains Etats membres ont usé de leur possibilité de préciser dans l’offre communautaire certaines conditions à la libéralisation des services offerts. Aucune exemption à la clause de la Nation la Plus Favorisée (NPF) n’a été prise pour ces services.

3. Les prises de position des organisations professionnelles du secteur

La Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI) représente 1.400 producteurs dans le monde. Elle est la seule organisation à représenter les 4 « Majors » du secteur (BMG, EMI/TIME Warner, Sony, Universal Music).

Dans le contexte de la consultation lancée en 1999, l’IFPI a notamment développé les positions suivantes :

Des priorités géographiques ont été esquissées, mais il faut noter qu’à l’exception de l’Amérique du Nord concerné par les services en ligne, les autres pays et régions du monde mentionnés ne sont concernés que par la distribution physique.

L’association IMPALA (Independent Music Companies Association), créée en mai 2000, regroupe les éditeurs et compagnies de disques indépendantes du secteur de la musique. Elle regroupe plus de 600 membres, représentant environ 1500 compagnies indépendantes. Elle a pris une position radicalement différente de l’IFPI (5).

4. Les objectifs et questions de la consultation

L’objectif de cette consultation est d’obtenir des informations détaillées sur ces secteurs de services, pour éclairer les contradictions émergeant des prises de position du secteur et permettant d’élaborer la position de négociation y afférente pour les négociations à venir au GATS.

4.1. Mieux comprendre la dimension culturelle des industries musicales

Dans ce contexte, l’analyse des intérêts offensifs et défensifs des industries musicales européennes doit être envisagée à la lumière d’une analyse plus approfondie de l’industrie musicale :

La place des opérateurs européens dans l’industrie de production et d’édition musicale est certainement un des éléments d’appréciation des éventuels intérêts offensifs de la Communauté dans ce secteur. Pour rappel, l’industrie musicale regroupe 4 « majors » actives au niveau mondial (75 à 80% du marché) et une myriade de producteurs/éditeurs indépendants.

L’édition et la production musicale constituent une industrie mondiale mais revêtent également la qualité d’activités par essence culturelles. Dans la perspective de la préservation et de la promotion de la diversité culturelle, il est nécessaire de s’interroger sur les conditions de promotion des œuvres et des artistes européens en Europe et dans le monde. A cet égard, il faut s’interroger sur le rôle des structures industrielles, le rôle éventuel des politiques publiques et les implications des évolutions technologiques.

Voir : QUESTIONNAIRE SUR CERTAINS SERVICES AUDIOVISUELS : Musique  (word.doc) )

Voir : QUESTIONNAIRE SUR CERTAINS SERVICES AUDIOVISUELS : Musique (word.doc)

4.2. L’impact des nouvelles technologies

Le secteur de la musique est au cœur des développements du commerce électronique. Si l’on exclut le marché des services de commande électronique de musique livrée sur support physique ( services de distribution), les nouveaux services musicaux (« streaming » et « downloading ») ne constituent encore qu’un marché émergeant mais promis à une croissance rapide. Ces développements sont susceptibles d’avoir des répercussions importantes dans le domaine de la commercialisation et de la communication au public de musique. En revanche, les conséquences sur les structures de l’industrie et sur les activités d’édition et de production sont loin d’être claires.

Concernant le commerce électronique, et aux fins de la présente consultation, il est important de souligner qu’en vertu de la position de la CE et de ses Etats membres relative à la neutralité technologique, tout engagement ou absence d’engagement concernant une activité de prestation de services est valable à la fois dans le mode de prestation traditionnel et par voie électronique – à moins que cela ne soit spécifié autrement. Ceci signifie que les services musicaux de type « commerce électronique » ne forment pas une sous-catégorie à part.

Voir : QUESTIONNAIRE SUR CERTAINS SERVICES AUDIOVISUELS : Musique (word.doc)

4.3. Préciser la nature des obstacles à l’accès au marché de pays tiers

Afin d’évaluer la nature des intérêts offensifs potentiels des services de l’industrie musicale européenne, il convient de définir des objectifs géographiques et d’identifier les obstacles à éliminer. Il importe notamment d’identifier précisément les activités concernées (production/édition, communication au public, distribution physique).

Voir Questionnaire général  (word.doc en)

Notes:
(1) Cf. Exemption à la Clause de la Nation la Plus Favorisée de la CE et de ses Etats membres à l'Uruguay Round, concernant la préférence européenne (voir aussi http://gats-info.eu.int/: tableau des engagements et des exemptions de la CE.
(2) Seuls, 7 Etats membres de l'OMC on pris des engagements en matière d'enregistrements sonores.
(3) Cf. Document d'information sur le GATS
(4) Voir http://gats-info.eu.int/ : tableau des engagements de la CE et de ses Etats membres dans les secteurs concernés - ainsi que les exemptions à la clause de la Nation la Plus Favorisée (NPF) dans ces secteurs.
(5) Lors de la consultation, un autre regroupement d'indépendants de la musique - la FIPI (International Federation of the Independent Phonographic Producers) avait pris position dans un sens proche de celui maintenant exposé par IMPALA. La FIPI n'a communiqué aucune information concernant ses membres.